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1 2 3 4 Évaluer pour faire réussir les élèves académie Nantes MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE, DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE 3 Évaluer pour faire réussir les élèves La Loi d’orientation et de programmation du 8 juillet 2013 invite, tant dans son article 34 que dans son annexe à “faire évoluer les modalités d’évaluation et de notation des élèves” en privilégiant “une évaluation positive, simple et lisible, valorisant les progrès, encourageant les initiatives et compréhensible pour les familles”. La réflexion sur les modalités de notre évaluation des élèves dans les écoles, collèges et lycées doit donc être engagée dans le sens d’une école bienveillante et exigeante. Une école bienveillante qui respecte les élèves et valorise leurs progrès n’est pas une école laxiste. C’est une école tournée vers la réussite de chaque jeune, cherchant les meilleures voies de leur accès aux connaissances, aux compétences et à la culture. L’évaluation est l’instrument qui doit tracer, pour chacun d’eux, ces voies. Pendant des décennies, l’école a vécu au rythme des notes chiffrées ramenées à une moyenne. C’est donc à un véritable changement que nous convie la Loi de juillet 2013. Ce changement constitue, pour les équipes, un véritable encouragement à l’initiative pour imaginer des dispositifs répondant à un objectif essentiel : amener chaque élève à sa réus- site. De cadre national, il n’y a pas, mais au plan académique, deux recommandations fortes doivent guider ces initiatives : 1. que le dispositif retenu soit simple et compréhensible par tous, 2. que le dispositif retenu soit parfaitement expliqué aux parents et tout particulière- ment à ceux qui sont le plus éloignés de l’école. Un “beau” dispositif, précis et rigoureux qui ne serait pas compris des familles éloignerait ces dernières de la scolarité de leurs enfants et serait donc un échec. Le présent document, issu des travaux du groupe de recherche action-formation, présente, de manière simple, des pistes concrètes pour accompagner les équipes dans leurs initia- tives. Que soient ici sincèrement remerciés les membres de ce groupe, et tout particulièrement les rédacteurs du document Françoise Munck, Pierre Pilard et Dominique Terrien, mais aussi toutes celles et tous ceux qui, dans les écoles, les collèges et lycées, s’engagent pour une évaluation différente car nous sommes bien ici au cœur de deux des ambitions de notre projet académique 2013-2017 : • RÉUSSITE : Conforter la réussite de tous les élèves. • SOLIDARITÉ : Ne laisser personne au bord du chemin. William Marois Recteur de l’académie de Nantes 5 Évaluer pour faire réussir les élèves Préambule Les pratiques d’évaluation, que ce soit à l’école primaire, au collège ou au lycée, sont au cœur des préoccupations de tous les acteurs de l’Éducation nationale, animés par la vo- lonté de faire réussir chaque élève. Pour autant les professeurs regrettent souvent que les évaluations actuelles aboutissent à des constats qui n’éclairent que difficilement les élèves sur leurs progrès et insuffisamment sur la nature de leurs erreurs. Ils déplorent aussi de ne pas permettre à certains élèves de montrer en évaluation ce qu’ils savent faire, ces derniers étant trop souvent confrontés à des situations qui requièrent des apprentissages qu’ils n’ont pas encore construits. Les professeurs vivent parfois mal aussi la tension que la notation peut générer : d’un côté une pratique qui peut induire des effets très négatifs sur l’engagement des élèves (atteinte à l’estime de soi et découragement face au travail) ; d’un autre côté, une notation chiffrée qui est souvent perçue par les élèves comme une récompense de leurs efforts. Alors que l’évaluation devrait aider tout élève à résoudre les difficultés qu’il rencontre, professeurs et personnels d’encadrement constatent régulièrement que trop nombreux sont ceux qui, abonnés à des constats leur renvoyant une image très négative d’eux-mêmes, décrochent. Les attentes institutionnelles sont claires. La circulaire de rentrée 2014 demande “d’encou- rager l’élève et de lui permettre de prendre confiance en ses capacités”, ou encore de réaliser toute évaluation “dans un esprit de rigueur bienveillante tout au long de la scolari- té” (transparence des contenus évalués, des objectifs et des critères ; communication des résultats accompagnée de “commentaires précis mettant en évidence non seulement les erreurs, les insuffisances, les fragilités, mais aussi et surtout les réussites et les progrès de l’élève afin de lui permettre d’en tirer le meilleur profit”). L’actuel projet d’académie, qui précise les priorités sur lesquelles centrer la dynamique collective, fixe des objectifs explicites en matière d’évaluation. Par exemple la RÉUSSITE qui consiste à “Conforter la réussite de tout élève” est en effet la toute première priorité du projet, notamment en développant “les instruments de suivi et d’évaluation des élèves ren- forçant le dialogue école-collège”. La SOLIDARITÉ “Ne laisser personne au bord du chemin” en est la troisième, l’une des actions retenues consistant à travailler à “Favoriser la bonne estime de soi de chaque élève par une valorisation de ses réussites”. Un Groupe recherche action formation (GRAF) s’est constitué durant l’année scolaire 2013 – 2014 pour favoriser la mise en œuvre d’une évaluation qui serve au mieux la réussite de chaque élève. Des professeurs d’école, de collège et de lycée (LGT et LP), des personnels de direction (principaux et proviseurs), des représentants de la Cardie (Cellule académique recherche-développement de l’innovation et de l’expérimentation) et des inspecteurs (IEN 1D et 2D ; IA-IPR) se sont collectivement donné comme objectifs : 1. d’identifier tout ce qui peut faire obstacle à une évaluation au service de la réussite et cela à toutes les échelles : celle de l’élève lui-même et de la perception qu’il peut se construire, confronté à la diversité des pratiques d’évaluation ; celle des pra- tiques et des compétences que les professeurs développent en ce domaine ; celle de l’équipe pédagogique ou éducative ; celle de l’établissement ou du réseau ; celle de la relation entre l’école et les familles ; 2. de formaliser, expliciter et expérimenter des modalités d’évaluation qui font progres- ser les élèves tout en étant compatibles avec les contraintes institutionnelles. 6 Évaluer pour faire réussir les élèves Des marges de manœuvres nouvelles ont pu être identifiées grâce aux regards croisés des différents membres du GRAF qui occupent chacun une place particulière dans le système éducatif. Ont été tout particulièrement questionnés : 1. le sens des évaluations face aux exigences institutionnelles ; 2. les stratégies qui permettent d’impliquer l’élève dans le processus d’évaluation, de lever ses peurs ; 3. les pratiques enseignantes qui garantissent une évaluation respectueuse de la diver- sité des rythmes d’acquisition des élèves ; 4. les raisons de mettre en cohérence les pratiques individuelles d’évaluation à l’échelle de l’établissement ou du réseau ; 5. la nature de la communication autour de l’évaluation entre professionnels, avec les familles. Quelques éclairages, conseils et préconisations peuvent donc être aujourd’hui mis à la dis- position de tous. Ce document a été volontairement décliné en plusieurs fiches afin de laisser au lecteur toute liberté de le lire en plusieurs fois, selon ses attentes ou ses besoins. Même si elles sont étroitement articulées, chacune de ces fiches, qui cible une thématique précise, peut être étudiée et exploitée indépendamment des autres. Les membres du GRAF espèrent avoir ainsi contribué à produire une ressource de nature à fournir des leviers permettant d’inscrire plus aisément l’évaluation dans le parcours de réussite de l’élève. Pour le groupe de recherche Françoise Munck, IA-IPR 7 Évaluer pour faire réussir les élèves SENS COMMUN à donner aux évaluations pour répondre aux attentes institutionnelles Les représentations, que l’on peut avoir concrètement sur le terrain, des attentes institution- nelles ont souvent tendance à normer les pratiques d’évaluation ou du moins à inciter à se conformer à des usages en cours depuis des années et à ne pas se croire autorisé à les remettre en question, à les faire évoluer voire à expérimenter des manières très différentes d’évaluer. Les textes réglementaires imposent-ils certaines pratiques ? Excluent-ils toute marge d’au- tonomie ? Les textes législatifs et réglementaires récents ne définissent pas, hors du cadre des exa- mens et des procédures d’affectation, de quelle manière (note, grille de compétences…) il convient d’évaluer les acquis et les travaux des élèves. Ces modalités d’évaluation re- lèvent donc de la liberté pédagogique, qui “s’exerce dans le respect des programmes et des instructions du ministre chargé de l’éducation nationale et dans le cadre du projet d’école ou d’établissement avec le conseil et sous le contrôle des membres des corps d’inspection” (Code de l’éducation, article L912-1-1). Autrement dit les marges de manœuvre laissées par le cadrage national sont grandes, beaucoup plus grandes qu’on ne l’imagine en ce qui concerne les modalités d’évaluation à adopter. Les textes fixent des objectifs très précis qui explicitent clairement le rôle que doit avoir l’évaluation. • Première finalité de l’évaluation : servir à mesurer la progression de l’acquisition des compétences et des connaissances de chaque élève. La loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République modifie l’article L. 311-1 du code de l’éducation : “Dans l’enseignement primaire, l’évaluation sert à mesurer la progression de l’acquisition des compétences et des uploads/Management/ evaluer-pour-faire-reussir-les-eleves.pdf

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  • Publié le Nov 19, 2022
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