THÈME N˚1. LA RELATION CLIENT, PRIORITÉ DE L’ENTREPRISE Pierre-Louis Dubois De

THÈME N˚1. LA RELATION CLIENT, PRIORITÉ DE L’ENTREPRISE Pierre-Louis Dubois De Boeck Supérieur | « @GRH » 2015/4 n° 17 | pages 87 à 89 ISSN 2034-9130 ISBN 9782807301160 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- https://www.cairn.info/revue-@grh-2015-4-page-87.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Supérieur. © De Boeck Supérieur. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. 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LES RAISONS DE CETTE PRÉÉMINENCE SONT MULTIPLES Elles sont d’abord reliées à l’évolution d’un environnement de plus en plus ouvert, concurrentiel et souvent difficile. L’internationalisation des échanges, les facilités de communication et de transfert de services grâce aux nouvelles technologies rendent la concurrence de plus en plus intense. Garder un client soumis à des sollicitations de plus en plus fréquentes et agressives devient de plus en plus difficile. Et, chaque entre­ prise peut mesurer que le coût de la prospection tend à s’élever quand les marchés deviennent saturés. Dès lors, la fidélisation des clients devient un enjeu majeur. À cette fin, dépasser une optique purement transactionnelle pour établir une relation durable et solide avec ses clients est une priorité de l’action marketing des entreprises. Il importe en conséquence de mettre en place un dispositif permanent permettant d’apporter en continu une valeur supplémentaire au client. Selon une première conception, cette valeur consiste à avoir une vision claire des béné­ fices recherchés par le client et à proposer l’écart le plus favorable du marché entre les bénéfices attendus et les sacrifices consentis. Par exemple, en adoptant des stratégies d’offres (produits, services et prix), différenciées et adaptées à chaque client. [1] Lorsqu’on analyse les variables catégorielles les plus significatives, on s’aperçoit clairement que cette préoccupation diffère selon l’âge du répondant et le secteur d’appartenance. Ainsi les entreprises de service la placent très largement en tête avec un score dépassant les 4,5 avant l’industrie (4,2) ou l’agriculture (4,0). Concernant l’âge du répondant, les plus de 60 ans, et plus largement les plus de 40 ans – donc des répondants occupant potentiellement des fonctions plus élevées – lui attribuent un score bien plus élevé (4,3 en moyenne) que les 18-25 qui ne l’estiment qu’à 3,33. On peut donc supposer que cette préoccupation associée à la relation avec les clients ne se diffuse pas encore complètement au sein des entreprises. S’agissant des quatre autres variables catégorielles, il n’est pas possible d’identifier des écarts significatifs entre les répondants. Document téléchargé depuis www.cairn.info - - vimba georg - 102.142.22.168 - 31/05/2020 16:21 - © De Boeck Supérieur Document téléchargé depuis www.cairn.info - - vimba georg - 102.142.22.168 - 31/05/2020 16:21 - © De Boeck Supérieur @GRH • 17/2015 88 Dans une seconde acception, complémentaire, la valeur ainsi créée doit être pensée et offerte dans une relation de confiance qui dépasse les seules considérations écono­ miques mais persuade le client de la crédibilité, de l’engagement et de la bienveillance de l’offreur. La stratégie du dirigeant d’Amazon, Jeff Bezos, privilégiant le service au client aux dépens de la rentabilité à court terme, peut illustrer cette conception. Le marketing moderne a mis en place toute une panoplie d’outils permettant de renfor­ cer la relation client. Ces outils sont souvent regroupés sous les termes de Gestion de la Relation Client (GRC), en anglais de CRM (Customer Relationship Management). Ces outils s’appuient fortement sur les technologies de l’information et de la communication. Ils comprennent par exemple les méthodes de création et de traitement des bases de données, de gestion logistique, de customisation des produits, de délivrance de services personnalisés, de communications individualisées ou encore d’aide à la gestion au ser­ vice des forces de vente (Sales Force Automation), etc. Notons toutefois que la conception, la mise en œuvre et la gestion de ces outils exigent de véritables bouleversements dans le fonctionnement des organisations et que le montant des ressources nécessaires, en termes technologiques, humains et organisa­ tionnels, est souvent considérable. Une mauvaise appréciation de moyens et des chan­ gements nécessaires à la mise en place de la GRC se traduit systématiquement par des échecs cuisants. Ces échecs ont nourri des discours hostiles à la GRC mais on observe que les contempteurs de cette exigeante méthodologie sont souvent ceux qui ont ignoré ou négligé cette nécessaire et parfois longue phase d’apprentissage. En outre, on ne peut restreindre la gestion de la relation client à une préoccupation limitée au service marketing de l’entreprise. C’est toute l’organisation qui est touchée par l’impératif d’assurer une relation positive et durable avec les clients. Il convient que l’entreprise entière soit « orientée-client » ou « orientée-marché ». La théorie de l’ « orientation-marché » étudie la façon dont l’entreprise peut gérer ce ren­ versement qui met le client en haut de la pyramide décisionnelle. Elle présente un cer­ tain nombre d’outils de diagnostic et d’action favorisant cette prééminence du client dans l’organisation. Elle élargit la vision du marché à l’ensemble des parties prenantes (stakeholders) incitant l’entreprise à mettre en œuvre à leur intention un système de création de valeur généralisé. DÈS LORS, ON NE PEUT SÉPARER LA PROBLÉMATIQUE DE LA RELATION DE CELLES DE L’ORGANISATION ET DE LA STRATÉGIE DE L’ENTREPRISE La recherche des ressources physiques, humaines et organisationnelles indispensables pour construire aux yeux des clients et prospects un avantage concurrentiel soutenable participe de la démarche généralisée de la relation client. La responsabilité centrale du Document téléchargé depuis www.cairn.info - - vimba georg - 102.142.22.168 - 31/05/2020 16:21 - © De Boeck Supérieur Document téléchargé depuis www.cairn.info - - vimba georg - 102.142.22.168 - 31/05/2020 16:21 - © De Boeck Supérieur 89 THÈME N°1. LA RELATION CLIENT, PRIORITÉ DE L’ENTREPRISE dirigeant devient alors de saisir en priorité et, si possible de façon pionnière, les innova­ tions rendues possibles par le développement des ressources qui s’offrent à l’entreprise, en particulier les ressources technologiques. Ainsi, se définit l’intention stratégique, qui, si elle est pertinente, peut servir de socle durable à la réussite entrepreneuriale. Ce lien entre la relation client et l’intention stratégique n’est pas nouveau. Mais, dans l’entreprise moderne, mondialisée, il prend des formes nouvelles et devient d’autant plus difficile à établir que les organisations deviennent peu agiles et bureaucratiques. Document téléchargé depuis www.cairn.info - - vimba georg - 102.142.22.168 - 31/05/2020 16:21 - © De Boeck Supérieur Document téléchargé depuis www.cairn.info - - vimba georg - 102.142.22.168 - 31/05/2020 16:21 - © De Boeck Supérieur uploads/Management/ grh-154-0087.pdf

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  • Publié le Mar 27, 2022
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