KNOWLEDGE MANAGEMENT et INTELLIGENCE ECONOMIQUE : deux notions aux pass´ es pro
KNOWLEDGE MANAGEMENT et INTELLIGENCE ECONOMIQUE : deux notions aux pass´ es proches et aux futurs compl´ ementaires St´ ephane Goria To cite this version: St´ ephane Goria. KNOWLEDGE MANAGEMENT et INTELLIGENCE ECONOMIQUE : deux notions aux pass´ es proches et aux futurs compl´ ementaires. Informations, Savoirs, D´ ecisions et M´ ediations (ISDM), Laboratoire I3M - EA3820, Universit´ e du Sud Toulon-Var, 2006, pp.1-16. <inria-00110300v2> HAL Id: inria-00110300 https://hal.inria.fr/inria-00110300v2 Submitted on 2 Nov 2006 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destin´ ee au d´ epˆ ot et ` a la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publi´ es ou non, ´ emanant des ´ etablissements d’enseignement et de recherche fran¸ cais ou ´ etrangers, des laboratoires publics ou priv´ es. KNOWLEDGE MANAGEMENT ET INTELLIGENCE ECONOMIQUE : DEUX NOTIONS AUX PASSES PROCHES ET AUX FUTURS COMPLEMENTAIRES Stéphane Goria, Docteur en Sciences de l’information - communication goria@loria.fr , + 33 3 83 59 20 87 Adresse professionnelle Equipe SITEÌ LORIA Ì Campus ScientifiqueÌ BP 239 Ì F-54506 Vandoeuvre- lès-Nancy Résumé : Les notions de Knowledge Management (KM) et d’Intelligence Economique (IE) partagent un grand nombre de points communs comme le fait d’être apparues dans les années 1950-60 et de ne pas disposer à l’heure actuelle de définition consensuelle pour les qualifier. De plus, hormis certaines spécificités liées à chacune de ces notions, leur histoire est assez similaire et leurs objectifs complémentaires. Ainsi, nous proposons dans ce papier de présenter les similarités et complémentarités entre les notions de KM et d’IE, notamment, en relation avec leur histoire qui pour la dernière décennie est très riche en propositions de définitions. Aussi, nous avons choisi de partir de cette richesse de vocabulaires pour tenter d’anticiper les futurs probables du KM et de l’IE à l’horizon 2012. Summary : Knowledge Management (KM) and Economic Intelligence (IE in french) notions share many points in common, such as both appearing in the 50s and the 60s years and the fact that they both do not have a consensual definition to qualify them. In addition, with the exception of certain specificities, their histories are similar and their objectives are complementary. We propose in this paper to present similarities and complementarities of KM and IE, in particular, in relation with their history which for the last decade is very rich on definition propositions. We have also chosen this rich vocabulary as a starting point in the anticipation of their probable states by 2012. This is the reason we present a brief study of evolution of the vocabulary used in KM or IE definitions between 1994 and 2005. Mots clés : Knowledge Management, Intelligence Economique, Intelligence Organisationnelle, Intelligence Territoriale, Evolution. Key words : Knowledge Management, Economic intelligence, Competitive Intelligence, Business Intelligence, Territorial Intelligence, Evolution. Knowledge Management et Intelligence Economique : deux notions aux passés proches et aux futurs complémentaires Dans le cadre d’une thèse (Goria, 2006), nous avons réalisé un recensement des définitions qui avaient pu être accordées au fil du temps aux notions actuelles de Gestion des Connaissances (KM) et d’Intelligence Economique (IE). C’est dans ce contexte que nous avons constaté, qu’hormis certaines spécificités liées à chacune de ces notions, que leur histoire est assez similaire et que les objectifs ou bases sur lesquels elles sont fondées se complètent ou se recoupent. En cela, ce travail de recherche est en accord avec l’opinion de D. Bruté de Rémur qui signale que l’interaction entre les problématiques du KM et de l’IE « induit que dans un futur proche, toute étude devra intégrer ces deux spécialités de manière indistincte » (Bruté de Rémur, 2006, p 144). A partir de cette première constatation, nous avons choisi d’étudier plus précisément l’évolution des définitions de ces deux notions ces quinze dernières années pour déduire quelles pourraient être leurs futures évolutions. Toutefois, avant d’en arriver là, commençons par l’histoire de ces deux notions. 1 – HISTOIRE RECENTE DE LA NOTION DE KM Sans remonter jusqu’aux origines fondamentales de la notion de KM, nous avons pu constater qu’il fallait apparemment attendre la fin des années 1950 (Baumard, 2002) pour qu’apparaissent des travaux que nous pouvons attacher sans soucis à la notion actuelle de KM. En effet, selon nous et I. Tuomi (2002), à partir de la fin des années 1950 l’évolution de la notion de KM s’effectue en trois phases. Dans ce contexte, en dehors des expressions, nous avons surtout retenu comme expression synonymique de KM, celles de "gestion/management des connaissances" et "gestion/management de la connaissance" qui ont été employées par une partie des auteurs francophones. 1.1 – Phase 1 : amorçage de la notion de KM La première phase que nous choisissons d’appeler phase d’"amorçage de la notion de KM", s’écoule entre la fin des années 1950 et le milieu des années 1970. Nous estimons que cette phase commence peu avant 1958 car, cette année est notamment marquée par la parution de l’ouvrage de J.G. March et H.A. Simon (1958), du livre de M. Polanyi (1958) sur la connaissance tacite et de l’article de J.W. Forester (1958) sur la théorie de la croissance des entreprises. Puis, l’année suivante E.T. Penrose (1959) met l’accent sur le rôle de la connaissance tacite dans les prises de décision des décideurs (d’après Baumard, 2002). En 1961, T. Burnes et G.M. Stalker (1961) font paraître un ouvrage sur le management de l’innovation. Un peu plus tard, en 1967, H.L. Wilensky (1967) présente son "Organizational Intelligence" dans lequel il s’interroge notamment sur la gestion de l’innovation dans les organisations. Puis, l’année 1968 est marquée par la parution des ouvrages de P. Drucker (1968) et de J.K. Galbraith (1968), respectivement, sur les travailleurs de la connaissance et la société centrée sur la connaissance (d’après notamment : Duizabo & Guillaume, 1997). Ces travaux sont en quelque sorte poursuivis par S. Beer et N. Henry au début des années 1970 qui proposent deux expressions qui trente ans plus tard seront encore employées pour parler de KM. Ainsi, S. Beer (1972) utilise l’expression "management of knowledge" dans ses travaux sur le « Viable System Model » (VSM) et N. Henry (1974a et 1974b), en 1974, propose pour la première fois, à notre connaissance et celle de K. Mathi (2004), le terme de "knowledge management" dans une acception qui se rapproche de ses définitions actuelles ; ce qui nous permet de clore cette première période. 1.2 – Phase 2 : de la gestion de l’information à celle de la connaissance La seconde période de l’évolution du concept de KM s’échelonne entre la fin des années 1970 et le début des années 1990. Elle est tout d’abord marquée par une certaine continuité des travaux réalisés durant la période précédente, avec la parution d’ouvrages comme celui de H. Itami (1980) (en japonais, il sera traduit en anglais en 1987) sur la valeur des actifs invisibles de l’entreprise. Cependant, tout en s’inscrivant dans la lignée des travaux de la période précédente, les recherches de cette seconde phase vont être marquées par une réelle transition des problèmes de gestion et d’utilisation des informations vers des problèmes liés spécifiquement aux connaissances. Ainsi, selon nous, les années 1980 marquent le passage de la gestion de l’information à celle de la connaissance qui a notamment pour conséquence, l’acceptation de l’expression "knowledge management" par la grande majorité de la communauté anglophone qui s’intéresse à ces questions. Ainsi, alors que les modèles de recherche d’informations sont en pleine émergence (Salton & McGill, 1983), I. Nonaka fait encore paraître un ouvrage sur la création d’informations, tandis que quatre ans plus tard il abandonne les informations pour passer à l’idée de création de connaissances (Nonaka, 1985). Parallèlement, la réflexion sur l’apprentissage organisationnel continue avec des articles comme ceux de W. Bennis et B. Namus (1985) et de M. Fiol et M. Lyles (1985). L’année suivante une série de travaux majeurs pour le KM sont publiés. Parmi ceux-ci, nous citons en particulier les travaux de K.E. Sveiby (1986) sur les savoir-faire et l’entreprise qui vont relancer les travaux sur l’organisation intelligente et l’ouvrage de G. Böhme et N. Stehr (1986) sur la société de la connaissance. Dans la même veine, nous relevons aussi l’article de A.O. El Sawy et al (1986) sur la mémoire organisationnelle. De plus, 1986 est pour des auteurs comme K.M. Wiig (1997) l’année de l’avènement de l’idée de "management of knowledge" qui prend son essor lors de la première "European Knowledge Management Conference". Trois ans plus tard, R. Stata (1989) et I. Nonaka (1989) introduisent clairement la problématique du management de l’innovation qui va faire partie de plus en plus des préoccupations du KM. Puis, en 1990 les publications en rapport avec le KM commencent à se bousculer. En effet, cette année là paraissent des ouvrages comme ceux de B. Garrat (1990) sur la problématique de l’entreprise apprenante, de C.M. Savage (1990) uploads/Management/ isdm-ie-km-goria-06.pdf
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- Publié le Jan 25, 2021
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