24/01/2023 20:50 La compétitivité des entreprises africaines : le cas du Camero
24/01/2023 20:50 La compétitivité des entreprises africaines : le cas du Cameroun | Cairn.info https://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2014-3-page-51.htm 1/18 La compétitivité des entreprises africaines : le cas du Cameroun Jean-François Ngok Evina Dans La Revue des Sciences de Gestion 2014/3-4 (N° 267-268), pages 51 à 58 Article ace à la globalisation des marchés ou à la ratification des Accords de Partenariat Economiques (APE) entre les pays de l’Union européenne et les pays africains, la majeure partie des pays africains voit dans ces stratégies la pérennisation de la suprématie des entreprises occidentales sur les entreprises africaines. Nous supposons ainsi que le retard pris pour la ratification de ce traité est lié à la place des entreprises africaines dans le nouvel espace. Au lieu d’être « un éternel assisté » l’Afrique à travers ses entreprises doit s’adapter au nouveau contexte et faire face à la concurrence internationale [1]. « Les entreprises les plus faibles ignorent leurs concurrents, les entreprises moyennes les copient et les entreprises les plus fortes les dominent ». P. Kotler et P. Dubois (2004) montrent ainsi clairement le rôle de la concurrence et la façon dont les entreprises se positionnent les unes par rapport aux autres. Un environnement caractérisé par une fréquence de perturbations élevées, comme celui de l’Afrique, est qualifié d’hypercompétitif. L’hypercompétition caractérise un environnement par lequel la fréquence, l’amplitude et l’agressivité des manœuvres concurrentielles génèrent une situation de déséquilibre permanent (G. Jonhson, K. Scholes et F. Fréry, 2002). D’une façon générale, la compétitivité est l’aptitude à faire face à la concurrence de façon positive. Elle est aussi, pour une entreprise, la capacité de maintenir ou d’accroître ses parts de marché domestique ou international (R. Rabet et P. Callot, 2006). Cette situation peut être considérée comme idéale, mais dans les faits elle est rarement vérifiable. Pendant que certaines entreprises ont recours à la taille critique (être numéro 1 mondial dans le secteur) d’autres se livrent une bataille pour leur propre existence. C. Bekolo (2001) estime qu’elles doivent nouer des accords de coopération avec les firmes occidentales qui ont généralement une 1 F 24/01/2023 20:50 La compétitivité des entreprises africaines : le cas du Cameroun | Cairn.info https://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2014-3-page-51.htm 2/18 1. La compétitivité au service des entreprises 1.1. La compétitivité des entreprises : une notion complexe 1.1.1. Qu’est-ce qu’une entreprise compétitive ? longue expérience et utilisent des technologies de pointe. Les entreprises confrontées à de tels environnements tendent à considérer les marchés dans leur globalité et sont amenées à élaborer et mettre en œuvre des stratégies leur permettant de mener la concurrence globalement (Porter, 1986). Andrews (1971) insiste sur le fait que la véritable source de compétitivité d’une entreprise réside dans ses compétences distinctives lui permettant de maîtriser mieux que ses concurrents les facteurs clés de succès dans une activité donnée. Pourquoi les entreprises évoluant dans un même marché, utilisant les mêmes technologies, ayant les mêmes clients ont-elles des résultats différents ? Cette problématique permet de mener une étude comparative auprès des entreprises de télécommunication. L’objectif de cet article est, à partir d’une étude comparative des entreprises de télécommunication, de montrer qu’elles sont compétitives. La compétitivité au service des entreprises et les entreprises en quête de compétitivité éclaireront notre analyse. 2 La compétitivité est non seulement une notion complexe mais aussi l’entreprise africaine reste une notion fragile. 3 Les caractéristiques d’une entreprise compétitive font l’objet de débats et controverses en sciences de gestion. 4 Selon N. Rambhujun (2000), « … la compétitivité est une capacité de lutter avec ses concurrents et de les battre, ou produire à coût bas, vendre à prix bas tout en maintenant la qualité ». Ce point de vue suppose une réaction de l’entreprise par rapport aux ambitions des concurrents. La globalisation des économies caractérisée par l’ouverture des frontières est plus bénéfique pour les entreprises occidentales mieux structurées et ayant une assise financière considérable. Face à ces structures, nous retrouvons des PME typiquement africaines ayant des moyens financiers assez limités. Mais cette limite ne constitue pas une excuse pour leur survie (C. Bekolo, 2001). 5 Dans le domaine international, E. C. Cortés, J.-F. Molina Azorin et D. Ramón (2003) trouvent une série de pressions spécifiques qui ont un impact sur l’entreprise. À ce titre, une entreprise compétitive devance ses concurrents ou leur résiste avec succès en respectant strictement les conditions du libre marché (A. Bienaymé, 1997). Cependant, H. Lesca (2000) affirme que les journalistes économiques, tout comme 6 24/01/2023 20:50 La compétitivité des entreprises africaines : le cas du Cameroun | Cairn.info https://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2014-3-page-51.htm 3/18 1.1.2. Les indicateurs classiques de compétitivité les acteurs théoriques, parlent de compétitivité des entreprises ex-post constatée après coup, sans tenir compte d’un autre aspect de la compétitivité tourné vers l’avenir qu’il appelle compétitivité ex-ante ou tout simplement la « capacité de compétitivité ». C’est ainsi qu’il arrive à la définition suivante : « une entreprise est compétitive lorsqu’elle est capable de se maintenir durablement et de façon volontariste, sur un marché concurrentiel et évolutif, en réalisant un taux de profit au moins égal au taux requis par le financement de ses objectifs ». À partir de cette approche mobilisant le couple action – réaction comme unité d’analyse, la stratégie compétitive se conçoit comme un jeu séquentiel interactif avec, d’un côté, les firmes qui entreprennent des actions et, de l’autre, celles qui réagissent (F. Bensebaa et J. Le Goff, 1999). Les entreprises africaines semblent être dans la deuxième catégorie dans la mesure où elles subissent les changements venus d’ailleurs par le biais de la globalisation. Dans un registre assez original, B. Rabet et P. Callot (2006) considèrent que la compétitivité est la « recherche simultanée d’un même but, d’une même réussite, rivaliser, être en concurrence ». Peut-on, à partir de l’esquisse de définition de la compétitivité d’une entreprise, dégager les principaux indicateurs de mesure de ce concept ? C’est l’objet de la sous-section suivante. P.-A. Sprimont (2003) distingue trois formes de stratégie compétitive [2] : la différenciation par les prix, la différenciation par l’innovation et la différenciation par l’image. Même s’ils peuvent parfois être spécifiques au marché, les mouvements compétitifs engagés par les firmes sont très diversifiés et, pour d’évidentes raisons méthodologiques, leur regroupement s’impose (F. Bensebaa et J. Le Goff, 1999). 7 R.-A. Thiétart (1992) distingue également la différenciation, la domination par les coûts et la focalisation. Le trait dominant de la différenciation est la recherche d’une stratégie qui soit perçue comme unique. Cette stratégie est facilement imitable, par contre la domination par les coûts permet de réaliser les coûts les plus faibles possible. Pour ce faire, R.-A. Thiétart propose une recherche de la meilleure productivité des équipements, un contrôle serré des coûts, la minimisation des frais commerciaux, de recherche et de publicité fondée sur les phénomènes d’expérience et les économies d’échelle. 8 En univers concurrencé sur les ressources et les débouchés, la compétitivité, fruit de la combinaison d’aptitudes stratégiques et opérationnelles, reflète la capacité de l’entreprise à accéder aux débouchés et à mobiliser les ressources qu’appelle le déploiement de son projet productif (J.-P. Bréchet et A.-L. Saives, 2001). Pour certaines organisations, les actions environnementales sont un moyen de se différencier par rapport à leurs concurrents, en apportant un élément nouveau et perçu comme unique par les consommateurs (O. Boiral et D. Jolly, 1992). « Cependant, la concurrence restant un des principaux moteurs du changement, par l’effet d’imitation qu’elle suscite auprès des entreprises d’un même secteur d’activité, l’avantage compétitif lié aux 9 24/01/2023 20:50 La compétitivité des entreprises africaines : le cas du Cameroun | Cairn.info https://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2014-3-page-51.htm 4/18 1.2. L’entreprise africaine : une notion fragile 1.2.1. De l’entreprise africaine 1.2.2. Spécificités des entreprises africaines Africaine par sa localisation : une entreprise installée en Afrique est-elle considérée comme une entreprise africaine ? La présence de Total en Afrique ne pousse pas cette entreprise française à être une entreprise africaine. investissements écologiques est souvent précaire. Par exemple, Peinture Internationale produit et commercialise depuis plusieurs années des peintures sans mercure, Steinberg distribue une gamme de produits comme les détergents sans phosphate sous la marque Cercle – Vert, les grandes sociétés pétrochimiques généralisent l’usage de l’essence sans plomb en Amérique du Nord. Le lancement de peintures sans mercure par Peinture Internationale a été rapidement imité par son principal concurrent, Stelco » (Allaire, 1989) [3]. Les entreprises étudiées n’exerçant pas leurs activités dans le secteur industriel sont un peu épargnées des problèmes écologiques ce qui justifie la précarité de ces investissements. Néanmoins, la stratégie d’imitation est très présente dans le secteur des services. Dès qu’une entreprise lance un nouveau service, l’autre l’imite immédiatement. C’est une stratégie de fidélisation de la clientèle. S. Amabile et M. Gadille (2006) considèrent que l’avènement d’Internet peut être tenu comme un facteur de renouvellement des conditions de compétitivité, cette technologie constituant alors un facteur de relâchement des contraintes spécifiques à la PME relativement aux grandes entreprises. La prise en compte de la spécificité culturelle permet aux entreprises de s’assurer d’avantages importants en termes de compétitivité (P. Dupriez, 1999). À quoi renvoie la notion d’entreprise africaine ? 10 La définition de l’entreprise africaine et la spécificité uploads/Management/ la-competitivite-des-entreprises-africaines-le-cas-du-cameroun-cairn-info 2 .pdf
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- Publié le Jui 25, 2021
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