LE RÉAPPROVISIONNEMENT CONTINU DANS LES RÉSEAUX INDUSTRIELS, VERS UNE MEILLEURE

LE RÉAPPROVISIONNEMENT CONTINU DANS LES RÉSEAUX INDUSTRIELS, VERS UNE MEILLEURE GESTION DES INTERFACES DE LA « SUPPLY CHAIN » Fouad Jawab, Abdennebi Talbi, Driss Bouami Direction et Gestion (La RSG) | « La Revue des Sciences de Gestion » 2006/2 n°218 | pages 123 à 137 ISSN 1160-7742 ISBN 9782916490027 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2006-2-page-123.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Fouad Jawab et al., Le réapprovisionnement continu dans les réseaux industriels, vers une meilleure gestion des interfaces de la « supply chain » , La Revue des Sciences de Gestion 2006/2 (n°218), p. 123-137. DOI 10.3917/rsg.218.0123 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Direction et Gestion (La RSG). © Direction et Gestion (La RSG). Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 196.206.72.41 - 15/07/2015 11h06. © Direction et Gestion (La RSG) Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 196.206.72.41 - 15/07/2015 11h06. © Direction et Gestion (La RSG) La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 218 — Stratégie 123 Dossier Intelligence économique et stratégie de l’innovation mars-avril 2006 Le réapprovisionnement continu dans les réseaux industriels, vers une meilleure gestion des interfaces de la « supply chain » par Fouad Jawab, Driss Bouami et Abdennebi Talbi D ans un contexte de mondialisation économique et de concurrence de plus en plus agressive, la maîtrise des avantages concurrentiels se révèle d’une importance capitale aussi bien pour les entreprises que pour les réseaux industriels. Dans une approche de gestion en flux tendu, la logistique, longtemps cantonnée dans des opérations de transport et de stockage se voit doter d’une mission straté- gique via son potentiel d’amélioration du triptyque qualité, coût et délai (Colin, 1997). Dans cette optique, les réseaux industriels font appel à des démarches leur permettant la maîtrise des interfaces de la « supply chain » (SC). Il s’agit notamment de la démarche ECR (Efficient Consumer Response) et des techniques de réapprovisionnement continu (RC). L’objectif principal de cet article est de mettre en évidence le rôle du RC dans l’optimisation des interfaces, avec un regard particulier sur la gestion partagée des approvisionne- Fouad JAWAB Professeur assistant, Ecole Supérieure de Technologie, Fès (Maroc) Driss BOU UAMI Professeur assistant, Faculté des Sciences et Techniques Fès (Maroc) Abdennebi TALBI Professeur assistant, Ecole Supérieure de Technologie, Fès (Maroc) Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 196.206.72.41 - 15/07/2015 11h06. © Direction et Gestion (La RSG) Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 196.206.72.41 - 15/07/2015 11h06. © Direction et Gestion (La RSG) ments (GPA). Nous nous intéressons à son fonctionnement, aux gains générés par sa mise en œuvre ainsi qu’aux positions, enjeux et stratégies adoptées par les différents acteurs. Dans ce travail, nous abordons respectivement les mouve- ments qui ont caractérisé le comportement stratégique et structurel des entreprises vers la fin du XXe siècle, notam- ment le développement des stratégies relationnelles. Nous évoquons l’évolution des relations interentreprises vers le partenariat industriel et la restructuration de la concurrence industrielle sous forme de lutte inter-réseaux. Nous présentons ensuite, la démarche ECR et son rôle dans la synchronisation des flux au sein de la SC, ainsi que l’impact du système d’information et de communication logis- tique sur la dynamisation et l’optimisation de ces flux. Ensuite, nous portons un intérêt particulier aux pratiques et perspectives de développement de la GPA, notamment dans les secteurs de l’automobile et de la grande distribution. Enfin, nous présentons les résultats d’une étude menée auprès de certaines entreprises marocaines, afin d’exprimer le niveau de développement des pratiques en matière de la gestion des approvisionnements et de localiser les faiblesses dont souffre la gestion des interfaces amont et aval de ces entreprises. 1. Adaptation stratégique et structurelle 1.1. Stratégies relationnelles et partenariat industriel Face à l’agressivité de la concurrence, les entreprises ont formulé et mis enœuvre des stratégies dites relationnelles1. Elles sont fondées (Anastassopoulos, 1988) non pas sur la loi de la concurrence, mais sur des relations privilégiées que l’entreprise établit avec certains partenaires de son environ- nement. Leur objectif n’est pas de se substituer aux straté- gies concurrentielles, mais les deux peuvent, soit se combiner, soit se succéder dans le temps. Ensuite, les entre- prises ont développé le partenariat industriel qu’on peut définir comme une relation d’affaires (Lambert 1996) bâtie sur mesure et reposant sur la confiance mutuelle, l’ouver- ture, le partage des risques et des bénéfices. L’objectif ultime est en effet de procurer un avantage concurrentiel résultant d’une meilleure performance d’affaires que ce qu’auraient pu obtenir individuellement les partenaires. L’opportunité du partage intégré dans la notion du partenariat a été développée par la théorie des jeux (Baudry., et Bouvier- Patron., 1994) via la notion du « dilemme du prisonnier » qui considère que, dans un jeu à un seul coup, si chaque acteur doit choisir indépendamment de l’autre entre la possibilité de coopérer ou non, il trouvera que la valeur de la tentation de la défection individuelle est supérieure à celle de la récompense de la coopération mutuelle. Il s’ensuit que chaque participant au jeu choisit de ne pas coopérer, croyant qu’il sera seul à agir de la sorte et qu’il gagnera. Il en résulte que le gain global est inférieur à celui qui aurait été obtenu en cas de coopération mutuelle. La seule solution pour éviter ce dilemme est que le jeu se prolonge indéfiniment ou, du moins, que les joueurs pensent qu’il en est ainsi. Dans ce cas, la situation de coopération pour les deux parties est plus avantageuse. Par conséquent, nous estimons qu’au niveau des réseaux industriels, la relation entre les partenaires doit être basée sur un contrat à moyen ou à long terme reconductible et chaque contractant doit avoir un intérêt au maintien de la relation. Les gains générés par cette relation doivent être équitablement répartis et la menace de rupture doit être crédible. A notre sens, la nature de la relation entre deux opérateurs peut être déterminée par deux critères: le degré de confiance et/ou de dépendance d’un côté, et la durée de la relation, de l’autre. En conjuguant ces deux facteurs et en s’inspirant des travaux de Roy (2000), nous avons pu obtenir une présentation schématique de l’évolution des relations entre les acteurs vers le partenariat (Figure 1). En fait, si dans une relation d’échange basée sur la sous-traitance de capacité, les parties prenantes jouissent d’une grande autonomie, elles ne peuvent avec la sous-traitance de spécialité, qu’entamer une relation de partenariat à cause de la dépendance du donneur d’ordre vis-à-vis du spécialiste. Il a, notamment, intérêt à adopter une culture de partage (essentiellement des informa- tions et des ressources) et à créer les conditions favorisant l’émergence de la confiance pour pouvoir bénéficier des compé- tences de son sous-traitant. Le partenariat devient incontour- nable avec la sous-traitance d’intelligence, le sous-traitant n’est plus un simple exécutant mais une partie prenante à part entière, échangeant les informations et participant à la recherche et au développement du potentiel technologique du donneur d’ordre, afin de satisfaire le client et de faire face à la concurrence actuelle et potentielle. Enfin, la joint-venture permet l’éclosion de nouvelles entités (usines, laboratoire de recherche, réseau de distribution…) concrétisant l’engagement des partenaires. 1.2. Le réseautage conditionne la survie et la performance des organisations 1.2.1. Définition et raison d’être des réseaux industriels Juga (1996) définit le réseau comme la configuration concertée d’une variété d’entreprises qui ont établi des La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 218 — Stratégie 124 Dossier Intelligence économique et stratégie de l’innovation mars-avril 2006 1. Stora. B « Le systéme d’Hermès », Edition HEC 1985. Ces travaux ont été repris par J.P.Anastassopoulos, G. Blanc, J. P. Nioche et B. Ramanantsoa dans l’ouvrage « une nouvelle politique d’entreprise ». Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 196.206.72.41 - 15/07/2015 11h06. © Direction et Gestion (La RSG) Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 196.206.72.41 - 15/07/2015 11h06. © Direction et Gestion (La RSG) relations entre elles et qui cherchent à profiter des synergies potentielles. De son côté, Alcouffe (1999) considère qu’un réseau autorise un nouveau type de relation entre client/donneur d’ordre et fournisseurs/sous-traitant et comprend un leader/pivot qui prend en charge une ou plusieurs activités du réseau, ou assure tout simplement l’articulation des activités des opérateurs spécialisés selon leur compétence. Le recours à cette forme d’organisation réticulaire peut être justifié par une concurrence dépassant l’entreprise, pour se concentrer sur l’ensemble du réseau logistique. En fait, les entreprises ne sont plus directement en compétition entre elles, mais plutôt par uploads/Management/ le-reapprovisionnement-continu-dans-les-reseaux-industriels-vers-une-meilleure-gestion-des-interfaces-de-la-supply-chain.pdf

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  • Publié le Aoû 31, 2022
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