Le travail de groupe “L'élève travaille en équipe, partage des tâches, s'engage
Le travail de groupe “L'élève travaille en équipe, partage des tâches, s'engage dans un dialogue constructif, accepte la contradiction tout en défendant son point de vue, fait preuve de diplomatie, négocie et recherche un consensus. L'élève sait que la classe, l'école, l'établissement sont des lieux de collaboration, d'entraide et de mutualisation des savoirs. Il aide celui qui ne sait pas comme il apprend des autres. L'utilisation des outils numériques contribue à ces modalités d'organisation, d'échange et de collaboration.” Décret du 31 mars 2015 Définissant le socle commun de connaissances, de compétences et de culture “Cet enseignement a pour objet de transmettre et de faire partager les valeurs de la République acceptées par tous, quelles que soient les convictions, les croyances ou les choix de vie personnels. Ce sont les valeurs et les normes impliquées par l'acte même d'éduquer telle qu'une école républicaine et laïque peut en former le projet. Elles supposent une école à la fois exigeante et bienveillante qui favorise l'estime de soi et la confiance en soi des élèves, conditions indispensables à la formation globale de leur personnalité. Cet enseignement requiert de l'enseignant une attitude à la fois compréhensive et ferme. À l'écoute de chacun, il encourage l'autonomie, l'esprit critique et de coopération. Il veille à éviter toute discrimination et toute dévalorisation entre élèves.” “Le caractère spécifique de l'enseignement moral et civique suppose la valorisation du travail en groupe ainsi que le recours à des travaux interdisciplinaires ; cet enseignement fait l'objet d'une évaluation qui porte sur des connaissances et des compétences mises en œuvre dans des activités personnelles ou collectives et non sur le comportement de l'élève.” Extraits des objectifs généraux du programme d'enseignement moral et civique pour l'école élémentaire et le collège (cycles 2, 3 et 4) Bulletin officiel special n°6 du 25 juin 2015 “La connaissance et la pratique de ces thèmes aident à construire l’autonomie du futur citoyen par le développement de son jugement critique, et lui inculquent les valeurs, essentielles en sciences, de respect des faits, de responsabilité et de coopération.” Extrait du volet 3 des programmes de physique-chimie pour le cycle 4 Bulletin officiel spécial n°11 du 26 novembre 2015 Introduction « Le travail de groupe me pose un problème de temps et je n’en ai pas à perdre », « Mes élèves ne sont pas capables de travailler en groupe », « et en REP, on fait comment ? » sont des propos qu’on entend souvent lorsqu’on parle de travail de groupe avec des enseignants. Ces quelques lignes ont pour objectif de présenter les enjeux, d’éclairer sur les dérives éventuelles et de dégager des pistes de réflexion pour tenter de rendre plus efficaces les moments pendant lesquels les élèves travaillent en groupe. 1- La formation des groupes. Réunir les élèves en groupe de 2, 3, …6 est-il synonyme de travail de groupe ? Pas toujours bien évidemment. La constitution des groupes constitue un élément important pour favoriser le travail collaboratif. Doit-on laisser les élèves se réunir par affinités ou imposer les groupes ? Très souvent en début d’année, ne connaissant pas encore les élèves, on les laisse se réunir par affinités. Ce sont généralement des groupes au sein desquels il y a peu de tension, mais qui ne se trouvent parfois en situation réelle de travail que lorsque le professeur s’approche du groupe. En revanche, imposer des groupes peut entraîner des résistances de la part de certains élèves qui ne veulent pas travailler avec tel ou tel élève. On peut trouver un compromis en leur demandant d’indiquer deux noms d’élèves avec qui ils souhaitent travailler. Il est important pour l’enseignant de conserver une marge de manœuvre pour constituer des groupes selon ses objectifs d’apprentissage : groupes de besoins constitués d’élèves de niveau à peu près équivalent, groupes d’apprentissage avec des élèves de niveau homogène ou hétérogène, l’hétérogénéité étant à la fois source de conflit et de richesse. Cependant la réalité de la classe est parfois complexe : incompatibilités entre les élèves, élève(s) perturbateur(s). Il faut choisir la solution la plus pertinente. Il n’y a donc pas de réponse toute faite, mais il est important de se pencher sur la question avant toute activité de groupe. Si l’enseignant décide de former lui-même les groupes, ils sont généralement constitués dans l’optique de faire travailler une même équipe à plusieurs reprises sur des travaux différents. Pour casser une routine qui s’installe, il est aussi possible d’envisager de changer les équipes, par exemple une fois par trimestre. 2- Apprendre à travailler en groupe. Travailler en groupe ne va pas de soi pour les élèves, cela s’apprend. Il n’est pas rare que les premières tentatives ne soient pas satisfaisantes. C’est en multipliant les mises en situation que les élèves apprendront à travailler en groupe, à s’écouter, à prendre en compte les arguments et les idées des autres. Pour cela, ils ont besoin d’un cadre et c’est au professeur de leur faire saisir les règles à respecter. Celles-ci varieront d’un enseignant à l’autre, mais quelques points incontournables doivent alimenter la réflexion. Que sommes-nous même prêts à accepter concernant : Le volume sonore ? La circulation des élèves dans la salle ? Entre les groupes ? L’utilisation du matériel ? L’organisation du travail ? la répartition des tâches ? La gestion du temps ? (Nous y reviendrons un peu plus tard) Lorsque l’enseignant a défini le mode de fonctionnement, il doit le présenter clairement aux élèves (règles données à l’oral, notées au tableau, inscrites sur la feuille d’activité, inscrites dans le cahier ou le classeur ...). 3- Le travail de groupe doit-il ou peut-il être précédé d’un travail individuel ? Un moment réservé au travail individuel au début d’une activité permet à chaque élève de s’approprier, à son rythme, le problème, par la lecture ou un premier écrit. Cette phase ne doit ni être trop longue - pour que les élèves ne s’enferment pas dans leur solution et restent ouverts aux propositions des autres - ni trop courte, car elle ne permettrait pas à chacun d’« entrer » dans l’activité proposée. Sans ce temps de réflexion individuelle, on constate souvent qu’à l’intérieur du groupe, ceux que l’on appelle couramment « les bons élèves » prennent le « pouvoir » et imposent alors leur point de vue et leur rythme aux autres qui renoncent au travail, faute d’arguments ou d’idées. C’est une dérive qui peut conduire à un « cours magistral » lors duquel un élève prend la place du professeur. Cette phase individuelle peut parfois être proposée en recherche à la maison en amont de la séance, cependant il convient qu’elle donne lieu à un écrit qui formalise la pensée et atteste du travail réalisé. 4- Le groupe est un lieu de confrontation des idées. « L’objectif du travail de groupe n’est pas de répondre à une question simple, ce qui pourrait se faire individuellement. L’objectif du groupe c’est d’ouvrir des pistes, d’émettre des hypothèses ce qui ne peut se faire qu’avec d’autres que soi si on veut avoir plusieurs pistes et les hypothèses les plus variées et néanmoins possibles. Le point de vue des autres aide à envisager ce qu’on n’avait pas vu soi-même et à examiner la pertinence d’une proposition » Maria-Alice Médioni, centre de langues, université de Lyon 2, Cahiers pédagogiques, Mai 2004. Le travail de groupe permet une circulation de la parole et une exposition de points de vue plus importantes qu’en classe entière. Il est en effet plus aisé de s’exprimer au sein d’un groupe restreint parce que le cadre est plus rassurant pour l’élève : il est plus facile d’exprimer son point de vue aux autres élèves (qui ne détiennent à priori pas encore le savoir) que face au professeur qui, aux yeux de l’élève, est le détenteur d’un savoir abouti. 5- Le groupe est un lieu de production d’écrits et d’oral. S’il est un point généralement admis, c’est bien celui-ci. Le travail de groupe conduit à une production qui peut prendre des formes diverses : compte-rendu, affiche, dossier, présentation orale, diaporama, transparent, vidéo … La demande d’une production d’une typologie donnée doit être systématiquement assortie de critères de réussite connus à l’avance par les élèves ; ces critères peuvent être fournis par le professeur ou élaborés en interactivité avec la classe. L’enseignant doit veiller à ce qu’il y ait production effective dans chaque groupe en suivant très régulièrement le travail collectif, en stimulant, en encourageant, en relançant la réflexion. Les groupes ont souvent tendance à demander l’aide de l’enseignant dans l’attente d’une réponse au(x) problème(s) qui se pose(nt). On ne peut que déconseiller de donner ces réponses, mais plutôt renvoyer les questions à l’ensemble du groupe. Des pistes de réflexion peuvent être proposées par l’enseignant, mais il est important que ce soient les élèves eux-mêmes qui cherchent, qui réalisent et qui ainsi cheminent vers la réponse attendue. Et lorsque les élèves ont effectué la production demandée, que fait-on de ces productions ? A quoi servent-elles ? Il est évident qu’on ne fait pas produire les élèves uploads/Management/ le-travail-de-groupe-seminarski.pdf
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- Publié le Mai 15, 2021
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