1 ENTRAINER A EXPOSER ORALEMENT EN LANGUE ETRANGERE INTRODUCTION (Si les exempl

1 ENTRAINER A EXPOSER ORALEMENT EN LANGUE ETRANGERE INTRODUCTION (Si les exemples sont empruntés à la langue anglaise, les principes demeurent les mêmes d’une langue à l’autre) Une des grandes difficultés rencontrées par les professeurs et leurs élèves est de concrétiser l’objectif communicationnel assigné à l’apprentissage des langues vivantes dans les limites de ce qu’impose la classe (effectifs, durées des cours, volumes horaires…). Ceci est tout particulièrement vrai pour l’expression orale, qu’il s’agisse d’échanges verbaux relevant du domaine conversationnel (interactions directes qui apparaissent cependant ici et là au gré des cours le plus souvent sous la forme de brefs jeux de rôles) ou encore de présentations orales ou exposés qui offrent pourtant l’occasion d’une prise de parole en continu (fort peu répandue…). Songeons sur ce dernier point aux possibilités offertes à cet égard par les TPE (possibilité de soutenance finale partiellement en langue étrangère et possibilité de présentation mutuelle de l’avancement des travaux entre groupes… au fur et à mesure de l’année) et par les IDD à un niveau résolument modeste (la méthodologie proposée plus loin peut probablement également s’appliquer aux IDD sous une forme très simplifiée). Outre les difficultés liées aux conditions matérielles que suppose l’organisation d’un exposé, se pose la question de sa recevabilité par l’auditoire visé que constitue la classe. Nous avons tous à cet égard (en tant que professeur ou en tant qu’élève) le souvenir de prises de parole en langue étrangère tout aussi insipides qu’incompréhensibles ! C’est qu’apprendre à bien conduire un exposé n’est pas chose facile : cela requiert un entraînement progressif (sur plusieurs années) et régulier si le but poursuivi est de rendre cette prise de parole ordonnée, logique, intéressante, intelligible sur le fond comme sur la forme et, partant , susceptible de susciter l’intérêt (et les réactions) d’un auditoire et donc, de s’instaurer en un véritable acte de communication. La réussite d’un exposé est en réalité tributaire pour celui qui le fait d’un minimum de conscience méthodologique et de la mise en place de comportements langagiers eux aussi plus ou moins spécifiques. Une série de questions s’impose au préalable comme une véritable problématique du genre : • Qu’est-ce qu’un exposé : fonction, objectif et caractéristiques par rapport à d’autres formes de communication ? Qu’est-ce par conséquent qu’une méthodologie de l’exposé oral : à quel ensemble de compétences renvoie-t-elle et selon quel cheminement ? • Quelle est la variété de discours oral qui en découle pour l’élève, compte tenu des objectifs de l’exposé et de la situation d’énonciation (nature et rôle attendu du public, conditions matérielles : quels auxiliaires et dans quelles limites de temps ?). Est-ce un pur artefact scolaire ou universitaire ? Existe-t-il des traits spécifiques à ce type de discours ou du moins la conjonction de traits empruntés ou empruntables à des variétés de discours proches? • Comment entraîner l’élève à devenir le producteur réfléchi de ce type de discours s’il existe ? • (Accessoirement) Comment construire une compétence culturelle puisque exposer revient le plus souvent à problématiser le relevé d’un ensemble de traits spécifiques d’une civilisation dont la langue est porteuse ? 1. Méthodologie de l’exposé oral : l’objet "exposé" et les compétences en jeu Rappel : exposé = "bref discours sur un sujet précis, didactique" (dictionnaire Robert) Postulat: exposer est donner un ensemble cohérent d’informations selon un cheminement référé à une conclusion générale pouvant revêtir la forme d’une interrogation (état des connaissances transitoires à un moment donné pouvant constituer une problématique nouvelle). Les principes d’organisation et d’explication rigoureuse et si possible objective, y sont sous-jacents. L’opinion personnelle doit s’y effacer au profit de l’exploration de dimensions parfois contradictoires: l’exposé se situe logiquement chronologiquement avant le débat ou la discussion. 2 Etapes Typologie des savoir-faire complexes en jeu Compétences à développer Définition d’une problématique La ville de Londres : quelles en sont les spécificités ? Dans quels domaines (situation, étendue et espace, organisation, distribution monumentale, ventilation des populations, activités…) ? Qu’est ce qui en explique l’état présent (l’histoire événementielle, l’évolution des mentalités ? le développement économique ?) Quel en est le devenir ? (prospective à partir de tendances observées) Percevoir l’ensemble des questions sous-jacentes à une interrogation centrale et des relations qui les unissent. Trier l’ensemble des questions qui paraissent logiquement enchaînées; Formuler ces questions avec précision. Cerner quelques aspects de la problématique pour limiter le champ des possibles et donner de la cohérence à l’ensemble. Compétences transversales: - Savoir formuler ses représentations - Savoir les remettre en question - Savoir établir des relations causales - Savoir moduler ses représentations Compétences linguistiques - Savoir poser des questions précises - Savoir modaliser le questionnement: To what extent, how far… ? Compétence méthodologique - Savoir limiter un sujet complexe Recherche documentaire Rechercher les sources appropriées et éthiquement et intellectuellement recevables Identifier l’information pertinente dans la masse documentaire. Identifier ce qui relève de l’information et ce qui relève de l’opinion Compétences transversales: - Savoir identifier et questionner les sources (type de revue, type de site, relation au destinataire…) - Savoir repérer rapidement l’information utile (conjonction de skimming et de scanning), d’où obligation de - Savoir identifier des champs sémantiques - Savoir se servir efficacement du paratexte et de la typographie en général - Savoir relever les noyaux de sens par décomposition syntaxique rapide - Savoir repérer la conjonction des formes de modalisation (auxiliaires modaux, quantification large…) des adjectifs appréciatifs, de l’émergence du point de vue (opinion) par rapport à tout ce qui renvoie au fait (past, passivation, présent générique avec prudence cependant.. .) Prise de notes préparatoires Réduction Repérer ce qui mérite d’être mémorisé et le transcrire sous forme simplifiée ou épurée Référer les informations recueillies aux différentes parties du développement prévu Compétence linguistique - Savoir réduire la phrase complexe (réduction à des formes prédicatives) - Savoir relever avec précision les éléments chiffrés ou factuels - Savoir percevoir et mémoriser les collocations (parties insécables dans des expressions caractéristiques de la langue) - Savoir trier l’information pour l’intégrer dans un plan d’exposé - Savoir hiérarchiser l’information 3 Rendre l’ensemble cohérent - Savoir faire ressortir les articulations du discours: marques des enchaînements logiques d’une partie à une autre, d’une sous partie à une autre, marque de la concession, du contraste Mise en forme du contenu de l’exposé et passage à l’oralisation Développement et structuration Ordonner les notes à une présentation très clairement structurée (tableau, transparent, ‘Powerpoint’…) Présenter oralement les contenus - Savoir réduire les contenus à des expressions - Savoir s’exprimer à partir de notes succinctes (expansion orale à partir d’expressions noyaux en ajoutant des verbes, des relatives, des complétives, des connecteurs...) - Savoir maîtriser le minimum indispensable de lexique appartenant au champ sémantique concerné (histoire, tradition... ;) - Savoir rapporter des données chiffrées (proportions, dates...) - Savoir hiérarchiser les informations de manière à établir un plan cohérent ordonné à une démonstration Gestion de l’attention de l’auditoire pendant l’exposé proprement dit. (On attend un auditoire actif et susceptible de tirer profit culturellement et linguistiquement de l’exposé) Rendre clair le propos en en soulignant les articulations d’une idée à une autre en aidant l’auditoire à mémoriser les grands points -par des synthèses partielles et une sorte de récapitulation finale - par la maîtrise du débit -par la maîtrise des éléments périphériques (‘paratexte’ de l’oral: gestuelle, mimique et recours à des illustrations visuelles et/ou sonores: cartes, gravures, schématisations enregistrements, transcriptions au tableau) qui concrétisent le discours Rendre l’auditoire actif en socialisant la parole: susciter la demande d’élucidation, d’explication complémentaire, la discussion à des moments précis de l’exposé - Savoir maîtriser les traits phonologiques pertinents: courbes intonatives - savoir souligner les relations logiques dans le discours: changement d’orientation, compléments, illustrations - savoir reformuler (reformulation pédagogique) - savoir parler sur des documents importés. 2. Variétés de discours spécifique de l’exposé et expression orale en continu : les compétences requises pour leur mise en oeuvre La variété de production orale attendue combine les traits spécifiques de l’expression orale en continu avec ceux qui sont référés au mode lui aussi spécifique de communication que présuppose l’exposé (dont certains aspects viennent d’être soulignés dans l’analyse des compétences méthodologiques requises). Car l’exposé présuppose un auditoire attentif (tout à la fois captif dans certaines phases et réactif dans d’autres), ce qui nécessite la maîtrise de comportements verbaux et paraverbaux précis et différenciés. 4 Objectifs poursuivis Compétences langagières requises Maintien de l’attention de l’auditoire Savoir intéresser et garder le contact - maîtrise des opening gambits pour un conditionnement de l’auditoire: « More often than not people think ... / Is the notion of .... still valid / One would think » - maîtrise des lexical fillers, gap fillers, bref des moyens de la mise en oeuvre de la fonction phatique du langage - maîtrise du questionnement formel de parcours: question tags. Fonction : demande d’assentiment Savoir souligner les charnières discursives - maîtrise les formes correspondantes: till then, so far, to cut a story short - maîtrise des intonations correspondantes - Commencer à dominer certains aspects de la rhétorique : auto-questionnement formel « Now shall we say that...Can it be maintained that...? », phénomènes d’échos uploads/Management/ methexp.pdf

  • 59
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Nov 16, 2021
  • Catégorie Management
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.0526MB