introduction Le management est un domaine de recherche de grande ampleur. Parta
introduction Le management est un domaine de recherche de grande ampleur. Partageant la même racine latine que ménagement, mot français du 19e siècle dérivé de ménager, ou disposer et régler avec soin et adresse, le management peut se définir comme la manière de conduire, diriger, structure et développer une organisation. il touche tous les aspects organisationnel et décisionnel qui sous- tendent le fonctionnement de cette dernière. le management concerne moins les procédures qu'il faut appliquer, qu'elles soient comptables, juridiques ou sociales, que l'animation de groupes d'hommes et de femmes qui doivent travailler ensemble dans le but d'une action collective finalisée. le management définit les conditions de fonctionnement de l'entité sociale - entreprise, administration, institution - afin que chacun puisse contribuer au mieux à l'effort collectif. le management trouve ainsi son application à tous les niveaux de l'organisation. dans ce cas, il s'agit de la répartition des rôles au sein d'un atelier de production? Dans un autre, le management porte sur la définition des processus de pilotage de la stratégie d'une entreprise. Enfin, il peut s'appliquer à l'élaboration et à la mise en place de modes d'incitation et d'évaluation? de manière synthétique, le problème principal du management est de savoir comment faire vivre des groupes sociaux afin qu'ils puissent produire du collectif au-delà de la simple addition d'expertises individuelles? le rôle du management est ainsi immense car il conditionne le succès et le bon fonctionnement de bon nombre d'entreprises et organisations. C’est un rôle complexe, car il traite de la matière humaine avec ses contradictions de nature cognitive- nous ne voyons ni tous la même chose ni de la même manière selon nos représentations du monde. Contradictions également de nature émotionnelle, dont les origines sont enfouies dans notre inconscient. Le management par son ouverture et son envergure offre au chercheur un domaine inépuisable de questions, des plus concrètes aux plus ésotériques. Les questions diffèrent en fonction de leur thème : étudier un contenu (par exemple, décrire les caractéristiques d’une organisation qui encourage ses membres à innover), analyser un processus (par exemple, découvrir comment les décisions sont prises dans des situations de crise). Les questions varient aussi selon leur finalité. Il peut s’agir, par exemple, de décrire une situation d’apprentissage organisationnel, c’est-à-dire une situation dans laquelle l’organisation, dans son ensemble, apprend, d’expliquer le fonctionnement de la mémoire d’une organisation, c’est-à-dire comprendre les mécanismes qui font qu’au-delà des individus, c’est l’organisation qui se souvient, de prédire les déterminants de la performance d’une stratégie, à savoir, mettre en évidence les facteurs qui influencent les résultats que l’on peut attendre d’une stratégie donnée. D’établir une norme de bon fonctionnement d’une organisation, ce qui revient à faire l’inventaire de ce qu’il est conseillé de réaliser pour que l’organisation fonctionne correctement. Enfin, les questions peuvent changer selon la démarche adoptée. Cette dernière peut consister, par exemple, à construire une nouvelle théorie des incitations ; à tester des propositions sur les motivations à la diversification, à classer, grâce à l’observation empirique, les modes de coordination interentreprises, à élaborer un nouveau concept en matière de connaissance organisationnelle, à retranscrire grâce à une enquête les pratiques de gestion post-acquisition. Entre ces trois types de questions qui diffèrent selon le thème traité, la finalité poursuivie et la démarche adoptée, des combinaisons nombreuses existent. Par exemple, le chercheur peut souhaiter étudier un processus, dans le but de le comprendre et d’élaborer sur cette base une nouvelle théorie ou d’en aménager une existante. Il peut, également, étudier ce même processus avec pour objectif de le décrire et apporter ainsi des observations complémentaires à la communauté scientifique. Il peut, enfin, faire porter ses efforts sur l’analyse d’un contenu en partant d’un ensemble d’hypothèses dérivées de théories existants dans le but de les confronter à la réalité empirique. Une question de recherche n’est ainsi jamais limitée à un thème sans finalité ni démarche, ou bien encore à une seule finalité. Une question de recherche porte sur la combinaison d’un thème (quoi étudier ?), d’une finalité (pourquoi, dans quel but ?) et d’une démarche (comment procéder ?). A cette combinaison, la diversité des méthodes utilisées et théories mobilisées ajoute un degré de complexité supplémentaire, transformant le management en une source intarissable d’interrogations. La richesse du champ, en effet, n’est pas seulement limitée aux questions de recherche. Cette dernière repose également sur les fondements théoriques et les méthodologies auxquels le chercheur a recours. Comme dans toute science nouvelle, des paradigmes multiples coexistent, des pratiques diverses en matière de méthodes sont mises en œuvre, des théories nombreuses sont développées et utilisées. C’est à la fais la chance et le handicap de la recherche en management. Chance, dans la mesure où l’imagination débridée coexiste avec la rigueur parfois sèche mais nécessaire de démarches très encadrées. Chance également, car de cette diversité peut émerger des voies nouvelles, des concepts innovants, des matières de faire différentes qui sont source de progrès. Handicap, car le meilleur coexiste avec le pire ; les faux prophètes pouvant se réfugier derrière le prétexte de l’ouverture et la nécessité d’adapter la démarche d’investigation aux problèmes étudiés. Enfin, la recherche en management se caractérise par un paradoxe. Paradoxe qui est étroitement associé à la nature même de l’objectif. Objet social vivant où la pratique et l’expérience de celles et ceux qui en ont la charge donnent une légitimité et un droit. Du fait de son importance, le management est l’affaire de tous et non pas celle des seuls chercheurs. Tout le monde est expert et en parle, avec parfois beaucoup de compétences. Le management est conséquence, n’est pas perçue comme nécessitant que des recherches spécifiques lui soient consacrées. C’est une affaire qui concerne toute la communauté et ce quelle que soit sa légitimité ! et nous voilà piégés dans une boucle récursive où la recherche en management perd de son sens social du fait même de son importance. La recherche, en perdant de sa légitimité aux yeux de ceux-là mêmes qui la pratiquent, demeure ainsi trop souvent limitée aux cercles fermés des initiés qui ne se parlent qu’entre eux. Elle délaisse fréquemment ceux qu’elle est censée servir. Afin de briser cette boucle et tirer le bon grain de l’ivraie, afin de rendre légitimes et visibles des travaux souvent confidentiels, afin de trouver un juste milieu entre les extrêmes d’une recherche tournée vers elle-même et celle plus pratique mais de portée réduite, seuls les travaux caractérisés par un effort véritable de poursuite de la pertinence, de l’importance et de la rigueur peuvent faire la différence. Ces travaux existent déjà, et ce depuis de nombreuses années, et montrent la voie à suivre. C’est sur ces derniers que la recherche en management doit capitaliser. Nul ne peut prétendre néanmoins détenir la vérité, et la diversité des recherches antérieures tendent à le prouver. Selon son expérience, sa formation, ses croyances et ses valeurs, le chercheur penchera pour une approche plutôt que pour une autre. Bien que dans le passé les différences entre démarches aient été exacerbées, les recherches nouvelles en management vont vers une réconciliation entre courants. C’est ainsi que des rapprochements se font entre les détenteurs de la connaissance pratique et ceux de la connaissance théorique, comme c’est le cas, par exemple, de la recherche action. Rapprochements également entre épistémologies positives et constructivistes qui se veulent désormais modérées. Rapprochements enfin entre démarches qualitatives et quantitatives à des fins de triangulation. Le dogmatisme semble ainsi refluer au bénéfice d’approches mieux ancrées dans les problèmes et moins dans des schémas arbitraires. Cela est bien ! c’est un véritable progrès ! La recherche se nourrit d’expériences multiples. De leur confrontation peut émerger une meilleure compréhension des phénomènes organisationnels que l’on souhait étudier. Cette affirmation peut choquer les partisans d’approches positives qui préfèrent progresser selon une démarche de réfutation. Toutefois, la diversité des approches, sans en rejeter une a priori, est source de richesse et de découverte dans un champ qui est encore loin d’être aussi formalisé que celui d’une science normale. De plus, de par son ampleur, il est compréhensible, voire souhaitable, que la recherche en management ait recours à des méthodologies et des paradigmes épistémologiques variés. Méthodologies dictées par la nature des objets étudiés et influencées par les traditions culturelles, paradigmes épistémologiques souvent influencés par les croyances mêmes des chercheurs. Bien qu’il s’agisse de stéréotypes, deux grands modèles en matière de recherche coexistent. Le premier est le modèle dominant nord-américain caractérisé par des démarches quantitatives, déductives, mettant un fort accent sur les méthodes structurées et se limitant à un objet de recherche volontairement restreint à des fins de contrôle et de rigueur. L’ambition est ici, comme dans la science normale, de confronter la théorie aux faits avec parfois, pour conséquence, un accent immodéré sur la technique au détriment du fond. Le second est le modèle européen, plus qualitatif, inductif, souvent qualifié d’approximatif, où l’accent sur la méthode n’est qu’accessoire et où il n’y a pas d’effort véritable d’accumulation. L’objectif est là d’expliquer un problème dans son contexte, de manière globale, dans sa dynamique. L’attention est donnée au sens plus qu’à la méthode uploads/Management/ methodologie.pdf
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 06, 2021
- Catégorie Management
- Langue French
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