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Tous droits réservés © Revue des sciences de l'éducation, 1987 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ Document generated on 03/24/2022 1:55 p.m. Revue des sciences de l'éducation Motivation et représentation de soi Pierre-H. Ruel Volume 13, Number 2, 1987 URI: https://id.erudit.org/iderudit/900563ar DOI: https://doi.org/10.7202/900563ar See table of contents Publisher(s) Revue des sciences de l'éducation ISSN 0318-479X (print) 1705-0065 (digital) Explore this journal Cite this article Ruel, P.-H. (1987). Motivation et représentation de soi. Revue des sciences de l'éducation, 13(2), 239–259. https://doi.org/10.7202/900563ar Article abstract The author presents the concepts of motivation, self-concept (self-representation), and self-esteem in the perspective of contemporary work. Basing his work on Nuttin's theory of human motivation, he presents his concept of the motivational dynamic which evolves from the representation which the individual has of himself. This self-representation emerges as a function of individual and social experiences which the individual has acquired and which have served to build his self-concept, the origin of his self-esteem. According to the author, the better the self-representation with regards to an aim, the greater will be the motivation to attain this aim. Revue des sciences de l'éducation, vol. XIII, no 2, 1987 Motivation et représentation de soi Pierre-H. Ruel* Résumé — A la lumière de travaux contemporains, l'auteur présente les notions de motivation, de concept de soi (représentation de soi) et d'estime de soi. S'inspirant de la théorie de la motivation humaine de Nuttin, il expose sa conception de la dynamique motivationnelle, initialement suscitée par la représentation que l'individu a de lui-même. Cette représentation de soi s'est construite au rythme des expériences individuelles et sociales que l'individu a vécues et qui lui ont permis d'élaborer ses concepts de soi, d'où émerge l'estime de soi. Selon l'auteur, meilleure est la représentation de soi en regard d'un objet à atteindre, plus intense sera la motivation pour atteindre un but. Abstract — The author presents the concepts of motivation, self-concept (self-represen tation), and self-esteem in the perspective of contemporary work. Basing his work on Nuttin's theory of human motivation, he presents his concept of the motivational dynamic which evolves from the representation which the individual has of himself. This self- representation emerges as a function of individual and social experiences which the indi vidual has acquired and which have served to build his self-concept, the origin of his self-esteem. According to the author, the better the self-representation with regards to an aim, the greater will be the motivation to attain this aim. Resumen — A partir de trabajos contemporâneos el autor présenta las nociones de motivaciôn, de concepto de si (representaciôn de si) y de estima de si mismo. Inspirândose en la teorîa de la motivaciôn humana de Nuttin, expone su concepciôn de la dinâmica de motivaciôn, suscitada inicialmente por la representaciôn que el individuo se hace de si mismo. Esta representaciôn de si se ha construido al ritmo de experiencias individuales y sociales vividas por el individuo y que le han permitido de elaborar sus conceptos de si de donde surge la estima de si mismo. Segûn el autor, mientras mejor es la representaciôn de si con respecto a un objectivo a obtener mas intensa es la motivaciôn por alcanzar tal propôsito. Zusammenfassung — Im Lichte zeitgenossischner Arbeiten legt der Verfasser die Begriffe Motivation, Selbstauffassung (Selbstbild) und Selbsteinschàtzung dar. Ausgehend von der Théorie der menschlichen Motivation nach Nuttin, pràsentiert er seine Auffassung von der Motivierungsdynamik, welche urspriinglich von der Vorstellung bestimmt ist, die das Individuum von sich selbst hat. Dieses Selbstbild hat sich im Lauf der persônlichen und sozialen Erfahrungen des Individuums aufgebaut, die ihm dazu verhalfen, seine Begriffe von sigh selbst zu entwickeln, aus denen dann die Selbsteinschàtzung erwàchst. Der Verfasser ist der Meinung, dass die Motivation auf ein Ziel hin umso intensiver wird, je besser die Selbstauffassung in Hinsicht auf ein zu erreichendes Objekt ist. Ruel, Pierre-H.: professeur, Université de Sherbrooke. 240 REVUE DES SCIENCES DE L'EDUCATION Dans un article antérieur (Ruel, 1984), j'ai présenté une problématique de recherche sur la perception de soi et des autres comme source motivationnelle à l'adaptation et à l'apprentissage scolaires. Il s'agissait alors des fondements théo- riques et pratiques d'une recherche à engager1 sur la motivation, perçue comme l'une des sources possibles de compréhension et d'explication du problème de l'adaptation scolaire. Dans les conjectures psychopédagogiques d'alors, le discours, vraisemblablement, était de nature à surprendre. Il apparaît, cependant, avoir suscité un certain intérêt. Je m'explique. Le discours était de nature à surprendre en ce sens qu'il relançait la discus- sion sur un thème qui semblait relégué aux oubliettes. De fait, si, au cours des années cinquante, la motivation alimentait le discours pédagogique, à partir des années soixante, ce thème fut, à toutes fins pratiques, ignoré, absent des préoc- cupations pédagogiques. Hors certains articles sporadiques d'auteurs tenaces, à l'épiderme crocodilien, les écrits pédagogiques, tant scientifiques qu'empiriques, ont largement délaissé le concept de motivation dans leurs tentatives de compré- hension et d'explication d'un comportement humain, du moins en ce qui concerne son application en éducation. Absent des débats pédagogiques en milieu scolaire, le concept l'est aussi des programmes de colloques ou de congrès consacrés aux questions d'éducation et d'enseignement. Par ailleurs, mais dans des orientations nouvelles, des recherches psychologiques se poursuivent, comme en témoignent les symposia annuels sur la motivation de l'Université de Nebraska, à partir de 1955 (voir Levine, 1965), le symposium sur la motivation intrinsèque, en 1970, organisé par The Ontario Institute for Studies in Education (voir Day, Berlyne et Hunt, 1971), les travaux d'Atkinson (1964; Atkinson et Feather, 1966; Atkinson et Rayner, 1974), ceux de Weiner (1972, 1974, 1980), ceux de Nuttin (1980a, b), ceux d'Ames et Ames (1984), ceux de Heckhausen, Schmalt et Schneider (1985), ceux de McClelland (1985), et plusieurs autres. Cependant, ces travaux n'empêchent pas certains psychologues de suggérer, comme le remarque Nuttin (1980a), que le terme de motivation soit banni du vocabulaire psychologique. Si on le retrouve dans le Vocabulaire de la psychologie de Piéron (1968) et dans le Vocabulaire de psychopédagogie et de psychiatrie de V enfant de Lafon ( 1969), c'est surtout dans un sens psychanalytique qu'il y est défini. Par ailleurs, Sillamy (1980), dans son Dictionnaire encyclopédique de psychologie, s'arrête surtout au sens physiologique du concept, le reliant ainsi à l'émotion2. D'autre part, le terme n'est pas inclus dans le Vocabulaire de l'éducation de Mialaret (1979), alors qu'English et English (1958) présentent le concept sous ses multiples facettes. Et que dire de la notion qu'en présentent les dictionnaires classiques (Littré, Quillet...) qui réduisent le concept aux motifs, aux justifications de l'agir, tel celui du consommateur! Larousse, pour sa part, ne définit le terme que comme un «intérêt spontané pour une tâche particulière». Ainsi, loin d'avoir une signification univoque, le concept recouvre des connotations fort variées. Déjà, une telle confusion sémantique n'est-elle pas source de difficulté de référence au concept. REVUE DES SCIENCES DE L'EDUCATION 241 Faut-il se surprendre, alors, du sort collectivement fait au concept de moti vation, plus précisément du non-recours à ce concept pour l'explication des succès ou des échecs scolaires, des facilités et des difficultés d'adaptation scolaire, de même que pour l'élaboration de stratégies d'intervention éducative? D'autre part, au début des années soixante, la notion réductionniste prédominante (psychana lytique ou béhavioriste) qu'on avait de la motivation, n'offrait guère de voies ou de moyens heuristiques de compréhension et d'explication du comportement; encore moins était-elle de nature à suggérer des stratégies d'intervention péda gogique et didactique. Expliquons-nous. Les conceptions d'alors présentaient de la motivation une notion qui s'ins pirait des théories psychologiques du temps, une notion qui s'inscrivait parti culièrement dans les paradigmes psychanalytique et béhavioriste. D'une part, sous l'influence du béhaviorisme de Hull3 (1943, 1951, 1952), prédominait, en milieu éducatif (scolaire ou familial), le concept de motivation extrinsèque, motivation provoquée par le renforcement du comportement (récompense, succès, approbation sociale...). Un tel concept n'était guère propice à inspirer à l'éducateur des moyens dynamiques et efficaces de stimulation intrinsèque d'un agir authentique et continu. D'autre part, la psychanalyse , alors très présente, proposait une conception réac tive (satisfaction du besoin) d'une motivation en constante opération (Allport, 1961; Madsen, 1974), en vue de maintenir l'équilibre psychobiologique de l'être. Pas plus que la loi du renforcement de Hull, la théorie freudienne de l'homéostasie (maintien de l'équilibre) et de la recherche hédonique, n'a su répondre aux impé ratifs de l'action éducative. L'influence de Freud s'exerce sur des psychologues comme Cattell (1957) et Murray (1938); mais ces derniers, même s'ils introduisent la dimension cogni tive dans l'agir motivationnel, ne savent retenir l'attention des éducateurs. Toute fois, leurs théories contribuent au développement dans de nouvelles voies des conceptualisations de la motivation. Ainsi, qu'il s'agisse de la proposition béhavioriste d'une motivation extrin sèque suscitée par le renforcement, uploads/Management/ motivation-et-representation-de-soi-pierre-h-ruel.pdf
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- Publié le Apv 23, 2021
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