Evangelos Kourdis Université de Thessalie Centre de Langues Etrangères, Tel: (+
Evangelos Kourdis Université de Thessalie Centre de Langues Etrangères, Tel: (+ 30) 24210-74684 Argonafton et Fillelinon, 38221 Volos, Grèce « Quelques remarques sémiotiques sur le discours linguistique spécialisé. Comment traduire le discours gastronomique aujourd’hui » Résumé : δa traduction d’une recette de cuisine étant l'objectif principal de l'enseignement du français sur objectifs spécifiques dans l'art culinaire, il est intéressant d’étudier les mécanismes de traduction (du français au grec) que les cuisiniers ύrecs/apprenants de français utilisent en tant qu’adultesέ δes questions qui se posent sont les suivantes: est-ce que les professionnels de la cuisine a) essayent dans la traduction de transférer les connotations et les éléments interculturels de la langue-source à la langue-cible ? b) traduisent le discours français spécialisé en utilisant par écrit le langage culinaire professionnel ? c) traduisent en se servant d’outils professionnels et jusqu’à quel degré ρ Mots clés: sémiotique, traduction, français sur objectifs spécifiques, technolecte culinaire, tranlittération, connotations 1. Introduction Selon Mejri (2005), il y a difficulté à traduire des énoncés bien formés, porteurs de significations précises parce que la traduction spécialisée pose le plus de problèmes au traducteur. Prétendre, quand on est traducteur, avoir la même masse de connaissances dans le domaine où se fait la traduction que le spécialiste du domaine, c’est faire preuve soit d’une méprise totale du réel, soit d’une ignorance effective du fonctionnement linguistique. Dans les deux cas, on fait abstraction de la dimension terminologique du discours scientifique qui, contrairement à l’usage courant de la langue, fait usage de termes, non de mots, qui renvoient à des contenus conceptuels précis selon une relation d’univocité entre terme et conceptέ υomment donc appréhender une telle traduction? Pourrions-nous prétendre que les meilleurs traducteurs des textes spécialisés demeurent les spécialistes eux-mêmes ρ D’après Pergnier (1980:387-388) le spécialiste seul a la connaissance exhaustive (ou quasi exhaustive) du lexique d’un domaine particulier et, ainsi, seul le cuisinier connaît totalement la terminologie de la cuisine. La présente étude est focalisée sur la traduction du discours linguistique spécialisé et plus concrètement celui de la gastronomie en ύrèceέ δa traduction d’un texte français original (recette de cuisine) étant l'objectif principal de l'enseignement du français sur objectifs spécifiques1 (désormais FOS) dans l'art culinaire en Grèce, il est intéressant d’ étudier les mécanismes de traduction (du français au grec) que les cuisiniers ύrecs/apprenants de français, en tant qu’adultes, utilisent et si ces mécanismes de traduction s'appuient sur des outils professionnels (dictionnaires, livres de gastronomie multilingues) ou sur la pratique de la cuisine (travail dans la cuisine professionnelle). Les questions qui se posent sont les suivantes: est-ce que les professionnels de la cuisine a) essayent dans la traduction de transférer les connotations et les éléments interculturels de la langue-source à la langue-cible ? b) traduisent le discours français spécialisé en utilisant par écrit le langage spécialisé de la cuisine professionnelle ? c) traduisent en se servant d’outils professionnels et jusqu’à quel degré ρ Notre réflexion est focalisée sur le fait que le métalangage culinaire en Grèce comprend des néologismes, un emploi étendu de suffixes grecs et d’autres pratiques qui ont comme résultat la production d'un texte professionnel en langue grecque qui présente une particularité linguistique, ceci étant le résultat du prestige linguistique de la langue-source, du métalangage culinaire des professionnels et de l'effort de traduction. L'approche de cette réflexion se base sur l’étude des textes des cuisiniers professionnels qui sont appelés à traduire, du français au grec, une recette de cuisine donnée en cours d'examen pour l’obtention du diplôme de cuisinier en ύrèceέ 1 Pour une première définition du Français sur objectifs spécifiques : «Le français sur objectifs spécifiques (όηS) est né du souci d’adapter l’enseignement du όδE à des publics adultes souhaitant acquérir ou perfectionner des compétences en français pour une activité professionnelle ou des études supérieures». (Cuq, 2003 :109). 2. La traduction comme cible principale dans un cours de FOS des métiers culinaires en Grèce L'enseignement de la langue française dans les métiers du domaine culinaire est, par elle-même, un cas particulier de l'enseignement du français en tant que langue étrangère. Avec un nombre fixe d'heures d'enseignement (84 heures par an approximativement) les apprenants doivent atteindre directement l'objectif du cours qui est la compréhension d'un texte professionnel authentique, d'une recette de cuisine ou de pâtisserie-boulangerie. Sur ce point, nous devons souligner que l'objectif final de cet enseignement de la langue française est triple (Kourdis, 2006:38), du fait que ces professionnels doivent être en mesure de: a) comprendre une recette pour la préparer, b) transmettre une recette à leurs employés ou à leurs apprentis, c) mener à bien une démonstration de cuisine ou de pâtisserie-boulangerie. δ’acquisition des compétences ci-dessus devrait permettre aux professionnels d’assurer le transfert exact d'une recette française vers la langue-cible. Dans ce but, le système hellénique met en valeur le processus de la traduction et met la traduction au centre de l’enseignement du όηS dans ses écoles professionnellesέ D’après ώatzigeorgiou (2002μ2ηη) «la traduction en classe de langue, là où elle est pratiquée, continue à être considérée comme un outil, un moyen d’apprentissage de la langue étrangère», ajoutant que «la traduction constitue une épreuve d’examen pour obtenir un diplôme ou pour réussir à un concours »έ Il est vrai qu’en ce qui concerne l’obtention du diplôme dans les métiers de la gastronomie, la traduction d’une recette de cuisine reste la preuve d’une bonne connaissance du français culinaire. Selon une enquête (Gravanis & Kourdis, 2005 :5) réalisée sur les besoins langagiers des professionnels de la cuisine qui suivent un programme de formation visant le perfectionnement des qualifications professionnelles des travailleurs, nous avons constaté que la traduction des recettes culinaires est un des objectifs principaux pour leur enseignement2έ δes professionnels en formation soulignent l’importance de 2 Plus précisément, les cuisiniers en formation pensent couvrir des besoins de traduction (17,4%), de communication orale (13%), de communication et de compréhension écrite (13%), de lecture, d’écrit et de traduction (κ,ι%), d’oral et de traduction (κ,ι%), d’activités professionnelles diverses (4,3%). la traduction des recettes pour leur métier en parlant plus précisément de la traduction des recettes vers le grec et de la traduction des menus vers le français. Mais, la traduction d’une recette culinaire est aussi l’objectif final pour le εinistère ύrec du Tourisme qui inclut dans ses épreuves finales (pour l’obtention du diplôme du cuisinier) la traduction vers le grec d’un texte rédigé en françaisέ Pour les formateurs des cuisiniers et experts de la cuisine comme Theodorellis (2004 :21-22), la langue française est un code qui passe au fur et à mesure inconsciemment du vieux cuisinier au nouveau cuisinier. Il souligne le fait que, malgré le grand nombre de mots grecs à sa disposition, le cuisinier grec continue à utiliser professionnellement la terminologie française comme étant sa propre langue maternelle à cause du grand nombre de termes culinaires provenant du français et parce que même les programmes scolaires pour les cuisiniers sont basés sur la cuisine et la terminologie françaises. Ainsi, la terminologie française est toujours au centre de l’intérêt des cuisiniers grecs renouvelée par le fait qu’il y a des chefs qui baptisent un plat d’un nouveau nom même s’il est longtemps connu sous un autre (ύrincoire & Saulnier, 2003:viii). Donc, la traduction dans la classe des cuisiniers, présente un double but: la traduction du vocabulaire français vers le grec et la traduction du métalangage francophone des grands cuisiniers grecs (comme par exemple avec les verbes « masaquaro », « blancharo ») vers leur langue. 3. Traduction: spécialistes et traducteurs Nous allons retenir quelques remarques sur des cas, provenant de la classe de FOS dans les métiers culinaires et qui présentent, d’après nous, un intérêt particulier pour initier les processus de traduction des professionnels grecs, parlant toujours de traduction du français au grec, de la traduction interlinguale. Selon Jakobson (1963) la traduction interlinguale, ou traduction proprement dite, consiste en l’interprétation des signes linguistiques (dans notre cas, le français) au moyen d’une autre langue (dans notre cas, le grec). τien qu’il y ait des termes équivalents en grec, un grand nombre des cuisiniers Grecs préfèrent utiliser la tranlittération lorsqu’ils traduisent, pour certains termes culinaires, afin de connoter la francité et la non simplicité de la cuisine française (Anastassiadi-Symeonidi, 1994 :127). Ainsi, le traducteur innove, au point de défigurer sa propre langue par des association inouïes, obligeant le lecteur à prononcer dans son propre code des sonorités étrangères (Papadima, 2002:421). Panaretou (2002 :127) précise que la tranlittération des mots étrangers dominent dans les recettes et les textes des gastronomes traditionnels. Il est à remarquer certains processus de traduction appliqués par les cuisiniers dans la classe de FOS. Lorsque les cuisiniers traduisent « le bouquet garni » comme «ηαIJıΪεδ αλπηαIJδευθ» /matsaki aromatikon/, on a à faire avec une fine désharmonie. δe mot «bouquet» est porteur de la connotation d’un fin parfum, tandis que le mot «ηαIJıΪεδ» /matsaki/ qui provient du mot italien «mazzo» peut être un ensemble de n’importe quels produits. En plus, le mot «ηαIJıΪεδ» /matsaki/ connote la notion de taille, c’est à dire, on parle d’un petit ensemble de produitsέ Selon Eco (2003 :129) le uploads/Management/ quelques-remarques-semiotiques-sur-le-di.pdf
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- Publié le Fev 07, 2022
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