Soft skills & hard skills : quelles différences entre ces compétences ? Les sof

Soft skills & hard skills : quelles différences entre ces compétences ? Les soft skills sont des compétences de plus en plus demandées sur le marché de l’emploi. Difficile toutefois de bien saisir ce que désignent ces compétences comportementales, à la fois très vastes et transversales. On vous propose des pistes de définition ainsi qu’une liste des soft skills, réparties en huit catégories. Origine des soft-skills : le non–hard skills L’origine militaire des soft skills La notion de soft skills apparaît à la fin des années 60 au sein de l’armée américaine. Elle désigne alors de manière assez vague les compétences qui ne se rapportent pas au maniement de machines ou d’équipements (les hard skills), comme par exemple celle de mener ou de motiver des troupes pour remporter la victoire. Lors d’une conférence du commandement de l’armée américaine sur le sujet, en 1972, une première définition des soft skills est proposée. Elle est toutefois extrêmement vague et vaste : « Les soft skills sont d’importantes compétences liées au travail qui impliquent peu ou n’impliquent pas d’interactions avec des machines et dont l’application au travail est assez générale. » Les soft skills, une définition par opposition aux hard skills Néanmoins, l’élément fondamental qui définit les soft skills est déjà présent dans cette définition : tout ce n’est qui n’est pas une hard skill, est une soft skill. Il s’agit donc d’une catégorie définie par la négative qui ne prend sens que dans la considération du couple hard skills-soft skills, que l’on peut traduire par compétences techniques et compétences comportementales, ou encore savoir-faire et savoir-être. Que sont les hard skills ? Les hard skills sont les compétences dites techniques ou encore les savoir et les savoir-faire que l’on apprend typiquement lors de ses études : savoir coder, maîtriser une langue étrangère, connaître le droit, savoir faire une piqûre ou un bandage, etc. La manière d’acquérir une hard skill est assez simple (mais pas forcément facile !) : se former, s’entraîner, répéter. Elles sont également simples à évaluer et peuvent être certifiées par un diplôme. Ainsi les hard skills constituent la base de tout recrutement : si vous avez un poste de juriste à pourvoir, votre premier critère sera de sélectionner les personnes connaissant le droit, ce que vous ferez en vérifiant les diplômes du candidat, ses expériences en la matière et éventuellement en lui soumettant un exercice pour évaluer ses connaissances et compétences en la matière. La complémentarité entre hard skills et soft skills Seulement, les hard skills ne sont pas suffisantes pour recruter la bonne personne. Même si on affine à l’extrême les hard skills, la personne la plus savante sur le sujet qui vous intéresse ne sera pas la meilleure recrue si par exemple elle ne sait pas s’intégrer au sein d’un collectif de travail, si elle n’est pas ponctuelle ou si elle ne sait pas gérer son temps. C’est alors qu’interviennent les soft skills ! Il n’est toutefois nullement question de remplacer les hard skills par les soft skills, mais plutôt de sublimer les unes par les autres, d’atteindre l’équilibre qui permettra un fonctionnement optimal. Les soft skills : une catégorie hétéroclite Du fait de leur définition par opposition, les soft skills peuvent vite devenir une catégorie « fourre-tout » dont la liste peut s’allonger à l’infini et être le lieu de bien des confusions. La psychologue et doctorante en psychologie du travail, Cécile Jarleton, distingue trois concepts souvent amalgamés au sein de la liste des soft skills : 1. les traits de personnalité, innés et stables dans le temps (extraversion/introversion, ouverture d’esprit, curiosité, etc.) 2. les états émotionnels (bonne humeur, satisfaction, abattement, enthousiasme, etc.) 3. les compétences que l’on peut acquérir, consolider, actionner (art oratoire, créativité, agilité, etc.) On voit alors bien la difficulté de regrouper sous un même terme des notions aussi différentes : peut-on mettre à même niveau la rhétorique, que tout le monde peut apprendre et entraîner, et l’extraversion qui est un trait de caractère inné ? Le terme de « skill » ou de « compétence » semble même inapproprié pour désigner un trait de personnalité qui ni pas entraînable ni orienté vers l’application (par exemple, être curieux est un trait de personnalité ; faire des recherches étendues sur le sujet que l’on doit traiter est une compétence.) Cette diversité des soft skills s’accompagne également d’une grande transversalité. Si les hard skills sont en général propres à un domaine en particulier, les soft skills sont générales et applicables en de nombreuses situations. Ainsi la connaissance des langages de programmation n’est pertinente que dans un poste de développeur informatique, alors que la capacité à penser les choses avec logique et méthode est utile dans tout type de poste. L’intérêt des soft skills : pourquoi miser sur elles ? Bien que le concept de soft skills ait émergé il y a une cinquantaine d’années, le grand intérêt à leur égard est récent. Les soft skills apparaissent en effet comme une solution à certains enjeux majeurs du monde du travail d’aujourd’hui. La révolution numérique et l’obsolescence des hard skills La forte accélération des innovations et des avancées technologiques a fait se succéder en un demi-siècle deux révolutions industrielles : à la révolution de l’informatique et de l’automatisation a succédé la révolution d’internet et du numérique (ou du digital). À cause du rythme effréné de ces développements, les technologies et les hard skills qui leur sont associées deviennent obsolètes très rapidement : cela concerne certains domaines plus fortement que d’autres — l’informatique au premier plan — mais tous sont concernés du fait de l’évolution des outils. Aussi, les hard skills prisés aujourd’hui seront probablement inutiles demain (fut-un temps où savoir utiliser un Minitel était une compétence recherchée !) et l’ensemble des travailleurs sera à un moment où à un autre confronté à la formation continue, en complément de leur formation initiale. Dans ce contexte, les soft skills apparaissent comme une manne particulièrement intéressante : au caractère désormais éphémères des hard skills, répond la stabilité et la longévité des soft skills. Également, la transversalité des soft skills répond à l’hyper-spécialisation des hard skills : un juriste spécialisé dans le droit du travail sera mis en difficulté s’il doit traiter du droit pénal, mais sa rigueur de travail et ses capacités d’organisation lui seront utiles quelque soit la situation. L’automatisation des tâches La révolution industrielle en cours consacre l’avènement des machines et des intelligences artificielles, toujours plus sophistiquées et capables. De nombreuses tâches, automatisées, leur sont désormais dévolues. Dans ce contexte où la machine occupe une place de plus en plus importante, ce qui est proprement et irréductiblement humain n’a que plus de valeur et devient très prisé : soit parce que la machine en est incapable, soit pour tenter de l’apprendre à la machine. Prenons la capacité à hiérarchiser l’information et à définir des priorités. Si le moteur de recherche Google est aujourd’hui capable de hiérarchiser les résultats d’une recherche selon leur pertinence, il faut garder à l’esprit que ce sont bien des humains qui ont initialement défini les critères de pertinence pour établir cette hiérarchie et qui continuent de les faire évoluer pour rendre la machine plus performante, son assimilation de ces critères n’étant qu’imparfaite. La liste des soft skills On trouve de nombreuses listes de soft skills un peu partout sur Internet : en les compilant et en les recoupant, nous vous proposons notre propre liste que nous avons structuré autour de huit grandes catégories : esprit critique, organisation, intelligence sociale, management, communication, attitudes, intelligence émotionnelle, éthique. Si nous avons essayé d’éviter autant que possible les redondances, des échos et similarités sont inévitables du fait de la transversalité des soft skills. Certaines auraient donc tout à fait leur place dans une ou plusieurs autres catégories de cette liste. Également, nous avons extrait de notre liste trois soft skills qui sont peut-être les plus générales et les plus essentielles. Idéalement, le développement des soft skills devrait toujours concourir au développement de ces trois compétences. Les trois « grandes » compétences comportementales Savoir résoudre des problèmes complexes On voit bien à quel point cette compétence est vaste et protéiforme. Elle peut s’appliquer pratiquement à n’importe quelle situation de travail et sollicitera, selon les circonstances, une combinaison particulière de soft skills et de hard skills. Le cœur de cette compétence réside alors dans le fait de savoir déterminer la combinaison unique qui répondra de manière optimale à chaque situation. La métacognition La métacognition est la compétence de pouvoir penser sur ses propres pensées. Autrement dit, il s’agit d’une forme de connaissance de soi, de ses forces comme de ses faiblesses, notamment dans la maîtrise de ses propres soft skills. Une telle connaissance permet des choix plus éclairés et plus judicieux, dans tous les domaines, ce qui mène à une plus grande efficacité. Apprendre à apprendre La métacognition est importante pour connaître ses atouts et ses limites. Toutefois, il serait dommage d’en rester à un simple constat. Savoir apprendre est une compétence qui implique humilité et volonté d’amélioration : sans tomber uploads/Management/ soft-skills-hard-skills 5 .pdf

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  • Publié le Nov 25, 2022
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