ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE DE LA CROISSANCE DE L’ÉCONOMIE PRÉSENTIELLE EN FRANCE SYN
ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE DE LA CROISSANCE DE L’ÉCONOMIE PRÉSENTIELLE EN FRANCE SYNTHÈSE DU RAPPORT DE RECHERCHE Mars 2014 ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE DE LA CROISSANCE DE L’ÉCONOMIE PRÉSENTIELLE EN FRANCE SYNTHÈSE DU RAPPORT DE RECHERCHE Francis AUBERT, Abdoul DIALLO, Quentin FRÈRE, Denis LÉPICIER (1) Stéphanie TRUCHET, Dominique VOLLET (2) (1) UMR CESAER Agrosup -‐ INRA Centre d’Économie et de Sociologie appliquée à l’Agriculture et aux Espaces Ruraux 26 bd du Dr Petitjean BP 87999 21079 Dijon Cedex (2) UMR Métafort AgroParisTech -‐ IRSTEA -‐ INRA-‐VetAgroSup 9 avenue Blaise Pascal CS 20085 63178 Aubière SOMMAIRE Introduction 1 Partie 1. Cadre d’analyse et méthodologie 2 1.1. Une analyse qui intègre les effets d’offre et de demande dans un cadre spatial 2 1.2. Une démarche d’analyse quantitative qui mobilise les outils de l’économétrie 5 Partie 2. Caractérisation et dynamique economique des secteurs de la sphere presentielle 7 2.1. Un poids prépondérant de l’emploi présentiel et en forte évolution 7 2.2. Logiques de localisation de l’emploi des secteurs de la sphère présentielle 11 2.3. Facteurs explicatifs de localisation de l’emploi des secteurs de la sphère présentielle 16 Partie 3. Enseignements de l’etude et pistes pour l’action publique 20 Conclusion 23 Indications bibliographiques 25 1 INTRODUCTION L’unité de recherche CESAER (Agrosup-‐INRA) de Dijon, en partenariat avec l’UMR Métafort AgroParisTech-‐ IRSTEA-‐INRA-‐VetAgroSup, a conduit une étude sous maitrise d’ouvrage de la Délégation interministérielle à l'Aménagement du Territoire et à l’Attractivité Régionale (DATAR), dans le cadre d’un marché conclu en application de l’article 28 du code des marchés publics. Le cahier des charges, en date du 25 octobre 2012, est référencé « Analyse économétrique de la croissance de l’économie présentielle en France ». Le livrable principal est constitué d’un rapport de recherche en deux fascicules dont le présent document dresse la synthèse. L’objectif général du marché est un objectif de connaissance, centré sur les activités qui composent ce que l’INSEE dénomme la sphère « présentielle », pour la distinguer de la sphère « productive ». Alors que les deux tiers des emplois dépendent aujourd’hui de cette catégorie d’activités présentielles, et que la dynamique des emplois repose de plus en plus nettement sur leur évolution, la connaissance que nous en avons n’est pas à hauteur des enjeux de développement qu’elles portent. Il s’agit d’activités qui relèvent majoritairement du secteur tertiaire, en raison de leur caractère immatériel, et qui sont tournées vers les personnes, non vers les entreprises. Elles partagent le trait commun de voir leur production destinée au marché local. Les services à la personne en constituent l’archétype : un secteur d’activités en pleine croissance, au plus près d’une population aux besoins grandissants, riche en emplois qui ont une propriété remarquable, même s’ils sont souvent peu qualifiés et précaires : ils ne sont pas délocalisables. On peut dès lors être tenté d’instituer les activités présentielles en vecteur du renouveau de l’emploi sur le territoire dans un grand mouvement convergent de création d’activités nouvelles et de satisfaction des besoins essentiels des populations. Toutefois, si la croissance globale du secteur est indiscutable, des indices de différenciation selon les activités et les territoires apportent pour le moins des nuances et incitent à la précaution face à cette promesse peut-‐être surévaluée. Les points de vue à partir desquels sont appréhendés la notion d’économie présentielle et les usages qui en sont faits par les acteurs du développement territorial sont d’ailleurs très variables, voire divergents : alors que certains voient dans l’économie présentielle l’unique planche de salut des espaces défavorisés, d’autres privilégient les activités productives comme vecteur de développement. Avant que ne s’expriment les options de développement et que s’exercent les choix politiques, il convient de documenter les phénomènes économiques en question et de préciser la notion d’économie présentielle. C’est ce à quoi s’attache le présent travail, en cherchant à construire un corpus de connaissances sous des conditions de robustesse qui permettent de stabiliser le savoir commun relatif à ce domaine, dans une perspective d’action publique. La démarche retenue pour cette recherche s’appuie sur la définition de la sphère présentielle de l’INSEE (2010), qui retient les activités mises en œuvre « localement » pour la production de biens et de services visant la satisfaction des besoins de personnes présentes dans la zone, et adopte une entrée par les bassins de vie en France métropolitaine. Le cœur de l’étude s’appuie sur un travail en économétrie spatiale poussé afin de répondre à ces différents objectifs en appréciant la sensibilité des résultats aux choix méthodologiques opérés, y compris du point de vue des nomenclatures et classifications conventionnelles. Les données issues du recensement de la population (exploitées au lieu de résidence et au lieu de travail) de l’INSEE constituent l’essentiel des données mobilisées. Le plan du document se décompose en trois sections : (i) une première de caractérisation du champ d’étude qui fournit l’occasion d’une mise à plat des conceptions, définitions et mesures des activités présentielles en mettant en exergue leur diversité, (ii) une deuxième section de construction et d’estimation d’un modèle économétrique en mesure de prendre en compte les effets temporels et spatiaux dans les explications des variations de l’économie présentielle, (iii) une troisième section de mise en perspective des résultats en vue de discerner des pistes d’action publique relatives à l’aménagement du territoire. 2 PARTIE 1. CADRE D’ANALYSE ET MÉTHODOLOGIE 1.1. Une analyse qui intègre les effets d’offre et de demande dans un cadre spatial Le travail repose sur une distinction entre les activités dites « présentielles » et les activités dites « productives », qui met en jeu des particularités sectorielles mais aussi spatiales : si une activité productive est définie par le type de marchandise qu’elle produit, une activité présentielle est définie par l’aire de marché qu’elle approvisionne. La difficulté principale de la recherche tient alors à la combinaison de facteurs sectoriels et de facteurs spatiaux pour construire la grille d’analyse. Sont utilisés pour cela les grands registres explicatifs de l’économie régionale, en termes d’effets de demande, d’effets d’offre et d’interactions, en les spécifiant dans le cas des activités présentielles. Des effets de demande prépondérants L’économie des activités présentielles est d’abord une économie de la demande. Cette assertion repose sur des caractéristiques des services, qui sont le plus souvent non stockables et non transportables, et donc produits sur place pour un usage immédiat. Ainsi, en première analyse, la localisation d’une population sur un espace donné forme le principal déterminant de la localisation d’activités de services consommés sur place. Les caractéristiques de cette population définissent une demande potentielle à partir de laquelle se constitue une offre adaptée, et l’hétérogénéité de ces caractéristiques dans l’espace devient une explication centrale de la diversité spatiale des activités présentielles. Elles tiennent classiquement aux préférences des ménages et aux contraintes budgétaires, dont on connait la sensibilité à l’appartenance sociale, sur les plans matériels et symboliques. Mais elles relèvent aussi de l’inscription des comportements des ménages dans l’espace, selon les déplacements courants ou exceptionnels, qui concernent directement ou indirectement la consommation de services. Selon cette perspective, la théorie de la base économique ou exportatrice constitue la référence principale de l’économie régionale (cf. encadré 1), comme en attestent les travaux récents sur l’économie « résidentielle » (Davezies, 2009). Une population localisée dont le niveau des revenus provenant de l’extérieur grâce à la « base exportatrice » définirait une demande satisfaite sur place par une offre adaptée et élastique. Toutefois, l’offre d’activités présentielles peut connaitre des logiques propres susceptibles de s’écarter spatialement de cette capacité de réaction de l’économie locale au niveau de revenus d’origine externe à la zone. Encadré 1 : La théorie de la base économique, cadre de référence pour l’analyse de l’économie présentielle La théorie de la base économique modélise le fonctionnement d’une économie régionale en distinguant deux types de flux économiques selon leur rapport à la demande locale ou extérieure à la région : les activités basiques qui répondent à la demande extérieure et les activités non basiques ou induites ou encore domestiques qui satisfont la demande locale. Dans cette vision du développement régional, c’est la base économique qui produit de la croissance via le mécanisme du multiplicateur, qui est d’autant plus élevé que le tissu économique régional est diversifié et intégré. Tandis que les premières applications étaient fondées sur des enquêtes auprès des entreprises locales pour déterminer l’origine des flux monétaires, les nombreuses applications développées à partir des années 60 ont utilisé les statistiques disponibles (via différentes méthodes qualifiées « d’indirectes ») pour déterminer les secteurs basiques et induits. Les débats actuels se concentrent essentiellement sur deux aspects : le périmètre du secteur basique (le caractère externe du flux monétaire suffit-‐il pour qualifier celui-‐ci de basique ?) et la prise en compte des interactions spatiales et temporelles grâce au développement de nouvelles techniques économétriques (Mulligan et Vias, 2011). L’économie « présentielle » est fortement questionnée par ces débats actuels. Selon les définitions retenues pour qualifier un flux monétaire de basique, l’économie dite « présentielle » peut recouvrir des parts très variables d’activités motrices et induites. Des activités induites peuvent-‐elles avoir un effet en retour ou rétroactif sur les activités basiques ? 3 uploads/Management/ synthese-economie-presentielle.pdf
Documents similaires
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/HrOhI8XhKbqhLpbOTPgzWs26lI5RPOHsFArWt8F8HuFQ4PWsDEQ30BteyMOooWsd1VMn0OhSj2dzj1ptILuQHSaY.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/yhkF3saaIs0W3JqLOYYcjLAyIwmfzWcedg3rHDUIfOeCUnSIw0mFuww9KRYXhUEpLsJlh5T56QZwTat43AzgfKbj.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/c44J9oyZbTIYUmnGq2tHYfiwULMHsHz1vHhDZiLK7voFgiIvrmb7aQ4uu7VRr5B7ypKI5zCRg3ENFayjOkaSFhXZ.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/x2RRm9Vwcp8BIpsTz8brn5CiwUm6yFay1YNTUvui7bngMtXlPCHnKV7mow8p3nxtg2hFjkdEVahoVcqn8AqIsr4n.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/6BRmWJMEPLi928IfksOdj7IpukN9WyW9BPovxpVXgYADHwCqJz5Bj6vx8XWafzcwVFYND6hfErz0ZD2DTEuXIA0Y.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/zjiPHbVCpc758JX1gtbRCG73bs1NSpm4O1WHy6c24bKhRKJtDZ4R1H0F98W3BS5TujzGwmY3QWDiVwZ0NGoMy6Mp.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/xiJzzyqGxJDPrzJYpxYYF2COYoZde8zWCLYbaTQBLyBxMZ1VAWZgfTFv5qWiTyntmYlfykVgC1FPTblzxPlJYChG.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/ojFzgC2m7DZZLl07TIeBTIGzrmJ4Wj16VDp6IizegPr0QGs52035iIyugkTEpLNwaIOU2MrjepK9BJxRrbidkaeL.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/2PhBZx4HRldS2ZYURNt1ZzvUZh5VICHVMsUaUCleOvPuD3mnrS0FskmrV0cocjrIR1W6MvCT6cHSSiT78sGrz5WN.png)
![](https://b3c3.c12.e2-4.dev/disserty/uploads/preview/lQOdfMrg3OmvmbVtganYwOUHRbUBZPIGfA2oLM4PhvAr9OmjdJoVp5L6hLE9k7vBuKUJECncYQnWL8LyiVXIs61g.png)
-
28
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mai 13, 2021
- Catégorie Management
- Langue French
- Taille du fichier 4.4521MB