TRADUCTION ET DIDACTIQUE DES LANGUES TRADUCTION PÉDAGOGIQUE ET TRADUCTION PROFE

TRADUCTION ET DIDACTIQUE DES LANGUES TRADUCTION PÉDAGOGIQUE ET TRADUCTION PROFESSIONNELLE Le traducteur professionnel doit remplir un contrat pour un client, traduire un document destiné à un certain public La finalité est professionnelle, l’objectif est un objectif de communication La traduction pédagogique se pratique en classe de langue et le destinataire est la classe ou le professeur La traduction n’est pas une fin mais un moyen pour vérifier l’apprentissage de la langue, pour évaluer cet apprentissage, pour fixer certaines structures, etc. DIFFÉRENTES FORMES DE LA TRADUCTION PÉDAGOGIQUE: LA TRADUCTION EXPLICATIVE La traduction pédagogique recouvre non seulement des exercices classiques comme le thème et la version mais aussi tous les cas où l’enseignant a recours à la langue maternelle des apprenants. Cela peut se produire lorsque le professeur éprouve de traduire un mot, une expression inconnue, lorsqu’il explique et commente en langue maternelle des difficultés grammaticales nouvelles. Dans les deux cas, il ne s’agit pas de textes, mais d’éléments lexicaux ou grammaticaux sortis d’un contexte et dont la compréhension est nécessaire à la compréhension globale du texte étudié. Lors de la traduction explicative, c’est le professeur qui est traducteur et qui emploie la traduction pour communiquer aux élèves un sens qu’ils ne peuvent pas deviner sans son aide. Cette traduction explicative s’exerce sur des éléments isolés du langage et se réduit le plus souvent à une traduction littérale, mot à mot. Cette forme de traduction a une visée métalinguistique, elle sert à enseigner la langue, elle est un métalangage. AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DE LA TRADUCTION EXPLICATIVE Les professeurs la font pour des raisons de rapidité et d’efficacité, voire de rentabilité : « c’est un gain de temps ». Dans des classes de niveau peu homogène, la traduction explicative s’adresse surtout aux élèves plus faibles, qui n’ont pas compris, cela évite de perdre du temps en expliquant un mot que le reste de la classe connaît déjà. Inconvénient : brise le rythme d’apprentissage en faisant passer de la langue étrangère à la langue maternelle. LA TRADUCTION EXPLICATIVE : LE LEXIQUE L’explication du lexique peut se faire à l’aide de documents visuels mais aussi à l’aide de la traduction intralinguale ou la reformulation. Il existe cependant des cas où les professeurs font appel à la traduction explicative afin de lever des ambiguïtés que la traduction intralinguale ne peut expliquer. Souvent, l’élève ne dispose pas des moyens de comprendre l’explication intralinguale : « expliquer un mot inconnu par un mot inconnu n’est rien expliquer ». Lexique qui se prête à la traduction explicative : les mots abstraits, les mots techniques, les mots rares, les mots qui renvoient à un référent unique, les faux amis. La traduction explicative du lexique est faite au niveau du mot, pas de la phrase, ni du texte. LA TRADUCTION EXPLICATIVE : LA GRAMMAIRE  Cette traduction est utilisée pour montrer les différences entre les deux langues, donner des explications grammaticales plus complexes. La traduction explicative contribue à faire comprendre ce non- parallélisme entre les langues et permet d’apprendre à les dissocier pour utiliser correctement l’une et l’autre. LA TRADUCTION ORALE DES TEXTES ÉTUDIÉS Cette traduction s’effectue généralement en fin de cours et dans un temps restreint. Beaucoup de professeurs font traduire une partie du texte quand ils ont terminé de l’expliquer. L’objectif de cette traduction est de s’assurer que le texte a été compris et d’éviter que les élèves retiennent des notions erronées. La traduction est aussi, avant tout, un besoin pour les élèves en difficulté. LES EXERCICES DE TRADUCTION Dans le cas du thème et de la version, le traducteur c’est l’élève et le professeur est le destinataire, mais un destinataire particulier car il connait déjà le sens du texte. L’élève ne traduit pas pour transmettre un message à un destinataire qui ne comprend pas la langue source, mais pour faire preuve de sa compétence linguistique La version, dans sa forme classique (la traduction d’un extrait relativement court tiré d’un texte inconnu) est en voie de disparition dans les collèges et les lycées français. Les erreurs dans la version sont surtout des fautes de sens primaires, dont le nombre diminue considérablement lorsque les élèves doivent traduire un texte qu’ils ont déjà étudié. Le thème, au contraire, reste assez employé en classe ; il ne s’agit pas du thème littéraire, mais des phrases fabriquées pour vérifier des structures grammaticales, du vocabulaire et des tournures idiomatiques. Il permet de vérifier si les élèves ont assimilé les éléments nouveaux et s’ils savent les réemployer. La correction des thèmes en classe est souvent l’occasion de mises au point sur la grammaire ou le vocabulaire et une reprise par toute la classe des éléments qui ont déterminé le plus d’erreurs. Le thème est considéré comme un auxiliaire précieux pour l’assimilation et la fixation des éléments linguistiques les plus propices aux interférences. L’ENSEIGNANT TRADUCTEUR En général, les professeurs doivent préparer leurs traductions, surtout la traduction des passages délicats. Son rôle est de montrer qu’il est toujours possible de traduire et que, le plus souvent, plusieurs traductions sont possibles. S’il n’est pas préparé, il risque d’accepter une traduction littérale maladroite. La plupart des professeurs pensent que leur tâche est, avant tout, d’enseigner la langue et pas la traduction. Certains professeurs s’opposent à la traduction car « trop de traduction empêche les élèves de penser dans la langue ». LA TRADUCTION INTERPRÉTATIVE Les praticiens de la traduction professionnelle ont théorisé sur leur expérience, donnant naissance à la théorie interprétative de la traduction. Traduire – transposer les mots d’une langue de départ en ceux d’une langue d’arrivée en se fondant sur les significations codifiées des dictionnaires et en mettant en pratique les règles de grammaire spécifiques à la langue d’arrivée. La traduction – un transcodage, un transfert de correspondances préétablies ? En fait, le traducteur ne transpose pas des mots d’une langue à une autre, il transmet un contenu à un destinataire, il saisit et restitue un sens qui ne peut se réduire aux significations données par la langue. La théorie interprétative de la traduction, ou théorie du sens, pose comme préalable que les traducteurs ne traduisent pas des langues mais des textes, à savoir, dans chaque cas un énoncé déterminé par un auteur, un destinataire, un contexte situationnel et historique. Un traducteur ne transmet pas ce que dit la langue d’un texte mais ce que dit un auteur à travers cette langue. Dans la pratique, le traducteur doit transmettre le « vouloir- dire » de l’auteur et, pour ce faire, il doit « interpréter » le texte : c’est pourquoi on parle de traduction interprétative ou traduction du sens. Des interprètes de conférences sont à l’origine de cette théorie. C’est en observant les interprètes, en enregistrant leurs hésitations, leurs corrections et surtout en étudiant leurs carnets de notes, que Danica Seleskovich et Marianne Lederer ont pu étudier le processus de traduction sous sa forme la plus vivante. Pour l’interprète, ce qui compte, c’est de transmettre le sens sans perdre le fil du discours. L’important n’est pas de traduire la langue, mais ce que le locuteur veut communiquer par son emploi. Il faut surmonter l’obstacle des mots pour comprendre le sens. L’ANALYSE AU NIVEAU DE LA LANGUE Le niveau de la langue est celui des significations que l’on trouve dans le dictionnaire, ce à quoi les mots renvoient dans le système abstrait de la langue. A ce niveau, le premier problème est celui qui pose la polysémie des mots : la signification pertinente du mot est imposée par le contexte. Le cas de la traduction lors du cours de langue est différente de la situation réelle de communication car l’élève, qui n’a pas une connaissance suffisante de la langue tend à associer au mot la seule acception qu’il connait ou à utiliser un dictionnaire. Dans d’autres cas, le processus interprétatif de la traduction se situe sur un autre niveau, celui du discours (ou de la langue en situation). L’ANALYSE AU NIVEAU DU DISCOURS A ce niveau, on ne parle plus de significations, mais de sens, qui sera défini de la façon suivante : « Le sens est ce à quoi un signe renvoie lorsqu’il s’insère dans un énoncé concret, dans une séquence linguistique issue d’un acte individuel de parole. » (Delisle, 1980 : 59) Au niveau de la parole, ou du discours, on peut distinguer le sens des mots et le sens du message : « Le sens des mots et des syntagmes correspond à leur signification pertinente résultant de la neutralisation de leur polysémie grâce au contexte ou à la situation. Le sens d’un message découle de la combinaison et de l’interdépendance des significations pertinentes des mots et des syntagmes qui les composent, enrichies de paramètres non-linguistiques et représentant le vouloir-dire de l’auteur. » (Lederer, 1976 : 21). La compréhension d’une situation de communication fait appel à des connaissances qui découlent de l’éducation, de la culture, de l’expérience personnelle du traducteur. Tout énoncé mobilise des connaissances linguistiques, mais aussi extra-linguistiques relevant des domaines variés ainsi que l’expérience et les sentiments personnels du récepteur de cet énoncé : uploads/Management/ traduction-et-didactique-des-langues-typologies.pdf

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  • Publié le Jul 08, 2021
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