Cours Introduction au Management – ENCG Dakhla Pr H. AMAAZOUL 10 IV- Les Écoles
Cours Introduction au Management – ENCG Dakhla Pr H. AMAAZOUL 10 IV- Les Écoles de Management Jusqu’à la fin du XIXème siècle, les dirigeants d’entreprise se préoccupèrent surtout d’agrandir leurs usines, d’acheter de l’outillage et d’accumuler des capitaux ; leur but principal était de posséder une entreprise très vaste afin d’impressionner leurs concurrents. Vers le début de XXème siècle, on vit apparaître une nouvelle orientation : les dirigeants d’entreprise commençaient à penser en fonction du rendement c’est-à-dire l’utilisation optimale des ressources. Cette période fut celle du déclenchement de la seconde révolution industrielle caractérisée par : Le passage d'une économie fondée traditionnellement sur l'agriculture à une économie reposant sur la production mécanisée; L’intégration de nombreuse main-d’œuvre peu adaptée à la production technique; L’apparition des grandes entreprises industrielles fabriquant des produits de masse (bénéficier des économies d’échelle) et l’accélération du progrès technologique. Les fondements du management moderne sont issus des travaux d’un groupe d’auteurs, de professionnels et des hommes de terrain qui ont formulé certains principes rationnels (logiques), pour mieux appréhender les conditions de réussite de l’entreprise et susceptibles d’améliorer l’efficacité de l’organisation et de manière générale la performance de l’entreprise. A- L’ÉCOLE CLASSIQUE Les principaux représentants de cette école sont les américains Frederick TAYLOR & Henry FORD (courant scientifique), le français Henri FAYOL (courant administratif) et l’allemand Max WEBER (courant bureaucratique). 1. Frederick Winslow TAYLOR (1856-1915) et sa fameuse O.S.T. Né en 1856 dans une vieille famille de Philadelphie, Frederick Winslow TAYLOR est promis à une carrière de juriste, comme son père, mais il ne s’intéresse guère au droit. Admis à l’Université d’Harvard, il a interrompu brusquement ses études. À l’âge de 18 ans, par goût de la mécanique, il préfère entrer comme apprentis dans l’usine de la Midvale Steel Company qui appartenait à des amis de sa famille, puis ouvrier, chef d’équipe, contremaître (chef d’atelier) et enfin ingénieur en chef toujours dans la même entreprise. Dès ses premiers mois d’atelier, TAYLOR est choqué par le faible rendement de ses camarades, qui s’organisent entre eux pour limiter leurs efforts et ne travailler le plus souvent qu’au tiers de leur capacité. Leur raisonnement est logique : s’ils sont payés à la journée, ils ne gagnent rien à en faire plus, et s’ils sont payés aux pièces ils savent que s’ils dépassent trop facilement les quotas de production, le chef d’atelier fera revoir les taux. Ils travailleront alors plus pour le même salaire. Ils s’arrangent donc pour freiner la production et ralentir les machines. Le souci de Taylor à l’époque consiste à trouver une solution au problème de la flânerie qui est à l’origine de la non-rentabilité et de la perte de l’efficacité. Après quatre années d’apprentissage passées dans une petite usine de pompes, Frederick Taylor devient ouvrier tourneur, en 1878, à la Midvale Steel Company et gravit tous les échelons pour obtenir, en 1883, après des cours du soir, son diplôme d’ingénieur mécanicien. En 1884, nommé ingénieur en chef à la Midvale Steel Company, il conçoit un nouvel atelier d’usinage. C’est là qu’il engage son combat pour la productivité. Frederick Taylor deviendra, en 1890, directeur de la Manufacturing Investment, une usine de pâte à papier, avant de se consacrer, dès 1893, au conseil en organisation industrielle. En 1903, ses recherches le conduisent à exprimer ses vues dans Shop Management (La gestion des ateliers). En 1911, il publie un ouvrage célèbre, traduit en plusieurs langues, qui fera date et qui aura un retentissement très important: The Principles of Scientific Management. 1.1. L’Organisation Scientifique du Travail (O.S.T.) Frederick Winslow TAYLOR est le fondateur de l’organisation scientifique du travail (O.S.T.). Son analyse porte avant tout sur l’organisation de l’atelier. Son idée de base est que la Cours Introduction au Management – ENCG Dakhla Pr H. AMAAZOUL 11 réussite de la firme dépend de sa prospérité. Ceci dépend d’une bonne organisation qui améliore la productivité. Pour lui, la prospérité des employeurs et celle des employés vont de pair : le profit pour l’entreprise implique la hausse des salaires pour les employés grâce à la productivité. L’apport considérable de Frederick W. Taylor est d’avoir associé la science à l’industrie et d’avoir codifié le monde de la production industrielle en ne laissant plus de place aux anciennes procédures empiriques des ouvriers. Il utilisera les mathématiques dans la gestion (abaques) et mettra en place un système de contrôle et de gestion de la production (ingénieurs des méthodes). L’industrie quitte une certaine improvisation pour adopter une structuration rationnelle de la production avec l’application de l’OST, érigée pour la première fois en système vers 1880. Cette structuration rationnelle de la production observe les quatre principes développés ci-dessous. a) La division verticale du travail C’est mettre la bonne personne à la bonne place («the right man on the right place»), en séparant le travail intellectuel de conception des ingénieurs du «bureau des méthodes» qui organisent la production et attribuent, pour chacune des taches, une durée standard, du travail d’exécution des ouvriers qui doivent appliquer les consignes spécifiées. Cette séparation implique une division sociale entre les ingénieurs (les «cols blancs») et les ouvriers (les «cols bleus»). On codifie le travail par des instructions qui sont données par la hiérarchie à des exécutants. b) La division horizontale du travail On décompose le travail en tâches élémentaires et en gestes élémentaires, en supprimant les gestes inutiles. On introduit le chronométrage, non pour connaître le temps d’exécution d’une tâche, mais pour attribuer à chacune d’elles la durée optimum d’exécution et obtenir ainsi la meilleure façon de faire : «The One Best Way». Ce principe, illustré par Charlie Chaplin dans son célèbre film Les Temps modernes, est fondé sur la parcellisation des tâches. c) Le salaire au rendement (piece rate pay system) Frederick W. Taylor constate la «flânerie» systématique qui conduit les meilleurs ouvriers à ralentir leur vitesse d’exécution au niveau des moins productifs, en raison d’une rétribution journalière identique. Aussi préconisera-t-il comme moyen de lutte: le système de salaire différentiel. Constatant que le caractère aliénant du travail de l’ouvrier ne peut être compensé que par l’argent qui est, dans ces conditions, la seule motivation, il attribuera, pour une tâche donnée, un temps d’exécution (temps opératoires optimaux). Le chronométrage déterminera alors la rémunération (boni) par rapport au temps de référence. d) Le contrôle du travail, la hiérarchie fonctionnelle Frederick W. Taylor, pour lutter contre le «gaspillage», optimisera le temps consacré au travail en procédant à une analyse détaillée des gestes des ouvriers et en rationalisant le poste de travail de l’individu. Il met en place une organisation représentée par des contremaîtres chargés de réaliser des contrôles. L’efficacité passant par la spécialisation des tâches, un subordonné dépendra de plusieurs chefs en fonction du problème posé. Il n’y a pas d’unicité de commandement (voir Henri Fayol), mais une multiplicité de lignes hiérarchiques. L’ouvrier aura autant de chefs spécialisés (hiérarchie fonctionnelle) qu’il y a de fonctions différentes nécessaires à l’exécution de son travail. L’organisation prônée par Frederick W. Taylor est une organisation dans laquelle on rajoute, à la ligne hiérarchique (commandement) «line», un «staff» (le corps des experts) pour créer une organisation de type «staff and line» que l’on traduit par «hiérarchie linéaire et fonctionnelle» ou encore «hiérarchico-fonctionnelle». 1.2. Les limites de l’OST : les dysfonctionnements sociaux Les cadences imposées à l’homme par la machine ou par le chronométrage, la monotonie du travail, la négation de l’initiative individuelle, engendrent à terme des dysfonctionnements sociaux (turnover, absentéisme, accidents du travail…) traduisant la démotivation des salariés. Cours Introduction au Management – ENCG Dakhla Pr H. AMAAZOUL 12 2. Henry FORD (1863-1947): 1er producteur de voitures à la chaîne Henry Ford (1863-1947), aîné de 6 enfants, est né aux États-Unis à Dearborn au Michigan. Passionné de mécanique, il construit dès l’âge de 15 ans son premier moteur à vapeur et découvre avec enthousiasme le tout nouveau moteur à explosion. Après avoir été apprenti mécanicien à Detroit, Henry Ford devient ingénieur-mécanicien et entre en 1891, à la société Edison Company de Detroit. Nommé ingénieur en chef en 1893, il consacre son temps libre, cette même année, à la construction d’une automobile bicylindre. Henry Ford démissionne en 1899 de l’Edison Company et vouera quelques années de sa vie à la conception et à la construction de plusieurs voitures de course. Le 16 juin 1903, il crée la Ford Motor Company et commercialise sa première voiture le 15 juillet 1903. Le 1er octobre 1908, il présente le célèbre modèle T destiné à un grand public. Celui-ci sera commercialisé pendant 19 ans et diffusé à 15millions d’exemplaires. Grâce à ses méthodes de travail, le temps de production de ce modèle sera considérablement réduit. Il passera de 6 heures à 1 h 30. La productivité est donc multipliée par 4. Henry Ford, considéré comme l’un des fondateurs de l’industrie du XXe siècle, est l’un des premiers à appliquer et à développer les préceptes du Taylorisme. Ses méthodes, adoptées par toutes les grandes entreprises, représentent un mode d’organisation du travail qui fera triompher la société industrielle du XXe siècle en créant une forte croissance économique. Le uploads/Management/10-29-cours-introduction-au-management-encg-dakhla-2021-2022.pdf
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- Publié le Jui 17, 2021
- Catégorie Management
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