HEC Manuel de sociologie des organisations 1ère année Master Page0 2012-2013 1è
HEC Manuel de sociologie des organisations 1ère année Master Page0 2012-2013 1ère année Master Sociologie des organisations Enseignants du Module : Mme GHIDOUCHE AIT-YAHIA Kamila (Responsable) Monsieur BEKIOUA Farouk Monsieur BOUSSEKSSOU Rabeh Madame SEBAA Sihem HEC Manuel de sociologie des organisations 1ère année Master Page1 Ecole des Hautes Etudes Commerciales 1re année Master Le séminaire « sociologie des organisations » est un cours indispensable aux étudiants de la 1ère année Master à l’EHEC, puisqu’il leur permet de comprendre les différentes dimensions d’une organisation, tout en mettant l’accent sur la dimension sociale. Ce cours ne se veut pas exhaustif mais cherche à être un outil pour aborder sociologiquement une organisation, et pour comprendre comment des êtres humains établissent des relations tant dans le but de produire des biens matériels que dans le but de réguler et d’ajuster les comportements de chacun vis à vis des autres au sein d’une organisation. HEC Manuel de sociologie des organisations 1ère année Master Page2 Introduction : Les travaux de sociologie des organisations débutent avec l’apparition des grandes organisations industrielles. Ainsi c’est l’organisation du travail industriel qui fonde cette sociologie. La sociologie apparaît comme discipline autonome à la fin du XIXe siècle dans ce contexte industriel nord occidental. Elle aborde donc le phénomène d’organisation à la fois de façon théorique et de façon empirique. De façon théorique : Il s’agit tout d’abord de dégager la notion d’organisation sociale qui se révèle universelle (organisation des tâches de production, d’éducation, de protection, constitution des groupes et des sociétés, organisation de la règle sociale et de son application) et dont l’approche est à la fois sociologique et anthropologique. Faire une sociologie des organisations, c’est donc à la fois chercher des constantes dans leur constitution et dans la manière dont elles répartissent les tâches, mais c’est aussi ne pas oublier le contexte historique et culturel de leur existence. De façon « empirique » : que ce soit par l’approche contemporaine que font certains sociologues de l’évolution de leur société (M. WEBER) ou par l’étude du fonctionnement réel d’une entreprise (TAYLOR, CROZIER). Certaines sont restées fameuses comme celle de Taylor portant sur les ouvriers découpant l’acier ou l’expérience Hawthorne faite par Mayo à la Western Electric. Plan du cours : I. Introduction II. Classification des écoles de pensée. III. Les classiques. IV. Les comportementalistes (L’école des relations humaines). V. Les modernes L’école néo-classique (empirique). L’école sociotechnique. L’école de la contingence (systémique). L’école sociologique. HEC Manuel de sociologie des organisations 1ère année Master Page3 Identification et classification des écoles de pensée Durant les deux années de tronc commun, vous avez constaté que les économistes avaient tendance à considérer l'entreprise, ou plutôt l'entrepreneur, comme un agent économique simple prenant des décisions d'optimisation rationnelle compte tenu d'une vision simplifiée du marché qui ne comprend que les quantités, les prix, et le coût des facteurs de production (capital et travail). Devant le caractère trop irréaliste d'une telle vision, se sont engouffrés nombres de praticiens et de théoriciens de l'Entreprise qui se sont efforcés d'étudier celle-ci dans sa complexité : humaine, technique, commerciale, managériale.... De fait, le rôle essentiel du chef d'entreprise a été reconnu comme étant quelqu'un capable d'organiser et de mettre en œuvre une combinaison efficace de facteurs de production. De " la main invisible " des économistes qui prétendent que le marché est le seul élément régulateur, on passe à " la main visible des entrepreneurs " pour paraphraser le célèbre ouvrage de Chandler (the visible hand : the managerial revolution in american business.). Classification des écoles selon l’approche de Scott classification traditionnelle en 3 étapes Les classiques 1900-1930 Les modernes 1960-… Les behavioristes 1930-1960 HEC Manuel de sociologie des organisations 1ère année Master Page4 I. L'école classique des organisations Une vision mécaniste et scientifique de l’organisation du travail Les premières grandes réflexions concernant les organisations se développent au début du XXème siècle avec l’accélération de l’industrialisation et l’apparition de la grande entreprise dans laquelle le capital (détenu par les propriétaires) et le pouvoir (entre les mains des dirigeants) sont dissociés. Ces réflexions correspondent à une approche empirique, où par observation, des industriels, des ingénieurs (Taylor, Fayol), vont analyser de manière normative l’organisation et en rationaliser le fonctionnement. Leurs postulats : - Il existe un modèle idéal d’organisation… - … dont l’efficacité repose sur une division (parcellisation) des tâches (« le travail en miettes » de Friedmann)… …qu’il convient d’organiser, d’autant que l’individu au travail ne répond qu’à des tâches d’exécution et qu’il ne peut faire preuve d’initiative … - …cette organisation verra son fonctionnement régulé et coordonné par la hiérarchie ... L’Organisation Scientifique du Travail Frederick Windsor Taylor (1856-1915) Ancien ingénieur américain, il développe une conception mécaniste de l’organisation du travail. Taylor constate que les cadres sont incompétents, inefficace. Donc, les ouvriers en profitent : pause, peu de travail, beaucoup de temps perdu. Objectif qu’il veut donc atteindre : supprimer les temps morts. Pour Taylor on peut augmenter la (faible) productivité de l’ouvrier sans augmenter sa fatigue et en le gratifiant de meilleurs salaires. Selon lui, il n’existe qu’une façon d’exécuter rationnellement et efficacement une tâche (the one best way) et chaque ouvrier peut être formé pour devenir « excellent » à un poste donné. C’est à la direction qu’il incombe de découvrir ces méthodes et de fournir les possibilités de perfectionnement. Il met donc en place l’OST : Organisation Scientifique du Travail qui repose sur quatre principes de bases : - Une division verticale du travail : distinguant les cadres et les exécutants. - Une division horizontale du travail : qui ne concerne que les ouvriers : les tâches sont spécialisées et le travail parcellisé. - Un travail contrôlé : par la mise en place de contremaîtres. - Un salaire au rendement : pour motiver le salarié et garantir une productivité de débit. Avantage : - Les principes de Taylor sont efficaces en ce qui concerne la préparation et l’adaptation de l’ouvrier à une tâche déterminée. - La communication est rapide. - L’information est spécialisée. - On a recours à des spécialistes. Ainsi : le taylorisme est un grand succès dans le monde, la productivité explose, la qualité augmente. Les limites de l’OST : les dysfonctionnements sociaux Les cadences imposées à l’homme par la machine ou par le chronométrage, la monotonie du travail, la négation de l’initiative individuelle, engendrent à terme des dysfonctionnements sociaux (turn over, absentéisme, accidents du travail…) traduisant la démotivation des salariés. HEC Manuel de sociologie des organisations 1ère année Master Page5 Il est clair que le fossé s'accroît entre, d'une part, la surqualification et l'autorité des ingénieurs qui, non seulement indiquent ce qui doit être fait, mais aussi comment il faut le faire (the one best way) et, d'autre part, la déqualification des ouvriers qui ne peuvent accéder à un apprentissage global du processus et exécutent stupidement un geste dépourvu de sens. Taylor s'était bien rendu compte du caractère abrutissant du travail ouvrier et, en contrepartie, il préconisait que ce travail fut correctement payé et que les ouvriers puissent accéder à la société de consommation par une redistribution équitable des gains de productivités ainsi réalisés. Cet aspect social de la pensée taylorienne est resté dans l'ombre dans la mesure où il fallu attendre FORD pour une réelle mise en application de ces principes sociaux. Le travail à la chaîne et la standardisation de la production Henri Ford (1863-1947) Industriel américain, il a introduit le principe du travail à la chaîne et a appliqué les principes d’une organisation scientifique du travail édictés par Taylor. Le mérite de Ford a été de mettre en application les idées de Taylor et cela dans deux domaines qui ont contribué à la naissance du " Fordisme " : Le développement du travail à la chaîne : Henry Ford poursuit les travaux de Taylor à partir des années 1900. Son objectif est d’encore diminuer les temps morts. Il invente le système de convoyeur (travail à la chaîne) : amener les pièces à l’ouvrier pour éviter que celui ci ne se déplace et perde donc du temps. Ce n'est plus l'homme qui fixe la cadence mais le convoyeur, et chacun est contraint de suivre le rythme sous peine d'être éliminé. L'ouvrier est un instrument de la machine. Grâce au fordisme, la production augmente de façon prodigieuse. En 1908, 6000 Ford T sont produites. En 1913, la Ford T est fabriquée à 189000 exemplaires. L'application sociale de la pensée de Taylor : Ford remarque que l’OST plus le travail à la chaîne entraînent des problèmes dans l’entreprise : absentéisme, conflits dans l’entreprise, problèmes de qualité, turn over très important. Henri Ford considérait ses salariés comme ses premiers clients potentiels. En 1914, Ford fait passer les salaires de 2.4$ à 5$/d, pour augmenter la motivation, arrêter les départs, faire en sorte que les employés restent. De plus, cela permet à la classe ouvrière de devenir consommatrice (notamment des voitures qu’ils produisent eux mêmes.) Ainsi, cette augmentation du pouvoir d’achat a augmenté la consommation, qui à son tour augmente la demande (pour tous uploads/Management/cours-sociologie-des-organisations.pdf
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- Publié le Apv 24, 2022
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