7 I n t r o d u c t i o n 7 Introduction Qu’est-ce que le Marketing ? Le market
7 I n t r o d u c t i o n 7 Introduction Qu’est-ce que le Marketing ? Le marketing ce sont les différents moyens d’agir sur un marché afin d’influencer le consommateur par une offre dont la valeur perçue est durablement supérieure à celle des concurrents. C’est surtout l’art de créer de la valeur ajoutée. Ainsi vous pouvez avoir un excellent produit qui ne se vendra pas si vous ne savez pas le promouvoir. A contrario un produit ordinaire bénéficiant de bonnes actions marketing peut devenir celui que les consommateurs voudront acquérir à n’importe quel prix car le marketing vend du rêve. Pourquoi le Marketing International ? Depuis la chute du mur de Berlin en 1989 nous sommes entrés dans l’ère de la mondia- lisation, les pays d’Europe Centrale se sont convertis à l’économie de marché, les pays émergents tels l’Inde, la Chine, ou le Brésil découvrent la société de consommation. Leurs habitants souhaitent vivre comme ceux des pays développés, consommer les mêmes produits ce qui explique l’uniformité des comportements d’achat de certains biens et services. Paradoxalement, le consommateur veut retrouver les cultures locales et qu’on respecte son identité. Exemple(s) La stratégie de différenciation des hôtels de luxe : certaines chaînes vont proposer une offre standardisée avec une différenciation axée sur le service afin que quel que soit le pays leurs clients retrouvent les mêmes chambres avec le même confort et services. Inversement des palaces très réputés proposeront une différenciation par le décor, leur histoire ou des lieux atypiques (hôtels de glace, cabanes dans les arbres…). Mais il s’agit surtout de ne pas se tromper sur les attentes de leur clientèle. Il y a quelques années le célèbre palace La Mamounia à Marrakech a voulu moderniser son décor mais devant la déception des clients a dû refaire sa décoration en offrant à nouveau le meilleur du luxe marocain. L’hôtel Intercontinental à Marseille dans l’ancien Hôtel-Dieu. © Patricia Brun 8 Face à une concurrence féroce renforcée par la globalisation des marchés, à un univers en mutation et à la prépondérance de certaines marques, pour continuer d’exister l’entre- prise doit développer des stratégies d’internationalisation qui varient suivant leur taille, leur expérience mais surtout en fonction des produits et des pays visés. Exemple(s) Le cognac se vend peu en France, seulement 3 % des ventes mondiales en volume, mais très bien aux États-Unis et en Asie où il se consomme coupé d’eau en apéritif mais aussi tout au long de la soirée. Les bouteilles les plus chères se vendent très bien en Extrême-Orient car il symbolise le bon goût à la française. Outre le simple fait de promouvoir son produit, l’analyse multicritère s’avère essen- tielle avant de se lancer sur un marché étranger : les lois, les normes, les droits de douane, l’évolution du niveau de vie mais aussi les habitudes de consommation et les valeurs culturelles sont autant de facteurs incontournables. Exemple(s) Il y a plusieurs années quand Kellogg a voulu vendre ses céréales en France et s’attaquer au créneau du petit-déjeuner, il a eu énormément de difficultés à s’imposer car les français sont très attachés à leurs tartines et ce sont des habitudes de consommation difficiles à changer. Inversement, les chinois sont de plus en plus séduits par l’alimentation à l’occidentale et les jeunes urbains délaissent le petit-déjeuner traditionnel fait de bouillon de riz pour des tartines « meilleures et plus rapides à préparer ». En 2013, la Chine sera le premier importateur mondial de blé car sa production ne parvient pas à suivre sa consom- mation. Elle a déjà développé une stratégie d’investissements agricoles à l’étranger. Déjà présente en Afrique, elle courtise l’Ukraine avec un prêt de 3 milliards de dollars en 2012 au secteur agricole ukrainien… En Chine la sécurité alimentaire relève de la sécurité nationale car il reste une génération encore présente qui a connu la famine. Aujourd’hui la majorité des produits consommés sont importés, le consommateur a donc en théorie de choix d’acheter local ou international. Mais la problématique est de savoir si le produit acheté d’origine française par exemple est français, ce qui n’est pas toujours le cas. Comment le consommateur va-t-il pouvoir reconnaître un produit artisanal fabriqué localement d’un bien industriel transformé ? Comment se protéger quand on est une petite entreprise régionale ? Exemple(s) Le savon de Marseille. Les derniers savonniers régionaux ont décidé de se défendre début 2013 car il y a plus de faux savons de Marseille vendus que de vrais. L’illustre savon marseillais doit affronter une concurrence « made in China » utilisant de la graisse animale ! De ce fait, les savonniers, ont décidé de créer une marque « Savon de Marseille » qui pourrait déboucher sur une officielle « appellation géographique ». Elle prouverait que le savon vendu sous cette appellation a été fabriqué avec des huiles végétales appropriées, en respectant les cinq étapes du procédé marseillais qui durent plus de dix jours. Problème : seuls les produits alimentaires bénéficient de la protection des « indications géographiques protégées » (IGP). Le gouvernement a travaillé sur l’extension de ce label aux produits manufacturés afin que soient respectées les origines du savon ou de la porcelaine de Limoges. La loi pour l’extension de l’IGP aux produits manufacturés a été votée en novembre 20131. 1. Le Figaro, mars 2013. 9 Introduction avec l’aimable autorisation de la savonnerie La licorne Savon de Marseille La Licorne Quels sont les enjeux du marketing international ? Quelles sont les facteurs clés de succès d’un produit standardisé ? Dans quels cas faudra-t-il l’adapter ? Qu’est-ce que le « glocal » ? Quelles sont les stratégies d’internationalisation, de la stratégie de croissance à la transnationalisation ? Mais surtout le marketing est-il éthique ? Ce livre s’adresse aux étudiants en marketing international, cadres et chefs d’entre- prise qui souhaitent avoir une vision claire des clés et outils du marketing international au travers de nombreux exemples et mini cas. Vous trouverez à la fin de cet ouvrage un lexique anglais/français du vocabu- laire marketing international ainsi que des fiches de synthèse en anglais. 11 Chapitre 1. Marketing international, mode d’emploi C«Ö®ãÙ 1 Marketing international, mode d’emploi Objectifs – Être capable d’étudier un marché et ses différents segments, d’identifier les différents intervenants. – Savoir analyser une démarche marketing et une situation de consommation. Passerelles – Stratégie et diagnostic export. – Management. – Environnement économique et social. MINI CAS : LA STRATÉGIE DE « ABERCROMBIE AND FITCH » En 1892, David Abercrombie et Ezra Fitch créent une marque spécialisée dans les vêtements de safari et de camping aux États-Unis. En 1992, Mike Jeffries le nouveau PDG va mixer une certaine esthétique gay avec l’image d’une élite américaine. A&F se décrit comme une marque de « Casual luxury » (luxe décontracté). La recette « transgression et élitisme » fonctionne à merveille tout comme le marketing « expérientiel ». Résultat entre 1995 et 2008 les ventes du groupe sont multipliées par 20, les profits par 56. En 2008, A&F possède plus de 1 000 magasins dont 75 % se trouvent aux USA et véhicule le concept d’un mode de vie internationalisé haut de gamme grâce à sa boutique phare sur la Cinquième Avenue de New York. Le groupe a atteint son potentiel maximum de vente sur le territoire américain et va s’étendre à l’international avec pour but d’ouvrir des boutiques sur les artères les plus prestigieuses de la planète comme Ginza à Tokyo en 2009 et les Champs-Élysées à Paris en 2011. Dans le secteur hyper concurrentiel du textile, avec internet qui a favorisé la recherche des prix bas, afin d’attirer les clients, les magasins vont se concentrer sur la qualité de l’accueil et d’environnement pour le public visé, c’est-à-dire les 15-25 ans. Ces objectifs sont ceux du marketing expérientiel apparu à la fin des années 1980. La marque s’en sert afin qu’une visite dans leur magasin devienne une expérience inoubliable pour le consommateur. Abercrombie & Fitch, pratique un marketing « poly sensoriel », en jouant sur l’ouïe, le toucher, l’odorat et la vue. Les magasins sont plongés dans la pénombre avec une musique électro danse à un volume très élevé qui s’adresse à un public jeune et « branché ». Le marketing olfactif a un impact direct sur la mémoire et chez A&F on vaporise toutes les heures le parfum « Fierce n° 8 ». Le marketing visuel est celui qui incite le consommateur à acheter, la recherche de l’esthétique est donc primordiale tant au niveau des vêtements très colorés, mis en valeur par la lumière, mais aussi par la beauté des vendeurs au physique de mannequin qui posent avec les clients pour une photo qui leur sera offerte. Enfin, outre le contact avec les vendeurs, le marketing tactile qui permet aux clients de toucher les vêtements afin d’en apprécier la qualité. 12 Au niveau de la promotion, le nom d’Abercrombie & Fitch est écrit en gros sur les vêtements ainsi que sur les sacs en carton avec la photo d’un vendeur torse-nu. Le logo représentant un élan fait partie uploads/Marketing/ extrait 19 .pdf
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- Publié le Jan 16, 2022
- Catégorie Marketing
- Langue French
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