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La Renaissance Jean-Christophe Saladin Historien et philosophe Ouvrage dirigé par Laurence Brunel La Renaissance pour les Nuls « Pour les Nuls » est une marque déposée de John Wiley & Sons, Inc. « For Dummies » est une marque déposée de John Wiley & Sons, Inc. © Éditions First, un département d’Édi8, Paris, 2017. Publié en accord avec John Wiley & Sons, Inc. Éditions First, un département d’Édi8 12, avenue d’Italie 75013 Paris – France Tél. : 01 44 16 09 00 Fax : 01 44 16 09 01 Courriel : firstinfo@editionsfirst.fr Site Internet : www.pourlesnuls.fr ISBN : 978-2-7540-8663-9 ISBN numérique : 9782412026601 Dépôt légal : mars 2017 Relecture et correction : Isabelle Chave Dessins humoristiques : Sylvain Frécon Couverture et maquette intérieure : Stéphane Angot Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. Marques déposées. Toutes les informations connues ont été communiquées sur les marques déposées pour les produits, services et sociétés mentionnés dans cet ouvrage. Édi8 décline toute responsabilité quant à l’exhaustivité et à l’interprétation des informations. Tous les autres noms de marques et de produits utilisés dans cet ouvrage sont des marques déposées ou des appellations commerciales de leur propriétaire respectif. Édi8 n’est lié à aucun produit ou vendeur mentionné dans ce livre. Iconographie intérieure : domaine public sauf figures 2-1, 5-1 à 5-4 : schémas de l’auteur, 7-2 : Warburgs gallery-Wikimédia commons, 6-6 : Maksim Gallery- Wikimédia commons, 7-4 : Myrabello, Wikimédia commons, 7-9 : Stefan Bauer, Wikimédia commons, 19-1 : banque d’images de la Universitätsbibliothek Basel Cahier couleurs : domaine public, pixabay.com Ce livre numérique a été converti initialement au format EPUB par Isako www.isako.com à partir de l'édition papier du même ouvrage. À propos de l’auteur Jean-Christophe Saladin est philosophe et historien des idées, disciple du grand historien de l’Antiquité Pierre Vidal-Naquet (1930-2006). Il est spécialiste de l’histoire de l’humanisme et a publié aux Éditions Diane de Selliers L’Éloge de la folie d’Érasme (2013) et Le Cantique des cantiques (2016). Aux Éditions des Belles Lettres, il a publié La Bataille du grec à la Renaissance (2000) et La Bibliothèque humaniste idéale (2008). Il y dirige la collection « Le Miroir des humanistes », où il a coordonné en 2011 une édition complète bilingue en cinq volumes des Adages d’Érasme. Remerciements Je tiens à remercier pour leurs précieux conseils : Mariannick Dagois, Aurélie Festoc, Pierre Lafrance, Louise Moaty, Sylvain Perrot, Denis Raisin-Dadre, Jordi Savall, Charlotte Vergnac. « Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. » (Étienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire, 1549) O Introduction n désigne généralement par « Renaissance » la période de l’histoire européenne qui s’étend du XIVe au XVIe siècle. Mais ce terme peut prêter à confusion, car il fait penser que le Moyen Âge était mort ou moribond (les temps « obscurs », selon les mots des romantiques), et que la Renaissance lui a redonné vie. Or, nous savons bien que l’Europe médiévale était riche, vigoureuse et inventive. Alors, pourquoi ce terme ? La réponse a été donnée par les hommes de la Renaissance eux-mêmes : ils voulaient rendre vie à la culture de l’Antiquité gréco-romaine, disparue depuis un millénaire pour deux raisons : » l’usure du temps – les monuments antiques étaient détruits ou défigurés, les œuvres des Anciens avaient physiquement disparu (manuscrits, sculptures, peintures) ; » le triomphe du christianisme, pour lequel les civilisations préchrétiennes étaient impies et immorales, et leurs traces devaient être extirpées sans pitié. Ainsi, le Moyen Âge européen n’avait pas été une période « obscure », mais « amnésique ». Les promoteurs de la Renaissance n’étaient pas des nostalgiques d’un passé révolu, mais des partisans de la réhabilitation d’un passé injustement refoulé, condition nécessaire pour fonder durablement une culture nouvelle. Ils durent affronter des résistances violentes, notamment de la part des milieux les plus conservateurs de l’Église, mais leur esthétique procurait une élégance, un faste et une gloire infiniment supérieurs à celle de leurs rivaux médiévaux (qu’ils qualifiaient avec mépris de « barbares » et de « gothiques »), ce qui leur assura la victoire finale. Ils déterminèrent leur place par rapport au passé, mais aussi à l’espace, au monde et même au corps : les inventions de la perspective et de l’anatomie révolutionnèrent les arts et les sciences. Cette mise à distance entraîna le développement de l’esprit critique, aboutissant à la remise en question de l’autorité, donc de l’État et de la religion. Au final, cette démarche pourrait se nommer : apprentissage de la liberté. Ses héros – qu’ils se nomment Pétrarque, Léonard de Vinci, Colomb, Érasme, Copernic ou Rabelais – ont partagé un état d’esprit, une attitude et une curiosité (voire une méthode) qu’ils ont appliqués à tous les domaines de la vie. La Renaissance fut le laboratoire du monde moderne. Cela explique la séduction qu’elle continue d’exercer sur nos contemporains. Les conventions employées dans ce livre Voici quelques termes techniques et des explications sur la façon dont ils sont employés – ou non. Humaniste : nous utiliserons ce terme dans le sens qu’il avait à la Renaissance de « spécialiste du latin et du grec ». Périodes historiques : en France, les enseignements traditionnels et les manuels divisent l’histoire universelle en quatre périodes : » Antiquité : de l’invention de l’écriture jusqu’à 476 (la fin de l’Empire romain d’Occident) ; » Moyen Âge : de 476 à 1453 (la prise de Constantinople par les Turcs, fin de l’Empire romain d’Orient) ; » Temps modernes : de 1453 à 1789 (la Révolution française) ; » Époque contemporaine : de 1789 à nos jours. Ainsi, la Renaissance n’est pas considérée comme une « période » à part entière, car elle se trouve à cheval sur le Moyen Âge et les Temps modernes. Dans les autres pays européens, en revanche, la Renaissance est en général considérée comme une véritable période historique, ayant un début et une fin. En Italie, où elle est particulièrement importante, elle est nommée Rinascità ou Rinascimento. Les Italiens nomment aussi les siècles d’une façon particulière, puisque : » Trecento désigne le siècle dont les années commencent par 1300 (notre XIVe siècle), » Quattrocento désigne le siècle dont les années commencent par 1400 (notre XVe siècle) ; » Cinquecento désigne le siècle dont les années commencent par 1500 (notre XVIe siècle). Pour ne pas dérouter les lecteurs, nous avons préféré utiliser la numération française traditionnelle des siècles. Noms en gras : ils indiquent des personnages ayant joué un rôle particulièrement important. À qui s’adresse ce livre ? Il est destiné à quiconque cherche à comprendre la naissance de notre monde contemporain, tant dans la culture que dans la vie politique ou sociale. Tous les termes techniques ou étrangers (généralement latins ou grecs) sont systématiquement expliqués. On présente les biographies succinctes des principaux acteurs. Comment ce livre est-il organisé ? Ses six parties couvrent les principaux domaines de la vie culturelle. Chacune d’entre elles peut se lire séparément, bien que leurs contenus soient intimement liés. Nous avons privilégié une approche par les personnages importants, souvent très hauts en couleurs, si bien que ce livre est souvent une galerie de portraits plutôt qu’un traité théorique. Première partie : La Renaissance : d’abord le cadre ! On y traite des origines, des enjeux et de la fin de la Renaissance. On pose son cadre historique et géographique, depuis sa naissance italienne jusqu’à son expansion dans le monde entier par les Grandes Découvertes. Deuxième partie : Beaux-Arts et spectacles C’est le domaine des réalisations les plus spectaculaires en peinture, sculpture et architecture, mais on aborde aussi un domaine souvent négligé, celui des arts « éphémères » du spectacle (musique, danse et théâtre) au service de flamboyantes festivités. Troisième partie : Belles Lettres : les langues en liberté C’est le monde des poètes et des humanistes livrant les batailles des langues anciennes et modernes, de Pétrarque à Shakespeare. La satire et les formes « ouvertes » y triomphent, de Boccace à Cervantès. Quatrième partie : Sciences et techniques : place à l’expérimentation La Renaissance voit l’avènement de l’imprimerie, qui accélère à son tour la révolution des sciences et leur diffusion. Les disciplines que nous nommons « scientifiques » sont ici regroupées dans les deux grandes branches de la médecine et de l’astronomie, qui dominaient les pratiques expérimentales de l’époque. Cinquième partie : Philosophie et religion : des relations orageuses Ces deux domaines ne se distinguent pas véritablement à la Renaissance. La redécouverte des philosophies antiques et la libération progressive de l’emprise de la théologie scolastique médiévale ouvriront la voie à la crise religieuse majeure de la Réforme. Sixième partie : Humanisme uploads/Marketing/ la-renaissance-pour-les-nuls.pdf