ISABELLE DELMONT LA VOIX DANS LA CLINIQUE DES PSYCHOPATHOLOGIES DE LA CROYANCE

ISABELLE DELMONT LA VOIX DANS LA CLINIQUE DES PSYCHOPATHOLOGIES DE LA CROYANCE THÈSE DE DOCTORAT EN PSYCHOLOGIE Sous la direction du Professeur des universités JEAN-MICHEL VIVÈS Jury : Frédéric VINOT, maître de conférence, HDR, Université de Nice-Sophia Antipolis, Président. Jean-Daniel CAUSSE, Professeur des universités, Montpellier, Université Paul Valéry, Rapporteur. Alain VANIER, Professeur des universités, Paris 7, Université Diderot, Rapporteur. Jean-Michel VIVÈS, Professeur des universités, Université de Nice-Sophia Antipolis. Invitée : Silvia LIPPI, Chercheur, Paris 7, Université Diderot. UNIVERSITÉ DE NICE-SOPHIA ANTIPOLIS UFR DE LETTRES ARTS ET SCIENCES HUMAINES ÉCOLE DOCTORALE 86, LETTRES, ARTS, SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES LABORATOIRE LAPCOS EA 7278 2 RÉSUMÉ / ABSTRACT LA VOIX DANS LA CLINIQUE DES PSYCHOPATHOLOGIES DE LA CROYANCE Dans la confiance, l'infans scotomise psychiquement le chaos sonore qu'il ne peut pacifier autrement. Le vide sonore, né de cette rétraction volontaire de son attention, sera un espace impensable mais aussi le réservoir de créations psychiques à venir. Comme le potier "créé" le vide de son vase tout en le cachant, l'infans focalise ensuite son attention sur des sons privilégiés afin de voiler-dévoiler le vide de sa scotomisation. C'est une prosodie (entendue pour la première fois comme musicale) qui focalisera sur elle son attention ainsi libérée, et donnera forme à "ce vase" psychique. Sa réception de la prosodie d'un autre Sujet, enveloppant un vide étranger mais identique au sien, permet à un point de doute de percer la belle Confiance de l'infans, dont le restant ne sera plus dès lors qu'une Croyance. L'enfant peut enfin inventer dans l'échange avec cet autre Sujet ses premiers signifiants-musicaux prosodiques non verbaux, puis les charger -ensuite- d'affects au fur et à mesure de ses "associations d'idées". Pour le présent écrit, ce qui de l'affect n'est pas musicalisable est le premier objet de désir de l'inconscient du petit humain. Inconscient qui restera toujours structuré comme un langage musical. Mots-clés : Subjectivation, Croyance, Confiance, Création, Signifiants-musicaux, vide. THE VOICE IN THE PSYCHOLOGICAL CLINIC OF BELIEF Trust allows the infant to scotomise chaos's noises. Thus, he forms a void, born of a retraction of his attention. It is an unthinkable space. It is also the base for future mental creations. As the potter "creates" and "hides" simultaneously the emptiness of his vase, the infant will focus his attention on privileged sounds to generate (and hide) his scotomisation. Those human sounds will transform this "deaf hole" in a musical silence. The present doctoral study purpose is to investigate how a prosody can allow a subjectification of the infant, from a vacuum, when he heard it for the first time as a musical language. Therefore, the present dissertation argues that a prosody can create a Belief in the infant mind. Then, the Belief itself allows to bring into existence musical-signifiers, creating the desire. And creating also the unconscious of the child subjectivated. Unconscious formed as a musical language for ever. Keywords : Subjectivation, Belief, Trust, Creation, musical signifiers, void. 3 CETTE THÈSE EST DÉDICACÉE À : Pierre-Emmanuel, Morita et Jean-Pierre. REMERCIEMENTS : Un immense Merci au Professeur Jean-Michel Vivès pour son enthousiasmante direction de thèse et ses propres travaux, si rigoureux, passionnants et éclairants, mais surtout éveillants. Merci aussi au Professeur Fethi Benslama, psychanalyste, pour son immense culture et son amour pour la musique de Frédéric Chopin. Merci aux analysants, aux patients, aux stagiaires et étudiants de leur travail, leur confiance, leurs croyances, leurs étonnements, leurs doutes et leurs questionnements. 4 AUTRES REMERCIEMENTS : Un grand remerciement tout particulier à Jean-Pierre et Marie-France pour leur soutien constant depuis le port de Nice, Tokyo et le Fuji Yama. Merci à Christine Gastaud, pour sa précieuse connaissance de la médiation musicale en atelier psychologique, partagée si généreusement jusqu'au CHU de Nice. Merci de m'avoir jadis initiée au violoncelle à Charles Arzounian et Charles Reneau. Merci à Livia Rev, pour ses lumineuses leçons improvisées de piano. Merci à Olga Moll musicologue, Michaël Fourcade, inventeur de l'Orgue Sensoriel, et surtout Christine Gastaud à nouveau pour nos rares mais décisives discussions musicales d'aujourd'hui. Merci aux psychologues : Hélène Brocq pour son accueil chaleureux de nos ateliers au CHU de Nice, Guillaume Roux pour sa très belle master-class, et Stéphanie Phan Tun Long pour son adroit maniement de l'orgue sensoriel. Merci à Signe Andersen, neuropsychologue, d'avoir organisé à l'Institut Rossetti de Nice deux beaux ateliers d'Orgue sensoriel avec la participation de Christine Inglezakis, psychomotricienne, et du Dr Claude Cappadoro, psychiatre-psychanalyste. Merci de m'avoir accompagnée amicalement durant ces quatre années à mes collègues et amis Lisa Huynh Van, Giusi Danzi, Zaineb Hamidi, Marie-Nathalie Jauffret, Yassine Bourouais, Pauline Deboves, Solen Cozic, Elsa Pennacchioli, Brigitte Karcher, Frédéric Nyegue, Sydilamine Bagayoko, Olivier Lenoir et Stéphanie Giraud. 5 LA VOIX DANS LA CLINIQUE DES PSYCHOPATHOLOGIES DE LA CROYANCE TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION : LE MALENTENDU ............................................................................. 9 PARTIE I. PRÉALABLES ET THÈSE. .............................................................................. 14 CHAPITRE I. MÉTHODOLOGIE : LA DÉCONSTRUCTION ................................ 14 CHAPITRE II. LA CROYANCE ................................................................................ 18 LE POINT SOURD ...................................................................................... 18 Postulat sur le trauma en lien avec la croyance ............................................ 21 COMMENT FAVORISER UN EFFET DIT DE "VÉRITÉ" ? ................... 25 HYPOTHÈSES ............................................................................................ 32 CHAPITRE III. L'ART COMME MÉDIATION ........................................................ 37 LA MÉDIATION MUSICALE ................................................................... 38 RETRAIT STRUCTURANT ....................................................................... 47 Le véritable premier "grand A" .................................................................... 47 THÈSE ET NOUVEAUX POSTULATS .................................................... 50 La thèse de cet écrit : une croyance blanche ............................................ 50 Le véritable premier objet petit a ................................................................. 51 L’inconscient structuré comme un langage musical .................................... 53 PARTIE II. LECTURES ET DÉBATS, LA PROSODIE ET LA SUBJECTIVITÉ ....... 56 6 CHAPITRE I. LES PSYCHANALYSTES, CONCERT OU CACOPHONIE ? ........ 58 L’I.P.A. ET LA VOIX CARESSANTE. ...................................................... 59 LA S.P.P. ET L’EXTRÊME DE LA PSYCHANALYSE. .......................... 63 QUELQUES LACANIENS ET L'INSISTANCE. ....................................... 69 Michel Poizat et le continuum ...................................................................... 70 Alain Didier-Weill : l’être et l’incréé. .......................................................... 71 Une divergence : les images ......................................................................... 74 Marc-Alain Ouaknin : La Amira. ................................................................. 78 Jean-Michel Vivès : De la confiance à la croyance. .................................... 79 CHAPITRE II. LA GLOSSOLALIE D'ANTONIN ARTAUD ................................... 86 LA LALANGUE : ........................................................................................ 86 PAS MUSIQUE MAIS MUSICALITÉ ....................................................... 90 LE POÉTIQUE, TROIS JOUISSANCES NOUÉES ................................... 92 QU’EST- CE QU’UNE MUSIQUE ? .......................................................... 99 CE QUI MÈNE LA DANSE STRUCTURÉE : C’EST LE RYTHME. .... 109 Bernard Toboul et Gilles Deleuze : Artaud le Momo. ............................... 111 Anne Brun et Jacques Derrida : Artaud le Moma. ..................................... 112 Frédéric Pouillaude et les chorégraphes : Artaud le même. ....................... 114 Notre thèse avec Artaud lui-même ............................................................. 115 Frédéric Vinot et la barre du rythme : Artaud le mmm-mmm ? ................ 118 CHAPITRE III. LES NON-PSYCHANALYSTES ................................................... 121 ANTHROPOLOGIE : DU CRU AU Q.I. .................................................. 121 Claude Lévi-Strauss ................................................................................... 122 La réponse de Roland Barthes : le grain de la voix .................................... 124 MUSIQUE : ÉMEUTE AU COLLÈGE DE FRANCE ............................. 125 PHILOSOPHIE ET ART : CROIRE À UNE VÉRITÉ ? .......................... 130 Les grands débats de toujours : entre les siècles ........................................ 131 7 Dans la modernité : l'Esthétique ................................................................. 138 SIMILITUDES AVEC LES THÉORIES PSYCHANALYTIQUES ........ 141 Winnicott avec Lacan ................................................................................. 143 Christian Fierens et les pulsions du désir ................................................... 144 Freud et Husserl, Lacan et Heidegger ........................................................ 147 Jacques Derrida, le davar mais pas sans différance ................................... 152 Partie III. CLINIQUE : L'EN-CHANTE-MENT ? .......................................................... 156 CHAPITRE I. LE SUJET DANS L'ATELIER D’ORGUE SENSORIEL ................ 158 PERRIN OU LA DANSE INVERSÉE ...................................................... 159 Analyse de la construction ......................................................................... 168 PAPIN ET LA BRÈCHE MUSICALE ...................................................... 180 Retour à la théorie, autisme et langage ...................................................... 181 Les psychanalystes-chercheurs et l'autisme ............................................... 182 CHAPITRE II : LE GROUPE ET LE HARCÈLEMENT MORAL .......................... 187 NOTRE THÈSE ET CE GROUPE PARTICULIER ................................. 199 RETOUR À LA THÉORIE : ..................................................................... 200 La forme du temps ...................................................................................... 200 Quatre temps subjectifs .............................................................................. 201 L’APPEL DE L’ENTRE-DEUX : LA MUSICALITÉ .............................. 205 DE LA GRÈCE ANTIQUE AU BRÉSIL D’AUJOURD’HUI. ................ 213 La musique et le temps ............................................................................... 214 L'ART ET LA CLINIQUE ......................................................................... 220 Papagena et Francis Bacon, quelques similitudes ...................................... 220 La musique, un grand A troué sans concepts ............................................. 221 Musicalité et Musique, un signifié, ou pas ................................................. 224 CHAPITRE III. LA MASSE DANS LA CERTITUDE ............................................ 230 MÉTAPSYCHOLOGIE COLLECTIVE ................................................... 237 8 Paul-Laurent Assoun .................................................................................. 237 LA VOIX DU SURMOI FÉROCE ............................................................ 239 LA VOIX ET LA DIMENSION SCOPIQUE ........................................... 239 Lacan et la paranoïa .................................................................................... 240 HITLER, IMPRÉVISIBLE ? ..................................................................... 241 PETITE ANALYSE TRANSDISCIPLINAIRE ........................................ 242 Boulez et Compagnon, Wagner et Proust .................................................. 242 CONCLUSION : PRÉLUDE À L'APRÈS MI-DIT D'UN PHONE ................................ 247 ANNEXE : LA PREMIÈRE PROSODIE .............................................................................. 256 BIBLIOGRAPHIE DES RÉFÉRENCES ............................................................................... 257 QUELQUES CONCEPTS ET NOTIONS ............................................................................. 287 9 INTRODUCTION : LE MALENTENDU Le monde ne marche que par le Malentendu. C’est par le Malentendu universel que tout le monde s’accorde. Car, si par malheur, on se comprenait, on ne pourrait jamais s’accorder. Charles Baudelaire. « C’est par le Malentendu universel que tout le monde s’accorde » 1, dit Baudelaire dans ses Journaux intimes. L'on ne saurait dire mieux. C'est uniquement parce qu'il n’y a pas d’entente parfaite que l’on peut s’accorder. Cet écrit, sur uploads/Philosophie/ 2015nice2007 1 .pdf

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