1 RÉSUMÉ DE TEXTE (ÉPREUVE N° 305) ANNÉE 2018 ÉPREUVE CONÇUE PAR EM STRASBOURG

1 RÉSUMÉ DE TEXTE (ÉPREUVE N° 305) ANNÉE 2018 ÉPREUVE CONÇUE PAR EM STRASBOURG BUSINESS SCHOOL VOIE ÉCONOMIQUE ET COMMERCIALE 1 – Le sujet Le sujet proposé aux candidats cette année était tiré d’un article récent du philosophe Jean- Michel Besnier intitulé « Comment dire “non” quand les machines triomphent ? » et publié dans la revue Esprit. Le texte s’interrogeait sur les enjeux liés à une problématique contemporaine située à l’articulation de la science et de l’éthique : le transhumanisme, courant de pensée qui promeut l’utilisation des découvertes scientifiques et techniques pour vivre plus longtemps et en meilleure santé, mais aussi améliorer les performances de tous ordres, physiques ou intellectuelles, au nom d’un principe d’humanité augmentée. Cette pensée a ses adeptes, relayée notamment par de nouvelles figures d’autorité que représentent ces milliardaires de la dernière génération qui incarnent la réussite alliée à la modernité (Google, Oracle, etc.), associée à l’idée qu’il n’est pas de limite qui ne puisse être déplacée. Le texte à résumer interrogeait donc les enjeux et surtout les dangers liés au transhumanisme. Sur ce plan, la thèse de Besnier est assez simple : le transhumanisme tue en l’homme ce qui fonde son humanité même, à savoir le langage, et plus précisément encore sa faculté de dire « non ». 2 – Barème, attentes du jury L’exercice du résumé, dans son principe, ne change pas. Comme chaque année, il était attendu des candidats qu’ils restituent fidèlement la pensée exprimée par le texte dans ses principales étapes, en respectant la logique de la progression, la correction de la langue et le nombre de mots autorisé (entre 380 et 420). Insistons sur ces deux derniers points : tous les ans, trop de copies se pénalisent lourdement par une orthographe défaillante ou par un décompte frauduleux qui consiste le plus souvent à inclure régulièrement cinq ou six mots surnuméraires par tranche annoncée de 50. Il faut donc le redire : l’orthographe est sanctionnée ; quant au le nombre de mots, il est systématiquement vérifié pour chaque copie et fait l’objet d’un barème de pénalité précis en cas de dépassement : un point en cas de fraude manifeste, auquel s’ajoute un point par dizaine de mots manquants ou excédentaires par rapport à la fourchette admise (380-420 mots), la note de 01/20 étant attribuée en-dessous de 350, et au-delà de 450 mots. 2 3 – Remarques de correction Compréhension et reformulation D’une façon générale, le sens global du texte a été saisi. L’épreuve a donné lieu cette année à peu d’erreurs d’interprétation, même si on note sur certains passages des maladresses de restitution, notamment lorsque les candidats prennent le contrepied de certaines idées reçues. Par exemple le paradoxe évoqué par l’auteur au sujet de la guerre est bien souvent compris à l’envers : les conflits actuels devenus abstraits avec l’usage d’un matériel de plus en plus sophistiqué, pour beaucoup de candidats, sont la preuve de leur caractère humain par rapport aux corps-à-corps du passé considérés comme inhumains, alors que l’auteur évoque une déshumanisation de la guerre consécutive au fait qu’elle se mène aujourd’hui à distance, notamment à l’aide de drones. Par ailleurs, si les copies, dans leur ensemble, semblent maitriser les idées développées par l’auteur, elles comportent de nombreux emprunts au texte proposé et certaines d’entre elles se présentent comme un tissu de citations, sans le moindre effort de reformulation. Cette pratique est pénalisante pour les candidats. Le phénomène s’observe régulièrement dans cette épreuve, mais il est particulièrement prégnant cette année. Ainsi le long passage consacré à Nietzsche est bien souvent plagié avec la reprise quasi intégrale des trois étapes par lesquelles passe l’esprit, ce qui donne parfois lieu à des interprétations surprenantes. De même, le rapport avec le romancier Michel Houellebecq n’est pas saisi car certains candidats pensent naïvement que le philosophe du début du XXème siècle est le contemporain de l’écrivain français à succès. Composition Un très petit nombre de copies, même parmi les meilleures, a adopté le plan qui semblait pourtant s’imposer. Le cheminement de la pensée a toutefois été convenablement perçu et bien rendu dans les meilleures copies. Nous constatons même cette année un accroissement du nombre de copies qui présentent un résumé strictement monolithique. Ces résumés ne se décomposent pas en parties distinctes et clairement articulées entre elles. Ces copies sont sanctionnées dans la mesure où elles se révèlent incapables de faire apparaître clairement la structure et le mouvement logique du texte proposé. Il n’est donc pas inutile de rappeler aux candidats que l’exercice de résumé d’un texte s’appuie sur la recherche préalable du plan général du texte. Il sera alors possible de proposer un résumé dans lequel les différentes parties, distinguées entre elles et clairement articulées à l’aide de connecteurs logiques, refléteront fidèlement le mouvement logique du texte. Curieusement, certaines copies se sont aussi caractérisées par l’excès inverse, enchaînant de manière obsessionnelle l’intégralité des phrases du résumé par des connecteurs (mais, c’est pourquoi, donc, en revanche…), au point de lui faire perdre toute logique. Il faut donc veiller à ne pas confondre enchaînement des phrases et articulations logiques de la pensée. Qualité de la langue Les mauvaises copies contreviennent à la triple cohérence exigible : orthographique (respect de l’orthographe d’usage), grammaticale et syntaxique ensuite (respect des règles qui président à l’assemblage des mots, groupes de mots et propositions et choix consécutif des bonnes terminaisons), lexicale et sémantique enfin. Comme les années précédentes, la lisibilité et la cohérence de l’énoncé sont compromises quand les contraintes de l’orthographe grammaticale ne sont pas respectées : marques du genre et du nombre, accords oubliés (verbe/sujet, noms/adjectifs, participes passés/auxiliaires) ou erronés. La confusion des homophones grammaticaux entrave la lisibilité des productions. 3 La cohérence syntaxique de l’énoncé est compromise par une mauvaise maîtrise de la phrase complexe (subordonnées relatives ou circonstancielles mal construites, ignorance de la concordance des temps ou de l’utilisation du subjonctif contraint, négligence dans l’utilisation des reprises nominales ou pronominales, de l’anaphore linguistique). La cohésion textuelle est aussi mise à mal par la méconnaissance des connecteurs textuels : les repères temporels (d’abord, puis, ensuite, enfin, après…), les organisateurs énumératifs (aussi, également, d’une part, d’autre part, en premier lieu, en dernier lieu…) et les marqueurs de thème (quant à, en ce qui concerne…) ou de prise en charge énonciative (selon, d’après). Présentation On rappellera enfin aux candidats que la présentation matérielle et la mise en page ne sont pas sans importance, car ce sont des indices non seulement d’une bonne maîtrise de l’écrit mais aussi de la compréhension du texte. On ne saurait donc trop insister sur la nécessité d’écrire soigneusement, sur les lignes de la copie, sans ratures et surcharges, et de structurer le résumé en paragraphes qui correspondent à des unités de sens, propres à rendre compte de la logique argumentative du texte. A contrario, on évitera une mise en page éclatée, la dispersion rendant le texte produit souvent incohérent ; mais la présentation massive d’un « pavé » est également à proscrire, surtout lorsque (et l’on a constaté cette année une nette propension à ce défaut) les phrases sont interminables, filandreuses et mal ponctuées. 4 – Conseils aux futurs candidats Le résumé de texte représente un exercice à part car il ne requiert pas à proprement parler de révisions de connaissances, comme cela est le cas pour la plupart des autres disciplines. Ce n’est donc pas une épreuve qui se révise ; il n’en demeure pas moins que c’est une épreuve qui se prépare. Le résumé est un exercice qui requiert avant tout des qualités de maturité quant à la compréhension des textes d’idées. En plus de l’entraînement effectué en classe tout au long de l’année, on ne saurait trop recommander aux candidats de pratiquer régulièrement cet exercice à partir de textes de petit format, par exemple des éditoriaux de journaux : l’identification de la problématique, de la thèse et de la structure logique constituent, avec l’effort de reformulation, un excellent entraînement. 5 – Proposition de corrigé Le « non » est le propre de l’homme : c’est par sa capacité à dire non que l’enfant, vers trois ans, en même temps qu’il acquiert le langage, s’arrache à l’état de nature et manifeste sa liberté. Le langage est en effet cette faculté proprement humaine / qui permet, y compris par le mensonge, une prise de distance avec le réel, la non acceptation de l’état de fait et l’inscription dans l’histoire. Notre humanité se manifeste par la maîtrise des automatismes naturels, pulsions ou instincts. Corollairement, toute automatisation entraîne une déshumanisation. Cette réflexion soulève / des enjeux éthiques importants, notamment dans le domaine de la guerre, où l’automatisation croissante et l’augmentation de la distance entre belligérants protègent certes les soldats, physiquement et psychiquement, mais exposent davantage les civils. La part concédée à l’automaticité entame d’autant notre humanité, raison pour laquelle nous / devons rejeter les injonctions de l’écologie dite profonde ou du transhumanisme qui rêvent de corriger notre humanité en la conformant au déterminisme biologique des animaux ou à l’intelligence de la machine. 4 L’idée d’un monde post-humain uploads/Philosophie/ 305-2018-rapport-et-corrige.pdf

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