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R E G A R D S Fiches d’apprentissage et d’évaluation DOSSIER 4 © Les publications Graficor inc. Autorisation de reproduire et/ou de modifier le document limitée au détenteur ou à la détentrice de la licence. Note à l'utilisateur: le document modifiable (Word) est légèrement différent au document original (PDF) quant à sa présentation. 15 Nom : Groupe : Date : Tonnerre de Brest ! L’EXPLICATION ARGUMENTATIVE 11 b) L’extrait de Tonnerre de Brest ! est constitué d’une seule séquence argumentative. Reconstituez-la en marquant le texte selon les indications suivantes. • La thèse figure dans le deuxième paragraphe du texte. Surlignez-la en ver t, puis reformulez-la en vos mots dans la colonne de droite. • L’argumentation est présentée dans les paragraphes 4 à 8. – Dans les paragraphes 4 à 7, placez entre crochets verts l’énoncé de chacun des arguments. Reformulez ensuite en vos mots les énoncés des paragraphes 5 à 7 dans la colonne de droite. – Dans le paragraphe 8, placez entre crochets rouges le contre-argument et formulez-le en vos mots dans la colonne de droite. – Dans le paragraphe 8, placez entre crochets verts l’énoncé de l’argument réfutant ce contre- argument. Formulez cet argument en vos mots dans la colonne de droite. Texte à l’étude Analyse Tonnerre de Brest ! (TEXTE D’OPINION – EXTRAIT) Christian Rioux En fouillant dans la bibliothèque de ma fille cette semaine, je suis tombé sur l’album de Tintin Coke en stock. Celui-là même qu’une bande d’olibrius, bien de chez nous ceux-là, se sont mis dans la tête de traduire (ou d’adapter) en… « québécois ». Vous avez bien lu, en « québécois » ! Excusez mon emportement. Quel journaliste ne serait pas amoureux du célèbre reporter du Petit Vingtième ? Mais trop, c’est trop ! Ce projet n’est pas qu’un petit caprice anodin, comme on serait tenté de le croire. Il s’agit d’une aberration sans nom, qui ne peut que dénaturer complètement le texte d’Hergé tout en alimentant le mythe éculé d’une langue québécoise qui n’a pas plus d’existence que le syldave. Je m’explique. Chacun sait qu’Hergé était Belge et qu’il venait de Bruxelles. Pourtant, je mets quiconque au défi de trouver dans son œuvre un quelconque belgicisme. Vous savez, ces formules qu’affectionnent tant nos cousins du plat pays, du genre « je ne sais pas le faire » (je ne peux pas le faire) ou Thèse : Le projet de traduction (ou d’adaptation) est une mauvaise idée qui risque de dénaturer l’œuvre originale d’Hergé et de faire croire qu’il existe une langue québécoise. D 4.3 Atelier 1, Activité 11 b, p. 35 1 2 3 4 R E G A R D S Fiches d’apprentissage et d’évaluation DOSSIER 4 © Les publications Graficor inc. Autorisation de reproduire et/ou de modifier le document limitée au détenteur ou à la détentrice de la licence. Note à l'utilisateur: le document modifiable (Word) est légèrement différent au document original (PDF) quant à sa présentation. 16 Nom : Groupe : Date : Texte à l’étude Analyse « nonente-et-un » (quatre-vingt-onze). Tous ces mots merveilleux qu’on entend dans les « fritures » (friteries) où les étudiants font la « guindaille » (fête). Les experts pourront évidemment détecter quelques rares tournures de phrases qui ont échappé à leur auteur. Mais, pour le commun des mortels, Tintin ne parle pas plus le français de la Belgique que celui de la Suisse, du Mali, du Québec ou même de la France. (Il parle un français qu’on ne peut pas qualifier autrement que d’international.) C’est d’ailleurs ainsi que l’avait voulu son auteur. (Le français très neutre du reporter correspond parfaitement à la personnalité que lui a insufflée Hergé.) Le jeune héros est un journaliste qui parcourt le monde et qui s’exprime donc dans la langue à la fois la plus simple et la plus précise qui soit. Il doit en effet être compris de tous. À la rigueur, on pourrait imaginer que Tintin n’a pas vraiment d’accent. Du moins, rien de très prononcé. Dans le très beau film du cinéaste québécois Benoît Pilon, Ce qu’il faut pour vivre, on voit d’ailleurs un jeune Inuit du Nunavik qui lit Tintin et le lotus bleu sans aucun problème. (Ce qui est vrai du héros d’Hergé est aussi vrai de ses compagnons.) Même les jurons du capitaine Haddock n’ont pas la moindre connotation régionale. Dans quel pays en effet jure-t-on en disant « moule à gaufres », « mille sabords », « ectoplasme », « boit-sans-soif », « protozoaire » ou « Bachi- bouzouk des Carpates » ? Je n’ai jamais rien entendu de tel dans les cafés de Paris, de Bruxelles et d’Ouagadougou. Ces insultes n’ont pas la moindre origine nationale ou ethnique. Elles ont justement été choisies pour cela. En fait, elles relèvent beaucoup plus de la poésie surréaliste, d’ailleurs née en Belgique, que du vocabulaire des injures proprement dit. Il serait donc parfaitement ridicule de les remplacer par des sacres ou des jurons québécois. […] Argument 1 Parce que… Tintin parle un français neutre, international. (évocation d’un fait) 2. Le français international correspond à la personnalité de Tintin, journaliste à travers le monde. (évocation de principes logiques) 3. Les autres personnages ou compagnons de Tintin s’expriment aussi dans un français international. (évocation d’un fait) D 4.3 Atelier 1, Activité 11 b, p. 35 (suite) 5 6 R E G A R D S Fiches d’apprentissage et d’évaluation DOSSIER 4 © Les publications Graficor inc. Autorisation de reproduire et/ou de modifier le document limitée au détenteur ou à la détentrice de la licence. Note à l'utilisateur: le document modifiable (Word) est légèrement différent au document original (PDF) quant à sa présentation. 17 Nom : Groupe : Date : Texte à l’étude Analyse La meilleure preuve que Tintin parle un niveau de langue international, c’est que (son éditeur n’a jamais senti le besoin d’en faire des traductions spécifiques) pour les États- Unis, l’Australie ou le Canada anglais. Dans tous ces pays, on lit la même version qu’en Grande-Bretagne. La traduction en catalan s’adresse à tous les Catalans, qu’ils vivent en France ou en Espagne, même si cette langue à part entière connaît des variantes régionales, comme toutes les autres. […] Alors pourquoi une adaptation en « québécois » ? Probablement parce que l’éditeur s’est laissé abuser par (certains esprits de chez nous qui pensent encore que les Québécois ont une langue à part.) La preuve que (les Québécois parlent et écrivent pour l’essentiel le même français que les Belges, les Suisses et les Français), c’est que l’article de mon collègue Fabien Deglise, qui a révélé ce projet de l’éditeur Casterman, aurait pu être publié sans en changer un seul mot dans les quotidiens Le Monde, de Paris, Le Temps, de Genève, et Le Soir, de Bruxelles. […] Christian Rioux, « Tonnerre de Brest ! », Le Devoir, [en ligne]. (5 décembre 2008 ; page consultée le 11 mars 2009) 4. L’éditeur n’a jamais fait de traduction spécifique à une langue. (évocation d’un fait) Contre-argument Croyance que le Québécois est une langue à part. Réfuté par argument Les Québécois emploient le même français que les autres francophones. c) Dans ce texte, l’auteur a opté pour l’explication argumentative. À quoi le voyez-vous ? - Les quatre arguments du développement appuient sa thèse, en font valoir la justesse. Chaque argument a un lien de causalité avec la thèse : Le projet est une mauvaise idée parce que… Un seul contre-argument à la toute fin du texte, dans la conclusion, n’en fait pas une réfutation. d) Relevez la phrase du texte annonçant très clairement que l’énonciateur a choisi l’explication argumentative. « Je m’explique. » D 4.3 Atelier 1, Activité 11 b, p. 35 (suite) 8 7 uploads/Philosophie/ 40-bf-00 1 .pdf

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