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This article was downloaded by: [UQ Library] On: 03 May 2013, At: 12:04 Publisher: Taylor & Francis Informa Ltd Registered in England and Wales Registered Number: 1072954 Registered office: Mortimer House, 37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH, UK Symbolae Osloenses: Norwegian Journal of Greek and Latin Studies Publication details, including instructions for authors and subscription information: http://www.tandfonline.com/loi/sosl20 La thēurgie chez les neo‐platoniciens et dans les papyrus magiques S. Eitrem Published online: 22 Jul 2008. To cite this article: S. Eitrem (1942): La thēurgie chez les neo‐platoniciens et dans les papyrus magiques, Symbolae Osloenses: Norwegian Journal of Greek and Latin Studies, 22:1, 49-79 To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/00397674208590372 PLEASE SCROLL DOWN FOR ARTICLE Full terms and conditions of use: http://www.tandfonline.com/page/terms-and-conditions This article may be used for research, teaching, and private study purposes. Any substantial or systematic reproduction, redistribution, reselling, loan, sub-licensing, systematic supply, or distribution in any form to anyone is expressly forbidden. The publisher does not give any warranty express or implied or make any representation that the contents will be complete or accurate or up to date. The accuracy of any instructions, formulae, and drug doses should be independently verified with primary sources. The publisher shall not be liable for any loss, actions, claims, proceedings, demand, or costs or damages whatsoever or howsoever caused arising directly or indirectly in connection with or arising out of the use of this material. LA THÉURGIE CHEZ LES NÉO-PLATONICIENS ET DANS LES PAPYRUS MAGIQUES PAR S. EITREM A Monsieur P. Rotseth 1. L'ēvolution de la philosophie grecque dans sa derniēre phase est caractērisēe par l'influence toujours croissante de la magie. L'esprit de conciliation d'un Jamblique aussi bien que la dialectique d'un. Proclus regardent et les religions et la magie de tous les pays alors connus. Proclus trouve. partout", k l'aide de la « sympathie »; les reflets de la vēritē, l'operation de la divinitē. On ne. discute plus si les dieux s'intčressent au monde ou s'occupent des hommes; on est persuade que les dieux — et les dēmons — exercent une influence decisive sur la vie de tous les ētres. D'autre part, on peut influencer les dieux et Ies dēmons par rintermēdiaire de la matiere — dans laquelle ils manifestent leur puissance — aussi bien que par la parole, qui, d'ailleurs, dans la bouche des deviris, rčvēle l'omniscience et la souverainetč divines. C'est bien l'epoque des the'urges, cette periode de la philosophie grecque mourante. Le mot designe ceux « qui operent ā l'aide des dieux» (ou ceux «qui s'occupent des dieux»; Wilamowitz, Der Glaube der Hellenen, t. II, p. 527 «Gottbearbeitungen» — done les th6urges seraient ceux « qui travaillent les dieux», ,cf. χρυσουρ- γός, λιθουργός, etc.). Mais on ne peut pas.non plus absolument rejeter le sens de «createur des dieux» (cf. θεοποιός chez Aristo- phane et d'autres; par exemple, Hippolyte, Refut. X 34,4: όταν θεοποίησης αθάνατος γεννηθείς, cf. άποθεοϋν, έκθεοϋν, sim.). 1 Selon 1'opinion de Bidez (La Vie de I'Empereur Julien, 1930, p. 369) Julien «le thēurge» aurait le premier portē ce nom (Suid., I, p. 1007,5 Adler: 'Ιουλιανός, ΧαλδαΤος, φιλόσοφος, πατήρ του κλη- θέντος θεουργοϋ Ιουλιανού): du moins, il fut l'un des premiers «thēurges» des cercles grecs. Par la suite, le titre de thēurge 1 Cf. A. J. Festugière, L'idéal religieux des Grecs, 2e éd., p. 123 et suiv. 4 — SymboUe Osloenses. XXII. Downloaded by [UQ Library] at 12:04 03 May 2013 50 S. Eitrem fut couramment attribué aux philosophes platoniciens, p. ex. à Porphyre (Jambl., de myst., p. 145. 167 Parthey, cf. Vocab., ibid.). En tout cas, la Φεουργεία est l'opposé de Γάνοσιουργεία, à en juger par le passage de Porphyre, cité par Jamblique, de myst., 2, n, p. 95 Parthey: τήν περί των θείων αγνοιαν και άπάτην «vootoup- γείαν και άκαθαρσίαν eîvat. Donc la théurgie est une Ιερατική πραγματεία (Damasc, Vit. Isid., 227) qui purifie l'âme et la rend capable d'accéder ou monde intelligible, à la vision extatique et finalement de réaliser « l'union intime avec la divinité elle-même » (Plotin, Enn., VI 9,12). Ainsi la technique théurgique — c'est bien ainsi que s'exprime Jamblique, de myst., II 10 —équivaut à une τελεσιουργος θεωρία (ibid., III 13). La séparation du corps et de l'âme, de la matière et de l'esprit qui était le critérium platonicien par excellence, n'existait plus. On pouvait la surmonter à l'aide d'un procédé rituel, connu seulement des philosophes les plus initiés, c'est-à-dire des · théurges. Quant à cette théurgie, que Jamblique a essayé de fonder sur des raisons scientifiques (de myst., IV, 1 et suiv.), nous savons qu'elle n'a pas été acceptée par tous les néo-plátoniciens, aussi n'a-t-elle pas joui de la même influence à toutes les époques, du néo-platonisme. Nous ne pouvons que former des conjectures sur les details de cette évolution. Déjà Plotin, dont, sans doute, dérive la théurgie, avait quitté la route traditionnelle des philosophes alexandrins, en se joignant aux disciples d'Ammonius Sakkas. Seul Ammonius était capable de supprimer la « douleur » qu'éprouvait Plotin en suivant les cours des autres philosophes alexandrins (Porphyre, Vit. Plot., 3). C'est l'enseignement d'Ammonius qui a poussé Plotin à faire connaissance avec la philosophie des Perses et avec celle des Hindous (Porphyre, ibid.). Il a accompagné l'armée de l'empereur Gordien, contre les Perses; — et on a re- trouvé la même doctrine de l'identité du Moi avec l'être universel, avec Dieu, dans la philosophie de Plotin et dans la pensée reli- gieuse des Hindous.1 En tout cas, la philosophie du maître de 1 Voir E. Bréhier, La philosophie de Plotin (1928), p. 107 et suiv. (p. 124—5 références à Chr. Lassen, Indische Altertumskunde, t. III, p. 415 et suiv., et à Oldenberg, Die Lehre der Upanishaden und die Anfänge des Bud- dismas, p. 39). M. Bréhier (ibid., p. 132) attire l'attention sur des indices qui, dans la littérature grecque, dès avant Plotin laissaient voir chez les Downloaded by [UQ Library] at 12:04 03 May 2013 La théurgie des néo-platoniciens, etc. 51 Plotin, Ammonius Sakkas,l semble avoir été de perspective aussi étendue que la magie égyptienne de cette époque, fait dont nous essaierons d'approfondir la signification par la suite. N'est-il pas fort probable que la théurgie, telle qu'elle nous est connue prin- cipalement par les commentaires de Proclus, prend son commen- cement dans le milieu même où le culte et la magie de l'Egypte se rencontre, d'une part avec la philosophie grecque et d'autre part avec la théologie (ou plutôt théosophie) et la magie orientales? C'est bien l'opinion äe Cumont2 et de Bidez.3 Nous pouvons, à mon avis, aller plus loin, en utilisant les papyrus magiques venus du même pays et appartenant sensiblement à la même période de l'évolution religieuse. Ici nous retrouverons des préceptes qui cadrent bien avec ce qui nous a été transmis au sujet des secrets théurgiques. D'abord, il faut se rappeler qu'il y avait différentes sortes de théurgie, que la tradition théurgique variait selon les tendances des maîtres. Tout naturellement, la différence de milieu, de culte national, de magie — car celle-ci accuse toujours, malgré son caractère international, des particularités locales — devait produire des variations et des nuances dans le rituel employé.4 Jamblique distingue (de myst., II, 3—11) seulement entré «la philosophie Grecs une conception correcte de la pensêe hindoue: Eusèbe. Prép.evang, XI, 3, 28 (anecdote d'Aristoxène de Tarente); Philostrate, Vie d'Apollonius, III, 18. 1 Sur la ενωσις του σώματος xαι της ψυχης, discutée par Ammonius, voir H. v. Arnim, Rhein. Mus., XLIII, p. 276 et suiv. (Porphyrius, Σύμμιχτα — Nemesius, ch. 2.3; de même pour le' συνδιαγινώσxειν?). Cf. W. Jaeger, Nemesios von Entesa, p. 30. 2 Fr. Cumont, Monum. Piot, XXV, 1921—22, p. 87 et suiv. (en se référant mémoire de Cochez, Rev. néo-scolastique, 1911, p. 328 ss., qui avait déjà montré que les « mystères » de Plotin venaient de sa patrie, non pas d'Eleusis). 3 J. Bidez, La liturgie des mystères chez les néo-platoniciens, Bulletin de l'Acad. Belg., 1919, p. 415 et suiv.; cf. Rev. belge, VII, 1928, p. 1477 et suiv.; « Proclus sur l'art hiératique » dans le Catal. des manuscrits al- chimiques grecs, VI, 1928, p. 139 et suiv. 4 Cf. Corn. Agrippa, De occ. phil., p. 578, éd. Leyde 1550 (cité par Gan- schinietz, Hippolytos' Capitel gegen die Magier, 1913, p. 20): Theurgiae scholae sunt ars Almadel, ars Paulina (ars revelationum) et eiusmodi superstitionis plura. Downloaded by [UQ Library] at 12:04 03 May 2013 52 , S. Ε it re m contemplative» (ou théosophie, Γέπιστημονική θεολογία, ibid., I 4} et la théurgie pratique, cf. la ιερατική πραγματεία, c'est-à-dire la philosophie des théurges avec les exercices pratiques correspondants (cf. Damascius, Vita Isidori, -227). Marinus {Vit. Prodi, eh. 28) s'explique d'une manière plus précise. Il y avait deux sortes de théurgie — l'une théorique, (nous retrouvons ici Γέπιστημονική θεολογία de Jamblique, de myst., I, 4), l'autre pratique. Selon son biographe, Proclus n'était pas content de la théorie (ni de la manière sévère de vivre, prescrite par les règles ascétiques de la même théorie). Une autre méthode, «plus divine», appelait l'enthousiaste: ταϊς γαρ τών Χαλδαίων συστάσεσι uploads/Philosophie/ 9 .pdf
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- Publié le Dec 28, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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