Ancrage et ODF INTRODUCTION I. LES PRINCIPES DU MOUVEMENT DENTAIRE I.1) Le mouv

Ancrage et ODF INTRODUCTION I. LES PRINCIPES DU MOUVEMENT DENTAIRE I.1) Le mouvement dentaire passif I.1.1) Le mouvement mésial physiologique I.1.2) Le mouvement mésial pathologique I.2) Le déplacement provoqué des dents I.3) Les facteurs de variation des réactions tissulaires I.3.1) Notion de force optimale I.3.2) Variations individuelles II. LE CONCEPT D’ ANCRAGE II.1) Les principes mécaniques II.1.1) Le trinôme de De Nevrezé II.1.2) Les lois de Newton II.1) Classification des ancrages II.2.1) Selon l’arcade II.2.2) Selon le site : intra/extra oral II.2.3) L’ancrage dentaire II.2) La perte d’ancrage III. LA GESTION DE L’ ANCRAGE III.1) Ancrage et plan de traitement III.2) Ancrage et thérapeutique III.2.1) En thérapeutique amovible III.2.2) En thérapeutique fixe III.3) Les auxiliaires d’ancrage III.3.1) Les dispositifs d’ancrage intra oraux III.3.2) Les dispositifs d’ancrage extra oraux CONCLUSION 2 Les mouvements dentaires orthodontiques sont provoqués par l’application de forces : ils sont donc le résultat d’une transformation de forces en déplacements dentaires, c’est à dire la transformation d’une composante physique en composante histologique et cellulaire. Or ces mouvements dentaires sont indissociables de la notion d’ancrage, c’est à dire la résistance d’un corps au déplacement. De cet ancrage, l’orthodontiste doit en connaître les principes mécaniques et biomécaniques tout au long de sa démarche thérapeutique, car de la bonne gestion de l’ancrage dépend la réussite des traitements. Les principes du mouvement dentaire permettront d’aborder le concept d’ancrage, puis de traiter la gestion de celui ci dans la prise en charge thérapeutique des patients. 3 I. LES PRINCIPES DU MOUVEMENT DENTAIRE I.1) Le mouvement dentaire passif I.1.1) Le mouvement mésial physiologique Il s’agit de la migration physiologique des dents, dirigée de façon constante en direction disto-mésiale ; elle est réalisée par des phénomènes d’apposition - résorption. Si on connaît les mécanismes celulaires impliqués, les raisons qui provoquent cette migration restent mal connus. Les auteurs évoquent successivement : la poussée éruptive des dents de sagesse, la résultante générale des forces masticatoires, les pressions musculaires, l’usure proximale des dents, le raccourcissement progressif des fibres trans septales. I.1.2) Le mouvement mésial pathologique  Les extractions : Certains auteurs ont relevé un mouvement mésial d’origine pathologique. Ainsi, après extraction, les dents de 6 ans migrent en direction mésiale. BOUVET constate une fois sur deux une fermeture naturelle de l’espace au niveau du site d’extraction ; il note aussi qu’en cas de DDM importante, la dent de six ans fait son éruption en distoversion, et cherche à retrouver son inclinaison physiologique à 90° sur le plan d ‘occlusion lors de la chute des dernières molaires lactéales. La perte prématurée des 1è ou 2è molaires lactéales provoque une réduction d’espace lorsqu’elle survient avant 6 ou 7 ans. Les extractions programmées doivent donc être réalisées avec grande prudence, afin d’éviter une perte de place difficile à rattraper  L’ankylose C’est la fusion anatomique du cément et de l’os alvéolaire. Elle peut être totale, avec disparition de l’espace ligamentaire, ou partielle. Elle entraîne l’impossibilité totale de mouvement, spontané ou provoqué de la dent ankylosée. Lorsqu’elle touche les dents lactéales, l’ankylose provoque la ré- inclusion de celles ci. Tout mouvement orthodontique est impossible sur une dent ankylosée, et aboutit à la déformation de l’arcade d’ancrage si la traction mécanique persiste. 4 I.2) Le déplacement provoqué des dents Il est obtenu par l’application de forces, orthodontiques ou orthopédiques, sur les dents. Le mouvement orthodontique apparaît comme une réponse biologique aux forces appliquées. Le processus biologique est le même que celui impliqué dans le mouvement mésial physiologique. Le facteur clé dans un mouvement dentaire efficace semble être le flux sanguin, qui transporte les monocytes. Ceux ci se différencient en cellules ostéorésorptives dès que le besoin se fait sentir au niveau de l’os alvéolaire . Quand le flux sanguin est ralenti, l’activité ostéoclasique ralentit elle aussi, et les dents ne se déplacent pas : c’est ce phénomène que l’on retrouve quand la force appliquée sur la dent dépasse le seuil de compression vasculaire. I.3) Les facteurs de variation des réactions tissulaires I.3.1 Notion de force optimale BARIL(1970) a étudié la variation du mouvement dentaire en fonction de la force utilisée : La phase 1 correspond à la force idéale,ou optimale : le déplacement augmente avec l’intensité. La phase 2 est une zone plateau, où le déplacement n’augmente plus malgré l’augmentation d’intensité. La phase 3 traduit un arrêt du déplacement dentaire, avec hyalinisation et début de résorption radiculaire. L’intensité optimale doit stimuler la prolifération cellulaire sans créer de compression du ligament. Pour DAVIDOVITCH, la force optimale doit être légère ; les forces lourdes déclenchant une nécrose du ligament. BRIAN LEE a évalué les forces optimales pour le déplacement des dents : pour rétracter une canine inférieure une force de 150 à 250g suffit, pour ne pas mésialer la molaire. Par contre une force excédant 300g provoquerait une mésialisation de la molaire. 5 I.3.2 Variations individuelles Les réactions tissulaires seront différentes selon :  la densité de l’os alvéolaire : plus l’os sera dense, et plus la résorption sera lente, et les mouvements dentaires se feront plus lentement. La densité osseuse varie selon : L’individu : les femmes auraient une densité osseuse inférieure à celle des hommes ; Le maxillaire concerné : l’os mandibulaire est plus dense que le maxillaire ; La localisation intra arcade : l’os vestibulaire et lingual est plus dense que l’os apical ;  L’élasticité du ligament alvéolo dentaire : les fibres marginales, après avoir été étirées pendant la thérapeutique active, pourront reprendre leur forme initiale, et être responsables de la récidive.  Les caractéristiques dentaires : la forme, la position initiale, la taille des dents interviennent également. Ainsi, une dent courte favorisera la hyalinisation et sera retardée dans son déplacement par rapport à une dent plus longue.  L’âge du patient : chez l’enfant, les tissus sont en perpétuel remaniement, les cellules conjonctives sont nombreuses dans le desmodonte, la surface interne de l’alvéole est recouverte d’ostéoïdes : les conditions les plus favorables sont réunies pour obtenir un déplacement dentaire. Chez l’adulte, l’os alvéolaire est plus dense, les ostéoclastes sont plus rares : le déplacement dentaire est possible, mais ralenti. II. LE CONCEPT D’ANCRAGE II.1) Principes mécaniques En ODF, l’ancrage désigne les structures d’appui qui, d’après la loi de l’action-réaction de NEWTON, vont devoir résister au déplacement induit par la réaction, c’est à dire absorber un minimum d’énergie mécanique. En effet, selon la 3ème loi de NEWTON : « pour chaque action ou force, existe une réaction égale de même direction, et de sens opposé ». ainsi, tout mouvement orthodontique va créer une réaction du support en réponse à l’application de la force. Le trinôme de DE NEVREZE résume les différentes situations possibles. Il comporte :  Une résistance mobile :RM, la structure à déplacer,  Une résistance stabile : RS, la structure d’appui, qui constitue l’ancrage,  Une force motrice : FM, le moyen du mouvement. 6 Trois cas de figures sont alors possibles en ODF : La RS=RM : Si FM<RS+RM : pas de déplacement Si FM>RS+RM : déplacement, égal et symétrique RS > RM : Si FM>RS>RM : le déplacement est double et inégal :RM se déplace davantage Si RS>FM>RM : la RM se déplace seule RM > RM : Si RM>RS>FM : pas de déplacement possible Si RM>FM>RS : RS se déplace seule En fonction de l’étape thérapeutique, toute dent pourra faire partie de la RM, ou de la RS. C’est le système de force appliqué qui déterminera le sens de la force, et la situation de chaque dent par rapport au trinôme de DE NEVREZE. II.2) Classification des ancrages Il existe plusieurs types de classifications, selon que l’on considère l’anatomie, l’arcade d’ ancrage, ou le site de l’ancrage. a) Classification « anatomique :  L’ancrage dentaire : Des dents larges et longues, aux racines coudées, offriront un meilleur ancrage que des dents petites et courtes. FREEMAN, en calculant la surface projetée de chaque dent, a établi une moyenne des surfaces radiculaires de chaque dent en cm2 : plus la surface radiculaire est grande et plus la résistance offerte sera élevée. JARABAK a attribué des coefficients à chaque dent : la valeur 1 est donnée à l’incisive mandibulaire, et la valeur 10 à la 1ère molaire mandibulaire 7 Surfaces radiculaires en mm2, d’après FREEMAN valeurs guides d’ancrage d’après JARABAK  L’ancrage musculaire La typologie, et les muscles jouent un rôle important dans la notion d’ancrage. En effet, la forte musculature d’un brachy facial résiste davantage aux effets d’ouverture de l’occlusion ; inversement, celle du dolicho facial résiste mal à l’egression molaire. De même, la tonicité labiale conditionne le degré de version des incisives : des lèvres hypotoniques résistent moins à la proversion incisive que des lèvres minces et hypertoniques.  L’ancrage squelettique Il est fonction de la densité osseuse : le turn over cellulaire est plus élevé dans l’os alvéolaire que dans l’os spongieux. RICKETTS propose ainsi d’ancrer les molaires mandibulaires dans la corticale dense de la corticale externe par un torque radiculo vestibulaire. Selon CHATEAU, une même force, chez un même sujet, produit un déplacement 3 fois uploads/Philosophie/ ancrage-et-odf.pdf

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