1 Approches théoriques du jeu 1. Définitions du jeu............................
1 Approches théoriques du jeu 1. Définitions du jeu................................................................................................................. 1 2. Ethnologie et sociologie du jeu ......................................................................................... 1 2.1. Un acte collectif .......................................................................................................... 2 2.2. L'origine du jeu............................................................................................................ 2 2.3. Le jeu dans la culture................................................................................................... 3 3. Approches théoriques du jeu............................................................................................. 5 3.1. Roger Caillois (philosophe) ........................................................................................ 5 3.2. Perspective génétique : Jean Piaget............................................................................. 5 3.3. Vygotsky ..................................................................................................................... 6 3.4. Philippe Gutton .......................................................................................................... 6 3.5. Henri Wallon............................................................................................................... 7 3.6. Sigmund Freud ............................................................................................................ 7 3.7. D.W. Winnicott ........................................................................................................... 8 1. Définitions du jeu Si le mot jeu s’applique à une multitude d’activités, il caractérise essentiellement la capacité à s’abstraire un instant de la réalité, à s’engager dans un espace de liberté. Voici un certain nombre de définitions issues du Vocabulaire de la Psychologie (Piéron. 1963). "Activité autotélique s'opposant au travail, où la fin est extérieure à l'activité" (BALDWIN) "Activité autotélique mais préparant l'enfant au travail de l'homme" (GROOS) "Activité inférieure, non adaptée au réel comme l'est le travail" (P.JANET) "Activité consistant dans la reproduction d'actions actuellement inutiles, mais qui, dans le passé de l'histoire de l'humanité, ont été des travaux." (St HALL) "Activité mettant en jeu une fonction sans qu'une fin particulière soit poursuivie (BÜHLER, CARR) et permettant à l'enfant de réaliser son moi quand il ne peut le faire par une activité sérieuse." (CLAPAREDE) "Sous l'angle de la forme, action libre sentie comme fictive et située en dehors de la vie courante, capable d'absorber totalement le joueur. Une action dénuée de tout intérêt matériel et de toute utilité, qui s'accomplit dans un temps et dans un espace expressément circonscrits, qui se déroule avec ordre, selon des règles données, et qui suscite dans la vie des relations de groupe, s'entourant volontiers de mystère ou accentuant par le "déguisement" leur étrangeté vis à vis du monde habituel." (HUIZINGA) 2. Ethnologie et sociologie du jeu Ethnologues et sociologues abordent le jeu sous un angle tout à fait différent. L’histoire du jeu constitue également un domaine différent de celui des ethnologues et sociologues. L’ethnologue observe et analyse le jeu en tant que création humaine, donc comme un phénomène culturel, dans ses particularités ethniques et en rapport avec d’autres éléments des cultures données dont il fait partie. Le social étant un domaine distinct mais intégrant du culturel, l’ethnologue lui prête une attention égale à celle qu’il porte au matériel et au spirituel. Le sociologue, en revanche, centre ses études sur l’aspect social du jeu, qui prend une dimension plus étendue que sous le regard de l’ethnologue. Il examine aussi les côtés non 2 traditionnels du jeu, tels qu’ils se développent dans les sociétés industrielles et qu’ils deviennent dépendants d’actions commerciales individuelles et réfléchies. Il met en relief les rapports démographiques, voire politiques, du jeu plus que ne le fait l’ethnologue, et englobe ainsi dans sa recherche sur le jeu les faits «organisés» des sociétés, tandis que l’ethnologue limite la sienne à leurs éléments «organiques». Toutefois, de multiples points communs apparaissent dans les études du jeu sur lesquels l’ethnologie et la sociologie se penchent simultanément, et il est impossible, en réalité, de tracer une ligne de démarcation précise entre les terrains de ces deux sciences. En général, l’ethnologue traite des traditions ludiques préindustrielles des peuples extra- européens et européens vivant dans leur cadre ethnique, tandis que le sociologue étudie les phénomènes ludiques dans des civilisations urbaines, notamment ceux mis en œuvre par les mass media. Il y aurait beaucoup à dire sur les jeux d’argent, la loterie, qui se développent avec le capitalisme. On nous montre aussi que les jouets ont traversé l’histoire. Dans les temps reculés, il a un rôle important dans les rites de la société. Il témoigne des techniques de son époque. Il nous renseigne sur la maîtrise technique de l’homme sur la matière, mais aussi de la place de l’enfant dans la société. Le jouet est permanent dans la vie de l’enfant. L’enfant s’invente des jouets. Certains jouets ont traversé l’histoire : - le hochet que l’on trouve dans tous les musées de l’Antiquité - la poupée, - les jouets à traîner - le cerceau - les osselets… 2.1. Un acte collectif Une vue théorique du jeu, qui ressemble à une approche psychologique, énoncerait que le jeu est un état d’esprit lié à une activité mentale ou corporelle, et parfois sociale. L’inutilité ou l’improductivité de cette activité n’est pas un critère, comme certains le croient. Tout acte sérieux peut devenir un jeu, tout en restant pragmatique, si l’esprit du jeu l’imprègne. L’enfant joue avec la nourriture. Pour l’ethnologue, beaucoup plus que pour le psychologue, le jeu est d’abord un acte collectif, donc non individuel, et le jeu solitaire paraît exceptionnel voire pathologique. La société industrielle a fait naître un nombre invraisemblable de jeux qui isolent l’individu au milieu d’agglomérations géantes où s’entassent des millions d’êtres humains. Une autre distraction typique de notre civilisation moderne, le jeu télévisé, attire plus de spectateurs qu’aucun autre programme, mais chacun d’eux, même en famille, se trouve plongé dans une solitude totale. En revanche, dans les sociétés traditionnelles, le jeu est pratiquement toujours une activité de groupe, formée par des unités parentales ou locales du voisinage, du quartier ou du village, d’une part, par des classes d’âge et par la stratification hiérarchique, de l’autre. Ce fait détermine grandement l’orientation théorique des travaux ethnologiques sur le jeu vers une considération communautaire. 2.2. L'origine du jeu L’ethnologie s’attache aussi à rechercher l’origine du jeu. 3 - La théorie rudimentaire de G. S. Hall, issue du darwinisme, explique le jeu par une nécessité biologique fondamentale qui accélère le développement organique de l’enfance; - la théorie idéaliste de F. Schiller considère le jeu comme expression de la liberté; - la théorie éducative de K. Groos présente le jeu comme une activité préparatoire de l’enfant à la vie adulte, et ainsi comme un facteur du processus d’inculturation; - la théorie autotélique de J. M. Baldwin oppose le jeu, qui serait sans but, au travail qui en a toujours un; - la théorie hiérarchique de P. Janet juge le jeu inférieur aux activités créatrices; - la théorie fonctionnelle de K. Bühler affirme que l’enfant joue pour explorer les diverses fonctions de ses facultés corporelles et mentales qui émergent consécutivement en lui; - la théorie réitérative de J. Schaller pense que le jeu sert à la répétition d’éléments de la vie individuelle et de la culture; - la théorie cathartique de H. Spencer reprend une idée de Schiller et assigne pour rôle principal au jeu de délivrer l’homme de sa surabondance d’énergie; - la théorie préventive de E. D. Chapple et C. S. Coon soutient la thèse que le jeu canalise tensions et conflits potentiels entre groupes et conjure ainsi le développement d’hostilités; - la théorie régénératrice de A. L. Kroeber considère le jeu, à l’exemple du sommeil, comme moyen de récupérer l’énergie dépensée dans le travail; - a théorie autosuggestive de K. von Lange tient le jeu pour une consciencieuse duperie de soi-même; - la théorie psychanalytique de Freud conclut que le jeu est un mécanisme de symboles dont le fantasme de l’enfant ou de l’adulte remplace les éléments par d’autres et les déplace; - la théorie phénoménologique de F. J. J. Buytendijk regarde le jeu comme une expression de dynamique vitale situant la structure du comportement humain devant l’ambivalence de liaison (union, amour) et de détachement (différence, haine), forme répétée des scènes ludiques. Or, l’ethnologie actuelle se désintéresse de plus en plus de trouver «le» point de départ d’un phénomène culturel, et, encore moins, celui d’un champ immense du comportement culturel. La tâche de l’ethnologue semble être plus, dans le domaine de l’explication théorique du jeu, d’éclairer, par des observations directes, les divers aspects culturels des activités ludiques. 2.3. Le jeu dans la culture Aspects sociaux : C’est la stratification sociale qui détermine avant tout la position d’un jeu dans un groupe. Le groupe de jeu lui-même pouvant être considéré, dans une certaine mesure, comme un groupe durable d’actions et d’interactions culturelles, le jeu possède la capacité de forger des unités sociales. Les groupes de jeu coïncident parfois avec des groupes sociaux déjà constitués. Mais le jeu peut avoir la faculté de faire intégralement représenter, par un groupe de joueurs, une unité sociale même très étendue, telle qu’un peuple. C’est le cas dans les rencontres sportives internationales où le succès peut se comparer à une victoire militaire avec les mêmes conséquences psychiques, ethnocentriques, voire raciales et politiques, dont seules les modifications territoriales sont absentes. Le jeu est un facteur d’unification et de création de groupes sociaux. Le jeu dans la littérature : 4 Voir « le joueur » de DOSTOIEVSKI, « le joueur d’échec » de Stéfan ZWEIG. L’art et le jeu : L’esthétique des jeux témoignent de leur époque (L’imagerie des cartes à jouer, les éléments du jeu d’échec…) 5 3. Approches théoriques du jeu 3.1. Roger Caillois (philosophe) Dans "Les jeux et les hommes, le masque et le vertige" (1967) il reprend la définition du jeu à un auteur hollandais, Huizinga. D'après lui, le jeu est une activité : • uploads/Philosophie/ approches-theoriques-du-jeu-pdf.pdf
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- Publié le Nov 06, 2022
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