Revue de métaphysique et de morale Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationa
Revue de métaphysique et de morale Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Société française de philosophie. Revue de métaphysique et de morale. 1893. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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DE LA NATURE DES EXPLICATIONS DES PHÉNOMÈNES NATURELS DANS LES SCIENCES EXPÉRIMENTALES 1 Il me paraît, avant de commencer, nécessaire de faire une courte remarque sur la terminologie que j'emploierai. Chaque corps de métier a son langage, son jargon propre, et nous n'échappons pas à la règle commune. Les mots sont ainsi exposés à changer de sens suivant ceux qui s'en servent d'où des ambiguïtés fâcheuses. C'est ainsi que j'emploierai le mot métaphysique dans le sens de philosophie naturelle ou de métaphysique des sciences, sans prétendre empiéter par là le moins du monde sur le domaine de la philo- sophie. La métaphysique selon l'acception traditionnelle, peut- on dire, chez les savants est l'ensemble des principes ou des do n- nées a priori pratiquement nécessaires à l'explication des faits. Sans remonter au delà, je lis dans une traduction de la méthode des fl uxions de Newton « La métaphysique de la géométrie était fixée depuis longtemps, celle du calcul infinitésimal ne l'est pas encore ». Cette même expression « métaphysique de la géométrie », employée pour signifier les axiomes et les méthodes de la géométrie, se retrouve dans une lettre de Descartes au père Marsenne de 1639. Je lis dans l'histoire de l'Académie de Fontenelle (1703) à propos de la force des machines en général « Nous en donnerons ici la métaphysique qui n'est pas moins démonstrative, et qui est peut- i. Cours professé à la Faculté des sciences de Toulouse. Nous avons cru devoir laisser à cette étude sa forme primitive de leçon. C'est le premier chapitre d'un ouvrage qui doit paraître chez G. Carré sous le titre Développement des notions fondamentales de la mécanique aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles ». 300 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE. être plus intelligible ». Cette métaphysique c'est le principe des vitesses virtuelles assez mal énoncé. Plus tard en 1743 d'Alembert dans la préface de sa dynamique parle « de la métaphysique des lois de la percussion ». Au commencement du siècle Carnot écrit un traité « sur la méta- physique du calcul infinitésimal ». Et dans le courant de ce siècle tous les mathématiciens, j'entends ceux qui ont fait métier de science, emploient le mot métaphysique dans le sens de l'ensemble des règles ou des raisonnements qui légitiment les méthodes des mathé- matiques, tous les physiciens dans le sens des propriétés données a priori à la matière, ou des lois posées a priori pour l'explication des phénomènes. Aucune difficulté pour les mots objet et sujet. Ils sont passés dans le langage usuel, et les savants les emploient dans leur sens vul- gaire. On n'a qu'à relire dans l'acoustique de Helmholtz tout ce qui a trait aux sensations subjectives et dans son optique tout ce qu'il dit des phosphènes, images accidentelles, etc. Pour les mots substance, essence, etc., ils sont employés dans le sens de corps pondérables ou non pondérables, et désignent quelque chose qui peut se mesurer, et qui a certaines qualités. Enfin quand je vous parlerai d'infiniment petits ou d'infiniment grands, vous voudrez bien n'entendre par là que des termes parfai- tement définis en mathématiques. En résumé, messieurs, je prie ceux d'entre vous qui ont l'habitude de la pensée philosophique, de bien vouloir oublier le sens qu'ils ont pu donner aux mots, d'entendre les expressions que j'emploie- rai ou dans le sens le plus banal, ou dans le sens très précis que leur attribuent les savants, et dans ce cas j'aurai toujours soin de les définir. Ce cours n'a d'autre prétention que de vous livrer les réflexions que peuvent suggérer à un savant, purement savant, la science et son histoire. Qu'est-ce qu'une explication, dans les sciences naturelles? Il est capital de préciser le caractère de ces explications, afin de savoir ce qu'on peut raisonnablement exiger de ces sciences, et ce qu'il serait puéril et inutile de leur demander. H. BOUASSE.- EXPLICATIONS DES PHÉNOMÈNES NATURELS. 301 Tel sera l'objet de notre première leçon; telle sera aussi l'idée directrice et fondamentale de ce cours. Or voici, d'avance, et d'une façon très générale, pour rendre plus aisées les discussions qui vont suivre, les résultats auxquels nous aboutirons et dans cette leçon et dans ce cours. Il y a deux conditions fondamentales sous lesquelles nous ima- ginons les phénomènes le temps et l'espace. Il y a en outre des principes intellectuels soit évidents (les prin- cipes logiques), soit d'une évidence presque logique (les principes mathématiques) qui s'appliquent au temps et à l'espace lui-même. De plus la sensation nous fournit un certain nombre d'états de conscience, parmi lesquels on a de tout temps distingué celui ou ceux (peu importe pour la question présente) auxquels correspon- dent les trois espèces de phénomènes que nous désignons en méca- nique sous le nom de forces, de chocs et de travaux. Or expliquer la nature, c'est ramener les phénomènes à ce qui est l'objet de ces trois états de conscience, soit à des forces, soit à des chocs, soit à des travaux. Par quels procédés y parvient-on? En d'autres termes, comment crée-t-on une science expérimentale? La première nécessité est de classer les phénomènes dans des cadres appelés lois. Nous étudierons donc les diverses méthodes qui ont pu servir à ce but, et nous aurons soin de distinguer celles que l'on pourrait ima- giner de la seule qui ait jamais servi. Ces lois résument les résultats des expériences; elles leur donnent par le postulat de la méthode inductive une généralité plus grande; et surtout, et enfin, elles expriment mathématiquement les relations des phénomènes. Ces lois découvertes nous les réunissons entre elles dans des cadres artificiels plus vastes appelés théories. De ces théories nous déterminerons la valeur, nous discuterons la nécessité objective. Nous reconnaîtrons ainsi que la partie essen- tielle, certaine, de ces théories est ce qu'on appelle les équations diffé- rentielles, c'est-à-dire des formes très générales qui embrassent une infinité de phénomènes particuliers. Nous classerons à leur tour ces formes pour chercher si certaines d'entre elles n'auraient pas quelque importance, soit objective, soit subjective, plus particulière. Et parmi toutes nous distinguerons précisément celles qui relient 302 REVUE DE MÉTAPHYSIQUE ET DE MORALE. au temps et à l'espace les forces, les travaux et les chocs. Celles-là sont ou nous paraissent fondamentales, parce que, répondant aux états de conscience qui seuls nous paraissent transmis directement du dehors, elles nous semblent nécessairement avoir leur contre- partie objective dans les phénomènes. Ces formes, nous essaierons de les dégager de leur représentation perceptible, nous parviendrons peu à peu à les considérer comme l'explication définitive des choses; ajoutons, pour anticiper sur nos dernières conclusions explication singulièrement incomplète. Nous démontrerons ainsi notre impossibilité absolue à rien imaginer de concret hors de nos états de conscience, l'inanité de toutes les explications métaphysiques, l'aboutissement à une pure explication formelle et algorithmique des choses. 1 Il uploads/Philosophie/ bouasse-henri-de-la-nature-des-explications-des-phenomenes-naturels-dans-les-sciences-experimentales.pdf
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- Publié le Aoû 13, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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