programme octobre 2016 à janvier 2017 conférences, séminaires, colloques, journ
programme octobre 2016 à janvier 2017 conférences, séminaires, colloques, journées d’étude, forums & débats accès libre Brochure publiée avec le soutien de l’Institut français Prog2sem2013_14181213_Mise en page 1 18/12/13 12:41 Page2 Éditorial page Mécénat, soutenir le Collège page 10 Assemblée collégiale page Informations pratiques page CIPh en ligne page CONFÉRENCES page SÉMINAIRES Philosophie/Arts et littérature page Philosophie/Philosophies page Philosophie/Politique et société page Philosophie/Sciences humaines page Philosophie/Sciences et techniques page COLLOQUES page JOURNÉE D'ÉTUDE page FORUM page LES SAMEDIS, débats autour d'un livre page Index des responsables page Informations institutionnelles page Obtention du programme page 3 3 4 13 15 19 21 25 39 42 53 62 67 77 78 80 84 85 87 4 4 Éditorial Les traditions, les langues et le travail de la philosophie Le 14 juin 2016 au matin, les radios françaises annoncent la mort d’un couple de policiers qui habitait les Yvelines, près de Paris, poignardés par un jeune homme de vingt- cinq ans se réclamant de l’État islamique. Quelques moments plus tard, dans le métro parisien, un homme joue de la guitare et chante avec douceur Love me tender, comme si la nouvelle du meurtre, qui relançait les craintes de la violence liée à des mobiles religieux, n’avait pas été reçue. La juxtaposition des deux événements peut conduire les voyageurs qui écoutent le morceau d’Elvis Presley à se demander : ne faut-il pas une dose de saine schizophrénie pour survivre dans ce monde, une capacité à perdre par moments le contact avec l’extérieur pour atténuer, dans l’esprit, le fracas avec lequel s’entrechoquent les fragments du réel qui nous entourent ? Et comment gérer en effet, aussi bien dans notre intimité que dans la vie en commun, le partage d’un monde simultanément fragmenté et hautement intégré, si ce n’est en admettant et en respectant les différences, en renforçant la communication et en promouvant le débat franc, dans l’espoir que de lui puisse naître une certaine entente ? Il est évident que notre monde est de plus en plus intégré. Pour s’en convaincre une nouvelle fois, il suffit de penser à l’interaction monétaire globale et aux bouleversements financiers qui ont suivi l’annonce du résultat du référendum britannique, le 23 juin dernier, signifiant la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. La fragmentation du monde ne devrait pas non plus faire de doute. À tout moment, des nouvelles nous parviennent des quatre coins de la planète : inondations catastrophiques, pandémies, attaques kamikazes, émeutes, coups d’État, mort des migrants qui fuient la violence et la misère... Combien de fois ces événements sont-ils immédiatement montrés, et énoncés de manière trop simpliste, alors qu’en réalité il s’agit de phénomènes complexes ? Profondément affectées par la proclamation du Brexit (finalement il était plus à craindre et bien moins attendu que le Grexit), un nombre grandissant de personnes vivant au Royaume-Uni se méfient des effets d’un choix que leurs gouvernants n’avaient pas prévu. Pendant ce temps, les médias informent que le nombre d’actes xénophobes et racistes dans le pays a nettement augmenté après la victoire du Leave. Londres, qui s’enorgueillit de la centaine de langues parlées dans presque tous ses boroughs, ce qui la rend une capitale du monde, craint le retour de l’esprit de nationalisme et de colonialisme. Et un bon nombre d’Européens comme d’autres au-delà du continent devraient se défier de la transmission aux pays voisins, par mimétisme, de toute réaction nationaliste, dont on connaît à terme les conséquences tragiques. 5 5 Le Collège international de philosophie, on le sait, a depuis longtemps fait ses choix. Il travaille par-delà les nations et promeut la circulation des idées, des penseurs et des créateurs. Les transformations du monde lui parviennent et sont élaborées par lui à partir de cette existence mondiale qui est la sienne. Or, le monde ne cesse de changer, et ce que la France redoute depuis quelques décennies, la perte d’influence de la langue française au profit de l’anglais, est devenu aujourd’hui une hantise pour l’anglais lui-même, qui craint d’être dépassé par le mandarin et le hindi en tant qu’idiomes de la mondialisation. Et nous ne pouvons manquer de saisir, à voir s’exprimer cette crainte, qu’autour de la planète les différentes sociétés, cultures et traditions n’aient ni les mêmes visions de ce qu’est la mondialisation et de ce à quoi elle doit servir, ni les mêmes souhaits pour les agencements locaux et régionaux de leurs structures politiques, économiques et familiales. C’est pourquoi aucune stratégie pour soutenir le dialogue entre des cultures différentes ne peut être efficacement mise en place à partir d’une langue majeure ni se fonder sur une vision unique du monde, ne serait-ce que celle qui nous semble la plus juste ou la plus équitable. D’où une immense question, ancienne dans les inquiétudes qu’elle exprime, toutefois pour laquelle il est nécessaire de chercher des réponses à la hauteur de notre temps : comment la philosophie peut-être et doit-elle contribuer à éduquer et à former des personnes et des sociétés capables de dialogue et d’entente, d’ouverture aux autres et au monde, des individus et des groupes qui acceptent de vivre dans l’incertitude et renoncent au rêve d’éliminer tous les risques ; autrement dit, ne craignent pas à tout moment ce qui est étranger et résistent à constituer cet étranger comme menaçant ? On le voit, cette interrogation à plusieurs dimensions ne peut trouver de réponse univoque, justement parce que cette réponse ne saurait être donnée ni à partir de la domination d’un modèle sur les autres ni par la considération argumentée de ce modèle comme étant supérieur à eux : elle se trouverait alors aux antipodes de toute construction d’un dialogue fructueux entre des différents. Par ailleurs, la philosophie ne détient aucune baguette magique qui permettrait de résoudre des difficultés aussi complexes, qui ne cessent de se métamorphoser et ne connaissent donc pas de solution définitive. Pour les affronter, le concours d’autres discours et pratiques est indispensable. Et c’est comme cela, en tant qu’elle peut contribuer, à sa façon, à une tâche infinie car constamment relancée, et multiple par le nombre d’acteurs qu’elle requiert, que le rôle de la philosophie doit être envisagé. En bref, sans surestimer les vertus de la philosophie et ni attendre d’elle ce qu’elle est impuissante à donner, on reste persuadé qu’elle peut aider à la formation d’un esprit critique, qui privilégie la liberté et la paix et cherche des alternatives à l’incompréhension, à la domination et à la guerre. Le Collège international de philosophie persiste à croire que l’une de ses missions consiste à croiser les publics, à demeurer dans un espace ouvert qui n’est pas national, mais international, bien plus : dans des espaces divers qui combinent les institutions classiques comme les universités avec des lieux de circulation alternative, tels les centres culturels, les cinémas, les théâtres, les écoles, les bibliothèques... Et qu’à chaque fois sa responsabilité consiste à poser à nouveaux frais de vieilles questions, toujours modifiées par des conjonctures singulières, par conséquent réclamant des réponses qui ne se répètent pas. Afin de montrer au juste comment se concrétisent ces principes, je donnerai trois exemples puisés 6 6 dans le programme de ce semestre, allant d’octobre 2016 à janvier 2017. Tout d’abord, celle qui par son ampleur et son ambition sera l’une de nos activités-phares pour cette période, une rencontre portant sur le sens et le rôle de l’enseignement de la philosophie aujourd’hui, partant de l’histoire de France depuis le XIXe siècle, la croisant avec l’expérience d’autres pays et mettant en valeur les défis lancés par le contexte actuel mondialisé. Décidés à ne pas en faire un colloque conventionnel, nous concevons ces cinq journées de travail, du 13 au 17 janvier 2017, comme un moment d’échanges concrets entre toutes celles et tous ceux qui y prendront part, en préférant à l’habituelle succession de conférences, des ateliers de travail collectif. L’année 2017 sera celle du 150e anniversaire de la mort de Victor Cousin (1792- 1867), l’un des artisans de l’enseignement de la philosophie en France tel qu’il est encore pratiqué de nos jours. Ainsi, nous avons retenu comme titre une interrogation qui dans sa forme est inspirée de Canguilhem, mais dans son fond s’inquiète du sort historique du modèle de Cousin et de sa validité pour répondre aux enjeux du présent : « Mort de l’enseignement philosophique ou épuisement du paradigme cousinien ? » Cousin est ainsi le prétexte et non le but de la rencontre, qui fera place à des ateliers touchant aux exercices en philosophie ; à un enseignement conçu au départ comme destiné à une élite, mais qui a ensuite été généralisé et pourrait, peut-être même devrait toucher les filières professionnelles ; aux méthodes d’enseignement et aux rapports de la philosophie à d’autres pratiques et disciplines autant qu’aux nouvelles technologies ; aux connexions et tensions entre la religion, la philosophie et l’État ; à la décolonisation des programmes d’enseignement et la diversité d’origines culturelles et linguistiques dans les salles de classe ; tout cela passé au crible de la comparaison internationale qui rappellera que la philosophie occupe des places diverses dans uploads/Philosophie/ ciph-prog2016-17s1 1 .pdf
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- Publié le Sep 10, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
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