DU MÊME AUTEUR Essai sur la pensée hébraïque Éditions du Cerf, 1953 Études de m

DU MÊME AUTEUR Essai sur la pensée hébraïque Éditions du Cerf, 1953 Études de métaphysique biblique Éditions Gabdda, 1955 Saint Paul et le mystère du Christ Éditions du Seuil, coll. “Maîtres Spirituels", 1956 Introduction à la pensée de Teilhard de Chardin Éditions du Seuil, 1956 La doctrine morale des prophètes d'Israël Éditions du Seuil, 1958[ Essai sur la connaissance de Dieu Éditions du Cerf, 1959 La métaphysique du christianisme et la naissance de la philosophie chrétienne Éditions du Seuil, 1961 Édition de la Correspondance philosophique Maurice Blondel - Lucien Laberthonnière Éditions du Seuil, 1961 Introduction à la métaphysique de Maurice Blondel Éditions du Seuil, 1963 La métaphysique du christianisme et la crise du XIIIe siècle Éditions du Sestil, 1964 Comment se pose aujourd’ hui le problème de l’ existence de Dieu Éditions du Seuil, 1966 CLAUDE TRES MONT A m LES IDÉES MAÎTRESSES DE LA MÉTAPHYSIQUE CHRÉTIENNE e s q u is s e ÉDITIONS DU SEUIL ly, rue Jeeo b , Peris VI* NIHIL OBSTAT ! PARIS, LE 2 0 AVRIL 19 6 2 . J-M. LEBLOND, S. j . CENS. DEP. IMPRIMATUR : PARIS, LE 21 AVRIL 1 9 6 2 , J. HOTTOT, V . G. Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction réservés pour tous les pays. © 1962 by Éditions du Seuil. A Paul-André Lesort INTRODUCTION Dans un travail antérieurx , nous avons essayé de montrer comment, dans les premiers siècles de notre ère, le christia­ nisme a pris progressivement conscience de ses propres exi­ gences, de ses propres principes, de sa propre structure métaphysiques. Nous avons vu comment la pensée chré­ tienne, en tâtonnant, dans des polémiques innombrables, découvre sa propre nature, du point de vue métaphysique. Nous n’avons poursuivi ce travail que jusqu’aux alentours de saint Augustin, et nous n’y avons abordé que les pro­ blèmes qui sont traités dans cette première période, juvénile, du christianisme. Nous pourrions continuer à montrer com­ ment, dans les siècles ultérieurs, le christianisme a pris cons­ cience d'autres exigences constitutives et proprement philo­ sophiques. Le travail que nous proposons ici est différent, par sa méthode et son point de vue. Nous voudrions décrire, en de brèves esquisses, la structure de la métaphysique chré­ tienne, sans tenir compte de sa lente évolution ni de sa pa­ tiente et tâtonnante prise de conscience, mais en dégageant le contenu proprement métaphysique de définitions solennelles qui, souvent, engagent l’Ëglise tout entière. Au lieu de suivre pas à pas la découverte, par la pensée chrétienne, de ses propres exigences et de ses propres principes métaphy­ siques, nous proposons donc ici un exposé synthétique, à partir de textes particulièrement décisifs, recueillis le plus i. La Métaphysique du christianisme et la Naissance de la philoso­ phie chrétienne, Êd. du Seuil, Paris, 1961. 9 IDÉES MAÎTRESSES DE LA MÉTAPHYSIQUE CHRÉTIENNE souvent dans des actes de Conciles œcuméniques, ou dans des textes pontificaux. Dans ces textes, ce n’est plus tel ou tel penseur chrétien, tel ou tel Père ou Docteur de l’Église qui s’exprime, mais bien l’Église universelle. La pensée chrétienne orthodoxe s’y formule dans son universalité. Les brèves esquisses que nous présentons ici visent donc simplement à montrer, à l’intention de ceux qui le nient, qu’il existe une métaphysique chrétienne, en décrivant à grands traits sa structure d’ensemble. Il restera, ultérieure­ ment, à développer chaque point en particulier, à creuser dans chacune des directions ici indiquées. Les ébauches que nous proposons dans les pages qui sui­ vent ne veulent donc constituer qu’un programme, tout pro­ visoire, rectifiable, et ouvert à des corrections et développe­ ments ultérieurs. C’est un plan général de travail, et non une œuvre achevée, — cela va sans dire. Un exposé synop­ tique de ce genre peut parfois rendre service pour préparer et situer des recherches particulières. Il va sans dire aussi que la présente esquisse, mise par écrit pour nous-mêmes, ne s’adresse pas aux savants ni aux clercs : ils n’y appren­ draient rien. Elle s’adresse à ceux qui, partis comme nous- mêmes de la plus complète ignorance de ces problèmes, dé­ sirent s’initier progressivement à la pensée de l’Église du point de vue métaphysique. Partant de cette ignorance com­ mune, nous avons pensé que, peut-être, il n’était pas absolu­ ment inutile de communiquer au fur et à mesure de nos propres investigations, les résultats de nos lectures, à ceux qui n’ont pas le loisir de se livrer à ce genre de recherches. L’ignorant qui découvre ce que les doctes connaissent de­ puis longtemps sait parfois exposer avec plus de simplicité et dans un langage mieux adapté à l’ignorance commune, ces vérités toutes fraîches à ses yeux, et qu’il s’émerveille de goûter pour la première fois, quoiqu’en elles-mêmes elles soient anciennes. En mathématiques il est parfois bon que des vérités élémentaires soient redécouvertes par les com­ mençants, et exposées à leurs compagnons. Peut-être en serait-il de même en métaphysique, et en théologie? io INTRODUCTION Pour ce qui concerne le problème de la philosophie chré­ tienne, les opinions soutenues jusqu’à présent se partagent en plusieurs camps. Les uns prétendent qu’une telle philo­ sophie chrétienne n’existe pas, que l’expression même n’a pas de sens, et qu’il n’existe pas plus de philosophie chré­ tienne que de mathématique chrétienne ou de physique chré­ tienne. C’est l’opinion soutenue par Émile Bréhier, tant dans son Histoire de la Philosophie, que dans divers articles mé­ morables publiés par la Revue de Métaphysique et de Mo­ rale en 1931. D ’autres, au contraire, soutiennent qu’il y a non pas une, mais plusieurs philosophies chrétiennes possibles, que le christianisme est compatible, compossible, avec plusieurs philosophies. Ils revendiquent, pour le philosophe qui est chrétien, la liberté de choisir ou de se constituer une philo­ sophie qui ne soit pas soumise à la juridiction de la théolo­ gie, afin de ne pas verser dans une erreur analogue à celle qui a consisté à vouloir édifier une « politique tirée de l’An­ cien Testament ». La thèse que nous soumettons à l’examen critique du lecteur est qu’il y a une philosophie chrétienne, et une seule. Autrement dit, que le christianisme comporte une structure métaphysique, qui n’est pas quelconque, que le christia­ nisme est une métaphysique originale; que la théologie chré­ tienne, la dogmatique chrétienne, contiennent en elles une infrastructure métaphysique, un ensemble de thèses pro­ prement métaphysiques, très précises, très déterminées, en­ core que la pensée chrétienne n'en prenne conscience que progressivement au cours du temps, au cours de son his­ toire. Nous avons ailleurs essayé de le montrer en partant de l’Écriture sainte. Nous avons essayé de montrer que l’Écri­ ture comporte en fait, d’une manière explicite ou implicite, un ensemble de thèses ou de doctrines, qu’on ne peut appe­ ler que métaphysiques, concernant l’être, la distinction entre l’être incréé et l’être créé, l’un et le multiple, le deve­ nir, la matière, la temporalité, l’homme, l’âme humaine, la II IDÉES MAÎTRESSES DE LA MÉTAPHYSIQUE CHRÉTIENNE corporalité, la liberté, la pensée, l’action, etc. Nous avons ensuite essayé de montrer que la pensée chrétienne, dans les premiers siècles, a pris progressivement, et non sans tâton­ nement, conscience de posséder, de comporter, un ensemble d’exigences, de principes, de doctrines et de thèses, qui sont aussi proprement métaphysiques, et concernant les mêmes points que nous venons d’indiquer : à savoir une doctrine de l’être, originale, une ontologie radicalement différente de celle des philosophies helléniques, une doctrine de l’absolu et une doctrine de l’être sensible, ainsi que de leurs relations ; une doctrine du monde, de la matière, du devenir, du temps ; une anthropologie très précise, qui se définit en écartant cer­ taines thèses incompatibles avec les principes mêmes du christianisme ; une doctrine de l’action, de la liberté, de la pensée. Nous avons donc, dans ces études publiées jusqu’ici, essayé de montrer, en commençant par le commencement, c’est-à-dire par la racine biblique de la pensée chrétienne, comment le christianisme comporte une métaphysique très précise, comment en fait il est une métaphysique originale, en face des métaphysiques existantes, soit celles de l’Inde, soit celles de la Grèce, soit celles de l’Europe moderne non chrétienne ou partiellement christianisée. Mais nous aurions pu procéder d’une autre façon. L’É­ glise a défini, depuis deux mille ans, sa pensée, dans un cer­ tain nombre de textes solennels, formulés par des conciles oecuméniques, ou par des Papes. Nombre de ces textes con­ tiennent des affirmations, des assertions, qui sont propre­ ment métaphysiques, et qu’il suffit d’examiner à part. L’É­ criture, le consensus des Pères et des Docteurs de l’Église, les définitions solennelles des conciles œcuméniques et des Papes, manifestent donc que la pensée chrétienne comporte un certain nombre de thèses métaphysiques bien précises, dont il suffit de faire l’inventaire. Depuis le document jahwiste, constitué par écrit vers le IXe siècle avant notre ère, jusqu’aux canons du concile du Vatican, en 1870, une tradition métaphysique originale se développe, croît, se pré­ cise, se formule. ia INTRODUCTION , On peut ranger l’ensemble de ces thèses proprement méta­ physiques sous un certain nombre de chapitres, et consti­ tuer ainsi un exposé systématique de uploads/Philosophie/ claude-tresmontant-les-idees-maitresses-de-la-metaphysique-chretienne-1962-editions-du-seuil-pdf.pdf

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