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Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : info@erudit.org Article « La personne humaine et la résurrection » Charles De Koninck Laval théologique et philosophique, vol. 10, n° 2, 1954, p. 199-221. Pour citer cet article, utiliser l'information suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/1019908ar DOI: 10.7202/1019908ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Document téléchargé le 4 octobre 2015 05:21 La personne humaine et la résurrection Dans un article sur La mort de la très sainte Vierge d’après M. Charles De Koninck, paru le 29 avril dans la Semaine religieuse de Québec, pp. 546-552, le R. P. Louis-Marie Simon, o.m.i., trouve la seconde partie de notre étude sur le même sujet en contradiction avec la première où nous avions montré que la constitution apostolique Munificentissimus Deus enseigne la vérité de la mort de Marie * . Il n’admet pas non plus que si l’âme de la Vierge avait été séparée du corps pendant un certain laps de temps, la Mère de Dieu aurait cessé d’exister pendant ce temps ; ni que ‘ Mère de Dieu ’ ne se vérifie que de la personne. 1. Appliquons-nous d’abord au premier point. Le R. P. Simon écrit : M. De K., on l’a vu, admet sans hésiter le fait de la mort de la très sainte Vierge. Or, il refuse d’y voir une séparation de l’âme et du corps. Pour lui, « la sainte Vierge n’a jamais connu la mort commune ; elle n’est jamais passée par l’état de mort, et par suite son corps n’a jamais été sujet à la dissolution. Il n’y a jamais eu aucun temps où elle était morte. Tout ce que la mort peut comporter d’abaissant s’en trouve écarté » 2 . Autant dire qu’elle n’est réellement pas morte 3 . Que dans le cas de la sainte Vierge nous nions « toute séparation de l’âme et du corps », le R. P. Simon le répète à plusieurs reprises 4 . 1. Notre étude, objet de la critique, fut publiée dans la Semaine religieuse de Québec (64e année, n.47, 24 juillet 1952, et ss.) et le Laval théologique et philosophique, Vol.VIII, n.l, 1952, numéro qui parut avec plus d’un an de retard. Le même texte se retrouve dans le volume intitulé La piété du Fils (Les Presses Universitaires Laval, 1954). Pour plus de commodité nous allons référer à ces deux derniers textes : à celui qui parut au Laval théologique et philosophique, par les initiales L.T.P., suivies de la page, et à celui de La piété du Fils, par les initiales P. F. Dans ce dernier volume se trouve aussi (ch.II) une étude sur La personne de Marie dans le culte de l’Église, qui parut d’abord au Laval théologique et philosophique, 1949, Vol.V, n.l, pp.25-32. Nous allons référer au premier de ces textes en précisant le numéro du L.T.P., et au second (P.F.) en indiquant simplement la page. 2. L.T.P., 74 ; P.F., 141. 3. Art. cit., Semaine religieuse de Québec, 66e année, n.35, p.547. 4. Notamment, p.548 : « Nul doute que le Pape, lui, [dans la bulle de l’Assomption] ne veuille désigner la séparation de l’âme et du corps. » Ibid. : « l’hypothèse d’une non- séparation de l’âme et du corps. » Ibid. : « Pour l’Éghse il ne fait pas de doute que la mort de la bienheureuse Vierge fut une séparation de l’âme et du corps . . . » P.549 : « En réalité, si M. De K. nie toute séparation de l’âme et du corps, . . . » — Cependant, même dans les passages de notre texte, que cite le R. P. Simon dans son article, on peut lire : t La mort ne s’est vérifiée que du premier instant. . . » (p.547) ; « la réunion de son âme et de son corps » (p.549) ; « la séparation de l’âme et du corps animal. . . » (p.550) ; « l’âme ‘ devient et est devenue ’ séparée du corps mortel. . . » (Ibid.). 200 L A V A L THÉOLOGIQUE ET PHILOSOPHIQUE Cependant que même en des passages cités par lui nous affirmons, dans les termes, que cette mort consistait dans la séparation de l’âme et du corps. D ’où vient qu’il nous attribue une opinion aussi expressément rejetée tout le long des deux parties de l’étude en cause ? 1 Si nous n’avions pas distingué les différents sens du nom de mort, nous aurions sans aucun doute encouru « le danger de brouiller un concept aussi fondamental que celui de la mort ». C ’est pour dissiper cette confu­ sion que nous avons insisté si longuement sur le fait que le nom de mort, comme tout terme analogue, signifie plusieurs concepts 2 , pendant que ce nom se vérifie le plus proprement de la séparation de l’âme et du corps, laquelle ne pourrait se produire que dans l’instant. La mort, d’autre part, entendue au sens le plus connu de nous, comporte plus que cela, qui n’est pas impliqué dans ce qui constitue essentiellement la mort. Or, le P. Simon ne fait aucune allusion à ces distinctions — fon­ dées pourtant sur la lettre même de saint Thomas, et que personne n’a jamais contestées. La livraison [de la Semaine religieuse] du 17 décembre 1953, pp. 246-252 3 , où, d’après le P. Simon, « M . De K. expose l’essentiel de sa théorie », présuppose [a] la position du problème, [b] certaines notions et positions préliminaires, indispensables, et [c] un grand nombre de distinctions incontestées.4 En fait, dans les pages du 17 décembre, nous ne faisons qu’appliquer tout cela au cas particulier de la mort de Marie. Aussi estimons-nous que « l’essentiel de [la] théorie » serait inintelligible si l’on devait la séparer des notions et distinctions préa­ lables — si l’on faisait abstraction de cela même dont il est fait appli­ cation. Nous en avions pourtant averti le lecteur : . . . À tous ceux qui, pour discuter telle question, refusent d’avance le recours aux éléments de la philosophie même les plus humbles, non seulement la tentative d’une solution mais avant tout le problème lui-même, ne peuvent manquer de paraître futiles et de prêter à la risée. Ce n’est pas non plus cette réserve qui devrait mettre la présente entreprise à l’abri d’une critique juste et méritée. Il y a certes maintes vaines subtilités comme il en est qui lassent. Ce sont sans doute parfois les mêmes. Qu’elles soient co-exten- sives, ce n’est point sûr. Mais s’il en est de laborieuses sans être vaines, du moins peuvent-elles avoir une récompense. Notre tentative aura toutefois le relatif inconvénient de se faire en termes d’une École et de prendre pour acquis des points sur lesquels d’autres soutiennent le contraire. Cela n’em­ pêche qu’on nous trouverait tout prêt à croire que nous prenons à contre­ sens ou les appliquons mal à propos ces éléments de la philosophie sur laquelle nous entendons nous appuyer.6 C’est pourquoi, lorsque le P. Simon nous attribue l’opinion que, tout en admettant « sans hésiter le fait de la mort de la très sainte 1. L.T.P., 9-85 ; P.F., ch.V et VI. 2. L.T.P., 60-62 ; P.F., 122-124. 3. L.T.P., 70-76 ; P.F., 135-145. 4. L.T.P., 24-70 ; P.F., 71-135. 5. L.T.P., 49 ; P.F., 106-107. LA PERSONNE H U M AIN E ET L A RÉSURRECTION 2 0 1 Vierge » nous refusons « d’y voir une séparation de l’âme et du corps », nous ne pourrions répondre qu’en reproduisant ici la centaine de pages consacrées à ce sujet dans l’étude en question. Notons cependant une divergence très marquée : alors que pour le P. Simon le terme de mort est univoque, nous croyons avoir montré — ce que, dans l’application, nous avons présupposé — qu’il est, au contraire, analogue. S’il était terme univoque, la séparation de l’âme et du corps comporterait de toute nécessité un certain temps durant lequel l’âme subsiste par elle-même. Bref, ce sont les distinctions que nous avions faites qu’il eût fallu mettre en cause. 2. Ainsi, poursuit le P. Simon, pour éviter à notre Corédemptrice de partager 1 ’« humilia vit semetipsum factus obediens usque ad mortem », dont l’Écriture inspirée fait le titre de la glorification de Jésus, « propter quod et Deus exaltavit ilium . . . in gloria Dei Patris », M. De K. ramène la mort au simple passage de la condition mortelle à l’état de la Gloire. Ce n’est plus la mort, quand bien même on en garde le uploads/Philosophie/ de-konninck.pdf

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