Histoire de la psychologie comportementale (Béhaviorisme) I. Avant la psycholog

Histoire de la psychologie comportementale (Béhaviorisme) I. Avant la psychologie comportementale. Alors que la psychologie a un peu plus de 130 ans, les questions sur le fonctionnement de l'homme (et de son psychisme) sont bien plus anciennes. Aristote ​: -325 avant J-C. Il cherche à comprendre les causes des mouvements du corps. Accéder à la raison, la volonté, la passion etc. Pendant des siècles, les réflexions sur la psyché étaient menées dans le cadre de la philosophie, et plus particulièrement de la métaphysique. Approche métaphysique​ : ​étude de l'âme (la psyché)​, s'interroger sur les causes qui dirigent l'être, la vie, l'existence. Basé sur une analyse réflexive (le cogito). On parlera ensuite de psychologie rationnelle car elle se fonde sur le raisonnement. La pensée était suffisante pour comprendre l'homme et le monde. Problème ​: deux personnes qui se penchent sur la même question peuvent arriver à des conclusions différentes. Il y a beaucoup de réflexions mais il n'y a pas de preuves (reste spéculatif, invérifiable). Au 18ème siècle​ : philosophie empiriste associationniste. Elle n'étudie plus l'âme mais elle étudie maintenant les faits de conscience qui sont un peu plus observables. Ils se focalisent sur le vécu personnel, les sensations, les perceptions, les sentiments et émotions, les idées etc. Objectif ​: les identifier, les classer, les mettre en relation. Méthode ​: introspection (observation intérieure de soi même par soi même). Empirisme ​: Doctrine selon laquelle toutes nos connaissances sur le monde sont acquises par l'expérience sensorielle (ce qui peut être vu, touché, entendu, goûté et senti). À la naissance, l'esprit de l'enfant est une « page blanche », une tabula rasa (table rase, selon Locke). L'apprentissage se fait par l'expérience. Les esprits sont créés libres et égaux, c'est la variété des expériences individuelles qui va déterminer notre développement. Associationnisme ​: Les connaissances sont basées sur les expériences sensorielles (les 5 sens). Il est possible d'analyser des idées complexes en les décomposant en idée simple ou en éléments sensoriels (démarche analytique). Par quel mécanisme les unités élémentaires s'assemblent-elles ? Le mécanisme supposé est l'association d'unités. Les philosophes cherchent ainsi à comprendre les mécanismes qui permettent la formulation d'idées complexes à partir de sensations simples. Par exemple : David Hume (1711/1776)​ : distingue ​3 lois d'associations des sensations et des idées. Association par contiguïté spatio-temporelle : la perception (ou l'évocation mentale) d'un objet entraîne l'évocation d'autres objets parce qu'ils ont déjà été présentés ensemble (réunis dans l'espace et le temps). Association par ressemblance. Association par causalité. Quelle influence ? Va légitimer une approche expérimentale de la psychologie. Les idées complexes sont décomposables en idées ou sensations simples : permet une démarche analytique. Les connaissances proviennent de nos expériences sensorielles : souligne la nécessité de prendre en compte l'environnement. II. L'approche expérimentale introspective. Contexte ​: ​Wundt (1832/1920)​, fondateur de la psychologie expérimentale, a étudié l'anatomie, la physique, la physiologie et d'autres disciplines scientifiques. Obtention d'un doctorat de médecine (en 1856). devient l'assistant du professeur ​Von Helmholtz dans son laboratoire de physiologie. Parmi les principaux travaux du professeur se trouve l'étude de l'électrophysiologie (étude des phénomènes électriques qui se produisent dans les cellules et tissus des organismes vivants. C'est la méthode expérimentale. Au cours de cette période, l'intérêt de Wundt se déplace de la physiologie vers des questions plus psychologiques. Il va emprunter les méthodologies des sciences naturelles pour les appliquer à l'étude des phénomènes mentaux. Il crée en ​1879 le ​premier institut de psychologie en Allemagne, sorte de laboratoire de psychologie expérimentale. Il aborde l'étude de la conscience en adoptant les points de vue analytique et en utilisant la pratique expérimentale (même objet d'étude que la philosophie avec la même méthode (introspection) mais d'une manière différente, d'une manière scientifique). Il considérait que les sensations et perceptions étaient à l'origine de de toute connaissance et activité mentale. Il s'intéresse à l'identification des phénomènes subjectifs élémentaires (sensation, perception). Il utilisait ​l'introspection dirigée​. Cela consistait à demander à des personnes entraînées, d'observer et d'analyser leurs propres expériences mentales, ce qu'il se passait dans leur tête, dans des conditions bien définies. Une expérience globale est décomposable en un ensemble de sensations subjectives élémentaires indépendantes : Stimulus simple​ : stimulus visuel. Stimulus impliquant plusieurs sens​. Puisque l'expérience subjective est fonction de ce que nos sens captent de l'environnement, il faut décrire les éléments de l'environnement qui sont la source de stimulation. Il est possible de faire varier les éléments de l'environnement pour étudier la variation de l'expérience subjective. L'accès à la conscience ne peut se faire que par l'auto-observation intérieure (l'introspection). Pour résumer​, il garde le mm objet d'étude que la philosophie mais avec différents moyens, n'explore plus sur soi mais sur autrui, il répète les observations en laboratoire, les conditions sont maîtrisées et reproductibles, il compare les résultats. Titchener ​: élève de Wundt. Ira plus loin que lui et utilisera la démarche analytique pour étude des processus supérieurs de la pensée. «​ Quel que soit ce à quoi je pense, ma conscience comporte plusieurs idées mais chaque idée peut être réduite en éléments et ces éléments sont des sensations ​». Limites ​: Descriptif et non explicatif (pas de théories élaborées). Désaccord entre rapports introspectifs. Nous ne sommes pas toujours conscients de nos activités mentales. « ​La psychologie construite sur la base de l'introspection est celle d'un être très particulier... celle de l'homme blanc, adulte, civilisé, normal et même de l'intellectuel et du philosophe...elle ne nous apporte rien sur les fonctions mentales de l'enfant, de l'anormal , du primitif, de l'animal...elle ne peut nous fournir la large base nécessaire à une psychologie générale ​». ​Guillaume, 1946​. Exemple ​: Deux observateurs A et B placés dans la même situation peuvent fournir deux rapports introspectifs différents. A et B fonctionnent-ils différemment ? A est-il plus habile que B ? La méthode introspective, fournit des données privées, elle n’assure pas un accord entre ceux qui en rendent compte. III. Contexte intellectuel aux États-Unis (fin du 19ème). Opposition entre ​deux écoles​ rivales : Le ​structuralisme​ : ​Titchener (1867/1927)​, héritier de ​Wundt​. La psychologie a pour seul but l'étude descriptive et analytique des états de conscience par le moyen de la méthode introspective expérimentale. La conscience est un phénomène à étudier en lui-même et par lui-même. Le ​fonctionnalisme​ : la conscience n'est plus conçue comme un état mais comme une activité (un flux), grâce à laquelle l'organisme s'adapte au milieu. La psychologie a pour but d'étudier comment l'esprit fonctionne en action pour permettre à l'individu de s'adapter (influence de Darwin). William James (1842/1910) ​: la conscience ou la pensée est conçue comme un processus dont la fonction est l'adaptation au milieu. IV. Vers une psychologie comportementale. Une nouvelle approche. Psychologie animale (psychologie comparée). Lloyd Morgan (1852/1936)​, considéré comme le fondateur de la psychologie animale. Ambition d'établir depuis les micro-organismes jusqu'à l'homme, l'existence (ou non) d'une continuité psychologique au plan de la conscience et de l'intelligence. Il formule la règle de parcimonie : (reprend le rasoir d'Ockham) « En aucun cas, nous ne devons interpréter une action comme le résultat de l’exercice d’une faculté psychologique de haut niveau, si cette action peut être interprétée comme le résultat de l‘exercice d’une faculté qui se situe à un niveau inférieur de l’échelle psychologique ». Méthode ​: la psychologie animale se passe de l'introspection pour s'en tenir à l'observation de faits observables et mesurables de façon objective. Cette méthode permet de produire des connaissances sous forme de lois, sans se demander ce qu'il se passe dans la tête de l'animal (ni lui demander). Henri Piéron (1908)​ : il est possible autant que nécessaire, non point de nier mais d'ignorer la conscience dans les recherches sur le psychisme des organismes. Les recherches porteront sur l'activité des êtres et leurs rapports sensori-moteurs avec le milieu, sur ce que les américains appellent « the behavior » et sur ce que nous sommes en droit d'appeler le comportement des organismes. C'est la première fois que l'on formule ainsi la définition de la psychologie en tant que science du comportement. Mais il faudra attendre quelques années encore avant que cette perspective se développe avec Watson. V. John Broadus Watson (1878/1958), la révolution behavioriste. Watson, thèse de psychologie animale. Du fonctionnalisme, il retient l'intérêt de s'intéresser à des questions d'adaptations. De la psychologie animale, il retiendra l'observation des comportements. Sa conception de la psychologie : Ni un concept défini, ni utilisable. La conscience ne peut pas faire l'objet d'étude scientifique. La psychologie telle que le béhaviorisme la voit est une branche expérimentale purement objective. Son but théorique est la prédiction et le contrôle du comportement. S'intéresser à des choses qui sont observables. On ne peut ni voir, ni toucher les faits mentaux : ​« personne n'a jamais touché une âme »​. Il en est de même pour l'esprit, le refoulement, la volonté, l'inconscient, les complexes et autres entités mentales. Des changements ​: Changement de méthode, passe de l’introspection à l’observation. Donc, changement d’objet, passe de l ’étude des faits de conscience à l’étude des faits observables (les comportements), qui pourront être constatés et vérifiés par uploads/Philosophie/ cm-hep-histoirepsychologiecomportementale-1.pdf

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