COMPETENCE III : TRAITER UNE SITUATION RELATIVE A L’HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE
COMPETENCE III : TRAITER UNE SITUATION RELATIVE A L’HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE PAR LA CONNAISSANCE DES AUTEURS ET DE LEURS PENSEES. THEME : Aperçu de l’histoire de la philosophie PRESENTATION DE L’HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE L’histoire de la philosophie renvoie à celle des grandes doctrines, des idées et des théories formulées par les philosophes à travers leurs époques. Cette histoire n’est pas indépendante de celle de l’humanité telle que présentée par les historiens, les sociologues et les scientifiques. Ainsi, elle se subdivise en quatre grandes périodes : - La période antique ou l’antiquité - Le moyen-âge et la renaissance - La période moderne - La période contemporaine N.b pour les cours en ligne l’élève doit recopier tout sauf les textes. LEÇON I : LA PERIODE ANTIQUE SITUATION D’APPRENTISSAGE Après le premier trimestre, un chef de classe de la 1ère du Collège Saint Jean Bosco de Treichville, qui se fait appeler « Platon », affirme au cours d’une discussion avec des camarades de classe pendant la récréation que Platon est un philosophe moderne. Ses camarades s’y opposent, affirmant que Platon est de la période antique. Pour le convaincre de la véracité de cette assertion, les élèves entreprennent des recherches pour connaître les principaux auteurs de la période antique et apprécier les conceptions philosophiques de cette époque. INTRODUCTION L’antiquité est la période de l’histoire qui s’étend du VIème siècle avant J.C au V siècle après J.C. Du point de vue philosophique, l’antiquité se subdivise en trois (03) sous périodes : la période présocratique, la période socratique et la période post–socratique. Elle est marquée par trois (03) préoccupations majeures : la question ontologique, la question de la vérité et la question du bonheur. I- LA QUESTION ONTOLOGIQUE Le thème majeur de la période présocratique (époque des courants de pensée avant Socrate (470- 399 avant J.C.) est la question ontologique. L’ontologie se définit comme la science qui s’interroge sur la signification de l’Être. Sur cette question de l’Être, deux auteurs vont retenir notre attention : Héraclite et Parménide. A- HERACLITE * Texte support 1 On ne peut pas descendre deux fois dans le même fleuve. Ni toucher deux fois une substance périssable dans le même état, car elle se disperse et se réunit de nouveau par la promptitude et la rapidité de sa métamorphose : la matière, sans commencer ni finir, en même temps naît et meurt, survient et disparaît. Ce qui est en nous est toujours un et le même : vie et mort, veille et sommeil, jeunesse et vieillesse ; car le changement de l’un donne l’autre et réciproquement. Le monde est une harmonie de tensions tour à tour tendues et détendues, comme celle de la lyre et de l’arc. HERACLITE, Fragments 105, 88,58 dans Les penseurs grecs avant Socrate : de Thalès de Milet à Prodicos, Garnier Flammarion, 1973. 1- Présentation de l’auteur Héraclite est un philosophe présocratique grec né vers 540 AV J.C. à Ephèse et est mort vers 470 AV J.C. Il est issu d’une famille noble d’Ephèse. Il acquiert très tôt une renommée. Il finit par se faire surnommer « l’obscur » à cause de la nature énigmatique de ses écrits. Sa philosophie s’articule autour de trois concepts clés : le logos, l’harmonie des contraires et le devenir. Ses œuvres nous sont parvenues sous forme de fragments. 2- Explication littérale du texte On ne peut pas descendre deux fois dans le même fleuve : cette phrase traduit l’écoulement, l’instabilité, le mouvement, le changement perpétuel Substance périssable (matière) : chose, réalité qui disparaît, qui meurt, qui se détruit dans le temps. Métamorphose : transformation, changement de forme ou d’état. Une harmonie : Concordance, union qui naît de la liaison des contraires La lyre : instrument de musique à trois cordes pincées de l’antiquité avec ou sans caisse de résonance. L’arc : arme faite d’une corde tendue entre les deux extrémités d’une tige avec laquelle on lance des flèches. 3- Identification de la position de l’auteur Pour Héraclite, l’Être se caractérise par l’instabilité et le mouvement. B- PARMENIDE * Texte support Eh bien donc ! Je vais parler, toi, écoute et retiens mes paroles qui t’apprendront quelles sont les deux seules voies d’investigation que l’on puisse concevoir. La première dit que l’Etre est, qu’il n’est pas possible qu’il ne soit pas. C’est le chemin de la certitude. Car elle accompagne la vérité. L’autre, c’est : l’Etre n’est pas, et nécessairement le Non-Etre est. Cette voie est un étroit sentier où l’on ne peut rien apprendre. Car on ne peut saisir par l’esprit le Non-Etre, puisqu’il est hors de notre portée. On ne peut pas non plus l’exprimer par des paroles ; en effet, c’est la même chose 2 que penser et être. (…) De toute nécessité, il faut dire et penser que l’Etre est, puisqu’il est Etre. Quant au Non-être, il n’est rien : une affirmation que je t’invite à bien peser. (…) Il nous reste un seul chemin à parcourir. L’être est. Et il y a une foule de signes que l’Etre est incréé, impérissable car seul il est complet, immobile et éternel. On peut dire qu’il a été ou qu’il sera, puisqu’il est à la fois tout entier dans l’instant présent, un, continu. Parménide, De la nature, fragment VIII, 11 ; In Les penseurs grecs avant Socrate, Pp.94-95, Paris, Garnier-Flammarion, 1944. 1- Présentation de l’auteur Parménide est né vers 544 et est mort vers 450 av. J.C. C’est un philosophe contemporain d’Héraclite. Son courant philosophique est l’immobilisme. Il est considéré comme le père de l’ontologie éléatique. 2- Explication littérale du texte - L’Etre : c’est ce qui est, c’est ce qui existe ; ce qui est réel - La certitude : ce qui est vrai, sûr et certain - La vérité : caractère de ce qui est vrai, ce qui est certain - Le non-être : ce qui n’existe pas, qui n’a pas de réalité - Incréé : qui existe sans avoir été créé - Impérissable : qui ne disparait pas, qui ne prend pas fin - Immobile : qui n’est pas en mouvement, qui est statique - Eternel : qui dure toujours, qui n’a pas de fin, ce qui est permanent 3- Identification de la position de l’auteur Pour Parménide, l’Être est incréé, impérissable, immobile et éternel : il ne change pas. C- DEFINITION DE L’ÊTRE Pour Héraclite, l’Être est changeant et mobile, tandis que pour Parménide, l’Être ne change pas, il est immobile. En conclusion, l’Être est à la fois l’Un et le Multiple, la permanence et le devenir. II- LA RELATIVITE DE LA VERITE On entend par socratiques, l’ensemble représenté par les penseurs contemporains de Socrate : les sophistes, Socrate lui-même, Platon et Aristote. Les pensées de cette période sont relatives au problème de la vérité. A- LES SOPHISTES Texte 1 : CALLICLES Le plus souvent, la nature et la loi sont des termes qui sont en contradiction l’un avec l’autre. Selon la nature, ce qui est le plus honteux, c’est toujours ce qui est le plus mauvais, à savoir subir l’injustice ; selon la loi, au contraire, c’est de la commettre. Mais mon avis est que les lois sont établies par les faibles et par ceux qui forment la multitude ; c’est donc en vue d’eux-mêmes et à leur profit qu’ils procèdent à cet établissement et qu’ils déterminent ce qui est digne d’éloge ou blâmable. Voilà pourquoi, selon la loi, on dit injuste et honteux de chercher à l’emporter sur la multitude ; voilà pourquoi on appelle injustice cette manière d’agir ; mais, à mon avis, c’est la 3 nature elle-même qui nous prouve que, en bonne justice, le supérieur doit l’emporter sur l’inférieur et le plus capable sur le moins capable. Elle nous montre en mainte rencontre qu’il en est bien ainsi et que chez les animaux comme dans l’ensemble des cités et des races humaines on a jugé qu’il est juste que le plus fort commande au plus faible et l’emporte sur lui. De quel droit, en effet, Xerès fit-il campagne contre les Grecs et son père contre les Scythes ? Et combien de cas semblables pourrait-on rapporter ! Mais, à mon avis, ces gens-là agissent selon la nature du juste, et, par Zeus, selon la loi de la nature, bien qu’ils ne suivent pas sans doute cette loi que nous, hommes, nous instituons et par laquelle nous façonnons les meilleurs et les plus forts d’entre nous. Nous prenons, en effet, ces derniers dès leur enfance, comme de jeunes lionceaux, et nous nous les soumettons par des enchantements et par des incantations, en leur disant qu’il faut respecter l’égalité et qu’en cette conduite consistent le beau et le juste. Platon, Gorgias, 482e-484a Traduction E. Chambry, Garnier-Flammarion p.225 Texte 2 : CALLICLES- Comment en effet un homme pourrait-il être heureux, s’il est esclave de quelqu’un. Mais voici ce qui est beau et juste suivant la nature, je te le dis en toute franchise, c’est que, pour bien vivre, il faut laisser prendre à ses passions tout l’accroissement possible, au lieu de les réprimer, uploads/Philosophie/ competence-iii-1ere-acd-philo-en-ligne.pdf
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- Publié le Mar 22, 2022
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