Renaud BARBARAS S1, S2 Recherches sur le sensible. Phénoménologie et poétique.

Renaud BARBARAS S1, S2 Recherches sur le sensible. Phénoménologie et poétique. Il s'agit de se confronter à l'énigme sur laquelle bute toute démarche qui prend en charge la question de l'apparaître, à savoir celle du sensible, qui est comme l'élément même de la présence perceptive, ce qui, indistinctement, dévoile et garantit la transcendance du monde. Le sensible n'est donc pas corrélatif d'une sensibilité, reconductible à des sensations ou réductible à des qualités : il signifie un certain mode d'être, celui là- même en lequel se préserve la profondeur du monde paraissant et, à ce titre, aussi impérieux et, pour ainsi dire, évident qu'il est opaque et donc difficile à décrire. La question du statut de l'être sensible engage par conséquent celle du dire, de la relation du dire au sentir et de la place du dire dans l'être. C'est pourquoi la phénoménologie rencontre nécessairement la poésie, pour autant que celle-ci se confronte sans cesse au rapport du dire au sensible et le médite en une poétique. Ces recherches sur la question du sensible nous conduiront ainsi à aborder à la fois un certain nombre de textes majeurs du courant phénoménologique qui l'a prise en charge (Husserl, Merleau-Ponty, Patočka, Straus, Dufrenne) et la réflexion poétique de poètes contemporains majeurs (Bonnefoy, Jaccottet). 1er semestre : Salle 18 du Panthéon, le lundi de 15h30 à 18h30 : 16 et 30 septembre, 14 et 21 octobre, 18 novembre, 2 et 16 décembre. 2nd semestre : Amphi Bachelard, le lundi de 15h à 18h : 20 janvier, 3 et 17 février, 3, 17 et 31 mars, 7 avril. Cours 01 du 16/09/13 On ouvre, on aère, on est enfermé, à la pause si c’est irrespirable, vous me dites, le problème c’est le bruit, du brouhaha, c’est un peu perturbant, à vous de gérer entre le son et la température, c’est tout le temps comme ça, ce n’est pas nouveau, et encore vous êtes immobiles, moi, j’ai un dépense physique supplémentaire, qui fait que c’est le sauna, rassurez-vous au second semestre, amphi Bachelard, c’est tout le contraire, on a froid, c’est l’hiver mais ce n’est pas chauffé. Donc l’an dernier, on a eu froid au second, et on a étouffé au premier. Il faut renoncer à une situation intermédiaire, ce n’est pas possible. Par contre, il fait très chaud, vous pouvez essayer d’ouvrir, il y a une technique pour la coincer, c’est préférable d’avoir un peu d’oxygène. Il faut trouver le moyen pour la coincer, pas de chance, c’est celui qui arrive à ce moment-là, il n’y a pas trop de bruit donc on peut se permettre d’ouvrir. Je suis désolé, il y a une dimension technique dans l’affaire, heureusement la température va baisser peu à peu, pas aujourd’hui mais dans les mois qui viennent, enfin c’est éprouvant. Vous ne vous attendiez pas du tout à cela, mais cela fait partie de la validation, il y a une partie technique ! Le pire c’est qu’il faudra fermer quand les étudiants arriveront. Merci beaucoup. L’introduction générale de tout cela nous prendra deux séances. Quelques indications bibliographiques (qui ne surprendront pas grand monde), même si c’est quelque chsoe d’un peu personnel, enfin une recherche thématique : Alors des choses élémentaires, sommaires qui sont le fond à partir duquel on réfléchit: Husserl, Ideen I et Leçons sur le temps (enfin tout Husserl mais prioritairement ces deux œuvres) ; De MP que je rencontrerais à plusieurs reprises : Phénoménologie de la perception, Visible et Invisible (deux textes majeurs). 1 De P, exclusivement : Qu’est-ce que la Phénoménologie ? Et Papiers Phénoménologiques (de préférence et prioritairement Qu’est-ce que la phénoménologie ? Où il discute de Husserl) Erwin Strauss : Du sens, des sens ; Plus inattendu, de M. Dufrenne, le Poétique, ouvrage totalement épuisé, vous le trouvez d’occasion de 63, tout à fait extraordinaire, on n’en parle pas tellement en France de Dufrenne, il y a plusieurs doctorants étrangers (chinois, coréens) qui travaillent sur lui, proche de Ricœur, a travaillé avec Ricœur (le premier livre de ce dernier), sur Jaspers, il enseignait à Nanterre, c’est le grand théoricien de l’esthétique phénoménologique, œuvre fondamentale, quelqu’un de sympathique, une écriture, je ne sais quel mot employé, belle. C’est quelqu’un de très intéressant qui mérite d’être redécouvert. Michel Haar, Le chant de la terre ; Je me permets de renvoyer à mon dernier livre, Dynamique de la manifestation, parce que c’est le fond théorique qui oriente mon propos. Je dis cela, parce que je serais obligé d’aller vite et je vais présupposer des choses qui sont explicitées, ce qui est plus dense dans ce travail. Valéry, Œuvres en prose, pas tout, je préciserais, c’est les trucs saillants en ce qui concerne la poétique ; Rilke, Elégies de Duino, auquel je me référais dans une troisième partie ; Bonnefoy, Entretiens sur la poésie, et tous les textes de poétique ; Jaccottet : toute l’œuvre, comme il y a cinquante titres, c’est une façon de parler, mais de Jaccottet, cela va sortir en Pléiade, un des rares auteurs vivants qui aura vu, enfin sauf s’il meurt entre temps, en tout cas c’est en court chez Gallimard. En tout cas, tout ce qui est plus prosaïque que poétique, à présupposé que la distinction face sens : les textes qui impliquent une réflexion sur le sensible : La Semaison 1, 2, 3, également, je donne les textes qui amènent une réflexion sur la poétique et le sensible. D’autre part, Observations et notes anciennes, c’est colossale comme œuvre et le tout récent : Tâches de soleil d’ombre et enfin L’entretien des muses (sur des auteurs)…chez Gallimard, quelques ouvrages sélectionnés parmi l’œuvre colossale, sauf Tâches de soleil, publié chez son fils. Quelques ouvrages sélectionnés parmi l’œuvre colossale, une réflexion parmi l’œuvre poétique et phénoménologique. Je prélèverais des choses dans tout ce continent où chacun fait ce qu’il entend, ce qu’il veut. J’en viens tout de suite à mon introduction. 2 Ce titre que j’ai donné, Recherches sur le sensible. Phénoménologie et Poétique : Pour tout vous dire, avant l’été, je voulais faire autre chose avant l’été, et on m’a demandé un article comme sorte de philosophe : pourquoi écrivez-vous ? Je me suis aperçu, que même si j’ai écrit 14 livres, impression que je ne fais pas partie des gens qui écrivaient ; Du coup, la question qu’on me posait, ce n’était pas un truc académique, la question du pourquoi, dans tous les sens possibles du pourquoi (motivations personnelles, etc.) tout ce que vous voulez. De fil en aiguille, réflexion sur la relation qui me travaille depuis longtemps entre phénoménologie et poétique et j’ai décidé de livrer à mes risques et périls un chemin qui permet de reprendre la question métaphysique du sensible sous l’angle du poétique, ce qui conduit à conférer à la poétique une place d’exception, place que je lui accorde depuis longtemps, mais je devais trouver le moyen de le justifier théoriquement : C’est la motivation externe : Pourquoi avez-vous décidé de parler de cela ? Répondre au « pourquoi » au sens extrinsèque. Maintenant, ce titre dont je viens d’expliquer la motivation anecdotique, ce titre renvoie à trois intentions ou trois interrogations fondamentales qui procèdent de la première sur laquelle je m’arrêterais plus longtemps, résumé sous l’expression « le sensible ». Qu’est-ce que cela veut dire que le sensible ? Et donc je vais être conduit, c’est une introduction en trois temps, qui correspond aux trois enjeux articulé de mon interrogation, correspondant aux trois étapes de ma démarche. Premièrement, première étape : Le choix de cette expression « le sensible » est déterminant. J’ai choisi « le sensible » et cette expression même enveloppe un problème, qui est au fond c’est le seul problème auquel nous allons nous confronter. La question est alors : de quel problème s’agit-il ? Dans ce livre, qui est excitant d’ailleurs, qui a pour titre Trois essais sur le sensible, de Michel Malherbe (philosophe retraité mais qui compte dans tous les sens du terme), Vrin, 91 avance que ce terme est contradictoire pour le sens commun. Pourquoi, je cite Michel Malherbe dans ce livre : « La langue commune ne dit pas le sensible, parce qu’elle résiste à une contradiction, on ne peut substantiver le sensible, sans donner un tour conceptualisant à la dénomination. Or y a-t-il un concept du sensible, si je dis la fleur est rouge, tout à chacun comprend, si je dis le rouge, le rouge, visant par là même, non la réalité physique ou mentale de la couleur, mais le sens datum rouge, faire de rouge une espèce à laquelle on attribuerait une essence, est une sorte c’est un coup de force (le rouge, c’est un coup de force théorique). Quand à s’élever au genre qui réunirait le rouge, la mer, etc., bref, quant à dire le sensible, voilà qui est persévérer dans la difficulté, sinon dans l’abus : Le sensible comme tel ne se laisse pas conceptualiser. » Idée, c’est qu’on ne peut parler que de ce rouge, de cette fleur-là, et dès qu’on élève le uploads/Philosophie/ cours-2014le-sensible-barbaras.pdf

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