1 Cours d’éthique et déontologie Par : Dr. NGUEFACK DONZEU G. Cible : BTS santé

1 Cours d’éthique et déontologie Par : Dr. NGUEFACK DONZEU G. Cible : BTS santé 2 OBJECTIFS DU COURS Objectif général : Au terme de cette leçon, l’étudiant en santé doit être à mesure de s’ouvrir vers d’autres horizons qui ne sont pas forcément rattachées à sa formation technique ou clinique. Il s’agira pour lui, à travers l’analyse des notions de morale et d’éthique, de juger ses actes et pratiques dans la société en général et dans un environnement aussi sensible que le secteur de la santé. Objectifs spécifiques 1. Rappeler aux nouveaux professionnels les différents concepts éthiques et déontologiques nécessaires permettant aux professionnels médico‐sanitaires (infirmiers, sages‐femmes et techniciens médico‐sanitaires) de mieux assimiler les différentes théories et pratiques dans leurs différents domaines. 2. Sensibiliser ou mieux conscientiser les nouveaux PMS à intégrer des différents concepts ci‐dessus dans leurs pratiques quotidiennes. Faire un plaidoyer auprès des utilisateurs pour qu’ils développent un cadre propice au respect des pratiques éthiques et déontologiques dans les formations sanitaires. 3. Sensibiliser ou mieux conscientiser les nouveaux PMS à intégrer des différentes valeurs professionnelles dans leurs pratiques quotidiennes. Les PMS ont pour but fondamental de promouvoir la santé, de prévenir la maladie, restaurer la santé et de soulager la souffrance. Pour les pratiques quotidiennes et les griefs à l’encontre de ce personnel, un questionnement s’impose pour permettre à chaque participant d’avoir toujours présent à l’esprit qu’il peut supporter l’acte ou le comportement qu’il affiche à l’endroit du bénéficiaire. Autrement dit, se mettre à la place de l’autre avant d’agir et surtout avoir une conscience tranquille après son acte. 3 Propos introductifs Dans nos conversations courantes, nous faisons souvent référence à l’actualité, nous reprenons souvent certaines expressions entendues aux informations ou utilisées par différents spécialistes de la question. Nous intégrons les mots à la mode comme éthique, morale ou déontologie, sans toujours savoir ce qui se cache derrière ces mots qui, dans certains cas, peuvent sembler synonymes. Afin de clarifier ces expressions, nous devons passer par l’étape des définitions. 1) Définition des termes a) Ethique, morale et déontologie La morale est un ensemble de règles ou de lois qui ont un caractère universel et irréductible, voire éternel. La morale renvoie à des règles de comportement jugées désirables au sein d’un groupe donné. L’éthique est définie comme la science des principes de la morale ou l’ensemble de règles de conduite. L'éthique s'attache aux valeurs et se détermine de manière relative dans le temps et dans l'espace, en fonction de la communauté humaine à laquelle elle s'intéresse. Luc FERRY et André COMPTE-SPONVILLE, cherchant à distinguer la morale et l’éthique, considèrent que la première, en portant sur le bien et le mal commande alors que la seconde, en portant sur le bon et le mauvais, recommande. Suivant cette même logique, on peut affirmer que le droit, en portant sur le légal et l’illégal oblige mais protège. On peut également penser que si la morale renvoie à la conscience en se proposant d’assurer la paix intérieure, le droit, en visant à restaurer la paix sociale, est tourné vers la société. La déontologie peut être définie comme l’ensemble des règles et des devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l’exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients et le public. Il s’agit de l’ensemble des règles d’exercice d’une profession déterminée destinées à en organiser la pratique selon des normes, pour le bénéfice des usagers et de la profession elle-même. C’est la partie de l’éthique qui traite des droits et des devoirs moraux propres à une profession permettant d’éclairer les attitudes à adopter face aux situations particulières qui naissent dans l’exercice de leur art et des relations humaines. En effet, la déontologie est la prise en compte de finalités morales et juridiques, articulées à un contexte socioprofessionnel déterminé. Il s’agit aussi bien des règles formalisées par le droit positif que des règles de comportement, et d’usages professionnels obligatoires. Ces règles sont contenues dans des codes de déontologie élaborées par les corporations. Le code de déontologie est 4 l’ensemble des règles morales (devoirs et droits) élaborées pour le bon fonctionnement et la profession médico‐sanitaire. La déontologie est l’ensemble des obligations que les professionnels s’engagent à respecter pour garantir une pratique conforme au code d’éthique de la profession. La déontologie médicale est constituée par l’ensemble des devoirs qui incombent aux agents médico-sanitaires vis-à-vis de leurs patients, de leurs confrères, de leurs auxiliaires, ou de la société. Sur le plan médical, la déontologie renvoie aux droits et devoirs de la profession médicale. L’éthique médicale désigne les règles auxquelles les professionnels de santé sont soumis dans leur pratique quotidienne. L’éthique médicale doit permettre l’accès aux soins pour tous, dans les conditions optimales de prise en charge médicale, sans discrimination aucune. Le secret médical ou la liberté du patient font partie des règles d’éthique médicale. On peut donc retenir que : - La morale est une notion éternelle qui aborde en particulier la notion du bien et du mal. La morale dans le domaine médical et plus largement de la biologie est en relation avec le comportement. - L’éthique est la mise en œuvre de la morale qui présente « un boulevard » entre la morale et la loi. Elle s’adresse à l’ensemble de la société humaine. - La déontologie, quant à elle, est en général attachée à une discipline professionnelle. C'est- à-dire l’ensemble des règles dont se dotent une profession. b) Concept de Bioéthique La bioéthique est une partie de l’éthique. En tant que telle, elle est une recherche de normes morales applicables à la recherche biologique et à tout ce qui concerne les manipulations techniques du vivant. On peut alors dire que la bioéthique est la discipline qui oriente la recherche et la pratique médicale vers un comportement acceptable par l’individu et par la société. Elle concerne les questions éthiques et sociétales posées par les innovations médicales qui impliquent une manipulation de vivant comme les expérimentations sur l’homme, les greffes d’organes et l’utilisation des parties du corps humain, la procréation médicalement assistée, les interventions sur le patrimoine génétique. La bioéthique, contrairement à la déontologie, n'est pas réservée aux seuls médecins. Elle fait intervenir en effet juristes, philosophes, biologistes, théologiens et généticiens entre autres. La bioéthique est une philosophie morale qui dicte les valeurs ou normes morales et culturelles. Elle est incontournable dans des domaines aussi variés que la procréation humaine, le prélèvement d'organe, l'expérimentation à visée thérapeutique, l'euthanasie ou le droit des animaux par exemple. 5 En termes simples, la bioéthique est l’ensemble des préceptes moraux qui doivent présider à la recherche biologique et médicale et s’appliquant à l’être humain. C’est donc un ensemble d’avis et de règles éthiques, qui ont pour tâche de différencier ce qu’il y a d’acceptable ou de monstrueux, dans l’application de certaines techniques médicales ou biologiques. Pour aboutir à ces règles, il faut concilier plusieurs paramètres parfois contradictoires. En particulier: - Le respect et la protection de l’individu ; - Les objectifs de progrès médico-scientifiques ; - Les évolutions de la société ; - Les croyances. La bioéthique est l’étude systématique de la conduite humaine dans le cadre des sciences de la vie et de la santé, examinée à la lumière des valeurs et des principes moraux ». Elle s’est construite petit à petit après les révélations du procès de Nuremberg (1947) et de pratiques de recherches médico-scientifiques incontrôlées ne répondant pas à la Déclaration des droits de l’homme, dans les années 60. Ainsi, le développement des sciences et de la recherche médicale, appliquées à l’homme, a rapidement imposé d’associer rigueur scientifique et règles éthiques. 2) Intérêt théorique et pratique du cours Si la personne malade est le cœur de l’action des médecins, des soignants, de tous les acteurs du monde de la santé, cela vaut en toutes circonstances et cela doit être régulièrement rappelé, toute évolution des professions de santé devra être pensée en fonction de cet impératif de vie. Une institution de soins n'est pas une entreprise. Les soins libéraux ne sont pas un commerce. Il s’agit de femmes et d'hommes au service du malade, traversés d'espérances et d'angoisses, de joies et de douleurs, qui ont la responsabilité de s’engager en réponse à l'appel décisif d'une faiblesse qui oblige. Il s’agit de femmes et d’hommes qui luttent chaque jour contre la maladie, la souffrance, la solitude et la mort. Les médecins et les soignants vivent au creux même de l’humain. Ils donnent chaque jour un sens à nos sociétés comme à nos vies. C’est dans l’histoire de tous les jours, dans le plaisir quotidien comme dans la souffrance inexplicable, que s’exerce leur métier. Ils doivent savoir prendre en compte dans leur parole professionnelle l’angoisse humaine tout en prenant le temps pour comprendre chaque personne écoutée. Parler d’éthique dans l’univers du soin n’est donc rien d’autre qu’en venir au cœur même de l’acte soignant. Rappelons avec force que l’art médical est l’art de celui qui soigne bien en méditant. 6 Chapitre 1 L’éthique en rapport avec les déviances, la culture, la religion, les valeurs et normes Objectifs généraux uploads/Philosophie/ cours-ethique-et-deontologie-bts-ok 1 .pdf

  • 33
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager