Cours 15/09 La psychologie est devenue une science expérimentale fiable Fin XIX
Cours 15/09 La psychologie est devenue une science expérimentale fiable Fin XIXè : Les tensions entre philosophie et psychologie se durcissent Il faut redéfinir son discours, il lui faut se renouveler si elle veut maintenir sa supériorité sur la psychologie, et elle doit alors lui faire une place dans son enseignement (mais nouveau danger, interne cette fois-ci). Il lui faut montrer la légitimité de son discours et si on distingue la philosophie de la psychologie alors, la menace est externe. La psychologie expérimentale doit rester sous-catégorie de la philosophie + il doit y avoir relation d’inter-dépendance pour Wilhelm WUNDT => Donc supériorité de la philosophie sur la psychologie mais perte d’autonomie. 1912 : Point culminant des tensions => Nomination d’Erik Jaensch (psychologue) sur le poste d’Hermann Cohen (néo-kantien par excellence), nomination faite à la place de Cassirer (voir p.7) La phénoménologie et le néo-kantisme font cause commune et défendent ensemble la philosophie en demandant de la séparer académiquement de la psychologie (lutte pour la philosophie, pas VS psychologie) Le néo-kantisme et la phénoménologie deviennent les deux grands discours philosophiques qui vont redéfinir le discours philosophique sur la psychologie 2. Le défi du psychologisme (Psychologismus-Streit) Deux réponses philosophiques pour la restructuration philosophique : * Le néo-kantisme : Antipsychologisme de l’école néo-kantienne Analyse physiologique des sens de Helmholtz, c’est le prolongement de la métaphysique kantienne. Combat philosophique contre le matérialisme qui ne fasse pas retomber dans un idéalisme spéculatif hégélien Le psychologisme (dont le meilleur représentant est F.E. Beneke) caractérise la thèse de fond où le discours empirique est la justification ultime du discours philosophique et métaphysique. C’est la tentation philosophique problématique pour les néo-kantiens qui vise à mettre les théories philosophiques et métaphysiques sur la connaissance sur des fondations de psychologie Position rétrograde des néo-kantiens => Penser la philosophie par un retour en arrière car on a psychologisé Kant et c’est une catastrophe…! Pour faire de la philosophie, on revient avant la psychologisation de Kant en retournant à sa théorie de la connaissance hors de toute psychologie * La phénoménologie : 1900 : Prolégomènes à la logique pure, Edmund Husserl 1901 : Recherches Logiques, Husserl (pris comme un manifeste de l’antipsychologisme, tout le monde se réfère à lui) => Différence énorme entre ces deux tomes, tant et si bien qu’il est difficile de les articuler Page sur 1 25 Chez Husserl, la démarcation psychologie / philosophie est différente de celle des néo-kantiens, elle est bien plus forte. Il veut substituer à la psychologie empirique une psychologie philosophique La phénoménologie de Husserl, c’est le résultat de ce mélange entre Frege (de ce que Frege a dit sur lui en 1894, quand il clashe la thèse de Husserl (« Philosophie de l’arithmétique ») dans un compte rendu) et sur sa pensée qui provient de Stumpf (directeur de thèse) et Brentano Brentano divise deux psychologies : * Psychologie philosophique définie comme descriptive (fondements sur perception interne, l’intentionnalité (venant de la scolastique) comme étant le rapport entre désir et objet du désir) * Psychologie génétique qui enracinerait le psychique dans le physique (le cerveau) (psychologie moins intéressante car analyse psychique sur le physique) Cours 29/09 §17 des RL : Opposition Husserl et néo-kantiens sur le psychologisme, mais ce n’est pas une attaque frontale Husserl commence par présenter un certain type d’argument => L’antipsychologisme normatif (Husserl reprend donc là l’argumentaire néo-kantien). Les conditions qui structurent la connaissance, ce sont les concepts purs de l’a priori §18-19 : Deux arguments centraux des néo-kantiens étudiés en détail : §18 : Opposition entre ce qui relève de lois de faits (psychologie) et disciplines des lois de droit (logique) => Impossible de fonder logique dans psychologie, ça ne se recoupe pas. §19 : Les lois de la logique sont en fait de la psychologie, au fond les lois de la logique décrivent ce que nous pensons. Séparation du fait et du droit + Cercle vicieux => Deux arguments qui sont très forts parce qu’ils sont radicaux => N’accordent rien au psychologisme affaiblit alors les néo-kantiens car le dialogue est rendu impossible puisqu’ils ne raisonnent pas sur les mêmes termes. Les néo-kantiens laissent une sorte de vide derrière eux parce qu’ils rendent tout dialogue impossible. Et Husserl se fait le porte-parole des psychologistes pour répondre aux néo-kantiens, avant de les défoncer… Montre que les deux théories s’annulent l’une et l’autre Argument du cercle vicieux : Il suffit aux psychologistes de dire qu’il y a une forme d’auto- contradiction car si toute science devait présupposer et précéder la logique, la logique elle-même se fonderait sur quoi ?? Husserl va dans le sens des psychologistes pour critiquer l’argument normatif : La réponse à cette insuffisance des néo-kantiens => Montre qu’il est possible de refuser les conséquences du psychologisme (par trois arguments) Les conséquences du psychologisme sont problématiques : Ce n’est pas la racine du psychologisme qui l’est comme le pensent les néo-kantiens 1. Les lois logiques auraient le caractère des lois logiques, elles seraient donc incertaines. Expliquer comment deux lois excluent ce type d’incertitudes 2. Si c’était bien le cas qu’on puisse fonder la logique sur la psychologie, les lois seraient empiriques a posteriori et non pas a priori donc les lois sont vagues or validité qui vaut a priori Page sur 2 25 3. Lois logiques impliqueraient entités psychologiques => l’évidence ne se trouve pas dans les lois de la psychologie. Critique husserlienne du psychologisme se différencie des néo-kantiens après avoir montré l’insuffisance de leurs théories « Si le mot de psychologie garde son sens ancien, la philosophie n’est justement pas psychologie descriptive […] » La philosophie s’appuie sur le vécu tel qu’il est vécu (opérer sur le vécu par intuition des sens) 1ere édition, Husserl écrit quelque chose de totalement inverse à ce qu’il dit là et c’est beaucoup plus proche de Stumpf, il écrit : « la phénoménologie est psychologie descriptive » (Prolégomènes) P. 263 : La phénoménologie, c’est un certain type de description du vécu qui constitue le socle, aussi bien de la logique que de la psychologie. Il rejette l’applicabilité des concepts à l'expérience si on ne comprend pas si l'expérience les a entraînés L’ensemble des RL, c’est une élaboration des difficultés des néo-kantiens. Ils proposent une nouvelle méthode plus précise que celle de Stumpf, encore imprégné de Brentano. Avancée importante de ce qu’est l'expérience : Cahier des charges de la phénoménologie => L’élucidation de la connaissance qui ne tombe ni dans le psychologisme ni dans l’antipsychologisme néo-kantien. Husserl se positionne dans un entre-deux en formant une troisième voie Repenser cette analyse : * Concept d’expérience plus large chez Husserl que chez les néo-kantiens. Les néo-kantiens reprennent à Kant le concept d’expérience comme Erfahrung à laquelle Husserl introduit et confronte l’Erlebnis * Dans le cadre de cette élaboration de la théorie de l’expérience, Husserl fait apparaître le concept de concept de signification : L’expérience Sinn (sens au sens large) / Bedeutung (mot qui renvoie à quelque chose pour faire sens, modalité significative) 3. La réélaboration de l’expérience et le concept de sens 1. Erlebnis VS Erfahrung : la redéfinition phénoménologique de l’expérience Erlebnis : Traduit par « vécu » (≠ expérience), expérience de pensée par rapport au vécu => Vie sensible par rapport à elle-même Erfahrung : Expérience, rencontre avec quelque chose, expérience avec un rapport à l’objet Erfahrung : Concept dont l’usage psychologique est dominé par la CRPure de Kant, c’est le produit qui résulte d’une certaine forme de sensibilité de l’entendement. Réélaborer l'expérience est une façon pour l’entendement et la sensibilité de se conditionner l’un par rapport à l’autre. Gegenstand : Objet en tant que ce qui se tient en face de nous. Pour qu’il y ait expérience, il faut qu’il y ait Gegenstand pour la fonder. L’Erfahrung donne lieu à une forme de connaissance Hermann Cohen : Ce qui chez Kant lui permet de réinventer l'expérience c’est de la penser a priori Page sur 3 25 Pour Cohen, l’expérience n’engage pas forcément le rapport au sensible Il suffit de faire l’analyse des mathématiques et de la physique pure pour connaître l'expérience pour Cohen Erlebnis : Décrit le rapport le plus immédiat de la vie à elle-même, expérience comme fait d’éprouver quelque chose. L’Erlebnis concerne le rapport à l’objet comme résultat de la vie, à la vie de façon immédiate. Cours du 13/10 Reprise du cours avec rappel de où nous en étions Parcours vaste du XIXème siècle allemand pour définir les conditions et tensions conceptuelles à l'intérieur desquelles Husserl avait établi la phénoménologie. Favoriser un renouvellement d'alternative au psychologisme, supposait que Husserl mène un combat sur deux fronts avec deux innovations : 1. Sur le concept d’expérience pour une méthodologie de la phénoménologie 2. Une récupération d'une réflexion sur la question de la signification lui permettant de proposer un nouveau type d'analyse, celle des vécus de conscience, se concentrant sur la signification pour couper les difficultés de la référence trop forte à la psychologie que les néo-kantiens avaient critiqué. Le premier moment était ce nouveau concept d'expérience dans le cadre duquel Husserl construit ses analyses uploads/Philosophie/ cours-philosophie-allemande.pdf
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- Publié le Jul 27, 2021
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