INTRODUCTION SECCION 1. DEFINITION ET FRONTIERES DE LA CRIMINOLOGIE 1. LES DIFF

INTRODUCTION SECCION 1. DEFINITION ET FRONTIERES DE LA CRIMINOLOGIE 1. LES DIFFERENTES CONCEPTIONS DE LA CRIMINOLOGIE A. LES CONCEPTIONS EXTENSIVES B. LES CONCEPTIONS RESTRICTIVES 2. LA CRIMINOLOGIE : SCIENCE AUTONOME OU SIMPLE CHAMP D’ETUDE SECCION 2. L’OBJET DE LA CRIMINOLOGIE 1. LA NOTION DE CRIME A. LE APPROCHE TRADITIONNELLE DE LA NOTION CRIMINOLOGIQUE DE CRIME B. LA REMISE EN CAUSE DE LA SPECIFICITE DE L’ACTION CRIMINELLE 2. LES CONTOURS DE L’OBJET DE LA CRIMINOLOGIE SECCION 3. LES METHODES DE LA CRIMINOLOGIE 1. LES OUTILS DE LA RECHERCHE CRIMINOLOGIQUE A. LES INSTRUMENTS DE MESURE DE LA CRIMINALITE I. LES STATIQUES CRIMINELLES I.1 LES DIFFERENTES STATIQUES I.2 LES LIMITES DES STATIQUES CRIMINELLES II. LES ENQUETES DE DELINQUANCE AUTOREVELEE III. LES ENQUETES DE VICTIMATION IV. LES ENQUETES SUR LE SENTIMEN D’INSECURITE B. LES OUTILS VISANT UNE APPROCHE DU PHENOMENE INDIVIDUALE 2. L’ETAT DELA RECHERCHE CRIMINOLOGIQUE EN FRANCE INTRODUCTION Le plus souvent, on définit la criminologie comme la science du crime. Elle est présentée comme étant une étude scientifique du phénomène criminel. Cela étant, la définition de la criminologie comme science du crime est très globale, très large. Elle masque des définitions très diverses de la criminologie. En réalité, il y a sans doute presque autant de définitions de la criminologie que de criminologues. Ceci s’explique par le fait que la criminalité est un phénomène complexe, aux facettes multiples. Pour comprendre la dynamique délinquante, il faut prendre en considération et articuler de très nombreux éléments, parmi lesquels (mais la liste n’est pas exhaustive) : -les caractéristiques des individus qui enfreignent la loi : âge, genre, personnalité, etc. -les différents actes délinquants, le processus du passage à l’acte. -les circonstances qui conduisent à les commettre, c-a-d les facteurs de délinquance. Parmi ces facteurs, on trouve notamment des facteurs socio-économiques, éducatifs, des facteurs liés à la situation précriminelle (situationnels), etc. -la réaction sociale à la délinquance permet également de comprendre le phénomène criminel, car le parcours judiciaire du délinquant et/ou le type de peine prononcée peut influer sur la carrière future du délinquant. On peut donc étudier le phénomène criminel sous l’angle : -du droit pénal, -de l’histoire, -de la sociologie, -de la psychologie, -de la philosophie, -de l'économie, -de la biologie, -etc. La criminologie se caractérise donc par son approche multidisciplinaire. Mais tous les chercheurs ne sont pas d’accord sur la nature exacte de cette science. SECCION 1. DEFINITION ET FRONTIERES DE LA CRIMINOLOGIE Certains adoptent ou ont adopté une définition qu’on peut qualifier d’extensive. D’autres adoptent des définitions plus restrictives. Certains chercheurs considèrent même qu’il ne s’agit pas d’une science. Ils réfutent l’existence même de la criminologie 1. LES DIFFERENTES CONCEPTIONS DE LA CRIMINOLOGIE A. LES CONCEPTIONS EXTENSIVES Les définitions larges de la criminologie se caractérisent par le fait que le terme criminologie y recouvre un nombre plus ou moins grand de sciences criminelles. La conception la plus large de la criminologie est celle qui a été retenue par l’un des fondateurs de la criminologie, l’italien Enrico FERRI (1857-1929). Pour Ferri, la criminologie, qu’il qualifie de sociologie criminelle, rassemble l’ensemble des sciences criminelles, c-a-d toutes les sciences en mesure de contribuer à la compréhension du phénomène criminel. Sa conception englobe donc le droit pénal. Certains sociologues contemporains ont repris cette définition de la criminologie, notamment Denis Szabo. A l’inverse, d’autres criminologues, tout en conservant une approche extensive de la criminologie, écartent le droit pénal de la criminologie. C’est le cas du criminologue belge Georges KELLENS. C’est également la conception développée par l’Ecole autrichienne encyclopédique de Hans GROSS, GRASSBERGER et SEELIG. Ces auteurs distinguent deux aspects dans le phénomène criminel : -les aspects normatifs, c-a-d « ce qui doit être » (interdiction de voler, de tuer), qui relèvent du droit pénal. -et les aspects réels ou positifs, c-a-d « ce qui est », qui seuls font partie de la criminologie. Toutefois, leur conception de la criminologie reste extrêmement large, d’où le nom d’école encyclopédique. Il s’agit pour eux d’une science composite, d’un agglomérat de sciences particulières. Selon l’école encyclopédique, la criminologie comprend alors : 1. l’étude de la réalité criminelle. Cette étude comprend :  la phénoménologie criminelle qui vise une description des formes extérieures du crime et des formes d’existence des criminels  l’anthropologie criminelle qui étudie les particularités purement physiques des criminels  la psychologie criminelle qui étudie les raisons de la détermination criminelle  la sociologie criminelle qui étudie les influences criminogènes externes (rôle de la société, de la famille, des pairs) 2. l’étude des faits de procédure qui comprend :  L’étude de l’administration de la justice pénale par la psychologie et la sociologie pénale. La sociologie pénale étudie les divers aspects de la réaction sociale contre le crime, non en tant que normes juridiques, mais en tant que faits sociaux. Elle comprend trois parties :  la sociologie du droit pénal (étude empirique des lois pénales),  la sociologie de la peine (conditions d’apparition et d’abolition des peines, effets des peines sur la société),  la sociologie du procès pénal (fonctionnement des organes de justice pénale et résultats sociologiques de leurs activités).  Les sciences placées au service de la justice pénale :  la médecine légale qui mobilise les connaissances médicales pour favoriser la production de preuves judiciaires,  la criminalistique qui étudie les traces laissées sur une scène de crime pour établir les faits matériels constitutifs de l’infraction et la culpabilité du délinquant. La criminalistique comprend la médecine légale, la police scientifique, la sérologie, la balistique, le profilage criminel, etc.  L’étude de la défense contre le crime qui comprend  la prophylaxie criminelle dont l’objet est l’étude des moyens de prévention de la délinquance  la politique criminelle qui étudie l’ensemble des procédés par lesquels le corps social organise les réponses au phénomène criminel. C’est une étude des politiques de lutte contre la délinquance, parmi lesquelles les politiques de répression mais aussi de prévention de la délinquance.  la pénologie qui est la science des sanctions appliquées aux délinquants. Elle étudie -les fonctions des sanctions pénales, -les règles de leur exécution et les méthodes utilisées dans leur application, -les méthodes de traitement utilisées pour prévenir la récidive. En France, cette conception a notamment été retenue par Jean LARGUIER dans son ouvrage Criminologie et science pénitentiaire. Une autre conception extensive a été défendue par l’américain Edwin Sutherland. La criminologie est selon lui la science qui étudie l’infraction en tant que phénomène social. Son domaine englobe :  le processus d’élaboration des lois,  les infractions  les réactions opposées à la délinquance. La criminologie se divise alors en trois branches principales : -la sociologie du droit pénal, -l’étiologie -la pénologie. C’est la conception qu’a défendu en France Jacques LEAUTE. B. LES CONCEPTIONS RESTRICTIVES Ces conceptions ont pour point commun d’exclure le droit pénal de la science criminologique, parce que celui-ci a une fonction normative, alors que la criminologie a une fonction positive et expérimentale. Par ailleurs, elles retiennent sous cette acception uniquement :  l’étude de l’étiologie, c-a-d des causes, des facteurs de la délinquance,  et de la dynamique criminelle, c-a-d le processus du passage à l’acte. De sorte qu’elles écartent également de ce champ d’étude -la sociologie pénale, -la criminalistique, -la pénologie -et la prophylaxie criminelle. Il existe toutefois plusieurs types de définitions restrictives :  Une approche cantonne la criminologie à l’étude des causes et des lois de la délinquance. Il s’agit alors d’une science pure qui se désintéresse de ses applications pratiques (Cuche, Kinberg, Stefani, Levasseur, Fattah). Elle exclut les sciences appliquées comme la politique criminelle.  Une approche qui à l’inverse voit dans la criminologie une science théorique mais aussi appliquée. Pour J PINATEL, la criminologie doit être distinguée du droit pénal, de la criminalistique et de la pénologie. Elle ne peut cependant être cantonnée à l’étude des facteurs et des mécanismes de l’action criminelle. Il faut selon lui tenir compte de son utilisation pratique car le traitement des délinquants et la prévention du crime sont les objectifs de la criminologie. La criminologie se scinde donc en deux branches : -la criminologie générale qui rassemble les diverses données et théories recueillies sur les facteurs et les mécanismes de la délinquance. La criminologie générale vise à confronter et à comparer les résultats obtenus par des diverses sciences criminologiques. -la criminologie clinique qui consiste en une approche mulltidiciplinaire des cas individuels en vue de leur traitement et de la prévention de la récidive. Elle vise à formuler un avis sur un délinquant, avis qui comporte un diagnostic, un pronostic et éventuellement un traitement. « Elle consiste essentiellement dans l’approche multidisciplinaire du cas individuel, à l’aide des principes et méthodes des sciences criminologiques ou criminologies spécialisées. Le but de cette approche multidisciplinaire est d’apprécier le délinquant étudié, de formuler une hypothèse sur sa conduite ultérieure et d’élaborer le programme des mesures susceptibles de l’éloigner d’une récidive éventuelle » (La criminologie, Spès, 1960, pp. 10-11) Cette conception restrictive de la criminologie est également celle qui est défendue par R. GASSIN dans son précis de criminologie. « La uploads/Philosophie/ criminologie-francais.pdf

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