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Les Dossiers du Grihl Recherche Index Auteurs Mots-clés ENBaCH La revue À propos des Dossiers du Grihl Les comités À l'intention des auteurs Numéros en texte intégral 02 | 2021 Académies et universités en France et en Italie (1500- 1800) 01 | 2021 Bussy-Rabutin en sa tour dorée 2019-02 | 2019 La relève 2019-2020 2019 - 01 | 2019 Le dossier galant 2018 - 03 | 2018 Bussy-Rabutin ou le désoeuvrement de l'épistolier 2018-02 | 2018 Michel de Certeau et la littérature 2018-01 | 2018 La relève 2017 2017-02 | 2017 A l'enseigne du Grihl 2017-01 | 2017 Agir au futur. Attitudes d’attente et actions expectatives 2016-01 | 2016 Louis Machon, apologiste de Machiavel 2015-01 | 2015 Lire et écrire des Vies de saints : regards croisés XVIIe/XIXe siècles 2014-01 | 2014 Avec Maurice Fourré à Richelieu 2013-01 | 2013 Expressions de la dissidence à la Renaissance 2012-02 | 2012 La notion de baroque. Approches historiographiques 2012-01 | 2012 Histoire et psychanalyse. 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Nicole Gengoux Résumé | Index | Plan | Texte | Notes | Citation | Auteur Français English Résumés Un problème posé par le Theophrastus redivivus, traité anonyme achevé en 1659, matérialiste et athée (au sens actuel du terme), est que l’auteur tout en critiquant radicalement la croyance en dieu, affirme qu’il faut chasser l’athéisme de la cité. Son athéisme est pourtant « pensable » : non seulement le mot n’est pas anachronique pour le XVII e siècle, comme le pensent de nombreux commentateurs, mais le traité lui-même fait la généalogie de la croyance tout en exposant un système de pensée cohérent qui se passe de dieu. Le rejet du terme « athéisme » est d’ordre moral et social car il désigne celui qui se laisse entraîner par ses instincts. L’auteur nous prévient, en quelque sorte, que ce n’est pas parce qu’il nie les dieux qu’il n’est pas respectueux des lois. Cependant, l’« inacceptabilité » du terme « athée » a aussi un sens plus profond : comment, en effet, concilier l’ordre social et l’absence d’un Bien et d’un Mal absolus ? Certes le traité propose une solution purement naturelle en fondant la morale sur l’amour de soi, mais comment le faire comprendre ? C’est peu « acceptable » au sens de « compréhensible ». Nous pouvons distinguer des degrés d’inacceptabilité : l’amoralisme théorique paraît plus inacceptable, encore, que l’affirmation de l’inexistence de dieu, parce qu’il risque d’entraîner la désobéissance civile : c’est cette dernière qui constitue l’inacceptable absolu, pour notre Anonyme comme pour les lecteurs. Une conséquence paradoxale est que la thèse de l’imposture des religions est peut-être, pour des raisons politiques, moins inacceptable que cet amoralisme et surtout que le constat par l’Anonyme de l’inefficacité totale des religions. Enfin, les choses pouvant être dites plus ou moins haut, l’acceptabilité suppose plus de complicité et d’hypocrisie de la part du lecteur que nous aurions tendance à le penser. Dix ans plus tard, le nécessitarisme de Spinoza, par delà des différences notables (présence du terme de « Dieu » chez Spinoza pour désigner la nature) présente des similitudes avec le système du Theophrastus redivivus. Aussi son même rejet de l’athée parce qu’il ne contrôlerait pas ses instincts permet de mieux comprendre celui de notre Anonyme : point de stratégie de dissimulation, non plus, chez Spinoza, mais une volonté de se faire comprendre fondée sur une anthropologie nouvelle où « pensable » se confond avec « communicable ». Le caractère inacceptable de l’athéisme parce que non compréhensible, donc incommunicable, ajoute alors à son caractère social, un caractère intellectuel lequel explique peut-être pourquoi il est aussi vigoureusement rejeté par les deux auteurs. Entrées d’index Mots-clés : athéisme, croyance, désordre social, immoralité, impensable, imposture des religions, inacceptable, incommunicable, incompréhensible, incroyance, sagesse Keywords : atheism, belief, politicalandreligious imposture. immorality, unacceptable, unbelief, uncommunicable, unthinkable, ununderstandable, wisdom Plan L’athéisme est « pensable » dans le Theophrastus L’incroyance est-elle pensable ? Critique de l’idée d’anachronisme L’absence de Dieu, l’objet de la croyance est-elle « pensable » ? Conclusion : le caractère « pensable » de l’athéisme Le refus de l’athéisme est moral Différentes raisons de refuser l’athéisme Trois raisons a priori Différents sens de « acceptable » : quel public ? L’inacceptabilité est purement sociale et hypocrite L’inacceptabilité exprime un problème philosophique difficile à comprendre Le Theophrastus n’est pas immoral La morale naturelle Les religions et le statut de la thèse de l’imposture : son acceptabilité Utilité d’une religion essentielle, non superstitieuse Conclusion : l’acceptabilité de l’analyse des religions dans le Theophrastus Il y a une morale véritable Problème : une telle morale naturelle est-elle « acceptable » ? L’acceptabilité du terme « athéisme » Conclusion sur l’acceptabilité Conséquence pour le public visé Pourquoi l’athéisme est-il inacceptable chez Spinoza ? Traits communs entre les deux auteurs Pourquoi l’athéisme est-il inacceptable ? Spinoza rejette l’immoralité Spinoza n’est pas athée Spinoza, plus ou moins athée que l’Anonyme ? Conclusion sur l’inacceptabilité de l’athéisme Conclusion sur les deux auteurs Bibliographie Bibliographie complète sur le Theophrastus redivivus I. Theophrastus redivivus Commentaires Texte intégral L’athéisme est « pensable » dans le Theophrastus L’incroyance est-elle pensable ? Critique de l’idée d’anachronisme L’absence de Dieu, l’objet de la croyance est-elle « pensable » ? Sign 1 Theophrastus Redivivus, Edizione prima e critica a cura di Guido Canziani e Gianni Paganini, (Intro (...) 2 T. R. vol. 2, p. 544. Il est vrai que la forme grecque est très courante pour désigner les incrédu (...) Il peut paraître curieux de se demander si l’athéisme est acceptable et dans quelle mesure il l’est pour l’auteur même du Theophrastus redivivus. Cet ouvrage manuscrit, achevé en 1659 comme l’indique l’auteur lui-même, est resté anonyme du fait de son caractère sulfureux et du danger qu’il représentait pour son auteur. De ce vaste traité de près de 1000 pages (dans l’édition italienne, la première, de 1981, par Paganini et Canziani 1) le résumé du contenu est éloquent : dans le traité I (le premier livre du traité) qui porte sur les dieux, l’auteur nie expressément l’existence des dieux ; dans le traité II, sur le monde, il nie la Création du monde ; dans le traité III, sur les religions, il montre que toutes les religions sont des inventions ; dans le traité IV, sur l’âme, il critique l’idée d’immortalité ; dans le traité V, il montre que la mort n’est pas à craindre parce qu’il n’y a rien après elle ; enfin, dans le traité VI, il développe une morale entièrement naturelle, où l’idée de Bien et de mal sont absentes, l’idéal étant la vie à l’État de nature où l’homme est un animal comme un autre. Bref, à nos yeux de lecteurs du XXIe siècle, il est tout ce qu’il y a de plus « athée ». Pourtant, notre auteur (appelons- le l’Anonyme), dans le traité III sur les religions, chasse l’athée de la cité en comparant l’athéisme à une peste : les athées suivraient leurs seules impulsions et ne pourraient que provoquer le désordre de la société. Et il écrit même athéismon en lettres grecques comme si ce mot lui brûlait les doigts 2. Comment expliquer cette contradiction, du moins apparente ? 1 Nous répondrons d’abord à une objection possible, selon laquelle l’athéisme ne serait pas vraiment « pensable », « concevable » au XVIIe siècle : « inacceptable » aurait alors le sens de : hors de la sphère de l’envisageable, parce que la croyance, à cette époque, serait, de fait, partout présente uploads/Philosophie/ dans-quelle-mesure-l-x27-atheisme-est-il-inacceptable.pdf

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