( Melita Denning & osborne Phillips ) Philosophie et Pratique dela Haute Magie

( Melita Denning & osborne Phillips ) Philosophie et Pratique dela Haute Magie SAND Introduction Cet ouvrage dévoile un ensemble complet de magie kabbalistique reposant sur la vaste expérience et les recherches intensives de l'ordre de l'Aurum Solis. L'Aurum Solis, également désigné comme • Order of the Sacred Word • (Ordre du Mot Sacré), fut fondé en 1897 en Grande-Bretagne par les membres d'une société qui, depuis sa création au xvm• siècle, s'était consacrée à l'étude des traditions anciennes. Le nom Aurum Solis (Or du Soleil) évoque, par une allusion symbolique, l'aspiration de ses membres à l'accomplissement magique, c'est-à-dire à l'adeptat. L'Aurum Solis n'a eu aucun lien avec l'ordre de la Golden Dawn, fondé une décennie plus tôt. Les traditions et les initiations des deux ordres sont, d'un point de vue historique et philosophique, séparées et distinctes. La tradition de la Golden Dawn est d'origine rosicrucienne alors que celle de l'Aurum Solis est ogdoadique. Cette vénérable tradition, dont les fondements appartiennent aux enseignements mystiques de Byzance et du Proche-Orient, a traversé l'histoire de l'Occident comme un fil d'or au sein d'une tapiaserie, projetant brillamment son éclat lorsqu 'une pleine lumière l'éclairait, mais demeurant étrangement occultée en d'autres temps. Nous revien- drons plus loin sur la tradition ogdoadique. Auparavant, nous devons évoquer la nature de la magie. La magie est la production d'un effet souhaité, intérieur ou extérieur au magicien, par l'utilisation délibérée de pouvoirs et de facultés a~partenant à la psyché. L'effet peut également être obtenu par l'action d entités ou d'énergies indépendantes de la psyché du magicien, mais le processus doit rester dans sa totalité sous le contrôle du magicien et dépendre de sa propre volonté. Cette condition est indispensable. Les effets, qui tiennent du phénomène miraculeux ou 9:ui naissent sponta· nément du psychisme, causés par l'état de médiumnité ou encore dérivant d'un cas de possesaion, ne peuvent être qualifiés de magiques. 7 \ Le domaine de cet ouvrage, c'est la • haute magie •. La haute magie et ce que l'on pourrait appeler • basse magie •, qui correspond à la sorcellerie, sont régies par la définition que nous venons de donner. Elles se distinguent par le niveau des pouvoirs mis en œuvre au cours des opérations et non par leurs objectifs propres. Il est tout à fait possible de réaliser un rituel de haute magie ayant un but purement utilitaire, par exemple devenir plus prospére ou gagner un procès, ou d'user efficacement de basse magie pour une cause altruiste. Les quatre mondes ou niveaux d'existence, qui structurent à la fois l'univers dans toute sa dimension et la psyché de l'être, sont décrits dans cet ouvra!!e en même temps que sont fournies toutes directives pour la réalisation des différentes formes d'évocation ou d'invocation. Sans vouloir anticiper sur ce sujet, on doit bien marquer ici que pour obtenir les résultats les plus concrets ou pour atteindre les objectifs les plus nobles, les moyens ma~iques requis mettent en action tous les niveaux de l'être et de l'umvers extérieur, depuis les plus spirituels jusqu 'aux plus matériels. C'est cette démarche qui est qualifiée de haute ma~ie. Les cultes que l'on considère comme étant de nature magico-rehgieuse se prêtent particulièrement bien aux travaux de haute magie. Par exemple, ceux de Babylone et de Chaldée, dont les principales croyances se sont intégrées à la trame de la tradition des mystères d'Occident. Il en est de même des religions antiques et des rameaux mystiques des grandes religions monothéistes. Dès lors, notre système ma~ique doit avoir la capacité, au moins dans ses potentialités, d'intégrer 1 un de ces cultes, et également se prêter à une utilisation par un magicien détaché de toute contrainte dogmatique. La tradition occidentale se distingue par son équilibre et sa plénitude, fruits d'une longue maturation à travers l'influence de penseurs tels que Plotin, Proclus, Avicenne, Salomon ibn Gabirol ou Marsilio Ficin. Elle se déploie suivant quatre approches, à la fois distinctes et simultanées. C est une vision de l'univers à chacun de ses niveaux d'existence et de leur interaction dynamique. C'est une perception de l'homme 1ui s'accorde avec les concepts de la psychologie contemporaine tout en a dépassant. C'est la base et le support d'une haute magie dont l'efficacité est fondée sur ses vues de l'univers et de l'homme. Et enfin, couronnement de la tradition en même temps que son œuvre majeure, c'est un processus initiatique d'illumination qui guide l'aspirant, lui confère tout pouvoir sur le développement de ses facultés intérieures et le place sur la voie de l'authentique accomplis- sement de sa destinée. Cette école de sagesse est dite d'Occident, car elle reste compatible avec un mode de vie occidental et que son ~volution demeure intimement liée à l'histoire de notre culture. Evidemment, cette qualification ne nous conduit pas au rejet des concepts et des sources orientales. La référence à Pythagore et aux cultes de mystères postclas- 8 siques nous en dissuaderait, autant que les grands courants transcul- turels, le bouddhisme par exemple, qui ont pu pénétrer la chrétienté, l'islam ou le judaïsme à travers les Hésychastes, les lsmallis ou certains enseignements du Zohar. Entièrement adaptée à l'usage occidental, intégrant un cor.Ps de concepts et une pratique spécifiquement occidentaux, cette traditton se présente cependant comme l'affirmation de l'unicité de l'homme, de l'homme des temps anciens ou du présent, d'Occident ou d'Orient. Un tel système de pensée et d'illumination nécessite un outil puissant. Progressivement, depuis Bab)'lone et l'É~te, à travers les écoles de Constantinople et d'Alexandne, grâce à l'mcomparable dépôt mystique de l'Espagne médiévale précédant l'ère de l'Inquisition, les éléments de l'outil furent élaborés et amoureusement ajustés par des générations de maîtres et de disciples. Ce fut la Kabbale. Le champ de la Kabbale est si vaste et ses contours d'apparence si flous et multiples que, inévitablement, elle s'est partagée et modelée au gré des orientations et des préoccupations de ceux qui s'en réclamaient. Schématiquement, il existe une Kabbale • traditionnelle • considérée comme mystique et contemplative et une Kabbale • moderne • à vocation magique. La distinction n'est pa& absolue. Le glyphe fonda- mental qu'est l'Arbre de vie et certains textes sont communs aux deux aspects. Cependant, les divergences s'accroissent avec le temps et sont maintenant très marquées du fait des œuvres d'AJeister Crawley et de Dion Fortune, pionniers de la Kabbale magique. L'Aurum Solis se réfère à la Kabbale • moderne •· En dehors de ses travaux de recherche sur la tradition ogdoadique, l'essentiel de sa tâche a consisté à extraire les concepts fondamentaux de la Kabbale, à les détacher de leurs spécificités de nature historique ou théologique et à les exprimer en un langage adapté à l'étude de la haute magie. Le concept majeur de la Kabbale • moderne •, que l'on retrouve dans toutes les formes de magie, est celui de • correspondances •· Cette notion étant si naturelle et si spontanément liée à la nature de l'homme, on l'expliquera plus facilement par l'exemple que par une définition. En dépit des différences générées par l'acquis indivtduel ou culturel, les gens s'accordent sur l'existence d'un rapport, d'une correspondance entre certaines couleurs ou certaines musiques et certaines émotions. Ces correspondances peuvent être utilisées pour se conditionner ou conditionner les autres : dans les domaines des performances athlétiques ou de l'industrie, de nombreuses recherches sont menées dans cette voie. Dans le domaine magique, le concept de correspondance est connu depuis toujours, car il fournit un moyen immédiat de liaison entre les mondes matériel et non matériel. Au cours d'un rituel magique, l'esprit rationnel du magicien contrôle l'opération. Cependant, il ne peut appréhender directement ce qui se passe derrière la scène du monde matériel et contrôler l'action magique proprement dite. Quels que 9 / soient les entités ou les mondes impliqués, l'esprit rationnel devra faire intervenir le subrationnel comme interprète et agent. Les correspon- dances adaptées à ce rituel seront alors essentielles. Toutes les correspondances de la Kabbale proviennent des • trente- deux sentiers • de l'Arbre de vie. La nature de l'Arbre et la signification de ses constituants se situent à la base de la compréhension de la Kabbale • moderne •· Elles sont clairement exposées dans cet ouvrage. La plupart des correspondances: noms de pouvoir, noms angéliques ou d'autres entités, nombres, couleurs, parfums sont fournis. L'étudiant devra posséder son propre cahier de correspondances, enrichi de toutes celles qu'il découvrira par lui-même ou qu'il voudra avoir pour son usage personnel. S'il souhaite disposer d'une table quasi exhaustive, nous lui recommandons le • 777 • de Crowley * : la seule étude des dieux, plantes, objets, animaux mystiques ou réels lui sera d'une aide appréciable pour la compréhension du symbolisme d'un sentier parti- culier. Certaines attributions ont été modifiées par l'Aurum Solis, notamment celles de la gamme des couleurs. Les raisons en sont évoquées au chapitre • l'Art magique •· Il nous reste à faire un bref survol de la tradition ogdoadique. • Ogdoadique • signifie • qui apr,artient au nombre huit •· Le terme • ogdoade •, relatif au nombre d Éons dans certaines doctrines gnosti- ques, est utilisé dans uploads/Philosophie/ denning-melita-philipps-osborne-philosophie-et-pratique-de-la-haute-magie-pdf 1 .pdf

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