Résumés des Cours et Bibliographies Année Universitaire 2012-2013 Semestre 1 LP
Résumés des Cours et Bibliographies Année Universitaire 2012-2013 Semestre 1 LPH 152/352/552-LAL 196 / 396 / 596 Allemand philosophique (L1, 2, 3, Master recherche/enseignement : Agrégation) (Natalie DEPRAZ et Alexandra ALAC-RICHTER) (vendredi 14h-16h) : Johann Gottfried Fichte, Die Anweisung zum seligen Leben (1806), Hamburg, Felix Meiner, 2000, trad.fr., La méthode proposée dans ce cours consiste à appréhender un support linguistique — une langue étrangère — sans supposer de connaissance préalable de la langue en question, en prenant appui sur les termes récurrents, les notions dont les racines grecques, latines et anglo-saxonnes permettent un certain accès au sens, voire sur les termes éventuellement indiqués par le traducteur entre parenthèses, en s’interrogeant notamment sur le sens de ce choix, sur les noms propres enfin, qui permettent d’identifier une conception philosophique. On s’attache sur la base de ces différents indices à reconstituer le réseau de sens conceptuel du texte, ce qui permet tout à la fois d’accéder à un texte scientifique dans une langue inconnue au départ, et de se familiariser avec une pratique des concepts en réfléchissant sur leur usage et leur portée. Après avoir dégagé un fil conducteur global sur la base de cette analyse sémantique, l’étudiant est invité à comparer les différentes traductions existantes, de façon à réévaluer sur cette base l’hypothèse sémantique initiale faite à partir de l’allemand. Une telle méthode de lecture est mise en œuvre, depuis ces quelques principes pratiques, dans le cadre du cours d’allemand philosophique, co-animé depuis quatre ans avec A. Alac-Richter, et se trouve durant ce semestre mise au service du texte de Johann Gottfried Fichte, Die Anweisung zum seligen Leben (1806). Contrairement à la systématique de la Doctrine de la science, construite progressivement dans ses multiples versions entre 1794 et 1805 notamment, on a affaire avec L’initiation à la vie bienheureuse à une série de 11 Conférences adressées à un public plus large. En même temps, il y a dans L’initiation comme une version appliquée, concrète du texte théorique. C’est par ailleurs le seul texte de Fichte qui traite de la relation à Dieu, mais d’un point de vue différent de l’accès rationnel par la preuve, ou par Dieu comme concept. Ici, c’est le thème de la relation de l’homme à Dieu qui est privilégié, dans le cadre d’une méditation sur le bonheur, fil rouge des Conférences. Ainsi, la notion de « Seligkeit » fera dans ce cours l’objet de toute notre attention, dans sa proximité avec Glück, terme couramment utilisé pour traduire le terme français « bonheur », et avec Glückseligkeit, que l’on rend habituellement par « béatitude », et qui, plus tôt, est par exemple le maître-mot de l’anthropologie de Herder. Pour Fichte dans ce texte, être est synonyme de vie bienheureuse, vie est synonyme de bon-heur, et il s’oppose en cela à la conception tragique de la vie et au malheur de la conscience qui caractérise la philosophie hégélienne de la négativité : « L’idée d’une vie malheureuse », écrit Fichte, « contient une contradiction, seule la mort est malheureuse ». Ainsi, si la doctrine du bonheur, loin d’être une dimension secondaire, s’avère être la philosophie première de Fichte, et la religion le plus haut point de vue, n’est-ce pas encore un point de vue ? Pour étudier ce texte, nous mettrons en jeu une méthode éprouvée depuis quatre ans d’accès au texte dans la langue originale sur la base de son réseau sémantique plutôt que de ses articulations syntaxiques. Une telle méthode permet à tout étudiant de s’introduire dans le sens à savoir les enjeux conceptuels sans nécessairement posséder une connaissance linguistique, poussée voire minimale de l’allemand. C’est pourquoi, nous accueillons dans ce cours les grands débutants comme les étudiants déjà avancés en allemand, faisant le pari que la circulation des compétences est également un facteur d’intégration linguistique. Ce cours s’adresse à tous les étudiants de L (1, 2, 3) et de M2, en philosophie comme en allemand. Il ne suppose aucune connaissance préalable ni en allemand, ni en philosophie. Il prépare en outre le texte allemand de l’oral de l’agrégation de philosophie. Bibliographie Johann Gottfried Fichte, Die Anweisung zum seligen Leben (1806), Hamburg, F. Meiner, 2000. Traductions existantes : Méthode pour arriver à la Vie heureuse, trad. François Bouillier, 1845, rééd. Éditions Sulliver, 2000 ; Initiation à la vie bienheureuse, ou La doctrine de la religion, trad. M. Rouché, Paris, Aubier, 1944, préface de Martial Guéroult. Lire aussi, de Fichte : Die Wissenschaftslehre. Zweiter Vortrag im Jahre 1804, Meiner, 1986. Les principes de la Doctrine de la science (Grundlage der gesammten Wissenschaftslehre, juin 1794), trad. A. Philonenko, in Œuvres choisies de philosophie première, Vrin, 1980, p. 11-180 ; Trad. partielle Jean-Christophe Goddard : Assise fondamentale de la Doctrine de la science, Ellipses, 1999, p. 34-51. Pour un commentaire détaillé, cf. J.-C. Goddard, Fichte (1801-1813). L’émancipation philosophique, PUF, 2003. Bernard Bourgeois, Vocabulaire de Fichte, Paris, Ellipses, 2000. Commentaires : H. Chantal de Vergniolle, « Le statut ontologique de la croyance chez Fichte. L’initiation à la vie bienheureuse », Etudes philosophiques, 1981, n°2, 155-161. J.-C. Goddard, « Schelling ou Fichte. L’être comme angoisse ou l’être comme bonheur » in Le bonheur (éd. A. Schnell), Paris, Vrin, Thema. Contrôle des connaissances : Un contrôle continu sous forme de présentation orale d’un extrait, d’une notion ou d’un auteur en lien avec Fichte (50%) et un examen écrit de 4h (50%). Séminaire de Master de Philosophie « Enseignement/Recherche » (M1/M2) : « Psychologie appliquée » annuel (S1 et S2) Natalie Depraz Le jeudi de 10h30 à 12h : 8 séances. Le calendrier sera fixé lors de la première séance. Intitulé : Introduction aux approches en première personne : à la croisée de la phénoménologie et de la psychologie Semestre I : Le temps de la surprise et ses pathologies : déception, dépression, schizophrénie Semestre II : L’ancrage corporel de la surprise et ses pathologies : cardiopathie, dissociation. A noter : — En S1 : Séance du jeudi 13 décembre : Conférence de Thomas Desmidt, neurophysiologue de l’Inserm de Tours, qui présentera son protocole expérimental Emphiline sur la surprise comme « sursaut » (startle) : « Les réactions physiologiques du sujet dépressif au sursaut et aux 3 phases de l’émotion ». — En S2 : Colloque les jeudi 14 et vendredi 15 mars à l’Université de Rouen : « La surprise à la croisée de la phénoménologie, de la psychiatrie et de la pragmatique ». Ce séminaire inclut la possibilité de réaliser des stages et/ou des formations, qui feront l’objet d’une convention ad hoc. Organismes qui sont susceptibles d’accueillir des étudiants de Master philosophie : 1) Service mobile d’urgence psychiatrique (E.R.I.C. : « Equipe rapide intervention de crise »), Hôpital Charcot, Sud Yvelines (78) (dir. F. Mauriac). 2) Institut Télécom, Ivry : « Formation aux techniques d’explicitation » (dir. Cl. Petitmengin). 3) CERAP : Centre d'Etude et de Recherche Appliquée en Psychopédagogie perceptive, Point d'Appui, 71 Bd de Brandebourg, 94200 Ivry sur Seine (dir. E. Berger). 4) Atelier de Phénoménologie Expérientielle (dir. J. Vion-Dury) UNPN), Pôle de Psychiatrie Universitaire, Hôpital Ste Marguerite, 13009 Marseille. Résumé Par « phénoménologie », on entend le plus souvent une approche qui met au premier plan l’expérience et cherche à désencombrer les concepts de leur gangue logiquement cohérente et auto-référentielle ; on fait le pari que le phénoménologue « vit » ce qu’il écrit, y est présent de façon incarnée, ce qui fait la différence avec une approche philosophique formelle. Pour autant, l’identification assez fréquente entre phénoménologie et approche en première personne (D. Carr, D. Lohmar, D. Zahavi, J.-L. Marion) est loin d’aller de soi. En effet, la plupart du temps, l’exigence d’une telle relation incarnée à l’expérience ne se traduit pas dans les faits, c’est-à-dire qu’elle se traduit en réalité par un propos qui reste générique, peu en contact avec une expérience singulière, où l’instance subjective, lorsqu’elle est mobilisée, demeure une entité principielle non-située (le Je transcendantal, le Dasein, le visage, l’autre, le soi), en surplomb, en extériorité, où les exemples qui pourraient ancrer le propos dans un vécu irréductible à tout autre et, ce faisant, incarné, restent donnés en général ou de façon hypothétique, comme s’ils pouvaient être substitués à d’autres. Bref, je pense que les phénoménologues décrivent en réalité le plus souvent l’expérience « en troisième personne », ie. à l’écart d’eux-mêmes, sans s’impliquer de l’intérieur et sans être en contact ressenti avec ce qu’ils décrivent. Il y a là à mon sens une apparence d’objectivité et de neutralité, qui risque la généralité abstraite.1 Je distingue de cette phénoménologie le plus souvent « en troisième personne », une phénoménologie « en première personne », que je nomme aussi expérientielle ou pratique, et qui, pour l’être effectivement, requiert une méthodologie précise et rigoureuse d’accès à l’expérience singulière du sujet. Plusieurs critères sont à vérifier pour être sûr d’être « en première personne » : 1) se référer à une expérience singulière, située dans le temps et dans l’espace ; 2) l’évoquer en se mettant en posture de la re-vivre, et non de s’en souvenir de façon intellectuelle uploads/Philosophie/ depraz-resumes-des-cours-et-bibliographies-2012-2013.pdf
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- Publié le Oct 19, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
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