Dissertations I – Introduction Les exigences fondamentales de la dissertation -

Dissertations I – Introduction Les exigences fondamentales de la dissertation - Nécessité d’une rédaction personnelle : Ne pas réciter le cours ! - Nécessité d’avoir recours à des exemples. - Nécessité d’être clair et cohérent. Éviter les termes difficiles, les phrases trop longues. - Problématiser. Le plan thèse-antithèse-synthèse ne convient pas toujours. Par contre, une dissertation est toujours organisée autour d’un problème. Si le problème n’est pas explicitement formulé dans le sujet, c’est au candidat de le dégager. Savoir cerner le sujet et dégager le problème qu’il contient est ce qu’il y a de plus difficile dans une dissertation. La méthode de la dissertation comporte quatre étapes : - Analyser le sujet ; - Rechercher les idées et les exemples et formuler la problématique ; - Établir le plan détaillé et préparer l'introduction et la conclusion ; - Rédiger. 1°) L'analyse du sujet a. Principes Il s'agit d'éviter le hors-sujet, en respectant la règle suivante : « traiter le sujet, tout le sujet, rien que le sujet ». Traiter tout le sujet, c'est éviter de se focaliser sur tel mot ou telle idée en oubliant une partie de l'énoncé. Ne rien traiter d'autre que le sujet, c'est ne pas dévier vers un propos général, ne pas plaquer des développements tout faits empruntés au cours ou aux livres critiques, ne pas réciter ses connaissances sur l'œuvre. b. Une grille pour bien analyser un sujet de dissertation : les 4 D - Définir : expliciter les termes-clés - Délimiter : cerner le sujet, relever les éléments du libellé qui limitent le champ d’exploration - Déduire : exploiter au maximum les termes du sujet - Détecter : quel est le problème qui se cache derrière la citation ? quel est l’enjeu ? c. Comment procéder ? Il faut d’abord réfléchir au sujet de manière abstraite, sans se demander : quelles œuvres, quels textes puis-je convoquer pour le traiter ? L’analyse du sujet se fait en 4 temps : 1. Observer les références de la citation Il faut d’abord interroger les références de la citation (son auteur, sa source, sa date) afin de la situer : qui est l’auteur de la citation ? est-ce un écrivain, un critique, un auteur qui fait de la critique ? de quelle époque date la citation ? à quel courant de pensée se rattache-t-elle ? 2. Analyser la forme de la citation On procède à une véritable explication de texte portant sur la citation, en se concentrant sur deux aspects : - Les indices d'énonciation et marques de jugement du locuteur (modalisateurs), qui permettent de repérer comment se situe l’auteur par rapport à la thèse qu’il avance : est-il prudent ou péremptoire ? Est-ce une simple hypothèse, une prise de position polémique ? Y a-t-il de l’ironie ? - La tournure syntaxique de la phrase, les articulations logiques, les liens de subordination, les relations logiques d’opposition, de cause, de conséquence… 3. Définir les mots-clés On souligne les mots-clés dans la citation, puis on les définit au brouillon. Même pour un travail à la maison, il n'est pas nécessaire de consulter dictionnaires et encyclopédies : les mots employés dans l’énoncé d’un sujet sont dans la plupart des cas immédiatement compréhensibles. L'important, à ce stade, est le travail de réflexion personnelle sur les termes fondamentaux du sujet. Il s’agit d’accumuler du matériel conceptuel et lexical qui sera ensuite réinvesti dans la rédaction du devoir. On peut définir les mots-clés de plusieurs manières : - par périphrase, - par inclusion du terme dans une notion plus générale, - par recherche des réalisations concrètes de la notion, - par les synonymes et les antonymes, - par l'étymologie. Ensuite, lors de la rédaction du devoir, où devra-t-on définir les mots-clés du sujet ? S'il est possible de définir ce vocabulaire en quelques mots, on peut placer cette mise au point dans l'introduction. Si les définitions demandent un développement supérieur à quelques lignes, on les placera au début du développement, ou à l'endroit où le terme qui pose problème est employé. Dans certains cas, la définition d'un mot-clé peut constituer une partie du devoir. 4. Reformuler Au terme de cette première étape d’analyse du sujet, il est bon de reformuler la citation afin de fixer l’effort de compréhension qu’on vient de produire. On peut soit le reformuler en une phrase, en utilisant des synonymes et de nouvelles tournures de phrase ; soit — pour une citation longue et complexe — mettre la citation sous forme d’un schéma qui en clarifie les relations logiques et les implications. 2°) La recherche des idées et des exemples. L'établissement de la problématique a. La collecte des matériaux C’est un travail de réflexion et de mémoire qui doit se faire vite, par associations d’idées : ne pas rédiger, employer un style télégraphique. On note au brouillon, en écrivant une idée par ligne et en n’utilisant que le verso des pages, les idées, exemples, citations qui viennent à l’esprit en réfléchissant au sujet. Pour enrichir la réflexion, quand on pense à une idée ou à un exemple qui vont dans un sens argumentatif, on peut essayer d’imaginer un autre argument ou une autre référence qui tendraient à prouver le contraire. On peut soit noter toutes ses idées dans le désordre, en les juxtaposant simplement à mesure qu’elles se présentent ; soit commencer dès cette collecte à suivre une démarche organisée (une esquisse de plan, dialectique ou thématique) en notant les idées à l’intérieur de quelques domaines prédéfinis (on emploie alors une page par domaine). b. La problématique Au fur et à mesure qu’on accumule des idées et des références sur le sujet et qu’on avance dans sa réflexion, on voit se dégager une problématique. Qu'est-ce qu'une problématique ? Sens 1 : au moment de la recherche des idées (invention) C'est la question centrale que le sujet amène à se poser. Le sujet équivaut toujours, explicitement ou implicitement, à une hypothèse. Or, une hypothèse est par définition conditionnelle. La question que l'on doit poser porte sur la validité de l'hypothèse contenue dans le sujet. Problématiser, c'est mettre en question l'hypothèse contenue dans le sujet. Sens 2 : au moment de l'établissement du plan (disposition) et de la rédaction (Elocutio) La problématique est la thèse que l'on défend dans l’ensemble de son devoir, c'est-à-dire la réponse que l'on apporte à la question posée par le sujet. Un devoir problématisé est une dissertation organisée selon une orientation argumentative claire et unique : tout le devoir doit contribuer à affirmer une thèse, formulée sous forme conditionnelle dans l'introduction, puis reformulée sous forme assertive dans la conclusion. Donc, la problématique, telle qu’on la formule au brouillon au terme de la 2e étape, se présente soit sous la forme d’une question (sens 1) soit sous la forme d’une affirmation énonçant la position que l’on va défendre, à propos du sujet, dans l’ensemble du devoir. 3°) L'établissement du plan détaillé a. Principes à respecter Il faut avoir une conception dynamique et non statique du plan : ce n'est pas une juxtaposition de paragraphes, mais un mouvement qui oriente l’ensemble de l’argumentation, de l'hypothèse initiale à la conclusion. Le plan doit ménager une progression du raisonnement, qui part d’un point de départ (la problématique initiale) pour aller vers un point d’arrivée (le bilan final) en suivant une démarche logique et organisée. Lorsqu’on classe les arguments à l’intérieur du plan, il faut suivre un principe d’approfondissement progressif de la réflexion : on place d’abord les arguments qui tombent sous le sens, qui se présentent tout de suite à l’esprit, et on garde ses arguments les plus forts, les plus convaincants ou originaux, pour la fin. On va de ce qui est évident vers ce qui est caché ; de ce qui est simple à ce qui est complexe. Les parties du plan doivent être équilibrées et comporter un nombre à peu près égal de paragraphes. (La longueur d'un paragraphe est à peu près celle de l'introduction ou celle de la conclusion, soit une dizaine à une quinzaine de lignes.) b. Démarche à suivre Au terme de la deuxième étape, on a formulé une problématique qui constituera l'axe directeur du devoir, et l'on a rassemblé un stock d’idées et d’exemples (éventuellement déjà plus ou moins regroupés en domaines). Il faut ensuite définir trois parties (ou deux parties et une conclusion développée). Chaque partie est centrée sur une idée principale, que l'on formule en une phrase. On répartit l’ensemble des arguments et des exemples entre les deux ou trois parties ainsi délimitées. (On peut utiliser pour cela, au brouillon, un code de couleurs : par exemple, on souligne en vert tous les arguments et exemples qui iront dans la première partie ; en rouge ceux qui iront dans la deuxième partie, etc.) Certains exemples ne trouveront peut-être pas de place au sein de ce plan : on les laisse alors de côté, car il faut préférer la netteté de la ligne argumentative au foisonnement des références. Les idées principales devront être étayées chacune par deux ou trois idées secondaires. Et chacune uploads/Philosophie/ dissertations.pdf

  • 11
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager