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La Doctrine du Libre-Arbitre - Le Vigilant http://levigilant.com/documents/doctrine_libre_arbitre.html[5/27/2012 4:06:10 PM] LA DOCTRINE DU LIBRE-ARBITRE par Jean leDuc Saint Augustin LES PRINCIPES DU LIBRE-ARBITRE L'HOMME NE VEUT PAS DE CHRIST LA CROIX DE CHRIST CONDAMNE LE PÉCHÉ DANS LA CHAIR CEUX QUI VIENNENT À CHRIST SONT ATTIRÉS LE FONDEMENT DE LA NOUVELLE ALLIANCE DISTINCTION ENTRE LA VOLONTÉ ET LA CONSCIENCE LE SALUT DÉPEND-T-IL DU CHOIX D'UNE PERSONNE? La Doctrine du Libre-Arbitre - Le Vigilant http://levigilant.com/documents/doctrine_libre_arbitre.html[5/27/2012 4:06:10 PM] LA SOUVERAINETÉ DE DIEU ET LA VOLONTÉ DE L'HOMME QU'EST-CE QUE LA VOLONTÉ? AFFIRMER OU NIER LA CORRUPTION TOTALE? LE SALUT SUPERFICIEL DES ÉVANGÉLIQUES LES PRINCIPES DU LIBRE-ARBITRE On entend souvent parler du libre-arbitre (libre-choix) de nos jours, surtout au sein des sectes évangéliques, mais très peu ont la notion de tout ce que cela implique. Le libre arbitre est la faculté qu’aurait l'être humain de se déterminer librement et par lui-seul, à agir et à penser, par opposition au déterminisme ou au fatalisme, qui affirment que la volonté est déterminée dans chacun de ses actes par des « forces » qui l’y nécessitent. « Se déterminer à » ou « être déterminé par » illustrent l’enjeu de l’antinomie du destin ou de la « nécessité » d'un côté et du libre arbitre de l'autre. La scolastique définit traditionnellement le liberum arbitrium comme « facultas voluntatis et rationis » (faculté de la volonté et la raison: cf. Saint Thomas d'Aquin (Thomas d'Aquin), Somme théologique, I, q. 82, a.2, obj. 2). Cette expression est exacte si elle désigne la collaboration de ces deux facultés dans la genèse de l’acte libre, mais erronée en un sens plus technique. À proprement parler, le libre arbitre est une puissance de la volonté (ibid., q. 83, a. 3); mieux, elle est la volonté elle- même en tant que la volonté opère des choix. Le libre arbitre, en son essence, n’est autre que la volonté dans la libre disposition d’elle-même; vouloir, c’est décider librement, et c’est donc être libre. L’acte libre répond au schéma suivant: la volonté éprouve le désir d’un bien (appétition), qui constitue la fin de l’action; elle sollicite la raison à délibérer sur les moyens de parvenir à ce bien (délibération), mais c’est à elle qu’appartient de choisir le moyen qui lui semble le plus approprié (electio en latin, qui signifie choix) pour parvenir à cette fin, de mouvoir le corps pour mettre en œuvre ces moyens (l’action à proprement parler), et de jouir du bien obtenu (fruition). C’est donc la volonté (plus que la raison) qui joue le rôle moteur et elle ne parviendrait à rien sans le concours de la raison. Dans ce schéma de l’action, le libre arbitre se manifeste tout particulièrement dans le choix, que Thomas d’Aquin définissait comme l'«actus proprius» (l’acte éminent ou l’acte propre) du liberum arbitrium. Notons que la doctrine du libre-arbitre est la doctrine de base du catholicisme. Considéré comme l'un des principaux maîtres de la philosophie scolastique et de la théologie catholique, Thomas d'Aquin a été canonisé en 1323, puis proclamé docteur de l'Église par Pie V, en 1567 et patron des universités, écoles et académies catholiques, par Léon XIII en 1880. Il est également un des patrons des libraires. Il est aussi qualifié du titre de « Docteur angélique ». Thomas d'Aquin a proposé, au XIIIe siècle, une œuvre théologique qui repose, par certains aspects, sur un essai de synthèse de la raison et de la foi, notamment lorsqu'il tente de concilier la pensée chrétienne et la philosophie réaliste d'Aristote. Il distingue les vérités accessibles à la seule raison, de celles de la foi, définies comme une adhésion inconditionnelle à la Parole de Dieu. Il qualifie la philosophie de servante de la théologie (philosophia ancilla theologiae) afin d'exprimer comment les deux disciplines collaborent de manière 'subalternée' à la recherche de la connaissance de la vérité, chemin vers la béatitude. La Doctrine du Libre-Arbitre - Le Vigilant http://levigilant.com/documents/doctrine_libre_arbitre.html[5/27/2012 4:06:10 PM] Au XVIIe siècle, les jésuites, d'accord avec le célèbre théologien Jésuite d'Espagne, Luis de Molina, ont été pour la plupart les défenseurs du libre arbitre dans l'ordre de la nature comme dans celui de la grâce. Pour Molina, la doctrine de libre arbitre n'exclut pas la prédestination. Le Dieu omniscient, par sa scientia media (la phrase est de Molina, bien qu'on retrouve aussi l'idée chez Fonseca), ou sa capacité de connaître les évènements futurs, prévoit comment sera utilisé notre propre libre arbitre. Ces doctrines, bien qu'en accord avec les doctrines dominantes de l'Église catholique, et recommandées car en opposition totale avec les enseignements de Martin Luther et Jean Calvin, causèrent de violentes controverses. Malgré les thomistes, théologiens ou philosophes, ils ont énergiquement soutenu la réalité et l'efficacité des causes secondes contre les causes occasionnelles de Malebranche ou la prédétermination janséniste. Ils n'ont jamais accepté le prétendu principe que Dieu seul agit en nous. Saint Thomas avait ainsi déterminé le rapport entre la cause première et la cause seconde: « Deus ita cum causis etiam liberis concurrit ut non solum iis dederit et conservet virtutes operatrices, sed etiam eas moveat et applicet ad agendum. » Molina refuse d'accepter la fin de cette phrase; elle serait, d'après lui, attentatoire à la liberté humaine. Il dit: L'action de Dieu concourt seulement avec notre libre arbitre; ce concours est indéterminé, indifférent, en ce sens que l'effet dépend non de Dieu, mais de la coopération ou de la résistance de l'homme. On se croirait ici en plein champ évangélique moderne, car ces sectes prétendument chrétiennes détiennent exactement la même position, démontrant qu'elles ont été infiltrées par les Jésuites. Le concept de libre arbitre a fait l’objet de trois catégories de critiques, l’une théologique (attribuer à l’homme un libre arbitre, n’est-ce pas nier ou du moins, minimiser le rôle de la grâce divine dans l'œuvre du salut ?), l’autre philosophique (le libre arbitre ne revient-il pas à nier l’influence des motifs ou des mobiles qui déterminent nos choix et nos actions ?), et la dernière d'ordre soit psychanalytique (le libre arbitre n'est possible que si l'on est en mesure de dominer son inconscient) soit de ce que l'on appelle les sciences humaines. La première critique est motivée par le "prédestinationisme": elle aboutit aux conflits autour de la prédestination caractéristiques de la Réforme. La seconde est motivée par le "nécessitarisme" ( mais aussi, dans une mesure plus complexe le "rationalisme"), le fatalisme et le déterminisme. Le thomisme attribue le libre arbitre à Adam, dans le jardin d’Éden, principalement pour lui imputer l’origine du mal par la responsabilité du péché originel, mais il néglige de réaliser qu'une fois engendré l'homme perd sa liberté face à Dieu et sa volonté devient esclave de la chair et du péché. Pour Spinoza le libre arbitre est une totale illusion qui vient de ce que l'homme a conscience de ses actions mais non des causes qui le déterminent à agir. En effet, l'homme n'est pas un "empire dans un empire" mais une partie de la substance infinie qu'il appelle Dieu ou la nature. Cependant, l'homme dispose bien d'une liberté dans la mesure où il comprend avec sa raison pourquoi il agit. Est donc libre celui qui sait qu'il n'a pas de libre arbitre et qu'il agit par la seule nécessité de sa nature, sans être contraint par des causes extérieures qui causent en lui des passions. «Si les hommes naissaient libres, et tant qu’ils seraient libres, ils ne formeraient aucun concept du bien et du mal […] [car] Celui-là est libre qui est conduit par la seule raison et qu'il n'a, par conséquent que des idées adéquates.» — Éthique IV, proposition 68, Spinoza. L'homme libre n'a donc aucun concept du bien et du mal lequel est le résultat d'idées inadéquates et confuses, non plus que d'un bien qui lui serait corrélé. Spinoza définit le bien au début de la partie IV de l'Éthique: «Ce que La Doctrine du Libre-Arbitre - Le Vigilant http://levigilant.com/documents/doctrine_libre_arbitre.html[5/27/2012 4:06:10 PM] nous savons avec certitude nous être utile» — Éthique IV, définition 1, Spinoza. Rapprochant cette définition de sa Préface et des propositions 26 et 27, son éthique nous renverrait à une éthique des vertus plutôt qu'à un utilitarisme. Toutefois, observant que les hommes ne sont que des parties de la nature, il en déduit que cette hypothèse d’une liberté de l’homme dès la naissance est fausse. Les parties de la nature sont soumises à toutes les déterminations de celle-ci, et elles sont extérieures à l’homme. Il considère donc que le sentiment de liberté de l’homme résulte du fait qu’il n’a connaissance que des causes immédiates des évènements rencontrés. Il rejette alors le libre-arbitre, parlant plutôt de «libre nécessité» (Lettre à Schuller). Spinoza commente alors ainsi l’épisode du jardin d'Éden: «C’est cette détermination que semblent signifier les paroles de Moïse dans la fameuse histoire du premier homme […] cette liberté originaire impossible quand Moïse raconte que Dieu interdit à l’homme libre de manger le fruit de la connaissance du bien et du mal et que, dès qu’il en mangerait, il craindrait la mort plus qu’il ne uploads/Philosophie/ doctrine-libre-arbitre.pdf

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