Maisonneuve & Larose Quelques aspects de l'éthique d'Abū-Bakr al-Rāzī et ses or

Maisonneuve & Larose Quelques aspects de l'éthique d'Abū-Bakr al-Rāzī et ses origines dans l'œuvre de Galien (Première partie) Author(s): Meir M. Bar-Asher Source: Studia Islamica, No. 69 (1989), pp. 5-38 Published by: Maisonneuve & Larose Stable URL: http://www.jstor.org/stable/1596065 Accessed: 11-07-2017 15:59 UTC JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at http://about.jstor.org/terms Maisonneuve & Larose is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Studia Islamica This content downloaded from 195.220.106.16 on Tue, 11 Jul 2017 15:59:54 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms QUELQUES ASPECTS DE L'THIQUE D'ABU-BAKR AL-RAZI ET SES ORIGINES DANS L'(EUVRE DE GALIEN (Premiere partie) Abfi Bakr al-RMzi (870-932?)(1) est l'un des grands m philosophes de l'Islam. C'est surtout comme m6decin, que son nom est rest6 dans l'histoire : en effet, les plus im de ses ouvrages m6dicaux, traduits en latin au Moy 6taient 6tudies dans les universit6s europ6ennes, alors 6crits philosophiques, nous ne poss6dons presque rien. Les r6volutionnaires exprimbes dans ses ouvrages allaient cont 6tait consid6re comme les fondements memes de la f institutions musulmanes (creation du monde ex nihilo; pro (1) Les biographes arabes de l'6poque m6di6vale ne s'accordant pas de sa mort, celle-ci est incertaine : 923/311, 925/313, ou 932/320. Nou cru devoir nous 6tendre ici sur la vie, les oeuvres et I'action d'al-Rfzi. tous ces 616ments dans les ouvrages suivants : A. J. Arberry, The Spiritual Physick of Rhazes (translated from A. J. Arberry), London 1950, Ire 6dition, introduction pp. 1-17; M History of Muslim Philosophy, Columbia University Press, New York 1970, pp. 115-124; S. Pinks, The Cambridge History of Islam, Cambrid 2, pp. 801-803; R. Walzer, Greek into Arabic, Oxford 1962, vol. 1 A. Badawi, Quelques figures et th mes de la philosophie islamique, Paris 94. Dans ce dernier ouvrage, on trouvera, p. 94, une biographie assez a al-Rdzi, dans laquelle les sources arabes m6di6vales et les travaux mo indiqu6s s6par6ment. (2) G. Sarton, Introduction to the History of Science, Baltimore 1927, This content downloaded from 195.220.106.16 on Tue, 11 Jul 2017 15:59:54 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms 6 MEIR M. BAR-ASHER laquelle il oppose des arguments jam de suite); cela n'a 6videmment pas ouvrages. Il n'en reste done que doxographes et ceux qui le critiqu mort(3). Parmi ses ecrits philosophiques, deux seulement ont pu nous parvenir. Il s'agit de al-libb al-riihdnT (' La medecine spirituelle') et de al-sTrat al-falsafiyya, ('la conduite du philosophe')(4) dont quelques points seront examines dans le cadre de cet article. La premiere partie de notre article sera consacree A une etude comparative de themes determines de l'6thique d'al-Rdzi telle qu'elle apparait dans ces deux ouvrages. Dans la seconde partie, nous nous interrogerons sur l'influence que Galien, philosophe et medecin du iie sikcle de notre ?re, exerga sur al-Rizi dans le domaine de la morale. I Le problkme du rapport entre les deux ouvrages dthiques d'al-Rdzi Abii-Bakr al-Rizi a expose sa doctrine 6thique dans deux ouvrages, dont l'un s'intitule al-libb al-rihadnt et l'autre (qui lui est post6rieur) al-strat al-falsafiyya. Mais, bien que les deux ouvrages traitent du meme sujet et soient 6crits par le meme auteur, ils different sensiblement, d'abord par leur structure et leur pr6senta- (3) Parmi eux se trouve Maimonide, Guide des 1gards, III, 12. Dans ce chapitre, Maimonide expose l'opinion d'al-Razi sur I'existence du mal dans le monde, et la qualifie de (4sottise) . Et dans sa lettre a Samuel ibn Tibbon, Maimonide 6crit qu'al- Razi n'6tait qu'un m6decin et que son livre sur la m6taphysique (al-'ilm al-'ildht) ne vaut rien. Cf. A ce sujet Opera, p. 169, n. 5 et pp. 179-180. (4) Pour ces deux derniers ouvrages, cf. l'Mdition de Paul Kraus : (Abi Bakr Mohammadi Filii Zachariae, Opera Philosophica, Fragmentaque quae supersunt, collegit et edidit, Paulus Kraus, Pars Prior, Le Caire 1939. Les r6f6rences A cette Edition seront mentionnbes ci-dessous de la fagon suivante : opera, page (p.), ligne (1.). Bbrfini, dans son tSipilre* contant le r6pertoire des ouvrages d'al-Rfizi, en d6nombre 184 : ouvrages touchant A des domaines scientifiques divers (m6decine, physique, logique, math6matiques, astrologie), commentaires et abr~g&s (de certains ouvrages grecs de philosophie et de m6decine), 6crits philosophiques et polbmiques, trait6s de m6taphysique et de science divine, etc. Cf. Paul Kraus (6diteur) : lpilre de Biranfi contenant le riperloire des ouvrages de Muhammad b. Zakariyya al-Rdzr, Paris 1936 (ci-dessous : BranOt). This content downloaded from 195.220.106.16 on Tue, 11 Jul 2017 15:59:54 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms LETHIQUE D AB1F-BAKR AL-RAZI ET SES ORIGINES 7 tion, mais aussi et surtout par leur contenu, c'est-A-dire par les idees exprimees.sur plusieurs points cruciaux de la morale qui y est exposee. Al-RFzi lui-m6me, lorsqu'il enumbre les titres des ceuvres composees par lui et qui lui ont servi de base pour la r6daction d'al- strat al-falsafiyya, aborde indirectement la question du rapport entre les deux ouvrages, puisqu'il affirme qu'al-libb al-riihadn contient dejA les idles fondamentales d'al-strat al-falsafiyya(6). D plus, lorsqu'al-Raizi traite de la finalith de l'6thique proprement dite (sur ce point central, la difference entre les deux ouvrages est essentielle), il declare : (~C'est cela que veut dire la sentence de tous les philosophes : 'la philosophie, c'est I'imitation de Dieu Tr&s-Haut en tant que cette imitation est possible A l'homme'. Cette phrase resume tout le contenu de la conduite du philosophe * (al-strat al-falsafiyya). Quant aux details, on les trouvera exposes dans le Livre sur la m'decine spirituelle (al-tibb al-rahanT) *(). De ce que dit al-RAzi, on peut deduire qu'il considerait ses deux ouvrages comme un seul et meme traite en deux parties complementaires, dont l'une formulait de fagon generale ce que l'autre exposait avec plus de details. Mais il suffit de parcourir rapidement les deux ouvrages pour s'apercevoir que cette harmo- nie n'existe gubre en realite. Ce point a d'ailleurs 6te de6j soulign6 par S. Pines. Dans une courte note, en effet, Pinbs r6sume ainsi la diff6rence entre les deux ouvrages : (dIl arrive que, dans le Kitdb al-strat al-falsafiyya, al-Riz s'appuie (...) sur son autre ouvrage de morale, 6crit prec6demment, le Kildb al-tibb al-rahadnT. Mais en fait, il n'adopte pas la mem m6thode dans les deux ouvrages. Dans le Kildb al-tibb al-rahant, en (5) Opera (Sirat) p. 101 1. 10-12. La Strat a Wth traduite par Kraus sous le titre de (La conduite du philosophe..., dans son article o<Raziana,, Orientalia, 1935, IV pp. 300-334. Cette traduction sera d6signee ci-dessous par les initiales T.F. (traduction frangaise). Les r6f6rences (page et ligne) renvoient A la revue Orientalia 1935. Signalons en outre que cet ouvrage a 6galement fait l'objet d'une traductio en anglais, parue sous le titre , Apologia Pro Vita Sua et due A Arberry, qu traduisit 6galement al-libb al-rahadn. Cf. son livre : Aspects of Islamic Civilizatio the University of Michigan Press, 1967, pp. 120-131. (6) Id., p. 108, 1. 7-13 (T.F., p. 332, 1. 10-13). Pour d'autres r6f6rences A al-libb al riihdnT a l'intbrieur d'al-strat al-falsafiyya, id., p. 100, 1. 17 (T.F., p. 324, 1. 10) p. 102, I. 20 (T.F., p. 326, 1. 13-14). This content downloaded from 195.220.106.16 on Tue, 11 Jul 2017 15:59:54 UTC All use subject to http://about.jstor.org/terms 8 MEIR M. BAR-ASHER effet, al-Razi ne se sert pas de l'i ses commandements, pour pre s'abstient d'exprimer une quelco Ames aprbs la mort. Dans le kitdb a il base la conduite du philosophe laquelle il faut se rendre, dans la Dieu, et, d'autre part, il affirme la il la d'une transformation d changement d'opinion? On peut penser qu'au moment de la r'daction du Kitlb al-tibb al-riihdnt, al- Razi n'avait pas encore une conception parfaitement claire de l'enseignement philosophique de la gnose, tel qu'il le formule dans le Kildb al-'ilm al-'ildh( (...) (7). A ces differences relevees par S. Pines, nous pouvons en ajouter une autre : celle qui concerne le <(juste milieu,) en ethique. Au cours de notre reflexion, nous tenterons de rendre compte de cette difference sur deux plans: dans un premier temps, nous nous efforcerons de preciser les points sur lesquels les deux textes divergent, et dans un deuxibme temps, nous verrons si l'on peut malgre tout decouvrir un fil conducteur au travers de toutes ces differences. En d'autres termes : ces variations dans les theses d'al- Rizi sont-elles purement contingentes ou bien au contraire recouvrent-elles des conceptions et des tendances adoptees par al- Rizi au moment oii il redige son deuxibme traite ? Nous avons cite plus haut I'hypoth6se de S. Pines a ce propos; mais des solutions supplementaires peuvent, nous semble-t-il, tre proposees. II 1. Les critUres du jugement moral selon Abia-Bakr al-Rdzt et la place accordee dans son dthique la doctrine du plaisir (ladda). Dans al-tibb al-riahdnT, on distingue trois critbres principaux definissant une conduite moralement bonne : 1) L'action bonne uploads/Philosophie/ ethique-chez-razi.pdf

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