Discours de la méthode Introduction Dans sa lettres à Mersenne, Descartes justi

Discours de la méthode Introduction Dans sa lettres à Mersenne, Descartes justifie le choix du titre, Discours de la méthode, par son désir non pas « de l’enseigner, mais seulement d’en parler. Car, [son œuvre] consiste plus en pratique ». Ce caractère exotérique du discours se traduit par le souci de la clarté et de l’évidence. L’art de conduire l’esprit d’évidence en évidence, telle est la reforme cartésienne. Celle-ci ne peut se réaliser que par la destruction des bâtiments mal fondés de la scolastique. Cette reforme des sciences aura besoin de fondement et d’outils. Descartes se penche dans cet extrait liminaire de la première partie sur la nature des facultés humaines. Il aborde le thème de la raison et de la spécificité de l’homme. Il s’efforce de résoudre le problème de savoir comment les hommes peuvent soutenir des opinions divergentes alors qu’ils sont tous dotés également de la même raison. L’enjeu de ce texte est la recherche de la vérité. Pour résoudre ce problème, l’auteur soutient la thèse selon laquelle si tout homme est pourvu de raison, tous ne conduisent pas cette faculté avec la même correction ou avec la même efficacité. Il exposé le processus de la découverte de la méthode ainsi que ses retombées. Mais comme Descartes distingue la possession universelle de la raison (c'est-à-dire commune à tous les hommes) de l'usage singulier que chaque homme peut en faire. On peut se demander s’il suffit d’être doué de raison pour atteindre la vérité. Plan I- Dans le paragraphe 1 [délimitation], Descartes avance la thèse [fonction argumentative] de l’universalité de la raison [idée principale] II- Dans le paragraphe 2 [délimitation], il répond aux objections [fonction argumentative] qui relèvent de la diversité des opinions [idée principale] III- Dans le paragraphe 3 [délimitation], il propose une solution [fonction argumentative] au problème de la diversité des opinions [idée principale] Explication Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent : mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger, et distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes ; I. Descartes avance une thèse : tous les hommes sont pourvus de raison. 1- Affirmation de la première partie de la thèse. Tous les hommes sont pourvus de raison. «le bon sens: 1° la faculté naturelle de distinguer le vrai du faux ; c’est le sens qu’elle a dans ce passage. 2° la .Sagesse » (GL). - Argument : personne ne réclame davantage de raison. Pour défendre cette idée Descartes propose un argument > conjonction de coordination « car ». L’argument : personne ne se plaint de ne pas posséder assez de bon sens, même les gens les plus exigeants. Volonté de ☛ choquer le lecteur. ☛Ironie de Descartes. Pourtant : un tel argument repose sur l'opinion des gens et non sur une réflexion argumentée. - Justification de cet argument : Tous ne peuvent se tromper. Le consensus sur ce point est ici utilisé par Descartes comme un critère de vérité de cette opinion mais cet argument n'énonce qu'un fait « vraisemblable », c'est-à-dire semblable au vrai mais qui n'est pas encore prouvé par des arguments incontestables. [Sophisme de la multitude]. - Conséquence de cette explication: Être raisonnable= être capable de juger, ce que tout homme sait faire. Si la raison est la «puissance de bien juger, et distinguer le vrai d'avec le faux »alors tous les hommes sont dotés de raison puisqu'ils portent tous des jugements, [ils sont tous capables d'affirmer ou de nier quelque chose à propos de ce qu'ils comprennent. Notons ici que la raison est une faculté de juger, c'est un acte de la volonté par rapport à l'entendement alors que l'entendement serait la faculté de comprendre.]. et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n’est pas assez d’avoir l'esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien. Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices, aussi bien que des plus grandes vertus ; et ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup davantage, s'ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent, et qui s’en éloignent. 2- Deuxième partie de la thèse : réponse à l’objection : la diversité des opinions Si tous les hommes possèdent également une raison alors pourquoi n'ont-ils pas tous les mêmes opinions sur toute chose? Pour expliquer cette diversité des opinions, il distingue être raisonnable de bien conduire ses pensées et de considérer des choses diverses. L'égalité des raisons n'empêche pas l'inégalité des esprits. 3- Remise en cause d’une explication de la diversité des opinions : La diversité des opinions entre les individus ne vient pas de leur plus ou moins grande raison. Si certains hommes se trompent et d'autres affirment des vérités, c'est pour deux raisons : - nous ne conduisons pas nos pensées par les mêmes voies certains utiliseront la déduction, d’autres procèderont par induction ou encore par analogie. Les principes ou axiomes ou préjugés à partir desquels nous réfléchissons et menons notre raison peuvent varier en fonction de notre culture, donc de notre milieu social, de notre éducation, de notre époque ou encore de notre histoire personnelle. - nous ne considérons pas tous les mêmes choses la nécessité de s’accorder sur les objets dont nous discutons et de respecter le principe d’identité tout au long de nos raisonnements (les termes que nous utilisions ne doivent pas changer subrepticement de signification). Ainsi nous évitons les quiproquos dans les discussions et les erreurs dans nos démonstrations. - Approfondissement de l’explication : pour atteindre la vérité, posséder la raison n'est pas suffisant mais il faut aussi bien conduire cette faculté. Chacun a « l'esprit bon », c'est-à-dire une faculté de penser en état de fonctionner mais chacun ne l'utilise pas correctement (« l'appliquer bien », souci et exigence qui paraissent plus importants que de se soucier de posséder la raison puisque chacun de toute façon en est doté). - Illustration par un exemple : la puissance de l’esprit ne garantit pas la découverte de la vérité contrairement à la recherche méthodique « le droit chemin ». Pour défendre son point de vue, Descartes l’illustre par un exemple et une métaphore : - les « plus grandes âmes », c'est-à-dire des esprits qui soit sont les plus rapides à raisonner, soit qui sont moralement les meilleurs, qu'il juge capable des « plus grands vices », c'est-à-dire des plus grandes erreurs ou des plus grandes fautes. [En effet leur raisonnement étant plus efficace, ils peuvent faire plus efficacement le bien mais aussi le mal. Le meilleur médecin ferait un excellent empoisonneur.] une morale intellectualiste. - la métaphore de « ceux qui ne marchent que fort lentement », c'est-à-dire qui raisonnent avec plus de lenteur ou de difficulté, mais qui peuvent aller plus loin vers la vérité s'ils suivent « le droit chemin », c'est-à-dire qui ne s'écartent pas des règles du raisonnement. Pour moi, je n'ai jamais présumé que mon esprit fut en rien plus parfait que ceux du commun ; même j’ai souvent souhaité d’avoir la pensée aussi prompte, ou l’imagination aussi nette et distincte, ou la mémoire aussi ample, ou aussi présente, que quelques autres. Et je ne sache point de qualités que celles-ci, qui servent à la perfection de l'esprit : car pour la raison, ou le sens, d’autant qu’elle est la seule chose qui nous rend hommes, et nous distingue des bêtes, je veux croire qu’elle est tout entière en un chacun ; et suivre en ceci l’opinion commune des philosophes, qui disent qu'il n’y a du plus et du moins qu’entre les accidents, et non point entre les formes, ou natures, des individus d'une même espèce. Mais je ne craindrai pas de dire que je pense avoir eu beaucoup d’heur, de m’être rencontré dès ma jeunesse en certains chemins, qui m'ont conduit à des considérations et des maximes, dont j’ai formé une méthode, par laquelle il me semble que j'ai moyen d’augmenter par degrés ma connaissance, et de l’élever peu à peu au plus haut point, auquel la médiocrité de mon esprit et la courte durée de ma vie lui pourront permettre d’atteindre. II- Universalité de la raison et inégalité de l’esprit. 1- Exemple argumentatif : l’expérience personnelle de Descartes Descartes illustre la disparité des facultés de l’entremêlement en relatant sa propre expérience. cet exemple sert aussi d’arguments dans la mesure où il s’appuie sur des faits concrets. 2- L’essence de l’homme réside dans la raison et non dans le degré variable de certaines qualités secondes. uploads/Philosophie/ explication-dm-01.pdf

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