Présentez Carl Menger et l’école autrichienne Introduction : Carl Menger, est n
Présentez Carl Menger et l’école autrichienne Introduction : Carl Menger, est né le 23 février 1840 à Neu Sandec, alors dans l'Empire d'Autriche qui est aujourd’hui l’actuelle Pologne, et mort le 26 février 1921 à Vienne, c’est un économiste autrichien, fondateur de l'école autrichienne. Concernant le parcours professionnel de Menger, après être allé au Gymnasium (lycée), il étudie le droit à l'université de Prague et de Vienne de 1859 à 1863 date à laquelle il devient journaliste. Le 24 novembre 1865, il fonde le journal Wiener Tagblatt) (Le Wiener Tagblatt est un quotidien autrichien libéral fondé par Carl Menger en 1865, qui sera nationalisé en mars de l'année suivante). En 1867, il obtient un doctorat de Droit (jurisprudence) à l'Université Jagellonne de Cracovie. Il rejoint la section de la presse au cabinet du premier ministre à Vienne. C'est à cette époque qu'il "tombe dans l'économie politique". En 1871, il publie son livre "Principles of Economics" qui fait de lui un des fondateurs de l'école néo-classique. En 1872, il entre à l'université de Vienne comme maître de Conférences non payé puis devient professeur associé à plein temps en 1873. En 1876, il devient un des précepteurs du prince héritier Rodolphe. À son retour à Vienne en 1879, il fut nommé par François-Joseph Ier d'Autriche, [grâce en partie à l'appui de Lorenz von Stein (économiste et sociologue allemand)] professeur d'économie à l'université de Vienne. En 1883, il publie son livre "Investigations into the Method of the Social Science with Special Reference to Economics" qui provoqua un conflit avec l'école historique allemande connu sous le titre de Methodenstreit, sur lequel on reviendra (querelles des méthodes). Menger a eu des brillants étudiants tels que Eugen Böhm-Bawerk ou Friedrich von Wieser qui ont contribué à faire connaître assez rapidement l'école autrichienne et pour lesquels on reviendra dans une seconde partie. Menger s’inscrit dans la révolution marginaliste, qui s’oppose à l’école classique fondée par Adam Smith et David Ricardo (dont Marx sera le dernier représentant). Cette révolution marginaliste est menée par trois auteurs de trois pays européens différents de façon simultanée : Walras, Menger et Jevons. Les trois refusent la valeur travail objective des classiques ainsi que la société de classe pour adopter une valeur travail subjective, basée sur l’utilité marginale et avec l’individu comme fondement. Ils divergeront néanmoins sur d’autres points, comme l’utilisation des mathématiques, ainsi que sur la méthode à adopter en économie. I- Carl Menger Pour commencer la réflexion sur Carl Menger, nous allons expliquer le conflit « Methodenstreit ». Menger s’oppose à l’école historiciste Allemande, menée par Gustav Schmoller (1838-1917), qui prône une vision empirique de l’économie. Cette école cherche une régularité empirique dans l’observation des faits, et rejette l’idée de construction de théories universelles abstraites. L’abstraction théorique n’est pour l’école Allemande d’aucun intérêt, seuls les faits comptent, et chaque fait doit être replacé dans son contexte historique précis. Menger, qui prône au contraire la recherche de lois économiques fondamentales, basées sur l’analyse du comportement des individus et les relations de cause à effet. Il ne peut donc accepter cette conception de l’économie. L’individu est d’ailleurs pour Menger l’élément de base le plus simple de la démarche analytique. En décomposant de façon successive les éventements économiques, le maillon final de la chaine de causalité est l’individu, qui devient alors le fondement de toutes les théories économiques. On parle alors d’individualisme ontologique, c’est à dire que l’individu est la cause de tout. L’individu est en effet le plus petit centre de décision économique possible. L’individu n’est donc pas la base de l’économie par un principe méthodologique arbitraire, mais bien par conséquence de la démarche analytique de décomposition des faits complexes en éléments simples. L’individu agit pour satisfaire ses besoins, ce qui déclenche les chaines d’actions et de causalités qui créent les phénomènes économiques. Cette recherche de satisfaction des besoins porte le nom de processus d’accomplissement. Cette idée sera reprise et développée par de nombreux disciples de Menger, en particulier Mises. Avec Menger, le Suisse Léon Walras et l’Anglais Stanley Jevons ont compris que la valeur d’un bien ne dépend pas de la quantité de travail qu’on a consacré à sa production, comme le soutenaient les économistes classiques de Smith à Marx, mais de l’utilité qu’attribuent les consommateurs à l’obtention d’une unité additionnelle de ce bien. C’est cette quantité additionnelle « à la marge » qui compte, et c’est pourquoi on a décrit cette découverte comme la « révolution marginaliste ». Parmi les trois découvreurs, Carl Menger est celui qui a le plus mis l’accent sur l’aspect subjectif de la théorie de la valeur. Elle permet de comprendre de nombreux phénomènes économiques auxquels nous sommes confrontés au quotidien. À partir d’un raisonnement en termes d’utilité marginale décroissante (plus je consomme d’un bien, moins je retire de l’utilité à la prochaine unité consommée), on peut ainsi expliquer pourquoi l’eau dans un désert aura un prix élevé, tandis qu’à côté d’une source où elle est abondante, le prix sera faible. La rareté contribue à expliquer la valeur. [Slide tableau raisonnement marginaliste] Menger adopte un raisonnement marginaliste : chaque unité de bien consommée apporte moins de satisfaction que l’unité précédente. Ainsi, en reprenant l’exemple précédent si vous êtes dans le désert et que vous avez soif, vous êtes prêt à donner beaucoup pour un premier verre d’eau. Mais vous serez prêt à donner un peu moins pour un second verre. Et à partir d’un moment donné, vous ne voudrez plus d’eau du tout. Chaque individu décide d’une façon qui lui est propre (et donc subjective) l’importance qu’il apporte à chaque bien, en fonction de sa manière d’anticiper la satisfaction de ses besoins. Menger illustre cela avec son tableau des biens, où il représente des biens numérotés de 1 à 10 en colonnes et en ligne la satisfaction donnée par une unité supplémentaire de ce bien. Ainsi la première unité du bien 1 apporte une satisfaction (ou utilité) de 10 a l’individu imaginaire représenté. Menger note que chaque individu classe les biens dans le tableau selon sa propre perception du monde, mais que selon les principes de survivre/vivre/bien vivre, il est probable que les premiers biens soient identiques pour tous : eau, nourriture, logement etc. En effet, si un individu décide ne pas satisfaire ses besoins vitaux en priorité, il risque de mourir et son rôle en tant que centre de décision économique s’arrêtera. [Slide classification des biens de rang] Concernant la classification des biens et le détour de production selon Menger. Ce dernier classe les différents biens selon une échelle, de 1 à l’infini. Un bien est de rang 1 quand il peut directement satisfaire un besoin. Le pain est ainsi de rang 1 car il satisfait la faim. Les biens de rang 2 sont ceux directement nécessaires à la production du bien de rang 1. Par exemple la farine, l’eau dans le cas du pain. Et ainsi de suite, les biens de rang 3 permettent d’obtenir les biens de rang 1, comme un moulin qui permet de produire la farine. Chaque détour de production doit donc accroitre à terme la quantité du bien de rang 1 qui lui est associée. Du point de vue de la production, la mise en place d’un détour de production prend du temps. Il s’écoule un certain temps entre le moment où l’on commence la production des biens de second rang et le moment où l’on obtient les biens de rang 1 associés. Il y a donc incertitude sur la quantité et la qualité exacte des biens de second rang qui seront produits à l’issue du processus. Au fur et à mesure que le temps passe les agents emmagasinent des informations nouvelles sur les différents détours de productions possibles et apprennent de leurs erreurs. Ils peuvent ainsi améliorer les détours de productions, en les rendant plus efficaces ou en imaginant de nouveaux. De nouvelles relations techniques entre les biens de différents rangs naissent, et les besoins des consommateurs changent, ce qui demande à l’activité économique de sans cesse s’adapter au changement. Pour Menger c’est ce processus d’apprentissage qui est le facteur de progrès des sociétés : avec l’expérience les individus maitrisent de mieux en mieux les relations entre biens de premier rang et biens de second rang et peuvent mieux satisfaire leurs besoins. Ils font moins d’erreurs et découvrent de nouvelles relations techniques qui rendent la satisfaction des besoins plus facile. Pour conclure sur Carl Menger, comme nous l’avons évoqué l’avons évoqué précédemment, Menger se différencie de Walras et de Jevons notamment sur le point de vue mathématiques, cela ne veut pas dire que Menger rejette les mathématiques en soi, mais l’équilibre statique de Walras n’est pour lui qu’une photo instantanée de l’économie, vite périmée. Il y oppose une vision dynamique, où le temps joue un rôle primordial comme nous venons de le voir. Il rejette donc plus les mathématiques de son époque (ou ce qu’il en connait via les travaux de Walras sur l’équilibre général) que les mathématiques en soi. En étant adepte d’un raisonnement formel, Menger est tout à uploads/Philosophie/ expose-hae.pdf
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- Publié le Sep 04, 2021
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