Fiche de lecture : méthodologie de recherche Chapitre 3 et 4 : Chap. 3 : Explor

Fiche de lecture : méthodologie de recherche Chapitre 3 et 4 : Chap. 3 : Explorer et tester : les 2 voies de la recherche Ce chapitre explicite les 2 grands processus de construction des connaissances : l’exploration et le test. Nous appelons l’exploration, la démarche par laquelle le chercheur a pour objectif la proposition de résultats théoriques novateurs. Le terme « tester » se rapporte à la mise à l’épreuve de la réalité d’un objet théorique. La 1ere section, présente les caractéristiques des modes de raisonnement propres à chacun des processus (déduction et induction). La seconde section traite spécifiquement les 3 voies d’exploration possibles (théorique, empirique et hybride). La 3eme section propose la démarche de test classique : l’hypothético-déduction. En conclusion, nous allons voir comment explorer et tester peuvent être réconciliés dans le cadre général d’une recherche. La réflexion se situe donc à une phase charnière du processus de recherche : en aval de la définition de l’objet de recherche et en amont des données (recueil et traitement) ainsi que les choix finaux concernant le dispositif méthodologique. L’exploration et le test coexistent dans les recherches en management et renvoient à des débats épistémologiques concernant à la fois le mode de production de la connaissance scientifique et le statut de la connaissance ainsi produite. Si le processus de test situe résolument la recherche dans le paradigme positiviste, le constructivisme, le pragmatisme ou l’impérativité. * explorer se réfère à une démarche de type inductive alors que tester fait appel à une démarche de type déductive. Section 1 : les raisonnements types du test de l’exploration Explorer et tester sont 2 processus qui soutiennent l’élaboration des connaissances. Explorer en management consiste à découvrir ou approfondir une structure ou un fonctionnement pour servir 2 grands objectifs : la recherche et l’explication, (la prédiction) et la recherche d’une compréhension. L’objectif du test est de produire une explication par l’évaluation de la pertinence d’une hypothèse, d’un modèle ou d’une théorie dans un but d’explication. La dichotomie (exploration/test) trouve ses justifications aux modes de raisonnement. Pour explorer, le chercheur adopte une démarche de type inductive et/ou abductive alors que pour le test, celui-ci fait appel à une démarche de type déductive. 1. Des modes de raisonnement distincts : 1.1. la déduction : La déduction est avant tout un moyen de démonstration. Si les hypothèses formulées initialement (prémisses) sont vraies, alors la conclusion doit nécessairement être vraie. Exemple : le syllogisme de Socrate (1) tout homme est mortel (2) Socrate est un homme (1) + (2)  prémisses (3) Socrate est mortel  conclusion Les logiciens établissent une distinction entre la déduction formelle et la déduction constructive. La déduction formelle est un raisonnement ou une inférence qui consiste à réaliser le passage de l’implicite à l’explicite ; la forme la plus usuelle en est le syllogisme. On appelle inférence « une opération logique par laquelle on tire d’une ou de plusieurs propositions la conséquence qui en résulte ». Bien que le syllogisme relève d’un raisonnement rigoureux, il est toutefois stérile dans la mesure où la conclusion ne permet pas d’apprendre un fait nouveau. La conclusion est déjà présupposée, par conséquent le raisonnement est tautologique. Par contre, selon la déduction constructive formelle, la conclusion constitue un apport pour la connaissance. La déduction est donc le raisonnement qui fonde la démarche hypothético- déductive. Cette démarche consiste à élaborer une ou plusieurs hypothèses et à les confronter ensuite à une réalité. Le but est alors de porter un jugement sur la pertinence de l’hypothèse initialement formulée. 1.2. l’induction et l’abduction : L’induction est une généralisation prenant appui sur un raisonnement par lequel on passe du particulier au général, des faits aux lois, des effets à la cause et des conséquences aux principes. Il n’y a induction que si en vérifiant une relation sur un certain nombre d’exemples concrets, le chercheur pose que la relation est vraie pour toutes les observations à venir. L’abduction est un processus inférenciel (hypothèse) qui s’oppose à la déduction, car la déduction part d’une règle, considère le cas de cette règle et infère automatiquement un résultat nécessaire. Mon hypothèse devra être mise à l’épreuve pour pouvoir être transformée en une loi, mais il y a de nombreux cas où je ne cherche pas des lois universelles, juste une explication capable de désambiguïser un événement communicatif isolé… L’abduction est un procédé typique par l’intermédiaire duquel on est en mesure de prendre des décisions difficiles lorsque l’on suit des instructions ambiguës. Ainsi l’induction est une inférence logique qui confère à la découverte une constance a priori (loi) alors que l’abduction lui confère un statut explicatif ou compréhensif qui, pour tendre vers la règle ou la loi, nécessite d’être testé ensuite. 1.3. une complémentarité scientifique : Pour l’élaboration des connaissances scientifiques, la déduction et l’induction sont deux logiques complémentaires. Selon Blaug, un raisonnement non démonstratif peut, dans le meilleur des cas, persuader une personne raisonnable, alors qu’un raisonnement démonstratif doit convaincre une personne, même entêtée. 2- … pour des objets théoriques identiques : 2.1- Hypothèse : L’hypothèse est l’objet théorique le plus simple, il est définit comme conjecture sur l’apparition ou l’explication d’un événement. Elle est fondée sur une réflexion théorique en s’appuyant sur une connaissance antérieure du phénomène étudié, c’est une présomption de comportement ou de relations entre des objets étudiés. Par hypothèse on peut dire qu’un phénomène est l’antécédent, le conséquent ou le concomitant invariable d’autres phénomènes donnés. L’hypothèse : est un objet de mise en relation de concepts théoriques. On peut la considérer comme une réponse provisoire à la question de départ. Représentation schématique d’une hypothèse Sens de l’hypothèse (+ ou -) Concept 1 Concept 2 Quand : -Le sens de l’hypothèse est +, Plus le concept 1 est présent, plus le concept 2 est fort. -Le sens de l’hypothèse est -, Plus le concept 1 est présent, moins le concept 2 est fort Une hypothèse doit posséder à un certain nombre de propriétés : 1) Elle doit être exprimée sous une forme observable, l’hypothèse doit indiquer le type d’observations à rassembler ainsi que les relations à constater entre ces observations afin de vérifier dans quelle mesure elle est infirmée ou non par les faits. 2) Il ne faut pas que les hypothèses soient des relations fondées sur des préjugées ou des stéréotypes de la société (aucune expression idéologique ne peut être considérée comme une hypothèse). 2.2- Modèle : Selon Kaplan (1964) « on dit qu’un système A est un modèle du système B si l’étude A est utile à la compréhension de B sans qu’il y ait de lien causal direct entre A et B » Donc le modèle est considéré comme une représentation simplifiée d’un processus ou d’un système, destinée à expliquer et/ou à simuler la situation réelle étudiée. La relation objet/modèle est de nature surjective  c à d le modèle n’ambitionne pas de rendre compte de la totalité de l’objet ni même de la totalité d’une de ses approches possibles. 2.3- Théorie : Selon Morfaux(1980) « une théorie est un ensemble de connaissances formant un système sur un sujet ou un domaine déterminé » mais cette définition a été jugée amener qu’une faible portée opératoire. La définition la plus retenue est celle proposée par Bunge(1967) : « une théorie désigne un système d’hypothèses. Un ensemble d’hypothèses scientifiques constitue une théorie scientifique si et seulement si il se réfère à des faits donnés et si chacun des éléments de l’ensemble est soit une hypothèse première (axiome) soit une conséquence logique d’une ou de plusieurs hypothèses premières ». Selon Lakatos, la théorie est constituée d’un noyau dur et d’une ceinture protectrice : -Le noyau dur comprend des hypothèses de base qui sous-tendent la théorie et ne doivent pas être, par postulat, ni rejetées ni modifiées. -La ceinture protectrice contient les hypothèses auxiliaires explicites complétant le noyau dur. Selon Glaser et Strauss (1967) distinguent entre deux types de théorie : -La théorie substantive est un développement théorique en relation directe avec un domaine empirique. -La théorie formelle concerne un domaine conceptuel, elle offre généralement l’intégration de plusieurs théories substantives développées sur des domaines empiriques différents et/ou comparables. Elle a plus un caractère universel que la substantive. Section 2 : les voies de l’exploration L’exploration est bien la démarche par laquelle le chercheur a comme objectif la proposition de résultats théoriques novateurs. Et les méthodes empiriques (les différentes formes d’observation, les interviews, les enquêtes, les simulations ou la quasi-expérimentation, la combinaison de différentes techniques ou multi -méthodes) sont plus fréquemment utilisées dans ce cadre d’élaboration de nouveaux objets théoriques que dans la démarche du test (Snow et Thomas, 1994). Malgré le fait que l’exploration ne présuppose pas le choix d’un dispositif méthodologique bien déterminé, mais les méthodologies qualitatives sont plus courantes pour l’exploration car elles sont plus efficaces si on tient compte de la finalité.(le matériau empirique peut être qualitatif(mot) ou quantitatif (chiffres, statistiques…) ou les deux). L’objectif principal de l’exploration est de proposer de nouveaux objets théoriques (hypothèse, modèle ou théorie). 1. l’exploration théorique : uploads/Philosophie/ fiche-de-lecture-fahmi-3et4.pdf

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