Robin FORTIN Comprendre la complexité Introduction à La Méthode d'Edgar Morin P
Robin FORTIN Comprendre la complexité Introduction à La Méthode d'Edgar Morin Préface d'Edgar Morin L' Harmattan LOGIQUES SOCIALES Collection Logiques Sociales fondée par Dominique Desjeux et dirigée par Bruno Péquignot En réunissant des chercheurs, des praticiens, des essayistes, méme si la dominante reste universitaire, la collection Logiques Sociales entend favoriser les liens entre la recherche non finali- sée et l'action sociale. En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquète ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation métho- dologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques. Dernières parutions Howard S. BECKER, Propos sur l'art, 1999. Jacques GU1LLOU, Louis MOREAU de BELLAING, Misère et pau- vreté, 1999. Sabine JARROT, Le vampire dans la littérature du XIXe siècle, 1999. Claude GIRAUD, L'intelligibilité du social, 1999. C. CLAIRIS, D. COSTAOUEC, J.B. COYOS (coord.), Langues régio- nales de France, 1999. Bertrand MASQUELIER, Pour une anthropologie de l'interlocu- tion, 1999. Guy TAPIE, Les architectes : mutations d'une profession, 1999. A. CURÉ, A. BÉRAUD, P. DÉCHAMPS, Les ingénieurs. Identités en questions, 2000. Philippe ALONZO, Femmes et salariat, 2000. Jean-Luc METZGER, Entre utopie et résignation : la réforme per- manente d'un service public, 2000. Pierre V. ZIMA, Pour une sociologie du texte littéraire, 2000. Lihua ZHENG et Dominique DESJEUX (dir.), Chine-France. Appro- ches interculturelles en économie, littérature, pédagogie, philosophie et sciences humaines, 2000. Guy CAIRE ET Andrée KARTCHEVSKY, Les agences privées de placement et le marché du travail, 2000. Roland GUILLON, Syndicats et mondialisation, 2000. COMPRENDRE LA COMPLEXITÉ Introduction à La Méthode d'Edgar Morin Robin Fortin COMPRENDRE LA COMPLEXITÉ Introduction à La Méthode d'Edgar Morin Préface d'Edgar Morin L'harmattan Mise en pages : Francine Brisson 4 LES PRESSES DE L'UNIVERSITÉ LAVAL 2000 Tous droits réservés. Imprimé au Canada ISBN 2-7637-7745-7 (Les Presses de l'Université Laval) ISBN 2-7384-9630-X (L'harmattan) L'harmattan 5-7, rue de l'École Polytechnique 75005 Paris Tél. 01 40 46 79 20 Téléc. 01 43 25 82 03 À ma mère, à 'osée BLE DES MATIÈRES Préface XIII Avant-propos XXI PREMIER CHAPITRE Une méthode de complexité 1 La connaissance scientifique et sa zone d'ombre 2 La recherche d'une méthode 7 Le plan de la méthode 10 Méthode et complexité 17 DEUXIÈME CHAPITRE Ordre, désordre, système et organisation 21 L'ordre et le désordre 22 l'inséparabilité de l'ordre et du désordre 22 Ordre, désordre et organisation 27 Le système et le problème de l'irréductibilité 30 L'idée de système 31 La complexité systémique 34 Système et complexité 40 TROISIÈME CHAPITRE Au-delà du système, l'organisation 43 L'organisation 44 COMPRENDRE LA COMPLEXITÉ Définition de l'organisation 44 De l'organisation à l'organisation active 49 L'ouverture et la fermeture 50 L'ouverture organisationnelle 52 L'ouverture existentielle 53 L'ouverture et la fermeture : conclusion 55 La causalité complexe 56 La causalité intérieure 57 La causalité finalitaire 61 La causalité complexe : conclusion 63 QUATRIÈME CHAPITRE Être, existence et autonomie 67 La notion d'être 68 L'idée de récursion 68 L'émergence de l'être 71 la qualité d'existence 73 La notion d'autonomie 74 L'organisation-de-soi 74 L'auto-organisation 76 L'auto-socio-organisation 97 L'autonomie fondamentale : conclusion 105 CINQUIÈME CHAPITRE L'organisation des idées ou noologie 109 Être et existence des idées 110 L'organisation des idées 115 Autonomie et dépendance des idées 120 Vers une noologie 128 Complexité du réel et complexité de la pensée 131 SIXIÈME CHAPITRE Sujet, objet et épistémologie complexe 135 Le sujet et l'objet 136 Les conditions de la connaissance 137 La relation sujet/objet 141 Les limitations de la logique 143 Le problème logique 144 la brèche logique 147 X TABLE DES MATIÈRES or La connaissance certaine/incertaine 150 Le principe d'incertitude 150 Une incertitude fondamentale : conclusion 157 SEPTIÈME CHAPITRE Réflexions sur La Méthode 159 Les trois obstacles à la méthode 160 L'originalité de Morin 167 Conclusion 177 Annexe 189 Bibliographie 193 Bibliographie sur La Méthode 194 Bibliographie générale 197 XI PRÉFACE Robin Fortin a entrepris avec succès d'introduire à une méthode qui se veut introductive à l'exercice d'une pensée complexe. Mais comme il a bien intégré en lui le mode de pensée complexe, il retrouve mes propres difficultés à faire comprendre la nécessité d'une telle pensée. Je voudrais attacher ma préface à ces difficultés. Certes, il y a des esprits, dispersés un peu partout dans les domaines du savoir, de la pensée, des lettres, des arts, du travail, dispersés un peu partout dans le monde et qui, insatisfaits du mode de connaissance qu'on leur a incul- qué, en ressentent plus ou moins clairement les insuffisan- ces et les carences ; ceux-là trouvent dans mes écrits l'expression de ce qui en eux était présent à l'état virtuel. Et si, en se cherchant, ils me trouvent, ils se trouvent enfin eux-mêmes. Ce fut évident pour Robin Fortin, qui du coup s'est voué à la défense et à l'illustration de ma « méthode ». Mais chez la plupart des esprits, pour qui la connais- sance ne saurait qu'être parcellaire, pour qui l'appréhen- sion globale ne saurait qu'être creuse, pour qui connaître un objet c'est le détacher de son contexte, pour qui un sujet est un inexistant, pour qui traiter le complexe c'est le I COMPRENDRE LA COMPLEXITÉ réduire en éléments simples, mon entreprise ne saurait être qu'absurdité et confusion. Confusion parce que pour eux le mot complexe a tou- jours signifié impossibilité de décrire précisément et d'expliquer clairement. Absurdité parce qu'on ne saurait relier des connaissances hétérogènes, chacune enfermée dans son code, son langage irréductible, et qu'on ne saurait embrasser trop de savoir. Ils ne comprennent pas que pour répondre à l'accumulation des connaissances, il faut savoir organiser les connaissances et ils ne peuvent croire que la pensée complexe puisse être une pensée organisatrice. Aussi l'effet du mot pensée complexe et du nom Morin ne peut qu'être répulsif pour la majorité heureuse des uni- versités et instituts de recherche. Ils se gardent bien de me lire, certains qu'ils perdraient leur précieux temps disciplinaire. Certains s'imaginent même que Je méprise le savoir disciplinaire et que je sou- haite la mort des disciplines, alors que je me nourris de ce savoir et que je souhaite seulement relier et intégrer les disciplines, comme cela se passe déjà dans un certain nombre de sciences nouvelles, ce que j'indique plus loin. Aussi les opinions de ceux qui me condamnent sans m'avoir lu constituent une vaste rumeur : c'est superficiel, ce n'est pas sérieux. Pour tous ces spécialistes, il faut évi- ter les idées générales, celles-ci ne pouvant être que creu- ses ou arbitraires. Pourtant ces spécialistes sont des généralistes quand ils parlent du monde, de la vie, de Dieu, de la vérité, de la science, de l'amour, de la société. Mais ces idées générales qui leur semblent évidentes sont des idées reçues, invérifiées, arbitraires, contraires aux préceptes scientifiques qu'ils mettent si haut dans leurs disciplines. Certains même, au lieu de comprendre que l'affronte- ment de la complexité est une tâche difficile qui nécessite beaucoup de courage, ont la paresse d'esprit de traiter de paresseux ceux de leurs étudiants qui voudraient traiter le complexe. XIV PRÉEFACE Je ne peux exorciser ces mépris a priori qui stérilisent toute curiosité à l'égard de mon oeuvre. Pourtant, en dépit d'obstacles formidables, tant dans les instituts que dans les esprits, l'affrontement de la com- plexité est en marche, mais là où il s'opère, il n'est pas encore conscient. Il est effectif en microphysique, où il apparaît que le monde subatomique n'obéit à aucune notion claire et distincte, à aucun principe simple qui per- mettrait d'isoler, localiser, définir de façon univoque un objet. En matière physique, le déterminisme universel doit se lier à l'aléa, à l'indétermination ; et le devenir du monde physique est soumis à une dialogique d'ordre, de désordre et d'organisation. Et même quand le déterminisme est souverain, comme dans la physique apparemment aléa- toire du chaos, il doit accepter l'imprédictibilité des pro- cessus qu'il commande. Qu'en est-il de la simplicité, même dans la théorie de la grande unification, qui requiert un univers originel à beaucoup plus que trois dimensions ? La cosmologie a révélé que notre univers serait né de façon quasi explosive, à partir d'un vide qui aurait l'originalité d'être soumis à des fluctuations quantiques et de contenir à l'état virtuel des énergies infinies. Les sciences physiques ont été bouleversées les unes après les autres, depuis l'apparition de la thermodynamique, par des complexités que l'on reconnaît parfois mais que l'on ne pense pas encore faute d'une réforme des structures de pensée. Il est fréquent que le vin nouveau passe d'abord dans les vieilles outres. De nouvelles complexités apparais- sent et se développent dans le monde biologique, et encore plus dans le monde humain, là méme où une sociologie arrogante traite sociétés et individus comme des machines déterministes triviales. Puis, à partir des années 1960, une nouvelle révolu- tion scientifique commence, regroupant et articulant les unes aux autres des disciplines séparées dans des scien- ces nouvelles comme la cosmologie, les sciences de la terre, l'écologie, la préhistoire devenant science de l'homi- nisation, tandis que l'histoire intègre en uploads/Philosophie/ fortin-la-complexite-introduction-a-la-methode-d-x27-edgar-morin.pdf
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- Publié le Mar 08, 2021
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