This is a contribution from Lingvisticæ Investigationes 34:1 © 2011. John Benja
This is a contribution from Lingvisticæ Investigationes 34:1 © 2011. John Benjamins Publishing Company This electronic file may not be altered in any way. The author(s) of this article is/are permitted to use this PDF file to generate printed copies to be used by way of offprints, for their personal use only. Permission is granted by the publishers to post this file on a closed server which is accessible to members (students and staff) only of the author’s/s’ institute, it is not permitted to post this PDF on the open internet. For any other use of this material prior written permission should be obtained from the publishers or through the Copyright Clearance Center (for USA: www.copyright.com). Please contact rights@benjamins.nl or consult our website: www.benjamins.com Tables of Contents, abstracts and guidelines are available at www.benjamins.com John Benjamins Publishing Company Collocations complexes (application à l’espagnol) Mario García-Page UNED Introduction Actuellement, selon l’avis le plus répandu, nous pourrions définir une collocation comme une configuration syntaxique, ayant en général une structure de syntagme expansible formellement, nécessairement et exclusivement composée de deux uni- tés lexicales mises en relation de façon syntaxique, et sémantiquement gouvernée par une sorte de sélection lexicale plus ou moins forte, orientée (ou unidirection- nelle), que l’usage a institutionnalisé ou a rendu habituel. Nous appelons collocation complexe une configuration syntaxique, qui, rem- plissant des critères sémantiques, syntaxiques et conventionnels, est formellement composée d’une unité lexicale et d’une locution, c’est-à-dire, une construction collocationnelle dans laquelle une locution tient lieu de l’un des composants lexi- caux.1 Il semble, par conséquent, raisonnable de dire que si celles-ci sont com- plexes, alors les autres sont des collocations « simples ». Dans la collocation complexe, la locution fonctionne comme collocatif et l’unité lexicale comme base, sauf dans les structures V + loc. nom. où la base est, si nous suivons les critères fixés pour les collocations simples, la locution, tout comme l’est le substantif dans les combinaisons verbo-nominales du type V + Nsuj. (avecinarse un temporal [un orage approche], arreciar la lluvia [la pluie tombe dru], propagarse el fuego [le feu se propage]…). 1. Nous croyons devoir la dénomination collocation complexe à K. Koike (2000 : 56–64, 2001 : 55–60), bien que le phénomène de solidarité entre un mot lexical et une locution ait été obser- vé avec antériorité et de façon contemporaine par d’autres chercheurs (M. García-Page 1990a, 1990b, 1996a… ; J. L. Mendívil Giró 1991 : 718–723 ; L. Ruiz Gurillo 1997c : 20–25 ; I. Bosque Muñoz 2001a, 2001b ; etc.) et également par K. Koike lui-même qui lui donna finalement son nom (K. Koike 1999). J. L. Mendívil Giró (1991) et K. Koike (1999) associent les collocations complexes (especializaciones dependientes [spécialisations dépendantes] dans leur terminolo- gie) aux restricted idioms de W. Chafe (1968, 1970 : 44). Lingvisticæ Investigationes 34:1 (2011), 68–111. doi 10.1075/li.34.1.03gar issn 0378–4169 / e-issn 1569–9927 © John Benjamins Publishing Company 69 Collocations complexes (application à l’espagnol) Le but principal de cette étude est de décrire un phénomène d’ordre lexico- syntaxique, jusqu’à présent pratiquement méconnu : la collocation complexe. Ain- si, nous proposons, tout d’abord, une définition de ce que l’on entend en général par collocation (collocation simple) et, ensuite, notre propre caractérisation de la collocation complexe (Introduction). Puisque la bibliographie sur la question présente des critères fort hétérogènes à propos de la notion de collocation, nous essaierons d’expliquer brièvement les traits distinctifs de cette structure d’après la caractérisation préalablement défendue, ce qui nous permettra de mieux com- prendre le contraste entre la collocation simple et la collocation complexe (Sec- tion 1). Dans la Section 2, nous présenterons les structures que la collocation complexe peut avoir : les contraintes dans la formation de ces schémas formels constituent précisément un point de contraste avec la collocation simple. Les dif- férentes façons d’interpréter et de classer les faits linguistiques et l’incontournable existence de phénomènes frontaliers qui empêchent de tracer des limites strictes nous amènent à étudier, dans la Section 3, le rapport entre collocation et locution, phénomènes très différents mais souvent confondus et mélangés. Dans la Sec- tion 4 on vérifie jusqu’à quel point cette confusion est due souvent aux différents classements et descriptions de certaines expressions dans les dictionnaires et dans les études monographiques. On peut vérifier que leurs analyses sont souvent très arbitraires. La sélection lexicale est une question essentielle non seulement pour la définition de la collocation mais aussi pour tracer les limites entre la collocation et la locution, aspects que nous abordons dans la Section 5. 1. Caractéristiques de la collocation Lorsque nous disons que la collocation est une configuration syntaxique nous vou- lons dire qu’une collocation n’est pas, contrairement à ce que pense la majorité des phraséologues (G. Corpas Pastor 1996, 1998a, 1998b, 2003 ; L. Ruiz Gurillo 1997c, 1998, 2002 ; M. A. Castillo Carballo 1997, 1997–1998, 2001–02 ; G. Wotjak 1998 ; M. I. González Rey 1998a, 1998b, 2002a, 2002b ; E. Blasco Mateo 1999 ; B. Wotjak 2000 ; K. Koike 2000, 2001 ; J. P. Larreta Zulategui 2002 y 2004 ; A. Péjovic 2003 ; A. Bustos Plaza 2003 y 2005 ; M. Alonso Ramos 2004…), une unité phraséologique, et que, par conséquent, elle est objet d’étude de la syntaxe. Une collocation est une construction régie par les règles grammaticales, si bien qu’elle permet de réaliser une analyse fonctionnelle et qu’elle peut être soumise aux différents examens syn- taxiques selon la catégorie de ses composants : coordination, pronominalisation, modification, relativisation, passivation, nominalisation, extraction… (M. García- Page 2004a, 2008b). © 2011. John Benjamins Publishing Company All rights reserved 70 Mario García-Page D’autres auteurs sont du même avis que nous, par exemple J. Ginebra i Ser- rabou (2002), E. M. Muñiz Álvarez (2002, 2004) ou G. Paredes Suárez (2002) ; I. Bosque Muñoz (2001a), pour sa part, rejette le caractère phraséologique de la col- location, mais l’assigne à l’interface lexico-grammaticale (la collocation constitue un phénomène de restriction lexicale : I. Bosque Muñoz dir. 2004 ; cfr. E. M. Muñiz Álvarez 2005) ; A. Zuluaga Ospina (2002 : 111) rejette d’une part la nature syn- taxique de la collocation mais aussi sa nature phraséologique : « Les collocations ne sont ni des unités phraséologiques ni des constructions libres », bien qu’elles constituent un groupe d’intersection entre les deux. Mendívil Giró (1999), sans toutefois affirmer que la collocation soit une unité phraséologique, la place éga- lement au centre du continuum entre le syntagme libre et la locution (cependant l’auteur n’utilise pas le terme collocation). Nous disons que la collocation a la structure d’un syntagme expansible parce que, sauf dans le cas du schéma V+Nsuj., la collocation présente, normalement, la structure d’un syntagme constitué d’un noyau et d’un adjacent ou complément (V+NCD, N+Aadj., V+AdvCC, A+AdvModif.) ; si bien qu’une collocation fonctionne généralement comme une partie de proposition, de sorte que d’autres modifi- cateurs du noyau du syntagme ou de son complément étrangers à la collocation peuvent intervenir : rescindir un contrato millonario (résilier un contrat de plu- sieurs millions), mera discusión bizantina (simple discussion byzantine), prueba fehaciente y contundente (preuve aveuglante et accablante), llover sobre los campos torrencialmente (pleuvoir sur les champs de façon torrentielle)… Il est très peu courant que les composants apparaissent séparés, sans respec- ter la moyenne de la distance collocationnelle, et qu’ils ne constituent pas un syntagme, de là l’affirmation générique donnée dans la définition. Cependant, il n’existe pas d’accord entre les chercheurs sur la distance maximum entre les deux composants (S. Jones ; M. Sinclair 1974 : 21 ; F. Smadja 1989 : 165 ; G. Corpas Pastor 1996 : 78–79…). Affirmer que la collocation se compose de deux unités lexicales c’est confir- mer la théorie de la pluriverbalité en tant que trait prototypique de la collocation (et d’autres unités phraséologiques). Mais il convient d’éclaircir quelques points : d’une part, contrairement à la définition qu’offrent certains chercheurs, qui parlent de « deux mots » ou de « pluriverbalité », la collocation se base, en essence, sur une relation sémantique entre deux mots lexicaux (ou deux lexèmes). Le fait de dire « deux mots », sans être plus précis, conduit à réunir des signes simplement grammaticaux, ou un signe grammatical et un autre lexical, comme le supposent, par exemple, M. Benson (1985) et d’autres auteurs (collocations grammaticales). De plus, il doit exister une relation syntaxique entre les composants. Géné- ralement, ils apparaissent formant un syntagme, seuls ou accompagnés d’autres © 2011. John Benjamins Publishing Company All rights reserved 71 Collocations complexes (application à l’espagnol) éléments (v. note 2), et ils entretiennent entre eux des liens fonctionnels : sujet- prédicat, prédicat-argument, noyau-modificateur, etc. Or, nous devons prendre en compte le fait qu’il existe des séries de plus de deux mots qui ont entre elles des relations de sélection lexicale, si bien qu’elles semblent contredire la définition proposée ; c’est le cas de tributar un encendido homenaje/elogio (rendre un ardent hommage/éloge), brindar/tributar un caluroso aplauso (applaudir chaleureusement), formular una pregunta capciosa (formuler une question captieuse), decretar el secreto sumarial (prononcer le secret de l’ins- truction), incurrir en uploads/Philosophie/ garcia-page.pdf
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- Publié le Apv 12, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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