Sommaire Index des notions Antiquité La philosophie Médiévale Renaissance XVIIè

Sommaire Index des notions Antiquité La philosophie Médiévale Renaissance XVIIème siècle XVIIIème siècle XIXème siècle XXème siècle Habermas S'il ne fait pas partie des fondateurs de l'école de Francfort, Habermas en est pourtant l'héritier. Il a aujourd'hui une influence dominante en Allemagne Sommaire Les sources de sa pensée. La vie d'Habermas Apport conceptuel. Critique de l'idéologie techno-scientifique Connaissance et intérêt L'agir communicationnel Penser la démocratie Principales œuvres. Les sources de sa pensée. Habermas s'est nourri de la lecture de Kant, Hegel et Marx. Il est l'héritier des théoriciens de l'école de Francfort, Horkheimer, Adorno et Marcuse. Il prendra part à la querelle allemande des sciences sociales où il se confrontera à Gadamer, Arendt, Albert et Popper. On notera aussi l'influence des grands classiques de la sociologie comme Durkheim et Max Weber. La vie d'Habermas Jürgen Habermas est né à Düsseldorf (près de Cologne) en 1929. Il fait des études de philosophie à partir de 1949 d'abord à Göttingen puis à Zurich et à Bonn. Il suit aussi des cours de psychologie, de littérature allemande, d'économie et d'histoire. Il soutient sa thèse de doctorat, consacrée à Schelling, en 1954 et est l'assistant d'Adorno à l'Institut pour la recherche sociale de l'Université de Francfort de 1956 (il n'a alors que vingt-sept ans) à 1959. Il se familiarise avec la sociologie, participe à des enquêtes sur le terrain. Grâce à une étude socio-historique de l'opinion publique, il devient professeur à l'université de Heidelberg en 1961. Il côtoie notamment Hans-Georg Gadamer. À partir de 1964, il retourne à Francfort où il succède à Max Horkheimer en habermas http://sos.philosophie.free.fr/habermas.php 1 sur 5 16/05/2011 18:04 tant que professeur de philosophie et de sociologie. À la fin des années 60, il exprime sa sympathie critique au mouvement étudiant. À partir de 1971, il dirige l'institut de recherche sociale Max Planck à Munich. Sa renommée est déjà alors internationale mais il est considéré chez lui comme un gauchiste. Ainsi, en 1982, il se voit refuser un poste de professeur à Munich, tandis que la presse conservatrice déclenche contre lui une campagne de diffamation. L'Université finit néanmoins par consentir à le nommer de nouveau professeur à l'Université Goethe de Francfort en 1983. En 1986 et 87 il s'oppose aux historiens conservateurs allemands qui voulaient réduire le nazisme à une sorte de réponse défensive au communisme. Habermas prend sa retraite en 1994 mais reste professeur émérite de l'Université de Francfort. Apport conceptuel. 1) Critique de l'idéologie techno-scientifique Habermas est trop jeune pour avoir appartenu au cercle de la première génération de l'école de Francfort. Il n'a pas non plus fait ses études auprès des maîtres de cette école. Il va néanmoins reconstituer la théorie critique de manière indépendante et donc être à la fois l'héritier légitime de Horkheimer et un innovateur. La théorie critique de l'école de Francfort part d'une critique de l'esprit des Lumières et du positivisme. Les philosophes des Lumières pensaient que la science et la technique, les progrès de la connaissance et de la raison, détruiraient les mythes et les superstitions et fonderaient une société enfin réconciliée avec elle-même. Mais alors que la science et la technique sont nées de la critique des idéologies (c'est-à-dire des discours qui légitiment le pouvoir), elles deviennent à leur tour idéologie. La technique a été très longtemps indépendante de la science qu'elle a précédée très largement dans le temps. La technique a plusieurs millions d'années alors que la science ne date guère que de deux millénaires et demi pour la plus ancienne (les mathématiques) et à peine quelques siècles pour les sciences expérimentales. Or, à partir de la fin du XIX° siècle les choses changent : science et technique sont devenues interdépendantes. Elles se trouvent de plus au service de la production industrielle. Le progrès scientifico-technique régit l'évolution du système social, s'identifie aux yeux des politiques au développement. Avant de prendre la moindre décision, les hommes politiques consultent les experts. Alors que la démocratie suppose l'action des citoyens décidant ensemble de leur avenir commun, ce sont de plus en plus des techniciens (issus du monde marchand) qui décident. En somme, science et technique sont devenues « une idéologie ». Ceux qui osent la refuser vont être considérés comme « rétrogrades » ou « irréalistes ». Habermas veut démystifier cette nouvelle légitimation de la domination. Il s'agit de reprendre en main notre histoire, réhabiliter la praxis au sens aristotélicien (discussion politique entre citoyens) contre une technique dominatrice et dangereuse pour l'humanité. Il faut retrouver une volonté politique issue de la discussion et exempte de domination. 2) Connaissance et intérêt Habermas critique les thèses de Popper qui, au nom du fameux principe d'infalsifiabilité, considère les sciences humaines comme non scientifiques. Tout un courant qualifié de néopositiviste n'accorde le statut de science qu'aux mathématiques et aux sciences de la nature. À cette thèse, Habermas oppose deux objections : On peut trouver dans les sciences dites « exactes » des considérations intéressées. La géométrie n'a-t-elle pas été d'abord inventée pour des questions de propriété ? Il s'agissait d'évaluer la superficie des terrains. Rien ne justifie de considérer la physique comme le modèle de toute science. A partir de là, Habermas distingue trois types de science : habermas http://sos.philosophie.free.fr/habermas.php 2 sur 5 16/05/2011 18:04 Les sciences empirico-analytiques : les sciences de la nature. Elles reposent sur l'expérience mais formulent leur théorie sous forme mathématique. Parce qu'elles permettent la précision, leur intérêt est d'ordre technique Les sciences historico-herméneutiques correspondent aux sciences humaines. Ici, c'est « la compréhension du sens qui donne accès au fait ». L'herméneutique consiste à interpréter le sens des intentions et d'étendre la compréhension intersubjective entre les individus. Les sciences critiques comprennent la psychanalyse, la critique des idéologies et la théorie critique d'Habermas. Elles cherchent à déclencher un processus d'auto réflexion et leur intérêt est par conséquent émancipatoire. Habermas considère donc que la pensée doit infléchir son temps, se mêler aux affaires du monde. Connaître et agir sont indissociables et complémentaires. 3) L'agir communicationnel Quand il s'agit d'aborder la question politique, on peut procéder de deux façons (du reste compatibles) On peut faire une théorie de l'État. Le but étant alors de théoriser le pouvoir légitime distingué de l'arbitraire On peut aussi faire une théorie de la société en en montrant les difficultés, les lacunes, les problèmes et les contradictions. Dans le second cas, on peut alors, soit faire une théorie de l'action (comme chez Marx par exemple), soit penser que la théorie produit des effets dans le champ social. Bourdieu, par exemple, pense que mettre en évidence les structures de domination produit des effets. C'est dans cette dernière perspective que se situe Habermas. La société se présente à la fois comme monde vécu et comme système : Le monde vécu est le monde où se déploie l'action des membres d'une société donnée. Il s'agit alors de rendre compte de cette action du point de vue de celui qui agit. Le système est la société observée de l'extérieur. Chaque activité est alors vue comme une fonction dans la conservation du système et ce point de vue oblige à faire abstraction de l'intention et de la volonté des acteurs. Seuls comptent les effets de l'action. Les deux aspects importent. Dans le monde vécu les actions sont coordonnées par leur orientation et par la communication. Dans le système les actions sont coordonnées par leur conséquence. L'intégration sociale est l'intégration au monde vécu. L'intégration systémique est l'intégration au système. Il s'agit de penser les conflits et problèmes issus des rapports entre système et monde vécu. Considérons le monde vécu. Nous partirons de l'anecdote suivante, racontée par Habermas : imaginons un vieux maçon qui demande à un jeune maçon d'aller lui chercher de la bière pour la pause déjeûner. La situation met en jeu trois domaines de réalité : Le domaine objectif : on peut le décrire par des propositions cognitives et instrumentales. « Le débit de boisson est loin ou près » (proposition cognitive), « on peut y aller à pied ou en voiture (proposition instrumentale). Nous sommes dans l'ordre des faits. Le domaine social : ce sont les normes auxquels adhèrent les participants, le cadre de leur relation intersubjective. Par exemple, l'autorité du plus vieux sur le plus jeune. Le domaine subjectif : la personnalité et les goûts de chacun. Chacun des types de proposition prétend à une validité universelle qui la rend compréhensible et discutable par les interlocuteurs. Dans l'interaction, les trois domaines sont toujours liés. Si le plus jeune va chercher la bière, c'est qu'il est d'accord pour dire : habermas http://sos.philosophie.free.fr/habermas.php 3 sur 5 16/05/2011 18:04 que c'est possible que le vieux peut lui demander de le faire qu'il n'y a pas d'objection du type « je n'ai pas soif » L'accord mobilise les trois aspects. La définition de la situation doit être commune aux participants sans quoi il faudra redéfinir la situation par la négociation et la discussion. C'est ce qu'Habermas appelle l'agir communicationnel L'agir communicationnel coordonne les interactions sociales en coordonnant les orientations et pas seulement leurs effets. Il passe par uploads/Philosophie/ habermas 1 .pdf

  • 11
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager