Hegel Hegel a construit un immense système ordonnant à la fois toutes les conna
Hegel Hegel a construit un immense système ordonnant à la fois toutes les connaissances de l'époque et les systèmes de ses prédécesseurs. Grand philosophe de l'histoire l'approche de sa pensée n'est guère aisée. Représentant de l'idéalisme, il influencera profondément la philosophie de ses successeurs. Sommaire Les sources de sa pensée. La vie de Hegel Apport conceptuel. La dialectique du maître et de l'esclave. La philosophie du droit, l'Etat. L'histoire. L'art, la religion, la philosophie. Principales œuvres. Les sources de sa pensée. Hegel reprend l'Idée platonicienne, mais prise dans un sens nouveau, dynamisme de l'Esprit se réalisant dans le monde et dans l'histoire des hommes. Il est influencé par Kant (dont il veut dépasser le formalisme) et par Schelling (qu'il critique). La révolution française, Napoléon, le monde industriel fournissent matière à sa réflexion. La vie de Hegel Georg Wilhem Friedrich Hegel naît à Stuttgart le 27 août 1770, d'un père petit fonctionnaire. De 1777 à 1788, il est collégien au gymnasium de Stuttgart. Elève modèle, il s'exerce au latin, au grec, se forme sérieusement aux mathématiques et à la physique. Le 27 Octobre 1788, il entre au séminaire protestant de Tübingen. Il apprend la philologie, la philosophie et les mathématiques en compagnie d'un camarade, Hölderlin, avec qui il se lie d'une intime amitié. Il lit Rousseau, Kant, dans l'écho de la Révolution Française. En 1790, Schelling le rejoint au séminaire. Le 27 septembre 1790, Hegel obtient sa maîtrise de philosophie. De 1790 à 1793, il étudie la théologie luthérienne orthodoxe. Il s'intéresse à la botanique et à l'anatomie. En octobre 1793, Hegel devient précepteur dans la famille du capitaine Von Steiger à Berne. Il le restera jusqu'en 1796. En 1795, il écrit une Vie de Jésus. De 1797 à 1800, il est précepteur à Francfort où il continue d'étudier Kant et lit Fichte. La succession de son père (mort en 1799) libère Hegel (pour quelque temps) des soucis matériels. Il se rend à Iéna en 1801 où Schelling vient de remplacer Fichte à l'Université. Il se livre alors à une intense activité intellectuelle d'où naîtra l'hégélianisme. Il devient Privatdozent à l'Université d'Iéna (poste auquel il renoncera, trop mal payé, en 1807). Il achève la Phénoménologie de l'Esprit en 1807, année où il devient rédacteur en chef de la Gazette de Bamberg. Pour des raisons de censure politique il en est chassé en 1808 et devient directeur du gymnase de Nuremberg. Il travaille à adapter son enseignement au secondaire et compose sa Science de la logique qui paraît de 1812 à 1816. De son mariage (1811) naîtront deux fils dont l'un deviendra professeur d'histoire et l'autre pasteur. En 1816, Hegel obtient une chaire de professeur titulaire à l'Université d'Heidelberg. Au début ses étudiants sont peu nombreux. Il publie l'Encyclopédie des sciences philosophiques en 1817. A la mort de Fichte (1818), Hegel occupe sa chaire à Berlin. Il la gardera jusqu'à sa mort. Son activité est considérable, sa célébrité croissante et ses cours suivis par des élèves dont certains sont déjà célèbres. Il passe d'abord pour le philosophe officiel de la monarchie prussienne et est attaqué comme tel. Puis il sera suspecté par le pouvoir lui-même. En 1821 il publie les Principes de la philosophie du droit. Il voyage durant les vacances et notamment passe en 1827 par Weimar où le reçoit Goethe et Paris où l'accueille Victor Cousin. Il meurt le 13 novembre 1831 du choléra à 61 ans. L'Esthétique, la Philosophie de la religion et la philosophie de l'histoire seront publiés après sa mort. Apport conceptuel. Résumer la philosophie de Hegel, c'est prendre un double risque : soit dénaturer sa pensée par excès de simplification, soit la rendre incompréhensible au néophyte par souci d'être complet. C'est qu'il s'agit là d'une pensée difficile ! Nous nous contenterons, par conséquent, de souligner quelques aspects essentiels, ce qu'il est important de connaître pour le candidat au baccalauréat littéraire. Hegel fait sien tout le savoir de son temps. La philosophie doit penser la totalité du réel et celle de Hegel se veut un système c'est à dire un ensemble organisé de concepts dont tous les éléments sont interdépendants. Le langage. Le point de départ du savoir, selon Hegel, n'est pas la conscience mais le langage. Nous ne pouvons, en effet, penser sans les mots. Tout discours, certes, suppose un sujet mais nul ne parle sans se soumettre aux règles du langage qu'il n'invente pas. Le langage est donc rationalité. La pensée se constitue dans et par le discours (le logos est indissociablement pensée et parole, concept et langage) et l'hégélianisme se veut une philosophie adéquate à cette manifestation originaire de l'esprit (au commencement est le verbe !). Il faut rejeter tout enfermement dans l'ineffable (qui est la marque d'une pensée non élaborée, " à l'état de fermentation "), mais aussi tout renoncement à la connaissance de l'être en lui-même (Hegel rejettera l'opposition kantienne entre phénomène et chose en soi. On sait que chez Kant la chose en soi était inconnaissable. ) La dialectique. La dialectique est la marche de la pensée procédant par contradictions surmontées en allant de l'affirmation à la négation et de la négation à la négation de la négation (on dit parfois : thèse, antithèse, synthèse). Le devenir s'opère par dépassements successifs des contradictions. Dépasser, ici, c'est nier mais en conservant, sans anéantir. Par exemple, la fleur nie le bouton mais en même temps le conserve puisqu'elle en est le prolongement. De même le fruit nie la fleur tout en la conservant. Chaque terme nié est intégré. Les termes opposés ne sont pas isolés mais en échange permanent l'un avec l'autre. Tout ce qui est possède donc trois aspects ou trois moments (logiques et pas nécessairement chronologiques). La contradiction joue un rôle essentiel. Toute réalité est un jeu de contradiction : mort et vie, être et néant etc. Le négatif est créateur. La dialectique du maître et de l'esclave. Aux yeux de Hegel, l'existence d'autrui est indispensable " à l'existence de ma conscience comme conscience de soi " car à l'origine du problème de l'existence d'autrui, il y a la présupposition fondamentale qu'autrui c'est l'autre c'est à dire le moi qui n'est pas moi, que je ne suis pas. Ce n'est que parce que je vois l'autre comme différent, comme opposé à moi que je prends conscience par différence de moi. Le moi n'a de sens qu'en tant qu'il n'est pas autrui. Non seulement je ne prends conscience de moi que par la prise de conscience de l'autre, mais la connaissance de soi requiert la reconnaissance de soi par l'autre. C'est ce que développe la fameuse dialectique du maître et de l'esclave : Hegel décrit d'abord l'homme comme un individu immergé dans la nature dont il fait partie. Sa conscience n'est pas une pure conscience mais une conscience immergée dans la réalité. Ainsi, initialement, l'homme ne fait pas de distinction entre les illusions et la réalité, entre ce qu'il pense du réel et le réel lui-même. C'est parce qu'il est confronté au réel que l'homme va progressivement distinguer l'en-soi (c'est à dire le réel) du pour-moi (c'est à dire la réalité telle qu'il la pense ou plus exactement telle qu'il la saisit car alors n'existe encore qu'une certitude sensible immédiate). La conscience va ensuite prendre conscience d'elle-même. Elle ne saurait le faire efficacement par l'introspection mais plutôt par l'action. La conscience va devenir conscience pratique. Elle va vouloir s'approprier les choses. Le monde sensible va lui apparaître comme l'Autre qu'elle veut assimiler. C'est ce qu'on nomme le désir. Or le désir est actif. Désirer quelque chose c'est désirer le transformer par son action. Par exemple le désir qu'est la faim veut transformer la nourriture désirée en la mangeant. Le désir de transformation de la nature se manifeste dans le travail. Travailler, c'est nier la nature pour la vaincre, soumettre le monde extérieur à la forme humaine. Le travail pour Hegel est anthropogène c'est à dire qu'il fait de nous des humains. Mais le désir est aussi désir d'être reconnu par un autre. La conscience veut qu'une autre conscience la reconnaisse comme conscience sinon elle n'est pas pleinement conscience de soi. L'homme est un être social et les consciences vont s'affronter car on ne conçoit pas (au moins dans un premier temps), que la reconnaissance puisse se faire autrement que dans l'inégalité et l'asservissement. Chacun veut donc asservir l'autre pour être reconnu par lui. Les consciences s'affrontent dans une lutte qui va être une lutte à mort. Chacun des deux adversaires veut être reconnu par l'autre. Or, dit Hegel, l'un va accepter de risquer sa vie pour être reconnu. Il va préférer la mort à l'éventualité de n'être pas reconnu. L'autre, au contraire, va ressentir la peur et va préférer vivre soumis que mourir. Le premier sera le maître, le second sera l'esclave. Le premier ne sera plus soumis au travail, le second va travailler pour le premier. Or, dit Hegel, le porteur de la continuation de l'histoire n'est pas le maître mais uploads/Philosophie/ hegel.pdf
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- Publié le Fev 17, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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