Université de Nantes Lettres, Langues et Sciences Humaines LE CORPS ET L’ESPACE

Université de Nantes Lettres, Langues et Sciences Humaines LE CORPS ET L’ESPACE DANS LA CREATION, UNE PEDAGOGIE DE LA PERCEPTION CHEZ HUNDERTWASSER. 1950-1960 Mémoire de Master I Histoire de l’Art et Culture Matérielle Rédigé sous la direction de M. Thomas RENARD Par Johan MARIN-MONTOYA Année Universitaire 2017/2018 2 3 TABLE DE MATIERES I. Introduction ………………………………………………… 4 a) Les années d’après-guerre : La victoire de la liberté ? …………………………. 7 b) L’air du temps et l’assimilation de la pensée chez Hundertwasser ……………. 10 II. Le Corps Un point de départ. ………………………………………… 19 a) L’art et la nature perceptive ………………………………………… 25 b) Le spiral et le « Transautomatisme » ………………………………………… 28 c) Le corps dans l’iconographie d’Hundertwasser III. L’espace une construction de l’expérience a) L’idée d’habiter dans l’iconographie d’Hundertwasser b) La troisième peau IV. Perception : le dedans du dehors et le dehors du dedans. a) L’art comme manifestation de la pensée créatrice b) La grammaire du voir Bibliographie et Sources Annexes Catalogue Evolution de l’iconographie d’Hundertwasser dans la peinture de 1950-1960. 4 Introduction L'art est là tout le temps, dans la compréhension du sens du monde et nécessairement où ses interprétations sont prises de la pensée vers la construction des langages. Un tel processus n'est guère la base, parce que l'art a du sens et revendique les principes de l'humain, il entraîne et sensibilise l’homme à trouver les façons d’expliquer les phénomènes qui cachent la nature de son milieu. Cependant, cette conscience initiale des individus peut être appropriée et utilisée au détriment de lui dans le modèle de la pensée collective, c'est-à-dire, ce qui est spontané au départ et ouvre une autre conscience peut alors devenir calculé et prévisible, voire un instrument de contrôle. De telle façon, on trouve appropriées les méthodes d'enseignement et d'apprentissage qui développent la création et professent la diffusion de l'art, mais au contraire nous ont laissé un héritage qui se réduit à une vision de la pensée totalisante. Peu à peu, l’application de ces méthodes ont suivi la tradition fonctionnaliste et standardisée de l’époque industrielle. La production en série a généré un conformisme pratique qui affecte la diversité de pensée et limite l’activité créative. Ces constatations se confirment dans les pratiques académiques, aux différents niveaux, où le modèle d’apprentissage et de développement de la création ont suivi un seul paradigme. Ce dernier est associé à la raison scientifique, dans lequel le sujet et l’objet d’étude restent dissociés. Ainsi, l’approche de la compréhension du monde est dans ce cadre appliquée à travers une méthode qui met à l’écart les sens humains, méthode qui est instaurée comme principe de validation de la raison objective. De ce fait, de multiples conséquences sont mises en évidence de nos jours à travers notamment la reproduction perpétuelle de conceptions traditionnelles pour l’apprentissage, c’est-à-dire à travers l’uniformité de la pensée dans l’éducation. Les institutions académiques et éducatives promeuvent d’une certaine manière la limitation de toutes autres formes de développement créatif. « L’éducation dans les domaines artistiques devrait commencer avec la question sur le caractère absolu du monde vécu et de la formation de la conscience des limites du soi. Avec l‘émancipation de l‘élève et l‘ouverture de sa personnalité, la conscience et l‘image de soi- même en relation avec la riche tradition de l‘art et le monde, l‘élève est prêt à faire connaissance avec les principes de la production de l‘art. »1 1 FAHRNI, Sarah, et Dominique KÜHNHANS. Réapprendre à percevoir d‘une manière intégrale. Faculté de l’environnement naturel, Architectural et construit ENAC. Suisse, École politechnique fédérale de Laussanne, 2011. Pag .10 5 Mais, Ces réflexions ne sont que l’interprétation d’un exercice continu de questionnements mis en pratique dans le quotidien et ils portent l’intérêt vers l’art en tant qu’acte possible qui transforme la pensée. Dans ce mémoire on trouve incarnée l’exploration d’idées, d’expériences et notamment de constructions collectives, autour de la création, de l’apprentissage et de l’être humain. Il est nécessaire, aussi, de donner une certaine reconnaissance au mystère du hasard qui rend possible les rencontres avec des personnes, des documents et des sources, lesquels portent la voix en off qui nourrissent les espoirs du chemin d’enquête. L’approche du sujet « Corps et espace dans la création : une pédagogie de la perception chez Hundertwasser » exposé dans ces lignes, est une tentative pour introduire un autre regard, qui rapproche l’histoire de l’art au savoir existentiel. Il s’agit d’incorporer une pratique qui tient en compte des modèles didactiques, où les études de l’art considèrent la création tel un outil de développement sensible et non seulement comme la mise en valeur d’objets à conserver. En ce sens, l’étude du développement théorique chez Hundertwasser, pendant les années 50 dans la période d’après-guerre, devient une référence dans la découverte d’une autre méthode pour envisager la création. En conséquence, le corpus de travail de cette recherche est construit à partir d’un parallèle entre les manifestes de Hundertwasser, écrits entre 1950 et 1975, et son œuvre picturale de la même période. A cette fin, un catalogue a été créé dans le but de relier l'œuvre à la réflexion écrite, comme preuve de la quête de l'artiste pour développer une pédagogie de la perception qui favorise la liberté créative. Maintenant, il est possible d'affirmer, conformément à son objet d'étude, que « l'histoire de l'art est une histoire de la perception »2 et, en ce sens, les questions sur la manière dont nous appréhendons le monde et dont la pensée créative est générée prennent de la validité dans cette recherche. Bien que l'art et la philosophie aient encore des difficultés à concilier une méthodologie unifiée disciplinaire, ils trouvent tout de même en pratique des éléments de convergence qui créent de nouveaux axes d'analyse en faveur de l'ouverture du panorama de la pensée académique. C'est pourquoi ce mémoire est fondé sur une proposition méthodologique où l'analyse et les questions s'appuient sur les fondements de la phénoménologie, pour comprendre le processus 2 HALL, Edward T., La Dimension Cachée, 1971, Editions du Seuil (1e édition, 1966, New York, Doubleday & C°), p104-106. 6 créatif dans l’art, considéré comme une possibilité didactique de transformation sociale. Dans ce cas particulier, cette approche enrichit les analyses et les possibilités d’exploration dans les questionnements qui surgissent à fur et à mesure à la suite de cet exposé. Cette stratégie analytique qu’est la phénoménologie, si on doit la décrire, devrait être conçue non pas comme une doctrine, ni telle une discipline au sens courant, mais plutôt, en tant qu’attitude ou manière d'être. Étant donné le fil conducteur qui articule art et philosophie énoncé ci-dessus, trois éléments clés sont pris comme objet d'étude pour ce développement : corps/espace, création et perception. Ces éléments sont conçus comme associés en interrelation, sans ordre hiérarchique et, plutôt en interconnexion multiple dans la génération d'idées. D’abord, pour comprendre la conception de corps et espace, il faut saisir l’idée de « l’habiter » de façon évoluée, comme un acte lié à l’expérience sensible et comme un agissement qui a besoin de revenir au principe humain : la corporéité. Ensuite, le corps prend sa place, et il est compris comme le premier espace à habiter, à partir duquel on crée la relation avec le monde. C’est à partir de ce corps, qui bouge, que la notion de mouvement se met en relation avec la création. Non pas seulement entendu comme un mouvement physique, mais aussi comme un mouvement interne, dans lequel les images mentales sont « créées » grâce à l’information prise du monde extérieur. Vue de cette manière, la création est un acte naturel de la condition humaine. À cet égard, l’art comme manifestation de la création, devient un principe pour avoir conscience de la corporéité. Par conséquent, si l’on envisage un retour à l’humain, il faut se penser en créant, interrompre les modèles dans lesquels on est immergés, pour éduquer la conscience perceptive. Ainsi, la perception, troisième élément qui apparait mis en scène, oblige à se laisser surprendre de l’ordinaire. Percevoir en soi oblige de revenir aux sens premiers, et de découvrir une méthodologie que nous rapproche du vécu. L’expérience directe sera la source de connaissance des choses extérieures, desquelles nous faisons partie, depuis lesquelles on se pense et d’où on modifie le monde. 7 Les années d’après-guerre : La victoire de la liberté ? L'univers de Hundertwasser est associé à son histoire personnelle et en même temps au développement de son évolution artistique. Sa pensée théorique se nourrit de la tradition viennoise, mais aussi du mouvement européen de l'après-guerre. Une époque pleine de bouleversements dans l'art et de transitions sociales qui influenceront sa pensée philosophique et artistique. Le contexte social et culturel des années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale montre qu'il est urgent de changer la façon de penser de la population européenne. La première moitié du XXe siècle a été une période de frustration face à l'avenir de la société occidentale. Là où le développement technologique, qui était l'espoir du modèle social, laissait soudain perplexe le monde avec les horreurs de la guerre. Ces événements ont freiné une évolution qui uploads/Philosophie/ hundertwasser 1 .pdf

  • 18
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager