CATALOGUE D'UNE EXPOSITION DE LA BIBLIOTHECA PHILOSOPHICA HERMETICA 1991 LA GNO
CATALOGUE D'UNE EXPOSITION DE LA BIBLIOTHECA PHILOSOPHICA HERMETICA 1991 LA GNOSE HERMETIQUE Rédaction du catalogue: F. van Lamoen The Ritman Library - Bibliotheca Philosophica Hermetica Adresse postale: Bloemstraat 13-19, 1016 KV Amsterdam Téléphone: +31.20.625.8079 Email: bph@ritmanlibrary.nl Photographies: Silver-Hands, Amsterdam Introduction au thème de l'exposition: «La Gnose hermétique» «La Gnose hermétique» renvoie à une tradition que nous appelons au sein de la Bibliotheca Philosophica Hermetica «la philosophie hermétique». Celle-ci se manifeste clairement au travers de documents, de manuscrits et d'écrits. L’application de cette philosophie hermétique nous place au centre de l'univers philosophique de la gnose. La notion de gnose est synonyme de connaissance, laquelle se rapporte essentiellement au caractère double de la révélation, à savoir son aspect spirituel et son aspect matériel, où l'homme en tant que maillon de la chaîne, a la tâche de réaliser ces deux aspects de la révélation dans une synthèse de vie. De quoi s'agit-il fondamentalement? Il s'agit de placer l'homme devant une triple option: le monde de la manifestation purement visible et matérielle limitée par l'espace-temps; la portée intérieure de la vie en tant que deuxième voie rejoignant les processus de vie qui ne se laissent plus expliquer par les limites de l'espace-temps. Et troisièmement la voie de la réalisation de la vie dans l'esprit, le mystère de la synthèse où les processus de vie régis par l'espace-temps, les processus intérieurs d'expériences, se relient avec la Genèse et le but de la vie même. Nous pourrions décrire ce long chemin d'expériences par la voie de la gnose hermétique où, comme l'exprime Hermès Trismégiste dans sa Table d'Emeraude: «Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut». Aujourd'hui, des hommes de plus en plus nombreux se posent la question classique du gnostique: «D'où viens-je, pourquoi suis-je ici, quelle est la destination, quel est le but de l'existence de l'homme?» Par une réponse à cette question une évolution débute et en même temps une tradition se perpétue, qui de mémoire d'homme s'occupe du développement de l'humanité. C'est le «Gnosce te Ipsum>> classique, «Homme connais-toi toi-même>>, inscrit comme précepte au-dessus de la porte d'entrée des temples grecs, et que nous voulons de nos jours relier à nouveau à une réalité spirituelle selon laquelle le monde de l'esprit, le monde de la gnose, est présent à l'intérieur de l'homme lui-même, comme une réalité divine. C'est pourquoi, lorsque nous nous rencontrons, en tant qu'hommes de bonne volonté sur la base de cette unique réalité, l'approche de la gnose se transforme en une réalité spirituelle, où la connaissance gnostique du mystère de la création et de ses aspects est devenue la source même de l'inspiration. J.R. Ritman Préface La gnose est de tout temps. Depuis la naissance du gnosticisme les hommes se sont laissé inspirer par le principe gnostique, qui vise à la vivification de l'étincelle divine dans l' homme pour l'amener ainsi à la plénitude, à la Sophia. Cette constatation ne facilite pas la préparation d'une exposition consacrée au gnosticisme. Dans une telle exposition, on peut mettre l'accent sur la philosophie de la tradition gnostique - en soi si riche - on peut également montrer les documents visuels - souvent impressionnants - produits par cette tradition. La Bibliotheca Philosophica Hermetica se place au centre de la tradition gnostique, mais concernant le début du gnosticisme elle ne peut que présenter des documents plus récents: les manuscrits de l'époque helléniste et du haut moyen âge ayant pratiquement tous disparus (les écrits de Nag Hammadi sont une exception rarissime). En ce qui concerne la période de la fin du moyen âge, la Bibliotheca Philosophica Hermetica peut puiser dans sa collection de documents de cette époque sous forme de manuscrits et d'imprimés anciens. Pour l'exposition qu'accompagne ce catalogue nous avons choisi de nous baser sur les documents présents: des premières éditions où tout du moins des publications très anciennes du quinzième au dix-huitième siècles. Les pensées de la tradition gnostique sont décrites à partir de ces sources devenues rares, où l'accent est portée sur les influences d'Hermès Trismégiste et dans la perspective de l' hermétisme chrétien. Après une apparition importante au deuxième siècle après Jésus-Christ, le gnosticisme fut conservé jusqu'au haut moyen âge et transmis par une série d'auteurs chrétiens et néoplatoniciens, parmi lesquels on trouve Origène, Lactance, Jamblique, Plotin, Macrobe, Denys l'Aéropagite, et les Cathares. En faisant traduire en latin les oeuvres d'Hermès Trismégiste et celles d'autres grands inspirateurs, Cosme de Médicis donna, au quinzième siècle, un coup de gong dont le clair écho retentit dans les domaines de la théologie et de la philosophie de la Renaissance et du Baroque en influançant en particulier des auteurs tels que Ficin, Pic, Agrippa, Paracelse, Bruno, Maier, Boehme et Arnold -lignée que l'on peut poursuivre jusqu'à Jung et les Rose-Croix. Nous espérons que l'éclairage que donne cette exposition, et qui est par là-même un regard sur la Bibliotheca Philosophica Hermetica, pourra contribuer à une meilleure et plus large compréhension de la tradition gnostique. F.A.. Janssen Bibliotheca Philosophica Hermetica La source Lorsqu'un gnostique de l'école de Valentin écrit que la gnose consiste à apprendre à comprendre «qui nous étions et ce que nous sommes devenus; où nous étions, vers où nous nous hâtons, de quoi nous nous libérons; ce qu'est la naissance et ce qu'est la renaissance», il décrit en peu de mots l'essence commune d'un ensemble d'enseignements et de conceptions qu'englobe la notion de Gnose. La gnose est la connaissance par la compréhension, l'expérience; un processus intuitif de connaissance de soi où le soi est identique au divin en nous: la connaissance de soi implique la connaissance de Dieu. I’esprit de chacun est un principe conducteur sur le chemin de prise de conscience et de découverte de soi; il n'y a pas de méthode. Regardez Dieu, conseille le gnostique, et connaissez-vous vous-même. Ce chemin solitaire est le point commun des gnostiques, des mystiques et des «hérétiques» de tous temps. Leur attitude strictement individualiste s'oppose à l'église en tant qu'institution et sape l'organisation ecclésiastique: dans leur contact direct avec le divin les gnostiques n'ont pas besoin d'autorité religieuse: l'illumination et la certitude intérieure suffisent. L’église chrétienne en devenir réagit en combattant le gnosticisme en paroles et en écrits. Ces écrits contre les gnostiques étaient, jusqu'à la découverte de la bibliothèque de Nag Hammadi en 1945, la source principale d'informations sur le gnosticisme. Les manuscrits de Nag Hammadi, que l 'on a parfois présentés comme le «Zen de l'Occident», donnent une interprétation de données bibliques à la lumière d 'une libération par la connaissance: l'histoire du paradis est présentée du point de vue du serpent qui représente le principe de la libération par la gnose; Jésus n'apparaît pas tant en tant que rédempteur mais plutôt comme le guide qui montre à ses élèves le chemin vers l'illumination par laquelle ils deviennent semblables à lui. Dieu est aussi bien masculin que féminin. Le Jahvé de J'ancien testament est identifié au méchant Démiurge, un dieu rebelle et jaloux, avec au-dessus de lui le premier créateur: Sophia, la sagesse, dieu la mère. Abstraction faite de nombreuses différences, les textes hermétiques ont certains thèmes en commun avec le corpus gnostique, tels que l'androgynie de Dieu, son caractère anonyme et inconnaissable, le Démiurge créateur, l'homme primordial Anthropos et sa «chute» dans la matière. De plus, les deux types de textes démontrent une tendance comparable dans le retour vers l'origine transcendante en enjambant la dualité: une aspiration qui motive aussi bien le gnostique que l'hermétiste. Les codex de Nag Hammadi comportent un certain nombre de textes hermétiques, dont deux fragments d'Asclépius, un écrit au nom d'Hermès Trismégiste, et qui nous a été transmis en latin. La traduction est au nom d'Apulée de Madaura. Rajouté à l'oeuvre de celui-ci, le traité circulait déjà au moyen âge, avant la redécouverte du Corpus Hermeticum, et était lu par de nombreux philosophes et mystiques, dont Hildegard de Bingen, Cues, Ficin, Agrippa et Bruno. Le fragment d'Asclépius du codex VI de Nag Hammadi comprend le passage magique célèbre sur l'animation de statues par des démons. Les textes hermétiques se sont développés indépendamment des écrits gnostiques. Leur essence est formée par un certain nombre d'aphorismes ou formules fondamentales qui, pourvus d'interprétations et de commentaires, furent élargis jusqu'à un traité hermétique. Le commentaire a pu être emprunté à des sources égyptiennes, juives, grecques ou gnostiques, grâce à quoi un certain nombre de traités ont obtenu la coloration gnostique avec laquelle ils ont été transmis. Les formules hermétiques faisaient partie de l'enseignement et de l'initiation philosophiques et étaient probablement utilisées dans des communautés qui se servaient de la magie «gnostique» pour ouvrir en extase «les cieux» et pour être libérées. On ignore encore en grande partie comment les idées gnostiques et hermétiques furent transmises au moyen âge, en dehors de la contribution d'Asclépius. Un rôle important doit néanmoins être attribué à l'alchimie helléniste (et arabe) en corrélation avec le gnosticisme: l' alchimiste Zosime par exemple se sert de conceptions et d'images gnostiques dans son aspiration à la délivrance; certains gnostiques utilisaient une terminologie plus ou moins chimique pour uploads/Philosophie/ la-gnose-hermetique-fr-part.pdf
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- Publié le Aoû 17, 2022
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