3* C O N F É R E N C E Krishnamurti et la Connaissance de Soi L'Education de no

3* C O N F É R E N C E Krishnamurti et la Connaissance de Soi L'Education de nos enfants d'après son enseignement Krishnamurti nous invite, lorsque nous examinons ce qu’il dit, à comprendre et à peser toute chose. « Jusqu’ à ce jour, dit-il, il vous a fallu quelqu’un d’autre pour vous dire la Vérité, alors qu'elle réside au dedans de vous ; c ’est dans vos cœurs, dans votre expérience que vous trouverez la Vérité. « Je ne vous demande pas de me suivre mais de regarder en vous- même les choses qui sont réelles et permanentes. Vous êtes vous-même ('ABSOLU, vous êtes le sentier, vous ne devez obéir qu’ à la voix qui parle en vous, mais faites bien attention que ce soit la véritable voix. Il n'y a qu’une seule loi commune à tous, c’est l’accession à la ibération. Chacun veut échapper aux chaînes qui le lient, c ’est pour cela, pour vous aider, pour éveiller en vous ce désir de libération que je suis ici. » Comme on le volt, chers amis, Krishnamurti n’est point l’inventeur d’un système philosophique, ni le fondateur d’une nouvelle religion, il est réveilleur, le guide du divin en nous, et c ’est pourquoi nous devons essayer de comprendre ce qu’il dit ; or beaucoup de personnes, après avoir lu ses livres, ont avoué ne pas arriver à le comprendre. En effet, Krishnamurti ne donne pas une réponse nette et précise. Comme on lui demandait un jour pourquoi il agissait ainsi, ce qui créait constamment des malentendus, il répondit : « Des personnes me posent des questions pour savoir si elles ont raison ou tort de croire ; si je leur disais oui ou non, elles feraient de cela leur nouvelle religion. Si elles ont envie de comprendre, elles verront que ce n’est pas à cause de ce que je dis qu’elles doivent agir, mais à cause de leur propre conviction. » Si nous voulons comprendre Krishnamurti, il nous faut descendre en nous-même, chercher le sentier de vérité qui va de l’irréel au réel, car c’est seulement des profondeurs de notre être que cette vérité pourra monter vers nous, et pour pouvoir comprendre le réel, chers amis, il faut tout d’ abord nous débarrasser de l’irréel. Com prenons que nous som m es le produit du passé et que notre esprit est rempli de conventions de toutes sortes, de préjugés nationaux, reli­ gieux, politiques etc., qui font que nous voyons et jugeons d’après nos idées personnelles toutes faites d’avance et ainsi ne pouvons voir la réalité. Il faut donc nous débarrasser premièrement de toutes ces fausses idées, penser en mondial, en universel, comprendre que nous ne form ons qu’un TOUT, que l’univers est UN et qu’en aidant les autres, c’est encore 67 nous que nous aidons et aimons, car nous som m es tous les m aillons d'une même chaîne. C ’est cela que le Grand Penseur, appelle la connaissance de Soi, apprendre à nous connaître, nous voir tels que nous som m es, avec nos défauts, notre égoïsme, notre brutalité, notre avidité, nous observer conti­ nuellement, je vous répète que ce n’est pas en s ’enfermant dans une cham ­ bre seul, que l’on peut s ’observer m ais au milieu du monde. S i quelqu’un nous monte sur les pieds, nous voyons de suite notre réaction, ce n’est que de cette façon, croyez-le, que nous pouvons nous comprendre. Lorsque nous voyons nos défauts, que nous réalisons que nous som ­ m es égoïstes, avides, etc... cela tombe. Lorsque nous com prenons que nous som m es stupides nous dit Krishnamurti, nous ne le som m es déjà plus, et com m ençons à être intelligents. E ssa yo n s de réaliser cela, nous vous l’avons dit, quand nous com pren­ drons que nous som m es tous em prisonnés dans de fausses idées, celles- ci tomberont automatiquement et ce que nous appelons le M O I disparaîtra de lui-même. Ce Moi est fait d’orgueil, de susceptibilité, de possession, car on s ’iden­ tifie à ce que l’on possède. Dès que nous avons une voiture, le MOI se gon­ fle dedans, on se dit : «J’ai une voiture», on se sent déjà au-dessus de ceux qui n’en ont pas. N ous vous citons cet exemple courant, car beaucoup pen­ sent en faire l’expérience. De même si nous som m es bien vêtus, nous ne som m es pas le même que lorsque nous som m es en négligé. Observez-le, nous nous redressons, nous nous sentons supérieurs à ceux qui ne sont pas si bien, et Immédiatement le MOI se gonfle. Devenons simples, c ’est cela la vraie grandeur ; plus un être est grand véritablement, plus il est simple intérieurement. Lorsqu’on est simple, on comprend les êtres, on peut supporter d’être insultés, sa n s que cela nous touche, on n’a plus de MOI. Je parle du faux Moi, de celui qui est fait d’orgueil, se disant : «Je su is français, donc je suis supérieur à un autre peuple». Je choisis cet exemple parce que nous som ­ m es en France, m ais nous pouvons être anglais, italien ou autre, et nous sentir supérieur aux autres peuples, car nous nous identifions toujours à une nation, à un groupe, à uïie religion, et nous nous gonflons {je ne peux pas trouver des mots exprimant mieux ce qu’en réalité nous ressentons) de la force de ce groupement, de cette religion, de cette nation, en nous identi­ fiant avec. Ne croyez pas, comme certains nous ont dit : mais alors, si nous n’ avons plus de MOI, nous n’ avons plus de personnalité, nous ne som mes plus rien, c ’est une erreur. Lorsque nous perdons cette fausse personna­ lité. ce M O I qui n'est pas réel, c'est là que nous trouvons le véritable MOI. le M O I profond, celui qui est fait de compréhension, d'amour, de sagesse, et surtout de simplicité. Nous comprenons alors les vraies valeur, nous voyons ce que Krishnamurti appelle le réel, le VRAI. Pour mieux comprendre, faisons une expérience : pour cela, à partir d’aujourd'hui, examinons chaque instant, chaque pensée, chaque réaction. 68 soyons conscients car si nous dormons en nous promenant dans les rues, enfermés dans nos idées, évidemment nous ne pouvons rien voir. Inscrivons toutes nos pensées, afin d’observer ce que nous sommes, car nous som mes le produit de nos pensées comme notre pensée est celle du monde, nous ne som m es pas faits autrement que le monde, car ce monde c ’est nous tous multipliés. Si vous considérez ce qui se passe dans le monde, nous dit Krishna- murti, vous verrez qu’ on conforme l’homme sur le même patron. En d’autres termes on en fait un type. L’individu ne doit pas devenir un type, parce qu’un type est incomplet, or il faut qu’il soit complet et c ’est pourquoi il ne peut s ’adapter à une société, parce que la société ou le groupe cherche toujours à créer un type. Si vous faites de vous un type, vous ne pouvez assim iler ou rejeter, vous n’ êtes pas capable de choisir et vous devenez un automate, un homme mort Or il nous faut créer des hommes forts, qui soient en révolte parce qu’ils sont harmonisés avec l’éternel. A ce moment ils veulent trans­ former les gens, transformer tout, car ils ont en eux la flamme claire et pure. Dans notre civilisation moderne l’individu ne compte pas, il devient seulement une partie d’une énorme machine, il faut vous séparer de la machine. Comment faire, lui demande-t-on ? De quelle façon un prisonnier désire-t-il la liberté, le grand air ? Il ne pose pas de questions, il essaye d’ abattre les murs et de s ’échapper à l’ air libre. Si vous avez peur de mourir de faim, il faut devenir un rouage de la machine, une partie liée au tout, mais si vous dites, cela m 'est égal de mourir de faim, mais je ferai ce que je crois bien, alors vous n ’ êtes plus une personne médiocre, vous sortez de l’ ornière. Beaucoup de gens sortent de cette mécanique, mais ils se créent immédiatement une autre forme particulière de mécanique qui les retient. De quoi vous préoccupez-vous ? De devenir une partie de cette gigantesque machine, de cette civilisation moderne qui marche à l’envers, qui broie l’individu et son bonheur et par là de libérer ceux qui sont * autour de vous. Cela n’ est pas possible. Si vous voulez être libéré, il faut détruire le mécanisme qui vous tient enfermé. L'homme qui veut être libre doit prendre l’inverse de la civilisation moderne, revenir à la nature et à la vie, cela ne veut pas dire au chaos. Au contraire, n’ avez-vous pas le chaos à présent ? Est-ce que tout homme ne souffre pas, cet homme n’ est-il pas lié à la roue de la douleur ? Lorsqu’ un individu a résolu ses problèmes particuliers, uploads/Philosophie/ krishnamurti-et-la-connaissance-de-soi-par-lydia-bercou.pdf

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