L’écriture scientifique – Cours de Christophe Cusimano 1 L’écriture scientifiqu

L’écriture scientifique – Cours de Christophe Cusimano 1 L’écriture scientifique A. Le raisonnement scientifique I. Typologie des unités de raisonnement II. Développer des arguments III. Comment être convaincant ? B. Qu’est-ce que la recherche universitaire ? I. Les méthodes d’analyse II. Problèmes de problématique III. Morale et argumentation C. Mise en application aux cas des articles scientifiques I. Méthodologie de la rédaction d’articles II. Les conventions textuelles III. Cas pratiques RESUME DU COURS (FR.) Ce cours devrait permettre aux étudiants, déjà avancés dans la maîtrise de l’argumentation et de la dissertation, de s’initier aux difficultés et aux rigueurs du discours scientifique : l’accent sera surtout mis sur les différents types de raisonnement logique et leur formulation. Dans ce cadre, il s’agira en particulier de mettre en perspective ce savoir fraîchement acquis à la rédaction d’articles scientifiques. C’est d’ailleurs cette unité de discours qui servira de mode d’évaluation pour ce cours. RESUME DU COURS (ENG.) In this course, we seek out to provide to the students, already familiar with the work of argumentation and essay, some tools to master the scientific discourse patterns : in that way, we particularly focus on the various kinds of logical reasoning and their expression. We try to initiate the students into the difficulties and the methods of the scientific articles. Indeed, the final assessment of the course requires them to be able to write a paper themselves. Bibliographie BEAUD M., 2003, L’art de la thèse, Paris, La Découverte, Repères. BIYOGO G., 2005, Traité de méthodologie et d’épistémologie de la recherche, Paris, L’Harmattan. GUIDERE M., 2003, Méthodologie de la recherche, Paris, Ellipses. LEBRUN J.-L., 2007, Guide pratique de rédaction scientifique – Comment écrire pour le lecteur scientifique international, Les Ulis, EDP Sciences. POCHET B., 2009, La rédaction d’un article scientifique – Petit guide pratique adapté aux sciences appliquées et aux sciences de la vie à l’heure du libre accès, Gembloux, Presses agronomiques de Gembloux. MEYER B., 1996, Maîtriser l’argumentation – Exercices et corrigés, Paris, Cursus, Armand Colin. L’écriture scientifique – Cours de Christophe Cusimano 2 EXAMENS (FR.) L’évaluation du cours se divise en deux parties : l’une théorique visant à contrôler le bon apprentissage des éléments du cours (50 % de la note finale) ; l’autre pratique et qui consiste dans la rédaction d’un article scientifique sur un sujet donné (50 % de la note finale). S’agissant d’un contrôle continu des connaissances, il n’y aura pas d’examen final. EXAMINATION (ENG.) The examination of the course is divided in two parts : the first part which takes form of an assessment concerning the theoretical elements (50% of the final grade) ; the second one which consists in writing a scientific article (50% of the final grade). As these exams take part of a continuous assessment, no final examination is scheduled. L’écriture scientifique – Cours de Christophe Cusimano 3 Fiche 1 – LES TYPES DE RAISONNEMENT 1. CONCEVOIR UNE UNITE DE RAISONNEMENT (M. MEYER, 1996) Le développement d’arguments s’effectue toujours en amont par le biais d’un raisonnement logique. En voici quelques-uns qui comptent parmi les principaux. 1.1 QUELQUES AXES DU RAISONNEMENT LOGIQUE 1.1.1 La déduction Extraire une idée seconde d’une première idée plus générale : « Si tout A est B et si tout B est C, alors tout A est C » Processus consistant à déterminer si une formule donnée en implique une autre ; typiquement, si une formule donnée est impliquée par la base de connaissances. La déduction permet par exemple de : • chercher à connaître la valeur de descripteurs non observables; • déterminer des actions qu’il faut effectuer... 1.1.2 L’induction Construire une règle générale à partir d’idées, de situations apparemment différentes : pour cela, prendre en compte toutes les situations, la véracité des exemples. Opération logique délicate. « Si on a plusieurs situations ou idées concordantes A, B et C, on peut énoncer une règle générale qui explique A, B, et C et d’autres situations ou idées de ce type » Processus consistant à déterminer une base de connaissances expliquant des observations/exemples donnés (apprentissage). Il existe de nombreuses variantes : • prise en compte de la probabilité des exemples, • caractérisation de l’ensemble des formules classifiant correctement les exemples et les contre-exemples (espace des versions), • calcul de la formule la plus spécifique, etc. 1.1.3 La recherche des causes Analyser un problème consiste à remonter le plus loin possible vers les causes du problème posé par l’interlocuteur. 1.1.4 Le but Comprendre ou deviner avec exactitude ce que l’interlocuteur veut dire et où veut- il en venir. 1.1.5 L’opposition (ou contradiction) Il devient ensuite possible, dans certains cas, de contredire l’interlocuteur. Il faut alors le faire avec finesse, et souvent on se doit de nuancer sa réponse et intégrer les atouts de l’autre conception à la sienne. L’écriture scientifique – Cours de Christophe Cusimano 4 1.1.6 L’hypothèse Raisonner d’un point de vue virtuel peut parfois être une solution avantageuse comme réponse à une question : on sort des affirmations et de la réalité pour conduire l’interlocuteur vers un terrain qu’il n’avait pas envisagé. 1.1.7 Le raisonnement par élimination Abandonner les pistes erronées avant de privilégier celle(s) qui reste(nt) et s’imposent donc. Le problème de cette démarche relève de l’exigence d’exhaustivité des options abandonnées. 1.1.8 L’alternative Type de raisonnement binaire : se présentent deux éléments de réflexion en termes de choix comme dans : « C’est soit A soit B » On peut s’extraire d’une question posée selon ce type de raisonnement : • en refusant de choisir, pour une raison à définir. • en acceptant les deux. • en démontrant que le choix proposé est un choix qui découle d’une mauvaise appréciation de la situation, qu’il s’agit du mauvaise alternative. 1.2 EXERCICES 1. Voici un extrait de Voyage d’un naturaliste autour du monde de Charles Darwin. Trouvez-y quelques-uns des types de raisonnement évoqués plus haut et justifiez votre réponse. « Plus d'une fois, pendant que je cherchais des animaux marins, la tête à environ 3 pieds au- dessus des rochers de la côte, je reçus un jet d'eau en pleine figure, jet accompagné d'un léger bruit discordant. Tout d'abord je cherchai en vain d'où me venait cette eau, puis je découvris qu'elle était lancée par un poulpe, et, quoiqu'il fût bien caché dans un trou, ce jet me le faisait découvrir. Cet animal possède certainement le pouvoir de lancer de l'eau, et je suis persuadé qu'il peut viser et atteindre un but avec assez de certitude en modifiant la direction du tube ou du siphon qu'il porte à la partie inférieure de son corps. Ces animaux portent difficilement leur tôle, aussi ont-ils beaucoup de peine à se traîner quand on les place sur le sol. J'en gardai un pendant quelque temps dans la cabine et je m'aperçus qu'il émet une légère phosphorescence dans l'obscurité. LES ROCHERS DE SAINT-PAUL. — En traversant l'Atlantique, nous mettons en panne, pendant la matinée du 16 février, dans le voisinage immédiat de l’île Saint-Paul. Cet amas de rochers est situé par 0° 58' de latitude nord et 89° 15’ de longitude ouest ; il se trouve à 540 milles (865 kilomètres) de la côte d'Amérique et à 350 (560 kilomètres) de l’île de Femando-Noronha. Le point le plus élevé de l’île Saint-Paul se trouve à 50 pieds seulement au-dessus du niveau de la mer ; la circonférence entière de l’île n'atteint pas trois quarts de mille. Ce petit point s'élève abruptement des profondeurs de l'Océan. Sa constitution minéralogique est fort complexe ; dans quelques endroits, le roc se compose de hornstein ; dans d'autres, de feldspath ; on y trouve aussi quelques veines de serpentine. Fait remarquable : toutes les petites îles qui se trouvent à une grande distance d'un continent dans le Pacifique, dans l'Atlantique ou dans l'océan indien, à l'exception des îles Seychelles et de ce petit rocher, sont, je crois, composées de matières coralline et de matières éruptives. La nature volcanique de ces îles océaniques constitue évidemment une extension de la loi qui veut qu'une grande majorité des volcans, actuellement en activité, se L’écriture scientifique – Cours de Christophe Cusimano 5 trouvent près des côtes ou dans des lies au milieu de la mer et résultent des mêmes causes, qu'elles soient chimiques ou mécaniques. Les rochers de Saint-Paul, vus d'une certaine distance, sont d'une blancheur éblouissante. Cette couleur est due, en partie, aux excréments d'une immense multitude d'oiseaux de mer et, en partie, à un revêtement formé d'une substance dure, brillante, ayant l'éclat de la nacre, qui adhère fortement à la surface des rochers. Si on l'examine à la loupe, on s'aperçoit que ce revêtement consiste en couches nombreuses extrêmement minces ; son épaisseur totale se monte à environ un dixième de pouce. Cette substance contient des matières animales en grande quantité et sa formation est due, sans aucun doute, à l'action de la pluie et de l'écume de la mer ». 2. Quand Mahmoud Abbas a dit à Hillary Clinton : « Savez-vous quelles seraient les conséquences de la chute de Moubarak ? Soit le chaos, uploads/Philosophie/ l-x27-ecriture-scientifique.pdf

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